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Deux édifices cultuels ont précédé
l'église Notre-Dame-du-Travail-de-Plaisance dans ce quartier
du 14e arr. de Paris. En 1840, la construction de la gare de l'Ouest
(future gare Montparnasse) développe les alentours et multiplie
la population. La petite chapelle qui s'y trouve est insuffisante
pour accueillir les fidèles. Vers 1845, une chapelle de secours
est bâtie en bois. Elle sera agrandie en 1865. D'abord dédiée
à Notre-Dame de l'Assomption de Plaisance, elle change de
dédicace en 1861 quand le quartier devient partie intégrante
de la capitale. Elle est vouée alors à Notre-Dame
de Plaisance.
La population continue de s'accroître. Un nouveau vicaire,
le dynamique père Soulange-Bodin, est nommé en 1884.
Celui-ci a la fibre sociale. Mais le développement d'organismes
de charité et d'entraide au sein de foyers ouvriers miséreux
ne lui suffit pas. Il lance une souscription nationale pour bâtir
une nouvelle église. Selon ses vux, elle devra dégager
une atmosphère familière aux ouvriers. Érigée
sur un nouveau terrain, elle est construite, à partir de
1897, par l'architecte Jules Astruc (1862-1935), bâtisseur
aussi de l'église Saint-Hippolyte
dans le 13e, et inaugurée en 1902.
L'église Notre-Dame-du-Travail-de-Plaisance est déconcertante.
On pourrait se croire dans un grand hangar tant les poutres métalliques
frappent par leur omniprésence. À cet égard,
elle rappelle quelque peu les églises Saint-Jean-de-Montmartre
et Saint-Eugène.
Cependant les uvres d'art y abondent et y développent
par endroits un style Art nouveau. Les chapelles latérales
sont ornées de toiles célébrant les métiers
ouvriers. Et une intéressante statue de Notre-Dame
du Travail, réalisée par un artiste de la paroisse,
Joseph Lefèvre, en 1898, trône dans la chapelle de
la Vierge, entourée d'une grande peinture
de Félix Villé.
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La nef de l'église Notre-Dame du-Travail-de-Plaisance vue depuis
l'entrée
avec son surprenant appareillage de poutrelles d'acier. |
La façade néo-romane de l'église
donne sur le square du Cardinal-Wyszynski
De par la volonté de ses créateurs, la façade
de l'église ne laisse
rien deviner de son architecture métallique intérieure. |
La Piéta de Georges Serraz (1883-1964)
dans la chapelle des Défunts. |
La Piéta de Georges Serraz (1883-1964), détail.
Le baiser de la Vierge à son fils mort est la partie
la plus émouvante de l'uvre. |
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«La Vierge à l'Enfant» de Geneviève et Henri Taillefert, XXe
siècle
Peinture de style néo-byzantin sur le tympan de la façade. |
L'église Notre-Dame-du-Travail-de-Plaisance présente
deux tourelles octogonales atypiques de chaque côté
de la façade. |
Le côté gauche et la voûte.
Des sources indiquent que la voûte à arceaux métalliques
vient de la toiture
du palais de l'Industrie, construit pour l'Exposition universelle
de 1900.
Une origine que Cécile Dupré, dans son article
In Situ, réfute. |
Notre-Dame-du-Travail-de-Plaisance
comprend des uvres d'art du début du XXe
siècle, qui s'inscrivent dans un ensemble Art
nouveau. On note aussi la présence
d'uvres de l'Entre-deux guerres issues du renouveau
artistique de l'Art sacré à cette période.
L'une des plus remarquables est la Piéta de Georges
Serraz (1883-1964). L'historienne Michèle Lefrançois,
dans l'ouvrage Églises parisiennes du XXe
siècle, rappelle l'importance du décor
en céramique à cette époque et
de la polychromie. Une tendance s'imposait selon laquelle
la statue religieuse ne pouvait être que polychromée,
qu'elle soit en plâtre, en pierre, en bois ou
même en béton. Il en est ainsi de la Piéta
de Georges Serraz (ci-contre).
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Penture murale «Le baptême dans les catacombes» par Roy (1880-1950)
dans la chapelle des Fonts baptismaux. |
Le baptistère et sa cuve baptismale par immersion
ornée de mosaïques, uvre des époux
Taillefert. |
«La Messe du Soldat» de Lucien Simon (1861-1945)
dans la chapelle des Défunts. |
«La Vierge aux fleurs» de Georges Serraz, détail. |
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Modèle de vitraux contemporains
à figures géométriques dans la nef. |
Vitrail de l'abside
Détail : La Vierge (atelier inconnu). |
Le bas-côté gauche avec la «Vierge aux fleurs»
dans la chapelle latérale. |
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Chemin de croix, station 1
«Jésus est condamné à mort»
Sculpture sur bois, XXe siècle. |
Chemin de croix, station 4
« Jésus rencontre sa Mère»
Sculpture sur bois, XXe siècle. |
«Le Sacrifice» de Lucien Simon (1861-1945)
dans la chapelle des Défunts. |
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«La Main créatrice» de Michel Serraz
XXe siècle.
«««--- À GAUCHE
«La Vierge aux fleurs»
(ou la Vierge de la Rédemption) de Georges Serraz (1883-1964)
Sculpture sur bois. |
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LA NEF ET LE DÉCOR
DES CHAPELLES LATÉRALES |
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Vitrail de l'abside, début du XXe siècle
Détail : Saint Vincent de Paul (atelier inconnu). |
Les élévations de la nef possèdent, au-dessus des chapelles
latérales, un large couloir ou tribune.
Les vitraux de la nef, à motifs géométriques
translucides, laissent passer beaucoup de lumière. |
«Saint Éloi, patron des métallurgistes»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale. |
Vitrail de l'abside, début du XXe siècle.
Détail : Saint Joseph artisan (atelier inconnu). |
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«Sainte Geneviève Patronne de Paris», détail
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale. |
«««---
À GAUCHE
Les chapelles latérales de l'église Notre-Dame-du-Travail
présentent
une toile de format cintré de Guiseppe Uberti ou d'Émile
Desouches,
sur un fond Art nouveau de feuillage peint. L'ensemble est
souvent accompagné d'une sculpture. |
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«Sainte Geneviève Patronne de Paris»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale. |
«Saint Luc patron des artistes et ouvriers d'art»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale. |
Le côté gauche de l'église avec ses peintures murales. |
Copie de l'Assomption de Pierre-Paul Prud’hon
(1758-1823) par Thérèse Donnet (1865)
dans le baptistère.
Cette copie de 1865 est l'un des rares vestiges de l'ancienne église
Notre-Dame de Plaisance,
démolie en 1909. |
La Vierge entre saint Vincent de Paul et saint Joseph artisan
Vitrail de l'abside (atelier inconnu), début XXe siècle. |
Vitraux Art nouveau à thème floral
dans la chapelle de la Vierge. |
Chemin de croix, station 8
« Jésus console les filles de Jérusalem» |
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«Saint Joseph patron des menuisiers et charpentiers»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale. |
«Saint Vincent de Paul Protecteur de l'enfance«»
Toile de Guiseppe Uberti dans une chapelle latérale.
Saint Vincent de Paul est le patron des instituts de charité. |
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LE CHUR
ET LES CHAPELLES ABSIDIALES |
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Avec ses trois arcades en plein cintre, le chur est de style néo-roman.
L'ambon et l'autel sont des créations de Jean-Jacques Bris,
XXe siècle. |
«Christ en croix»
de Charles Correia, XXe siècle. |
Le Christ en croix de Charles Correia
Détail. |
L'autel de la chapelle absidiale droite donne à
l'église son seul aspect XIXe siècle. |
«Christ en gloire» de Jean-Jacques Bris
dans la chapelle absidiale gauche, XXe siècle. |
Le Christ en gloire de Jean-Jacques Bris
Détail. |
Le chur et la nef vus depuis la chapelle absidiale droite. |
«Sainte Élisabeth» par Roy (1880-1950). |
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La chapelle de la Vierge mêle une architecture néo-romane,
des uvres Art nouveau et des créations de la fin du XXe
siècle. |
«Notre-Dame du Travail»
Statue en pierre réalisée en 1898 par Joseph Lefèvre
(1836-1911).
Elle a été taillée dans un bloc de calcaire de
sept tonnes. |
Les instruments du charpentier sur le socle de la Notre-Dame-du-Travail. |
Colombe de la paix due à Jean-Jacques Bris
dans la chapelle de la Vierge, XXe siècle. |
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«Sainte Bibiane», détail d'un tableau
de Pierre Roy (1880-1950)
près de l'abisiole gauche. |
Peinture murale «Notre-Dame du Travail secours des affligé»
de Félix Villé (1819-1907) dans la chapelle de la Vierge.
Partie gauche : les travailleurs rendent gloire à la Vierge. |
Statue de Notre-Dame du Travail
de Joseph Lefèvre (1836-1911), détail. |
L'orgue de tribune (Haerpfer, 1991). |
Peinture murale «Notre-Dame du Travail secours des affligé»
de Félix Villé (1819-1907) dans la chapelle de la Vierge.
Partie droite : les ouvriers sans-travail implorent le secours de
la Vierge. |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ Article Internet «Notre-Dame-du-Travail
(Paris), une église au tournant du XIXe siècle et du XXe siècle»
de Cécile Dupré (site Web, «In Situ Revue des Patrimoine») |
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