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Le roi Louis IX meurt à Tunis
en 1270. Il est canonisé en 1298 par le pape Boniface VIII
et devient saint Louis de France. À cette époque,
Garches est un petit village de l'ouest parisien, au cur des
vignes, et situé sur l'un des grands axes qui mènent
à la Normandie. Le seigneur Robert de la Marche, ancien clerc
du roi, y possède un terrain. Un an à peine après
la canonisation, il y fait ériger une chapelle dédiée
au nouveau saint. C'est la première fois dans le monde qu'un
lieu de culte catholique est consacré à saint Louis.
Une plaque commémorative,
située dans le transept, rappelle l'événement.
La chapelle devient église paroissiale et Robert de la Marche
en est le premier curé.
Sous la Révolution, l'église devient temple de la
Raison.
Survient la guerre franco-prussienne. À la fin de l'année
1870, Paris est encerclé, la famine menace. Les Allemands
bombardent la capitale à partir du 26 décembre. L'État-major
français décide alors une sortie. Elle sera déclenchée
à l'aube du 19 janvier 1871 sous l'autorité du maréchal
Trochu. Celui-ci veut rompre les lignes prussiennes qui s'étalent
de Saint-Cloud
à Bougival et qui passent donc par Garches. L'assaut est
mal coordonné entre les différentes unités.
Après quelques succès français initiaux, les
Allemands passent à la contre-attaque et regagnent le terrain
perdu. Pendant quelques heures, un duel d'artillerie oppose les
belligérants... avec Garches au centre. À la fin de
la journée, la bataille de Buzenval, telle que la
nomment les historiens, aura presque entièrement détruit
la petite ville. Et l'église avec elle.
Une fois la paix revenue, la paroisse doit reconstruire son lieu
de culte. Grâce aux dommages de guerre, aux subventions spéciales
et à de nombreux dons, ce sera chose faite en 1875,
au même emplacement que l'édifice précédent,
mais en un peu plus grand.
L'église de Garches est un composé de styles néoroman
et néogothique. La large nef est voûtée d'ogives,
mais éclairée de petites fenêtres. Il est d'ailleurs
probable que l'ossature de l'édifice soit métallique.
L'architecte a orné l'église de multiples chapiteaux
néogothique à thème floral, incluant parfois
des masques. Dans
le vaisseau central, deux clés
de voûte rappellent la date de la canonisation de Louis
IX (1297) et la date du déclenchement de la guerre qui conduira
à la destruction du précédent monument (1870).
Un des points d'intérêt de l'église réside
dans ses vitraux. Créés entre 1887 et 1900 par l'atelier
Latteux-Bazin installé dans l'Oise, ils illustrent la
vie de saint Louis. Tous ces vitraux sont donnés dans cette
page.
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Louis depuis l'entrée. |
L'église Saint-Louis de Garches vue depuis la place Saint-Louis. |
Le
tympan de la façade de l'église
représente le Christ ressuscité entouré
du tétramorphe, c'est-à-dire des quatre
créatures ailées qui tirent le char de
la Vision d'Ézéchiel (autrement dit les
symboles des quatre Évangélistes).
En 1989, la ville de Garches et la paroisse lancent
un concours d'artistes pour orner le tympan. La Garchoise
Marie-Jeanne Doutriaux le remporte et réalise
la sculpture en pierre de Saint-Maximin, en mai-juin
1990. Le Christ est représenté avec les
stigmates. Hormis celui qui est provoqué par
le coup de lance, l'artiste a choisi de situer ceux
des mains sur les poignets et non sur les paumes.
Source : Saint-Louis
en toute confidence, ouvrage édité
par la Société historique de Garches,
2007.
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Le côté nord de l'église.
L'église Saint-Louis respecte l'orientation liturgique
: le chevet est à l'est. |
Le tympan de la façade date de 1990
Il représente le Christ ressuscité entouré
du tétramorphe (les symboles des quatre Évangélistes). |
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Avec leurs petites fenêtres, les côtés de
l'église dégagent
un aspect néoroman. Ici, le côté sud. |
La construction de la première église en 1298. |
La
première église de Garches.
Elle date de 1298. C'est la première église
dédiée à Louis IX, canonisé
un an plus tôt et devenu saint Louis. Une
plaque commémorative de la construction a été
créée au Moyen Âge. Détruite
en 1870, elle a été refaite à l'identique
par les bâtisseurs de la nouvelle église.
On peut la voir dans le bras nord du transept. On y
lit :
En l'an de grâce 1298, le vendredi après
reminiscere assist en l'anneur de Dieu et de Monseigneur
Saint-Lois, Mestre Robert de la Marche, clerc de notre
seigneur le Roi de France et Hanri son valet la prumière
pierre de l'église de Garches, et la fonda en
l'an dessus dit.
Source : Saint-Louis
en toute confidence, ouvrage édité
par la Société historique de Garches,
2007.
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Statue de la Vierge à l'Enfant, détail. |
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La nef et l'élévation sud vues depuis le bras
nord du transept. |
Saint Louis est baptisé à Poissy en avril 1214.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers, 1887.
La fillette au premier plan, en habit du XIXe siècle,
est la donatrice de la verrière. |
Saint Louis est instruit par sa mère Blanche de Castille.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887. |
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Chapiteau à feuilles de marronnier. |
L'atelier
du vitrail Latteux-Bazin (1/3)
Cet atelier n'est pas l'un des plus connus dans
l'histoire du vitrail français du XIXe
siècle, pourtant il a rayonné pendant
une trentaine d'années au point d'être,
en nombre d'employés, le second de l'Hexagone
derrière celui de Charles Champigneulle
dans la Meuse.
Tout part de Gabriel Boniface Bazin (1791-1862),
négociant de Mesnil-Saint-Firmin dans l'Oise,
touche-à-tout et insatiable créateur
d'entreprises : il accroît d'abord le domaine
familial par le défrichement de la forêt
et y crée une ferme modèle ; en
1821, c'est une distillerie d'alcool de grain
et une vinaigrerie ; en 1822, une fabrique de
tuile panne ; en 1828, une brasserie et une fabrique
de sucre indigène, puis une autre distillerie
et un atelier d'instruments aratoires.
---»» Suite 2/3
ci-dessous.
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L'atelier
du vitrail Latteux-Bazin (2/3)
---»» En 1823, il avait joint à son
uvre le côté social et fondé
une colonie agricole pour orphelins afin de les former
aux métiers agricoles.
En 1845-1846, il crée un atelier de peinture
sur verre (peut-être avait-t-il senti le vent
des affaires tourner dans ce sens...) et en confie la
direction à Jules Leclerc, un passionné
de dessin. On trouvera des orphelins de la colonie parmi
les employés.
Après les entreprises, ce sont les titres et
les responsabilités que Gabriel Boniface Bazin
va collectionner : administrateur des mines de sel de
Saint-Nicolas de Varangéville et de la société
de la Vieille Montagne ; membre fondateur de la Compagnie
des Chemins de fer du Nord et de la Compagnie des Ardennes
et de l'Oise ; président de la Chambre des Arts
et Manufactures de Beauvais ; maire du Mesnil-Saint-Firmin
de 1820 à 1862.
Une pareille activité mérite récompense
: il reçoit la Légion d'honneur en 1854.
Notons enfin qu'il présente une charrue fouilleuse
à l'Exposition universelle de 1855, un procédé
qui lui rapporte une médaille.
Jules Leclerc, qui dirige l'atelier de peinture sur
verre, s'est perfectionné en dessin à
l'atelier d'Ingres. Il va concevoir les cartons des
vitraux de 1846 à 1855, date de sa mort.
---»» Suite 3/3
plus bas.
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Saint Louis est instruit par sa mère Blanche de Castille,
détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887. |
Les bas-côtés sont voûtés d'ogives
avec des clés de voûte à thème floral.
Ici, le bas-côté sud vu depuis le bras sud du transept. |
Clé de voûte à feuilles de chêne dans un
bas-côté. |
Clé de voûte à fleurs de lys dans un bas-côté. |
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Quatre chapiteaux néogothiques
dans la nef ---»»»
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Le Mariage de saint Louis avec Marguerite de Provence
à Sens le 16 mai 1234.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.
Ce mariage, évidemment arrangé, se termina,
dit-on, en histoire d'amour. |
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Le Mariage de saint Louis à Sens en 1234, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890. |
Saint Louis architecte
: il fait bâtir l'abbaye de Royaumont ---»»»
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890. |
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Clé de voûte dans le vaisseau central (1297) |
Clé de voûte dans le vaisseau central (1870) |
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Saint Louis à l'ermitage de la Sainte-Baume.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890. |
Chemin de croix
Station I : Jésus est condamné. |
«--
St Louis à l'ermitage de la Sainte-Baume.
Au retour de sa première croisade, saint Louis,
qui remonte vers Paris, s'arrête à Aix.
Il se rend à l'ermitage de la Sainte-Baume et
y prie sainte Madeleine. C'est en effet à cet
ermitage que reposait, croyait-on, la dépouille
de la sainte.
Source : Saint-Louis
en toute confidence, ouvrage édité
par la Société historique de Garches,
2007.
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Saint
Louis enterre les morts --»»
Durant les combats de la première croisade, des
chrétiens furent tués à Sayette
(Sidon) et leurs corps, abandonnés. Saint Louis
les enterre et donne ainsi l'exemple aux autres.
Un homme se bouche le nez au premier plan : l'odeur
devait être insupportable...
Un vitrail du XVe siècle de la cathédrale
d'Évreux
illustre la résurrection
de Lazare. On y voit aussi deux hommes qui se bouchent
le nez.
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Saint Louis enterre les morts.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890. |
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Saint Louis et la couronne d'épines.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1893. |
Tableau anonyme : «Moïse sauvé des eaux»
Huile sur bois
Début du XVIIe siècle. |
«««---
Saint Louis et la couronne d'épines.
Rachetée à Baudoin, empereur de
Byzance, la couronne d'épines, une fois
à Paris, est portée par saint Louis,
vêtu comme un simple pèlerin, dans
la chapelle de son palais.
Plus tard, elle sera abritée dans la Sainte-Chapelle,
construite sur ordre du roi, de 1241 à
1248.
Source : Saint-Louis
en toute confidence, ouvrage édité
par la Société historique de Garches,
2007.
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Tableau anonyme : «Quo vadis Domine?»
Huile sur bois
Début du XVIIe siècle. |
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«««---
Saint Louis rencontre le pape à Cluny. Novembre
1245, Innocent IV et saint Louis ont une conversation
restée secrète à l'abbaye de Cluny.
À la suite de quoi, Charles d'Anjou, frère
du roi, épouse Béatrice de Provence, sur
de Marguerite, épouse du roi. L'attitude de Louis
IX, agenouillé devant le pape, ne paraît
pas conforme à la réalité puisque,
pour les historiens, le roi et le pape discutaient sur
un pied d'égalité.
Source : Saint-Louis
en toute confidence, ouvrage édité
par la Société historique de Garches,
2007.
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Saint Louis et la couronne d'épines, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1893. |
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Le chœur et le croisillon nord du transept. |
Saint
Louis à Mansourah.
Le point de départ de la septième croisade
est la chute de Jérusalem qui tombe aux mains
des musulmans pour la seconde fois en 1244. Louis IX
se croise, arrive à Damiette, en Égypte.
En novembre 1249, l'armée franque descend vers
le Caire. Deux batailles s'ensuivent. En février
1250 a lieu la bataille de Mansourah, demi-succès
croisé. Elle fut suivie de la bataille de Fariskur
au cours de laquelle saint Louis fut fait prisonnier.
Le roi fut libéré quelques semaines plus
tard contre une rançon.
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Le baptistère dans le bras nord du transept. |
Bas-relief moderne du baptême
du Christ dans le baptistère. |
La Vierge à l'Enfant, détail.
Saint Louis, détail ---»»»
Statues modernes en bois à l'entrée du chœur. |
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Saint Louis recontre le pape à Cluny, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890. |
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Saint Louis instruit ses enfants.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890. |
Saint Louis et les humbles.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890. |
Chapiteau à thème floral avec masque
dans un croisillon du transept. |
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LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-LOUIS |
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Soubassement de l'autel de messe.
Cette ornementation dorée, qui date de 2017,
représente le buisson ardent.
«««--- Vue d'ensemble
du chur à cinq pans.
Le vitrail axial représente la Gloire de saint Louis
(vitrail donné ci-dessous).
Le chur s'ouvre sur deux statues
de bois
modernes dressées contre les piliers nord et sud.
Elles représentent la Vierge à l'Enfant et saint
Louis.
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Saint Louis rend la justice à Vincennes.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1888-1889. |
La Gloire de saint Louis.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887. |
Saint Louis sur son lit de mort.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1888. |
L'orgue de tribune des années 1870 a été enrichi
en 1982. |
Saint Louis rencontre le pape Innocent IV à Cluny, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890. |
L'orgue.
Après la guerre de 1870, l'église est reconstruite.
Un nouvel orgue, conçu par le facteur Debierre de Nantes,
prend place sur la tribune, mais il convient surtout au répertoire
romantique.
Dans les années 1950, l'instrument est ré-harmonisé
dans le style néoclassique, puis totalement restauré
en 1982. Avec une puissance musicale enrichie, il s'ouvre
désormais aux compositions classiques.
Source : Saint-Louis en toute
confidence, ouvrage édité par la Société
historique de Garches, 2007.
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Vue d'ensemble de la nef depuis le chœur. |
Documentation : «Saint-Louis en toute confidence»
édité par la Société historique de Garches,
janvier 2007
+ «Garches et son histoire» par Louis Nicol, Graphédis éditeur. |
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