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Une église, sûrement en
bois, est attestée à peu près à l'emplacement
de l'église Saint-Symphorien actuelle il y a plus de mille
ans. Après plusieurs reconstructions, l'ordre des Célestins
de Paris, à qui Charles VI donna le terrain en 1393, fit
bâtir en 1472 un nouveau sanctuaire qui, lui aussi, finit
par menacer ruine.
Enfin, en 1764, Louis XV confie à l'architecte Trouard le
soin de bâtir une église moderne comme le sont Notre-Dame
et Saint-Louis de Versailles. Trouard qui connaissait l'Italie et
admirait le style antique lui donna presque l'aspect d'un temple
romain.
L'église actuelle fut inaugurée en 1770. Elle est
qualifiée comme étant de style néo-classique.
Sa décoration intérieure ne fut apportée qu'au
XIXe siècle. Les bas-côtés sont ornés
de grandes peintures des XVIIe et XVIIIe siècles. A noter
qu'il n'y a aucun vitrail dans l'église Saint-Symphorien
de Versailles.
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Aspect grandiose de la nef et du chur. |
Architecture.
La longueur totale de l'église Saint-Symphorien dépasse
légèrement les 52 mètres. Son clocher
culmine à 30 mètres. La nef comprend sept travées.
Le chur, légèrement surélevé,
se termine par une abside en hémicycle. Les colonnes,
cannelées à mi-hauteur, qui soutiennent la voûte
à caissons lui donnent l'apparence martial d'un temple
romain. La chaire à prêcher, sur la gauche, date
de 1850.
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«««--- À GAUCHE
L'église vue de la place Saint-Symphorien. Le fronton «à
l'antique» de la façade ne contient qu'une horloge.
A droite, l'aspect du chevet ---»»»
Il est carré et pourrait faire croire que c'est là
que se trouve l'entrée principale. Ne vous méprenez
pas. Si vous trouvez la porte fermée, c'est qu'elle l'est
toujours!
L'espace contenu entre ce chevet et l'abside en hémicycle
contient la sacristie et des locaux annexes.
Le clocher culmine à 30 mètres.
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L'histoire commence avec
saint Germain, vers 560. Childebert Ier lui avait donné
une grande terre à trois lieues de Paris et le saint
homme voulait évangéliser les paysans qui y
vivaient. Il fit venir des moines d'Autun ; ceux-ci bâtirent
un petit monastère dédié à saint
Symphorien. Cette première église, sans doute
en bois, fit place à d'autres édifices (un acte
d'Hugues Capet en 1003 mentionne une église à
cet emplacement).
En 1393, l'ordre des Célestins de Paris se vit attribuer
le terrain par le roi Charles VI. Néanmoins, la guerre
de Cent Ans ravagea le bâtiment. Il faut attendre l'année
1472 pour que les religieux fassent construire un nouveau sanctuaire
avec clocher et toiture à deux pans. Les moines obtinrent
de l'évêque de Paris quarante jours d'indulgence
pour tous ceux qui contribueraient à la construction.
Cet édifice dura trois siècles. En fait les
Célestins préféraient l'église
de Viroflay toute proche. Le terrain alentour fut vendu par
morceaux, les gens s'y installaient, Versailles allait connaître
son apogée. Les Grands de la Cour faisaient construire.
La population se développait dans le quartier et le
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bâtiment vieillissait.
Ce n'est pas avant l'an 1764 que Louis XV, qui venait de racheter
aux Célestins tout le terrain qui leur restait, accéda
au désir des habitants du lieu de voir construire une
église «moderne». L'architecte Trouard,
intendant des dehors de Versailles et voyes de la ville,
pétri de culture antique, bâtit un édifice
de style néo-classique. Le financement fut assuré
par le vente de l'ancienne église et de ses dépendances.
La nouvelle église fut inaugurée en 1770, sans
décoration intérieure. Versailles avait donc
trois paroisses : Notre-Dame
ou paroisse royale, Saint-Louis
et Saint-Symphorien.
Avec la Révolution, l'église Saint-Symphorien
fut profanée, les vases volés, le mobilier dispersé.
Puis le bâtiment fut fermé. Le culte de la Raison
n'y fut pas célébré.
Avec le Concordat de juillet 1801 l'église retrouva
son statut de lieu de culte officiel. C'est au XIXe siècle
qu'elle fut embellie.
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Aspect de la nef et du buffet d'orgue vus du chur. |
Architecture.
Initialement la tribune d'orgue était plus haute car
soutenue par deux colonnes de la même taille que celles
de la nef. Mais on s'aperçut que cette disposition
produisait trop de sons parasites. La tribune fut donc rabaissée,
les deux colonnes à l'antique supprimées. (Ces
deux colonnes sont bien visibles dans la peinture du XVIIIe
siècle ci-dessous). L'orgue actuelle date de 1882.
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Intérieur de l'église Saint-Symphorien par Pierre-Antoine
Demachy, peint en 1773 (Versailles,
musée Lambinet). On remarque les deux colonnes du premier plan,
supprimées au XIXe siècle.
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Chapelle du transept droit dédiée à saint Fiacre.
Rappelons que l'église
Saint-Symphorien est orientée sud-nord. Cette chapelle est
donc à l'ouest. |
L'autel de Saint-Symphorien est en marbre blanc et orné de
magnifiques sculptures. Au centre Jésus qui tient la Croix.
Sur la gauche, le grand-prêtre Aaron, puis Abel. Sur la droite,
Isaac et le bélier, enfin Melchisédech. L'autel a
été offert par les paroissiens en 1859.
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Les heurts
de la Séparation de l'Église et de l'État
en 1905. Au terme de la loi du 9 décembre
1905, les prêtres n'étaient plus rétribués
et l'État devenait propriétaire des biens de
l'Église qui restaient à disposition du clergé,
mais sans aucun titre juridique. Quand les officiels de la
République vinrent dresser l'inventaire des biens de
l'église Saint-Symphorien le 8 février 1906,
il y eut une insurrection.
Voici les faits. Le curé est informé que l'inventaire
doit commencer le 8 à 14h. Dès 11h, les commerçants
ferment leur boutique, la population commence à se masser
autour de l'église. Craignant des incidents, les forces
de l'ordre prennent position (Gendarmerie, Génie, Dragons)
pour bloquer les accès à l'édifice.
Une violente bagarre éclate avec coups de poing, de canne
et de chaise. On dénombre quelques blessés légers.
Des manifestants parviennent à rentrer dans l'église
où la défense s'organise. La petite porte du devant
est seule ouverte, elle est bloquée par un barrage de
chaises. La double porte centrale reste close.
A 14h, tout le monde est là : le curé et le
conseil de Fabrique, le préfet et un inspecteur des
domaines. La troupe reçoit l'ordre de faire reculer
les manifestants. On prend cet ordre pour de la provocation.
Le tocsin retentit. Cris de colère dans la
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foule, des jeunes gens retiennent
les chevaux des gendarmes, des notables sont arrêtés.
Avec peine, la police vient à bout du barrage de chaises
qui bloque la porte. Le préfet rentre dans l'église
avec l'agent des domaines. Des chaises sont jetées
depuis la tribune d'orgue. Le préfet est touché
à la tête. Il ordonne de nettoyer la tribune
et part se faire panser. Les gendarmes pénètrent
dans la nef en se protégeant avec des chaises. Une
pluie de projectiles leur tombe dessus. La porte de l'escalier
qui mène à la tribune est enfoncée à
coups de hache. La troupe se précipite, débarrasse
l'escalier encombré, puis enfonce la porte du haut.
Nouvelles rixes. Finalement six défenseurs sont arrêtés,
dont un vicaire.
Une protestation officielle est lue à l'agent des domaines
qui reconnaît que l'inventaire est impossible dans ce
désordre.
Les prisonniers, rassemblés à la prison de la
rue Saint-Pierre, comparaissent aussitôt en audience
des flagrants délits. Les condamnations, dont celle
du prélat, seront sévères.
Source : plaquette «Saint-Symphorien
de Versailles» disponible à l'église.
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Tableau de Jacques Stella (XVIIe siècle)
«Apparition de Marie à sainte Élisabeth, reine
de Hongrie».
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Chapelle de la Vierge (transept gauche). La statue de Marie est
une réplique d'une
uvre du XIXe siècle. Marie soutient son fils debout
sur le Monde.
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«La Résurrection du Christ»
de Nicolas-Guy Brenet (1775).
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Fresque de la voûte en cul-de-four dans le chur
«le Couronnement de la Vierge» par Paul Balze entre 1859
t 1861
Cliquez sur l'image pour afficher le chur en gros plan.
La fresque
de la voûte. En ce qui concerne les teintes
des vêtements, le rouge est la couleur du sacrifice,
le bleu, celle du ciel et le blanc, le symbole
de la pureté. Dans la fresque, saint Symphorien se
tient à droite, sainte Geneviève à gauche.
«La Résurrection du
Christ». Ce tableau était derrière
l'autel jusqu'à la Révolution. Au XIXe siècle,
quand l'abside a été peinte, il fut placé
dans une chapelle latérale.
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Cette autre partie de la fresque est également de Paul Balze.
Elle représente douze apôtres. Au centre saint Pierre
et saint Paul avec son épée.
À la droite de Pierre : André, Thomas, Barnabé,
Simon et Jacques le Mineur
À la gauche de Paul : Jacques le Majeur, Barthélémy,
Philippe, Matthias et Thaddée. |
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«Jésus chassant les marchands du Temple», tableau
de Michel Serres (XVIIIe siècle).
Michel Serres a été nommé «peintre des
galères du roi» en 1693. Il avait vu de près
les forçats et connaissait bien la musculature des hommes.
«««--- Tableau de gauche : «Saint Roch soigné
par des anges» peint par Daniel Hallé, XVIIe siècle. |
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Documentation : plaquette «Saint-Symphorien
de Versailles» disponible à l'accueil de l'église |
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