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La basilique Saint-Martin de Tours
se trouve à l'emplacement d'une ancienne collégiale
de 110 m de long qui fut l'un des sanctuaires les plus importants
de la Chrétienté. Cette collégiale subsista
jusqu'à la Révolution où elle fut convertie
en écurie pour l'armée. La voûte s'écroula
en 1797 et elle fut alors démolie. La tour
Charlemagne et la tour
de l'Horloge, qui s'élèvent à côté,
témoignent, par leur grandeur, de son gigantisme.
La construction d'une nouvelle basilique fut décidée
sous le Second Empire lorsqu'on fit connaître la redécouverte
du tombeau de saint Martin de Tours en 1860. Il y avait deux
solutions : bâtir à l'identique ou se contenter
de plus modeste. En 1885, le cardinal Meignan opta pour la
modestie. La construction de la basilique Saint-Martin de
Tours, dessinée par l'architecte Victor Laloux,
commença en 1887 pour s'achever en 1902. Son style
est le romano-byzantin, très à la mode à
cette époque. L'intérieur se signale par une
ornementation très équilibrée : chapiteaux
néoromans, frise de rinceaux qui court tout au long
de la nef, peintures murales à la coupole et sur le
fronton de la voûte du chur. Enfin, le chur
a été surélevé pour laisser la
place à une crypte
où se trouve une reconstitution du tombeau de saint
Martin.
Notons encore que la basilique possède une très
belle verrière relatant la vie de saint Martin et tous
les événements qui gravitent autour de l'ancienne
collégiale. Elle est d'un graphisme moderne, mais inspiré
du roman et réalisée par les ateliers tourangeaux
Lobin à la fin du XIXe siècle. Des vitraux
à personnages sont, quant à eux, issus des ateliers
Lorin de Chartres. Cette page donne un large aperçu
de cette verrière.
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Aspect général de la nef de la basilique Saint-Martin |
Il règne dans la basilique
Saint-Martin de Tours une sérénité toute
moderne, bien différente de celle que l'on ressent
dans les cathédrales gothiques du Moyen Âge.
Le style romano-byzantin, très réussi de cet
édifice, avec son harmonie de formes et de couleurs,
y est pour beaucoup. Il y fait très clair grâce
aux vitres en verre blanc au deuxième niveau des élévations.
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L'ornementation met l'accent sur
des sculptures murales assez sobres et des chapiteaux néoromans.
Ils sont de grande qualité, et dédiés
à des saints et des saintes liés à l'histoire
de saint Martin. Une frise, sculptée dans la pierre
et constituée de rinceaux, sépare les deux niveaux
de l'élévation. Les piliers monolithes sont
en granit des Vosges.
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Le chevet résolument byzantin de la basilique au nord |
La façade de la basilique au sud |
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La basilique saint Martin à
Tours possède une très belle verrière
historiée au premier niveau des élévations
dans la nef. Elle provient des ateliers Lobin en Touraine
(à ne pas confondre avec les ateliers Lorin à
Chartres - voir l'église Notre-Dame
à Versailles) et date de la fin du XIXe siècle.
Les vitraux relatent la vie de saint Martin (miracles, faits
édifiants), mais aussi l'histoire de l'Église
en Europe. On y trouve aussi un vitrail des papes qui sont
venus dans la collégiale en pèlerinage. Quelques-uns
des vitraux de la basilique sont donnés sur cette page
avec les explications des médaillons.
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Vitrail
de gauche (K). En bas, Charlemagne vient à
Tours se placer sous la protection de saint Martin. Au centre,
le moine Alcuin se prosterne devant le tombeau du saint pour
que s'arrête le feu qui menace la basilique. En haut,
la châsse du saint est mise en lieu sûr à
Chablis pendant les invasions normandes au Xe siècle
avant de revenir à Tours.
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Vitrail
de droite (G). En bas, après la bataille
de Tolbiac, Clovis vient à la Collégiale pour
se convertir au christianisme. Au milieu, sainte Geneviève
vient se recueillir sur le tombeau du saint. En haut, sainte
Clotilde, après la mort de Clovis, son époux,
se retire à Tours. Un sourd-muet est guéri en
sa présence.
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HEURS ET MALHEURS
DE LA BASILIQUE AU COURS DES ÂGES |
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Les huguenots brûlent et saccagent la Collégiale (1562)
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Sous la Révolution, Martin Lhommais et Madeleine Brault
se font remettre le chef de saint Martin. |
En 1802, sous le Consulat, le préfet Pommereul
ordonne de démolir les vestiges de la Collégiale. |
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La tour Charlemagne
(transept nord de l'ancienne église Saint-Martin) |
L'ancienne
collégiale Saint-Martin. On est un
peu pris de vertige quand on imagine ce qu'a dû
être la taille de cette église au vu du
plan que nous connaissons et des deux grandes tours
qu'il nous en reste : la tour Charlemagne (qui était
au transept nord) et la tour de l'Horloge (qui était
sur la façade occidentale). Le plan ci-contre,
affiché dans l'église, donne une idée
de ses dimensions par rapport à la basilique
Saint-Martin actuelle (partie grisée sur la droite).
Elle avait largement la taille de l'une de nos grandes
cathédrales.
Après quelques vicissitudes (guerres féodales,
incendie, invasion normande), l'ancienne église
Saint-Martin est achevée au XIIIe siècle.
Avec cinq nefs et quatre tours, elle est immense. Point
le plus important à l'époque (car attirant
les pèlerins), elle abrite la dépouille
de saint Martin dans un sépulcre. Lors des guerres
de Religion, elle n'échappe pas au pillage par
les huguenots (1562) : trésor et châsses
volés et fondus ; restes du saint brisés
ou dispersés (seuls une portion du crâne
et l'os d'un bras sont sauvés).
À la Révolution, l'église devient
paroissiale. Puis, sous la Terreur, elle est transformée
en écurie pour l'armée. Enfin, le plomb
des toitures et l'armature en fer (réalisée
par Vauban) sont extraits du monument. Résultat
: en 1797, la voûte s'écroule. L'ordre
de démolition complète suivra en 1802.
On ne sauvegardera que la tour Charlemagne et la tour
de l'Horloge (dont deux photos sont données dans
cette page).
La vie de la collégiale est rappelée dans
les médaillons des vitraux de la nef (atelier
Lobin, fin du XIXe siècle).
Source : panneau dans la nef.
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Plan de l'ancienne collégiale et situation de la basilique
actuelle
(partie en grisé sur la droite) |
Le sommet gothique de la tour Charlemagne |
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DE PARTOUT, ON
IMPLORE L'INTERCESSION DE SAINT MARTIN |
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La reine Ultrogoth vient en pèlerinage et trois aveugles
sont miraculeusement guéris en sa présence.
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Saint Éloi construit une châsse pour
accueillir le corps de saint Martin. |
Par l'intercession de saint Martin, saint Baud
est sauvé d'un naufrage sur la Loire. |
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La coupole de la basilique Saint-Martin
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Reste de chapiteau dans la partie basse de la tour Charlemagne |
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À GAUCHE
La tour de l'Horloge, l'une des deux anciennes tours de
la façade occidentale de la collégiale Saint-Martin
(Ici, la partie haute) |
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Magnifiques élévations de style romano-byzantin dans
la nef de la basilique
Colonnes en marbre gris, chapiteaux sculptés à feuillage
et arcades en plein cintre. L'effet artistique dégagé
est impressionnant.
À DROITE, un vitrail historié de la nef (le détail
est donné dans le cadre ci-dessous) ---»»» |
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Vitrail
à droite ci-dessus En bas, saint Martin
combat le paganisme et évangélise les campagnes.
Les païens l'attachent à un pin sacré qu'il
veut faire abattre. Le pin est abattu sans que le saint en
éprouve le moindre mal. Au milieu, Il est toujours
soucieux des pauvres. Un jour, quand il sert la messe, un
globe de feu apparaît au-dessus de lui
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en signe de charité. En
effet il vient en secret de donner sa tunique à un
pauvre.
En haut, le médaillon illustre la mort de saint Martin
à Candes, le 8 novembre 397. Candes est une paroisse
qu'il a lui-même créée. Ses disciples
sont présents pour continuer son uvre d'évangélisation.
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Chapiteau néoroman dédié à Saint
Brice
(qui fit élever un petit sanctuaire à saint Martin
après sa mort)
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Chapiteau néoroman avec «l'armure de Dieu»
(la Justice pour cuirasse, le bouclier de la Foi, etc. selon
saint Paul) |
Chapiteau néoroman dédié à sainte
Jeanne d'Arc |
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Saint Martin
Vitrail des ateliers Lorin à Chartres, 1820 |
La voûte de la nef de la basilique Saint-Martin
est une belle charpente en bois.
À DROITE ---»»»
Sa partie centrale est ornée
de symboles géométriques polychromes.
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Sainte Radegonde
Vitrail des ateliers Lorin à Chartres, 1820 |
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SAINT MARTIN,
PROTECTEUR DE LA NATION FRANQUE |
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Philippe Auguste vient en pèlerinage en 1180. |
Saint Louis, Blanche de Castille et la noblesse en armes
viennent en pèlerinage sur la tombe de saint Martin. |
Charles IV le Bel vient en pèlerinage à Tours
en 1323. |
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LE CHUR
DE LA BASILIQUE SAINT-MARTIN |
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Le chur dans son architecture romano-byzantine |
Saint Édouard roi
Atelier Lorin de Chartres, 1820 |
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Le chur et son baldaquin |
Un ange portant un phylactère sur le baldaquin |
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Peinture murale du Sacré-Cur sur le fronton de la voûte
du chur |
LES MIRACLES AUTOUR
DE SAINT MARTIN, PUIS LA RECONSTRUCTION AU XIe SIÈCLE |
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La châsse de saint Martin fait fuir les Normands
lors du siège de Tours en 903.
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L'archidiacre Hiéraclius est guéri par saint Martin.
Atelier Lobin, fin du XIXe siècle |
En 1014, Hervé de Buzançais, trésorier
de la Collégiale, fait
reconstruire en style roman la basilique incendiée. |
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La grande coupole peinte de la basilique
La rangée circulaire de vitraux blancs apporte une lumière
intense au chur situé au-dessous.
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Saint Martin en gloire au centre de la coupole
Peinture de la fin du XIXe siècle |
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L'autel de la Vierge dans la chapelle absidiale gauche |
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L'autel de la Vierge |
Vierge à l'Enfant, fin du XIXe siècle |
Litanie de la Vierge au-dessus de l'autel de la Vierge
L'«étoile du matin» guide le navire |
Litanie de la Vierge : l'Arche d'Alliance
(émaux de l'autel de la Vierge) |
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À GAUCHE
Litanie de la Vierge (Tour de David), émaux de
l'autel de la Vierge |
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AU COURS
DES SIÈCLES, LA FERVEUR CONTINUE AUTOUR DE LA TOMBE
DE SAINT MARTIN |
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Le maréchal Boucicault est enterré dans
la basilique en 1421. |
François Ier vient se recueillir après le
désastre de Pavie. |
Louis XIV vient en pèlerinage. |
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L'autel Saint-Joseph dans la chapelle absidiale droite
À DROITE ---»»»
La belle voûte peinte de la chapelle Saint-Joseph
(fin du XIXe siècle) |
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LA CRYPTE DE LA
BASILIQUE SAINT-MARTIN |
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Aspect général de la crypte avec le tombeau de saint
Martin de Tours au centre.
Les murs de la crypte sont couverts d'ex votos. Notons que les chapiteaux
des piliers sont plus sobres que ceux de la nef.
Le tombeau de saint Martin - une reconstitution - est placé
juste au-dessus de l'endroit où étaient conservées
les reliques.
À DROITE ---»»»
Vitrail de 1905 avec trois papes du Moyen Âge qui sont
venus en pèlerinage à Tours.
De bas en haut : Urbain II, Pascal II et Calixte II (Ateliers
Lobin à Tours) |
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La Vierge et l'Enfant sont entourés de sainte Thècle
avec son lion à gauche et sainte Agnès à droite.
Les deux saintes tiennent la palme du martyre.
Vitrail des ateliers Lorin à Chartres, 1820
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Le tombeau (reconstitué) de saint Martin de Tours dans la crypte
Fin du XIXe siècle |
L'ORGUE DE TRIBUNE
DE LA BASILIQUE SAINT-MARTIN ET LES PEINTURES SUR LA FAÇADE |
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L'orgue de tribune
Aucune information n'est disponible sur cet orgue de tribune.
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À GAUCHE
La nef et la tribune avec l'orgue.
La tribune est entourée par deux grandes peintures
murales d'Alcuin et de saint Odo données ci-dessous. |
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PAPES ET ARCHEVÊQUES
DANS LA VIE DE LA COLLÉGIALE ET DE LA BASILIQUE SAINT-MARTIN |
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Avec d'autres évêques, Monseigneur Fruchaud
a contribué à l'édification de la nouvelle
basilique. |
Le pape Urbain II (1088-1099)
est venu à Tours. |
C'est le cardinal Meignan a décidé d'opter pour
la construction
d'une basilique plus modeste que l'ancienne collégiale
(1885). |
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La nef et l'orgue de tribune de la basilique Saint-Martin vus du chur. |
Documentation : Information affichée
dans la nef + «Saint-Martin à travers les vitraux»,
dépliant disponible dans la nef |
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