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À partir des années 1860,
le quartier de Javel, nouvellement inclus dans Paris et jusque-là
délaissé, voit s'implanter des usines métallurgiques
et chimiques, dont certaines produisent de l'eau de Javel. Après
la première guerre mondiale, des entreprises de transport
s'y installent, construisant locomotives, wagons, aérostats
et surtout automobiles. La croissance économique et démographique
suit, l'église en bois, vétuste, ne suffit plus. Le
Clergé commande alors un nouvel édifice situé
près des usines Citroën et du terrain d'aviation d'Issy-les-Moulineaux.
Il est naturellement dédié à saint Christophe,
patron des voyageurs et des automobilistes.
Saint-Christophe-de-Javel est une église assez déroutante.
Son style se veut inspiré par l'art gothique du XIIIe siècle,
idéal architectural de Charles-Henri Besnard (1881-1946),
disciple de Viollet-le-Duc, en charge de sa construction de 1926
à 1930. La technique utilisée est innovante : du ciment
armé préalablement moulé en série (voir
plus bas).
L'ambition de l'architecte, comme il l'a déclaré lui-même,
est de réaliser ce que les maîtres du Moyen Âge
auraient fait s'ils avaient disposé de ciment armé.
Avec sa nef scandée de piliers cruciformes et les panneaux
en staff de la voûte, l'édifice ressemble à
un mélange des églises Saint-Eugène
et Notre-Dame-du-Travail,
bien que le ciment moulé y remplace le fer. De grandes toiles
marouflées illustrant la vie de saint Christophe, uvres
de Jacques Martin-Ferrières (1893-1974), décorent
les deux côtés de la nef... quand le soleil veut bien
l'éclairer. Les vitraux,
assez opaques, sont dus à Henri-Marcel Magne (1877-1944).
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Vue d'ensemble de la nef de Saint-Christophe-de-Javel |
Ciment
moulé et non pas métal. Malgré
les apparences, les piliers ne sont pas en métal, mais
en ciment armé moulé. On remarquera, à
la voûte, les arcs-doubleaux en treillis, eux aussi
façonnés en ciment moulé. Voir la note
sur l'architecture plus
bas. La ressemblance avec les voûtes en métal
a été, à l'époque de la construction,
reprochée à l'architecte de l'église.
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Le clocher de l'église domine le carrefour
entre la rue de la Convention et la rue Saint-Christophe. |
La façade de l'église et son beau fenestrage en ciment
moulé
De part et d'autre du porche, à la hauteur du haut des fenêtres
gémellées, on voit la frise d'Henri-Marcel Magne. |
Saint Christophe portant le Christ enfant
Haut-relief en ciment moulé
de Pierre Vigoureux (1884-1965) |
Deux panneaux de la frise qui court sur le mur extérieur de
l'église.
Saint Christophe protège des voyageurs ainsi que des ouvriers
des entreprises de transport.
Fresque sur ciment d'Henri-Marcel Magne (1877-1944)
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L'impressionnant fenestrage en ciment moulé de la façade
dessine
des croix, des fleurs de lys et des couronnes d'épines.
Au-dessous de l'aigle et du taureau, on lit, gravé en ciment
moulé :
«Ô Dieu, accordez à tous ceux qui viendront dans
ce temple
implorer vos grâces la joie de les avoir obtenues». |
Architecture.
Avec l'église Saint-Christophe-de-Javel, l'architecte
Charles-Henri Besnard (1881-1946) occupe une place
particulière dans l'histoire de la construction. Le
ciment avait déjà acquis ses lettres de noblesse,
notamment le ciment armé avec lequel fut bâtie
la controversée église Saint-Jean-de-Montmartre.
D'ordinaire, le ciment, comme le béton, était
coffré. Pour Saint-Christophe, Besnard choisit de le
mouler. Les moules ne seraient pas utilisés sur place,
mais tout bonnement en usine. C'est en fait dans des hangars
adaptés qu'on bâtirait tous les éléments
structurels de l'église, avec la conviction de réduire
ainsi le coût de la construction (surtout si l'on parvenait
à réutiliser les moules pour un autre bâtiment).
On pouvait en plus y inclure sans peine le décor sculptural
: il suffisait de façonner les moules avec les motifs
appropriés.
Simon Texier, dans l'ouvrage Églises parisiennes
du XXe siècle, nous informe du côté
pratique : «Faits de bois armé de fer ou de staff
[plâtre renforcé par un tissu épais
- comme le jute], les moules recevaient dans un premier
temps les ferraillages, puis le mortier de ciment. Après
un arrosage de plusieurs jours avait lieu le démoulage.
Les pièces (poteaux, arcs et claustras), pouvaient
alors être transportées sur le chantier pour
leur assemblage.» En fait, Besnard avait utilisé
le même procédé pour la chocolaterie Poulain
à Blois
en 1917 et il avait déposé avec l'ingénieur
Bessonneau un brevet relatif à un mode de construction
rapide en éléments de ciment armé (et
non pas moulé) pour les habitations. Le point-clé
était que ces éléments étaient
préfabriqués en série et à l'abri
des intempéries. Adaptée à une église,
ce mode de construction supprimait le chômage hivernal,
comme le rappelle la plaque commémorative (donnée
ci-dessous) à la mémoire de l'architecte et
qui trône dans l'avant-nef de Saint-Christophe-de-Javel.
Un panneau dans l'église informe le visiteur curieux
que, pour la diminution du coût de la construction,
l'essai fut raté puisque les moules ne furent jamais
réutilisés. Les sommes qu'on aurait pu collecter
(sans doute en les louant pour bâtir une autre église
conçue selon le même procédé) manquèrent
douloureusement. D'où l'absence de finitions dans les
chapelles et des difficultés de paiement. En fait,
Simon Texier précise dans l'ouvrage suscité
que l'architecte a bel et bien réutilisé des
éléments de structure en ciment moulé
conçus pour Saint-Christophe. Ce fut en 1931, pour
la construction de l'église des Trois-Ave-Maria à
Blois, édifice qualifié de «grandiloquent»
par Simon Texier. Mais le chantier fut abandonné pour
des raisons financières. Il n'empêche : on obtient
enfin la clé de l'énigme dans la prétendue
diminution des coûts --»»»
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Plaque commémorative dédiée à l'ingénieur
Charles-Henri Besnard (1881-1946) |
Pilier cruciforme en ciment moulé
orné de sculptures de roses |
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--»»»
résultant de l'emploi du ciment moulé
: pour être assemblées, les pièces
d'usines «nécessitaient l'emploi d'appareils
de levage puissants et perfectionnés» [Texier].
Et Besnard avouera lui-même plus tard que, pour
Saint-Christophe, reculant devant le risque d'abîmer
les précieux éléments de ciment
moulé, il avait employé des appareils
en bois de très faible rendement. Des appareils
qu'il fallait construire sur place avec des madriers
! Autrement dit, ce qu'on gagnait en supprimant le fait
de couler sur place le ciment ou le béton dans
des coffrages qu'on n'avait plus à construire,
on le perdait dans la sophistication indispensable des
engins de levage pour ne pas casser les éléments
finis qui arrivaient sur le chantier. Si, en plus, les
moules industriels n'étaient pas réutilisés,
on donnait aux adversaires de Besnard un argument de
poids : ce nouveau mode de construction, qui se voulait
économique, allait finir par coûter plus
cher que la pierre de taille ! Ajoutons que Besnard
réemploya le même processus compliqué
de levage à Blois, mais échoua malgré
tout dans son entreprise.
Quoi qu'il en soit, la presse de l'époque (fin
des années 1920) salua le concept du ciment moulé,
mais rappela que, dans le nord de la France, précisément
à Roubaix et à Watrelos, on avait déjà
construit des églises selon ce procédé.
On lira avec profit la note
sur le béton armé et les matériaux
des églises parisiennes construites au XXe
siècle, note qui se trouve à la page consacrée
à l'église Sainte-Odile
à Paris dans ce site Web.
Source : «Églises parisiennes du XXe
siècle», Action artistiques de la Ville
de Paris, article «Les matériaux ou les
parures du béton» de Simon Texier.
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Le bas-côté droit vu depuis le chur avec les statues de
Pierre Vigoureux (1884-1965)
Les panneaux de Jac Martin-Ferrières (1893-1974) illustrent
la première partie de la vie
de saint Christophe, quand il s'appelait encore Reprobus. |
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Sainte Françoise tenant l'Enfant
Statue de Pierre Vigoureux (1884-1965) ? |
Sainte Françoise tenant l'Enfant, détail
Statue de Pierre Vigoureux (1884-1965) ? |
Saint Antoine de Padoue portant l'Enfant
Statue de Pierre Vigoureux (1884-1965) ? |
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Sainte Françoise et la peinture de Jac Martin-Ferrières
«Christophe répand la lumière de l'Évangile»
Bas-côté droit |
Saint Christophe s'émerveille devant son bâton
transformé en dattier.
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974) dans le
bas-côté droit |
Saint-Christophe est étonné par l'attitude du
diable
qui ne peut supporter la vue de la croix.
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974) dans le
bas-côté droit |
«««---
À GAUCHE
Saint Christophe s'émerveille devant son bâton
transformé en dattier.
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974)
dans le bas-côté droit |
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Deux colombes au milieu d'une croix bleue entourée de
rayons
jaunes, symbole de la lumière divine
Vitrail d'Henri-Marcel Magne (1877-1944) dans la nef, détail
central |
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Le bas-côté droit et ses peintures de Jac Martin-Ferrières
(1893-1974) |
Le géant Reprobus voit le roi faire le signe de la croix.
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974), détail |
---»»»
confessa qu'il avait peur du diable et qu'il agissait
ainsi pour se protéger. «Le diable est
donc plus puissant que toi !», répondit
Reprobus. Et il quitta son maître pour chercher
le démon et se mettre à son service.
Dans le désert, il tomba sur une grande armée
commandée par un homme au visage féroce.
Apprenant qu'il était le diable, il fit route,
tout heureux, à ses côtés. L'armée
vint à passer devant une croix plantée
au bord du chemin. Et aussitôt le diable s'enfuit
à toutes jambes. Interloqué, Reprobus
lui en demanda la raison. Le diable lui raconta qu'un
homme appelé «Christ» avait été
attaché sur une croix et que depuis il s'enfuyait
dès qu'il en voyait une parce qu'il avait peur.
«C'est donc que le Christ est plus puissant que
toi !», rétorqua le géant de Canaan.
Aussitôt il quitta le diable et se mit en quête
du Christ. Après avoir erré longtemps,
il rencontra un ermite qui lui dit que pour servir le
maître qu'il cherchait, il devait jeûner
souvent. Reprobus se récria, la chose était
au-dessus de ses forces ! Alors, il fallait faire de
nombreuses prières. Impossible : le géant
ne savait pas ce qu'était prier ! Alors l'ermite
lui conseilla, s'il voulait plaisir au Christ, de s'établir
près d'un fleuve dangereux et d'aider les gens
à le traverser. À cette condition, le
Christ se montrerait peut-être à lui.
Reprobus se rendit près du fleuve, dressa une
cabane sur la rive, prit un tronc d'arbre en guise de
bâton et vécut là en aidant les
gens. Longtemps après, il entendit pendant la
nuit une voix d'enfant qui lui demandait de l'aide pour
passer le fleuve. Il sortit aussitôt, mais ne
vit personne. Il rentra et la voix se fit encore entendre.
Personne non plus. La troisième fois, il trouva
enfin un petit garçon qui le pria de lui faire
traverser le fleuve. Le prenant sur son épaule
---»»»
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Saint Christophe portant l'Enfant
Sculpture en ciment moulé de Pierre Vigoureux (1884-1965) |
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La
légende de saint Christophe.
Dans l'iconographie des saints, Antoine de Padoue
porte l'Enfant Jésus sur son bras, sainte
Françoise tient l'Enfant nourrisson dans
ses mains et le géant Christophe porte
l'Enfant sur son épaule.
La vie de saint Christophe nous est connue par
la Légende dorée de Jacques
de Voragine. C'est un conte fort peu banal, mais
qui reste une belle allégorie. Il est illustré
dans la nef de l'église Saint-Christophe-de-Javel
par Jac Martin-Ferrières (1893-1974).
L'artiste a utilisé ici la technique de
l'encaustique, c'est-à-dire une peinture
à la cire sur toile marouflée qui
garantit une bonne conservation de l'uvre.
Christophe est un Cananéen taillé
en Hercule et de très haute stature, au
visage effrayant. Au début de l'histoire,
il se nomme Reprobus, c'est-à-dire le rejeté.
Reprobus s'était mis en tête de servir
le prince le plus puissant du monde. Quittant
son roi, il partit à la cour d'un autre
monarque dont on disait que sa puissance surpassait
celle des autres. Un jour, un jongleur chantait
devant le roi une chanson où le mot diable
revenait souvent. À chaque fois, le roi,
qui était un prince chrétien, faisait
le signe de la croix (ci-contre à gauche).
Intrigué, Reprobus lui demanda ce que signifiait
ce geste. Le roi ---»»»
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Le paon, symbole de la Résurrection
Vitrail d'Henri-Marcel Magne (1877-1944) dans la nef,
détail central |
À DROITE
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Un poisson percé d'un trident
Vitrail d'Henri-Marcel Magne (1877-1944) dans la
nef, détail central |
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Statue d'une sainte les mains sur la poitrine
Sculpture en ciment moulé |
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et armé de son bâton, le colosse entra
dans l'eau. Mais la charge s'alourdissait à mesure
qu'il avançait, pour devenir aussi pesante que
le plomb. Et, en plus, le niveau de l'eau montait. Le
géant crut qu'il allait périr. Arrivé
malgré tout sur l'autre rive, il se plaignit
au jeune garçon : «Tu m'as mis en danger.
Tu étais si lourd que le poids du monde entier
n'aurait pas été une charge plus difficile
à porter.» Alors, l'Enfant lui dit qu'il
avait bel et bien porté le monde entier et qu'il
était le Christ que lui-même servait par
l'aide qu'il apportait aux autres. Désormais
il ne s'appellerait plus Reprobus, mais Christophorus,
le Porte-Christ. Pour prouver ses dires, l'enfant lui
demanda, une fois qu'il serait revenu sur l'autre rive,
de planter son bâton dans la terre et, le lendemain,
celui-ci serait chargé de fleurs et de fruits.
L'enfant disparut et Christophorus s'exécuta.
Le matin suivant, il trouva un palmier couvert de feuilles
et de dattes.
L'histoire du martyre de Christophorus est contée
plus
bas.
Source : «La Légende dorée»
de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers.
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La voûte des bas-côtés (ici, le côté gauche)
est percée de vitraux horizontaux d'Henri-Marcel Magne.
Au-dessous, les peintures du martyre de saint Christophe par
Jac Martin-Ferrières (1893-1974) |
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La voûte est constituée de panneaux en staff où
Henri-Marcel Magne a peint des anges musiciens.
Le staff est un plâtre à modeler armé d'un
tissu (jute, sisal, chanvre, etc.).
Cette technique, inventée sous le Second Empire, coûtait
moins cher que le stuc. |
Le Supplice de saint Christophe. Quatre mille archers tirent
sur le supplicié,
mais les flèches restent suspendues en l'air.
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974) dans le
bas-côté gauche |
Le Supplice de saint Christophe
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974), détail
Cette image en gros plan donne une idée de l'aspect obtenu
par la technique de l'encaustique (peinture à la cire). |
À DROITE ---»»»
Symboles religieux dans les vitraux de la nef, détail
(Henri-Marcel Magne, 1877-1944) |
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Sur le bas-côté gauche, la série de confessionnaux
en porte à faux est intégrée à la
structure. |
Les tympans des confessionnaux sont en ciment moulé.
On y voit des scènes qui illustrent les vices et le vertus
(symbolisés par des personnages profanes).
uvre de Max et Jean Brmer sur des cartons d'Auguste
Roubille (1872-1955) |
«Saint Christophe refuse de sacrifier aux faux dieux.
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974)
dans le bas-côté gauche |
La Décapitation de Saint Christophe, détail
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974) dans le
bas-côté gauche |
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Le
martyre de saint Christophe dans la Légende
dorée donne clairement dans l'outrance des
chiffres.
Un jour, le saint se rendit à Samos, une ville
de Lycie, et y réconforta les chrétiens
que l'on torturait dans l'arène du cirque. Un
des juges le frappa. Christophe déclara que,
s'il n'avait pas été chrétien,
il aurait vengé l'injure. Il planta son bâton
en terre et pria Dieu d'y faire pousser des feuilles.
Ce qui se produisit. À la vue du miracle, huit
mille hommes se convertirent.
Le roi envoya alors deux cents soldats pour s'emparer
du géant. Le trouvant en prière, ils n'osèrent
le toucher. Deux cents autres soldats arrivèrent,
qui se mirent à genoux et prièrent avec
lui. Les soldats lui proposèrent de partir libre,
mais Christophe refusa. Il les convertit tous et se
fit ensuite lier les mains derrière le dos. Arrivé
devant le roi, il refusa de sacrifier aux dieux et fut
jeté en prison. Les quatre cents soldats convertis
furent décapités.
Le roi envoya ensuite deux courtisanes qui étaient
surs, Nicée et Aquiline, pour séduire
le prisonnier et essayer de le faire pécher.
Mais celui-ci les convertit. Revenues devant le roi,
elles acceptèrent de sacrifier aux dieux à
condition que tout le peuple se réunît
dans le temple. Là, avec leurs ceintures, elles
détruisirent les statues des idoles et défièrent
les médecins de les guérir. Par ordre
du roi, Aquiline fut pendue à un arbre ; on lui
attacha une grosse pierre aux pieds et on lui rompit
tous les membres. Quand elle fut morte, on jeta sa sur
Nicée dans un brasier, mais elle en sortit indemne.
Alors le roi la fit décapiter.
Vint le tour de saint Christophe. Il fut frappé
avec des verges de fer (peinture ci-contre) ; on plaça
un casque de fer chauffé au rouge sur sa tête
et on l'attacha sur un siège de fer, lui aussi
chauffé au rouge. Le siège se brisa et
Christophe se releva sans avoir rien souffert. Alors
on attacha le supplicié à un arbre et
quatre mille archers tirèrent sur lui. Mais les
flèches restèrent suspendues en l'air
et aucune ne l'atteignit. Le roi, revenant sur le lieu
du supplice, fut furieux de voir le saint indemne au
lieu d'être criblé de flèches. Il
se mit à l'insulter. Aussitôt, une flèche
se tourna dans sa direction, le frappa à l'il
et le rendit aveugle. Christophe eut pitié de
lui et lui conseilla, juste après sa mort qu'il
savait toute proche, d'appliquer un peu de son sang
sur ses yeux pour recouvrer la vue. Le roi lui fit trancher
la tête, prit de son sang et s'en frotta les yeux.
Aussitôt il recouvra la vue. «Alors, le
roi se convertit, reçut le baptême, et
décréta que toute personne qui blasphémerait
contre Dieu ou contre saint Christophe aurait aussitôt
le tête tranchée», lit-on à
la fin du texte.
De toutes les légendes tirées de l'ouvrage
de Jacques de Voragine, l'histoire du supplice de saint
Christophe est l'une des plus morbides et des plus extravagantes.
Source : «La Légende dorée»
de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers.
Traduction de Teodor Wyzewa. La citation finale est
tirée du texte de T. Wyzewa.
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«««---
À GAUCHE
Saint Christophe est flagellé avec des verges de
fer.
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974) dans
le bas-côté gauche |
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Le bas-côté gauche vu depuis l'avant-nef
Il est illustré des peintures de Jac Martin-Ferrières
(1893-1974) relatant le martyre de saint Christophe. |
LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-CHRISTOPHE-DE-JAVEL |
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Le chur de l'église Saint-Christophe-de-Javel est orné
d'un vaste fenestrage en ciment moulé. |
La voûte du chur, de style Art Déco, est l'uvre
d'Henri-Marcel Magne (1877-1944).
Au centre, saint Christophe porte le Christ sur ses épaules.
À droite et à gauche, des hommes et des femmes
agenouillés
lui présentent des moyens de locomotion (vélo,
locomotive, etc.) et implorent sa protection. |
Vue d'ensemble du chur et de l'abside
de Saint-Christophe-de-Javel |
Le buf et l'âne |
SIGNES RELIGIEUX
DANS LES
VITRAUX DE LA NEF (Henri-Marcel MAGNE) |
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Deux agneaux |
Feuilles et fruits |
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Les Pèlerins d'Emmaüs
Verre gravé sur le devant du maître-autel
par Max et Jean Brmer (1930) |
Saint Christophe porte le Christ sur ses épaules
Partie centrale de la voûte à l'abside
Peinture d'Henri-Marcel Magne (1877-1944) |
Chapelle absidiale gauche |
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Partie droite du chur |
Une porte latérale de l'église entourée des vitraux
de Jacques Gruber |
Le chur des anges musiciens autour de l'orgue de tribune
Peinture murale d'Henri-Marcel Magne (?) |
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Chapelle de la Vierge et du Saint-Sacrement |
L'ancre d'espérance
Vitrail d'Henri-Marcel Magne (1877-1944)
dans la nef, détail central |
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Chapelle de la Vierge et du Saint-Sacrement
L'autel a été réalisé par Dominique
Kaeppelin (1985)
«««--- Détail de la décoration
de Dominique Kaeppelin |
Crucifixion de Jacques Gruber (École de Nancy, 1923)
au-dessus d'une porte latérale |
Le vitrail de Jacques Gruber dans le tympan d'une porte latérale.
Il est ici vu de l'extérieur
et paraît presque plus beau quand la lumière arrive
directement dessus. |
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L'orgue de tribune est un Schwenkedel de 1972.
La tribune est embellie par une peinture d'Henri-Marcel Magne (?)
représentant un chur d'anges musiciens. |
Saint Christophe est flagellé, détail du panneau
Peinture de Jac Martin-Ferrières (1893-1974) |
La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chur |
Documentation : Panneaux dans l'église
+ «Paris d'église en église» (Massin éditeur),
ISBN :978-2-7072-0583-4
+ «Églises parisiennes du XXe siècle», Action
artistique de la Ville de Paris, ISBN 2-905-118-87-3 |
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