Accueil
Histoire navale
Céramique
Bibliographie
Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
Châteaux, palais,
  Eglises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en oct. 2018
Aller en page 1/3 Aller en page 2/3
Vitrail de l'Adoration du Saint Sacrement, détail

À son chevet, l'église Saint-Étienne-du-Mont propose aux visiteurs trois galeries (que l'on pourrait qualifier de «galeries d'art») et qui entouraient, à l'origine, un ancien petit charnier. L'église propose aussi une vaste et très belle salle du XIXe siècle : la chapelle des Catéchismes.
Historiquement, en 1605, les moines de l'abbaye Sainte-Geneviève cèdent un petit terrain au chevet de l'église paroissiale. De 1606 à 1611, on y construit un cloître sur trois côtés (le quatrième étant le chevet de l'église). Voir le plan. L'un des objectifs est d'appliquer une règle de la Réforme catholique (appelée aussi Contre-Réforme) : administrer la communion dans un lieu couvert, à l'extérieur de l'église. De fait, aux XVIIe et XVIIIe siècles, c'est là que les fidèles reçoivent l'Eucharistie quand ils sont nombreux à l'office (ce qui se produit en général à Pâques, lors des fêtes solennelles ou encore pour le premier dimanche du mois). Ce cloître entoure l'ancien petit cimetière, d'où son nom de «Cloître des Charniers».
Actuellement, il est constitué, au sud, de la galerie où se trouve le bureau d'accueil ; à l'est, de la galerie des Charniers avec ses magnifiques douze verrières Renaissance et, au nord, d'une autre galerie appelée «Salle des Mariages». L'endroit est parfaitement conservé. On y voit encore les pilastres doriques, les voûtes cintrées et les arcatures de fenêtres (photo ci-dessous).
On donne dans cette page des encadrés présentant la chapelle des Catéchismes et les verrières. Nota : dans ces annexes de l'église, les vitraux sont répertoriés en chiffres romains.

Vitrail du Chêne de Mambré, détail
La galerie des Charniers expose douže verrières qui comptent parmi les plus belles de Paris
Au chevet de l'église, la galerie des Charniers expose douze verrières qui comptent parmi les plus belles de Paris.
L'endroit a été parfaitement conservé depuis sa construction (années 1606-1611)
LA CHAPELLE DES CATÉCHISMES (1857)
Vue d'ensemble de la salle des Catéchismes construite en 1857 par Victor Baltard
Vue d'ensemble de la chapelle des Catéchismes construite en 1857 par Victor Baltard.
À l'arrière-plan, la galerie des Charniers. Sur la droite, trois fresques relatives à la vie de Jésus (1864).
Saint Charles Borromée par Allasseur (1865)
Saint Charles Borromée
par Jules Allasseur (1865).

La chapelle des catéchismes. Sous Louis-Philippe, l'épiscopat redonna vigueur à l'enseignement de la religion aux enfants. Plusieurs églises parisiennes se virent ainsi adjoindre une chapelle des catéchismes. À Saint-Étienne-du-Mont, c'est l'architecte Victor Baltard (1805-1874) qui fut chargé de cette construction en 1857. Le mur qui fermait la galerie des Charniers fut percé d'une quadruple arcade (photo ci-dessus) et une vaste salle en arc de cercle vint s'élever à l'est. Sa voûte possède une structure métallique. Son élévation est à deux niveaux et les œuvres d'art ne tardèrent pas à enrichir le second. On y trouve six toiles marouflées, relatives à la vie de Jésus et de la Vierge, quatre statues, un retable dédié à la Vierge, une chaire et des vitraux de l'atelier Laurent-Gsell. L'ensemble, très harmonieux, possède un réel éclat.

Le Père céleste dans la Sainte Trinité de Victor-François Biennoury
La Sainte Trinité par Victor-François Biennoury, détail : le Père céleste.
Saint Louis de Gonzague par Chapu (1865)
Saint Louis de Gonzague
par Henri Chapu (1865).
La Pentecôte, toile de Giacomotti (1864)
La Pentecôte, toile marouflée par Félix-Henri Giacomotti (1864).
Le Sermon sur la montagne, fresque de Charles Timbal (1864)
Le Sermon sur la montagne
Toile marouflée par Charles Timbal (1864).
La Sainte Trinité par V. Biennoury, vers 1867
La Sainte Trinité par Victor-François Biennoury, vers 1867.
Toile murale en trèfle sur la voûte de la chapelle des Catéchismes.
Partie orientale de la salle des Catéchismes avec le retable
La chapelle des Catéchismes et son retable vue depuis la galerie des Charniers.
Présentation de Marie au Temple
Présentation de Marie au Temple.
Toile marouflée de Charles Timbal (1864).
Le monument à la Vierge
Le monument à la Vierge, détail.
Chapelle des Catéchismes.
Jésus bénissant les enfants, toile de Giacomotti (1864)
Jésus bénissant les enfants.
Toile marouflée de Félix-François Giacomotti (1864).
LES VITRAUX DES CHARNIERS

Les vitraux des Charniers. À l'origine, les galeries des Charniers accueillaient vingt-quatre verrières disposées à hauteur d'homme. Comme le lieu, notamment la galerie orientale, était consacré à la communion, le thème artistique illustrait le sacrement de l'Eucharistie et ses symboles dans la liturgie catholique. Le but se voulait avant tout pédagogique. Il fallait instruire les fidèles sur les dogmes de leur foi et les traditions de l'Église. D'où la présence d'un cartouche dans leur partie basse. Les historiens n'ont pas de certitude sur les ateliers parisiens qui ont réalisé ces œuvres. Toutefois la griffe de la famille Pinaigrier se remarque sur certaines d'entre elles. Plusieurs styles artistiques se côtoient, ce qui conduit à penser que les nombreux donateurs (qui étaient les paroissiens) ont mis à contribution différents ateliers.
Ces vitraux, datés du premier quart du XVIIe siècle, ont été créés avec un procédé connu depuis quelques décennies et qui se répandait parmi les maîtres verriers : la peinture à l'émail sur verre blanc. Un point particulier les distingue des vitraux traditionnels : riches de très fins détails, ils ont été conçus pour être regardés de près. En cela, ils se rapprochent des vitraux civils. Jusqu'alors, les verriers utilisaient des morceaux de verre teints dans la masse et l'assemblage était lié par un réseau de plomb. La peinture à l'émail n'était utilisée que sur de petites surfaces car elle avait un défaut : elle laissait des zones opaques qui faisaient croire à des taches, ce qui nuisait à la visibilité de la scène (d'autant plus qu'aucun réseau de plomb ne venait isoler ces «taches» des parties environnantes). Sans doute, dans le premier quart du XVIIe siècle, les pigments utilisés pour la peinture sur verre s'étaient-ils améliorés car son usage - exclusif pour les vitraux des Charniers - est une nouveauté. (Voir l'encadré sur les émaux en Champagne à l'église Saint-Martin es-Vignes de Troyes)
À l'heure actuelle, il ne reste que douze verrières entières sur les vingt-quatre initiales, auxquelles il faut rajouter des fragments de plusieurs autres, visibles dans les galeries nord et sud. La vie de cette magnifique vitrerie a en effet été très chaotique. Au milieu du XVIIIe siècle, à la suite d'aménagements de chapelles, deux de ces vitraux sont déplacés dans la chapelle de la Vierge. À la Révolution, en 1794, la totalité de la vitrerie des Charniers (y compris les vitraux déplacés) est déposée et gagne le centre des Petits-Augustins, géré par Alexandre Lenoir. Peu après, deux d'entre eux (le Jugement dernier et la Fin du monde) partent au musée des Monuments français décorer la «chambre sépulcrale de François Ier». Ils sont depuis perdus. En 1802, l'archevêque de Paris réclame le retour de cette précieuse vitrerie dans les Charniers de l'église. Malgré ses réticences, Lenoir doit céder. Les vitraux regagnent les galeries, mais sont la proie d'un nouveau péril : en 1832, on finit par constater que des fidèles enlèvent les morceaux brisés ! On décide donc de les redistribuer dans les chapelles. Elles finirent néanmoins par rejoindre presque toutes les Charniers en 1859, sous l'impulsion de Victor Baltard. Actuellement, l'ordre de présentation de ces verrières est aléatoire.
Il faut faire une distinction pour le vitrail du Serpent d'Airain (un thème tiré de l'histoire de Moïse). Ce vitrail, créé avec du verre teinté dans la masse et non pas de l'émail, est du XVIe siècle. Jean Cousin est l'auteur du modèle. À l'origine, ce vitrail était étranger aux Charniers.
Sources : 1) Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016 ; 2) Vitraux parisiens de la Renaissance, édité par la Direction artistique de la ville de Paris, 1993, article de Guy-Michel Leproux.

L'Adoration des Mages, vitrail Renaissance de l'aile sud des Charniers
L'Adoration des Mages (baie I).
Vitrail Renaissance exposé dans l'aile sud des Charniers.
Premier quart du XVIIe siècle.
LES VITRAUX DE LA GALERIE NORD
Détail de la galerie nord avec les cinq vitraux du XVIIe siècle
Détail de la galerie nord avec les cinq vitraux du XVIIe siècle.
Saint Augustin (baie 17)
Saint Augustin (baie XVII).
Émaux, 1er quart du XVIIe siècle.
Saint Étienne (baie 17)
Saint Étienne (baie XVII).
Émaux, 1er quart du XVIIe siècle.
Décollation de saint Denis et de ses compagnons (baie  16)
Décollation de saint Denis et de ses compagnons (baie XVI).
Émaux, 1er quart du XVIIe siècle.
Décollation de saint Denis et de ses compagnons, détail
Décollation de saint Denis et de ses compagnons, détail.
Émaux, 1er quart du XVIIe siècle.

La galerie nord, appelée encore Salle des Mariages propose quelques fragments des douze verrières disparues et des fragments d'autres vitraux. La photo partielle de cette galerie (donnée plus haut) donne une idée des parties manquantes.
Le thème artistique des autres vitraux n'est pas l'Eucharistie, mais les saints et les saintes liés à l'histoire de la capitale. On y voit un Saint-Étienne, une Sainte-Geneviève avec quelques épisodes de sa vie, la décapitation de saint Denis et de ses compagnons et un Saint-Jean-Baptiste.
Détail de l'histoire de sainte Geneviève (vitrail ci-contre) : Apprenant de sa fille qu'elle veut devenir moniale, sa mère la gifle... et devient aveugle. Avec l'eau du puits de Nanterre, la future sainte rend la vue à sa mère.

Sainte Geneviève (baie 15)
Sainte Geneviève (baie XV).
Peinture sur verre à l'émail.
Saint Augustin, détail (baie 17)
Saint Augustin, détail (baie XVII).
Émaux, 1er quart du XVIIe siècle.
Sainte Geneviève, détail (baie 15)
Sainte Geneviève, détail (baie XV).
Sainte Geneviève, détail (baie 15)
Vitrail de sainte Geneviève, détail (baie XV).
Émaux, 1er quart du XVIIe siècle.
Saint Jean-Baptiste (baie 14)
Saint Jean-Baptiste (baie XIV)
Saint Jean-Baptiste, l'ensemble du vitrail
Saint Jean-Baptiste et l'ensemble du vitrail (baie XIV).
Ce vitrail faisait partie de la «collection» des Charniers.

Les Monuments gardés. Le vitrail de droite tire sa source d'une gravure de Léonard Gaultier. C'est un fragment de châsse ornée de statuettes.

Reliquaire surmonté d'un calice et d'une hostie (baie 18)
Extrait du vitrail «Les monuments gardés» (baie XVIII).
Émaux, 1er quart du XVIIe siècle.
LES VITRAUX DES CHARNIERS (1er quart du XVIIe siècle)
L'ARCHE DE NOÉ (baie 3)
LE VAISSEAU DE L'ÉGLISE (baie III)
avec l'Arche de Noé, 1er quart du XVIIe siècle.
LE VAISSEAU DE L'ÉGLISE (baie 3)
LE VAISSEAU DE L'ÉGLISE (baie III)
Détail : Le Christ tient la barre.

Détail : un roi ---»»»
LE VAISSEAU DE L'ÉGLISE (baie 3)

Baie III. Le Vaisseau de l'Église. Ce vitrail fait un parallèle évident entre l'Église de Rome et l'arche de Noé. Le Christ en personne tient la barre de l'embarcation où ont pris place un roi, un pape, un évêque, des grands seigneurs, des bourgeois, ainsi que quelques moines. Le vaisseau symbolise l'Église du Christ qui poursuit sa route contre vents et marées (c'est-à-dire les assauts des réformés). En 1602, le Révérend Père Guillaume de Requieu fait paraître un ouvrage intitulé : «L'Église des fidèles assistée du Saint-Esprit contre les violentes agitations des vents d'hérésie, d'infidélité et d'idolâtrie». Il est illustré d'une gravure de Léonard Gaultier, reprise ici par le maître verrier. Le donateur de ce vitrail est Jacques Duclou, maître fondeur de lettres et imprimeur de l'Université.
Sources : 1) Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016 ; 2) Saint-Étienne-du-Mont, guide illustré, E. Dumonthier, 1855.

LA MULTIPLICATION DES PAINS (baie 4)
LA MULTIPLICATION DES PAINS (baie IV)
avec l'Apparition à Emmaüs, 1er quart du XVIIe siècle.

Baie IV. La Multiplication des Pains. Ce vitrail associe deux épisodes bien connus du Nouveau Testament : la multiplication des pains en haut et le repas à Emmaüs dans la partie basse. Nous sommes ici à la fin de la multiplication des pains puisque l'artiste a choisi de représenter, sur la droite, les douze corbeilles remplies de pain qui subsistent une fois que tout le monde est rassasié. Pour Emmaüs, le thème est illustré de façon très classique, en deux scènes. D'abord la rencontre dans un beau décor architectural, puis le repas avec la révélation que le voyageur est le Christ ressuscité. Il est vraisemblable que ce vitrail a été offert par un marguillier.
Source : Saint-Étienne-du-Mont par É. Hamon & F. Gatouillat.

La Multiplication des pains, détail : Le Repas à Emmaüs
La Multiplication des pains (baie IV), détail : le Repas à Emmaüs.
La Multiplication des pains, détail
La Multiplication des pains, détail.
La Multiplication des pains (baie 4), le tympan
La Multiplication des pains, tympan de la baie IV.
LE SACRIFICE D'ÉLIE ET LE SACRIFICE DES PRÊTRES DE BAAL (baie 8)
LE SACRIFICE D'ÉLIE ET LE SACRIFICE DES PRÊTRES DE BAAL (baie VIII)
1er quart du XVIIe siècle.
L'Adoration du Saint Sacrement, détail
L'Adoration du Saint Sacrement, détail.
Le Sacrifice d'Élie (baie 8), détail : un prêtre
Le Sacrifice d'Élie, détail : un hébreu.

Baie VIII. Le sacrifice d'Élie. Le prophète invoque Dieu. Aussitôt le bœuf qu'il offre en holocauste est la proie des flammes. Au premier plan, Élie, un genou à terre, remercie Dieu, tandis qu'un Hébreu se prosterne. À l'arrière-plan, des païens adorent de fausses divinités et les prêtres de Baal implorent leur dieu pour qu'il embrase l'animal qu'ils lui offrent en sacrifice. Mais aucun feu ne descend du ciel. Au XVIIIe siècle, le restaurateur Le Vieil attribuait ce vitrail à Desangives ou à Nicolas Pinaigrier.

Baie IX. L'Adoration du Saint Sacrement. Le carton de ce vitrail est issu d'une gravure anversoise. Il illustre les principaux emblèmes de la foi catholique, rassemblés autour d'une monstrance resplendissante. On remarque le beau travail à l'émail dans les habits verts et jaunes des anges et dans leurs ailes. Le cartouche du bas a été utilisé en réempoi : il rappelle la mise à l'abri des vitraux parisiens en 1918 et leur repose en 1920. Source : Saint-Étienne-du-Mont par É. Hamon & F. Gatouillat.

L'ADORATION DU SAINT SACREMENT (baie 9)
L'ADORATION DU SAINT SACREMENT (baie IX)
1er quart du XVIIe siècle.
La Parabole des Conviés (baie X)
LA PARABOLE DES CONVIÉS (baie X).
Le Christ invite les hommes à adorer l'Eucharistie, 1er quart du XVIIe siècle.
La Manne, détail
Les Hébreux ramassent la manne.
La Parabole des Conviés, détail : le visage des pauvres
La Parabole des Conviés, détail : le visage des pauvres..

Baie X. La parabole des conviés. Le haut du vitrail est une illusration de la Manne. Moïse lève sa baguette et Dieu fait tomber sur terre des oiseaux ainsi que la manne céleste - que des hommes et des femmes, sur la gauche, s'empressent de recueillir.
La partie centrale reprend un thème déjà illustré dans la baie 28 de la nef de l'église, cinquante ans plus tôt. Le Christ, montrant l'hostie dans l'ostensoir, invite les fidèles à venir adorer l'Eucharistie. Il envoie ses serviteurs (qui portent une auréole) rameuter les gens. Tous se trouvent une excuse pour ne pas venir : l'un se marie, un autre visite la maison qu'il vient d'acquérir, un troisième chemine avec ses bœufs malgré le geste pressant du serviteur. En fin de compte, ce sont les pauvres, les malheureux et les infirmes qui vont participer au banquet (premier plan, à droite). Moralité de la parabole : les pauvres, ne possédant rien, n'ont pas d'obligation et sont ainsi ouverts à la parole du Christ.
Nota : La pièce où se tient le Christ est d'aspect plus clair que le reste : elle a été restaurée par Jean Le Vieil en 1759.

LE PRESSOIR MYSTIQUE (baie 11)
LE PRESSOIR MYSTIQUE (baie XI).
Ce thème date de la Contre-Réforme et illustre un dogme catholique
rejeté par les Protestants : le vin de l'Eucharistie est le sang du Christ.
Le Pressoir mystique, détail : le Christ mort
Le Pressoir mystique, détail : le sang jaillit des plaies du Christ mort.
Le Pressoir mystique, détail
Le Pressoir mystique, détail : Les Pères de l'Église se saississent des grappes issues du sang du Christ.

Baie XI. Le Pressoir mystique. L'illustration du vitrail vient d'une gravure sur bois de Jacques Lalouette diffusée vers 1580. Cette allégorie fort originale a retenu toute l'attention des historiens car elle se présente comme une réaction aux idées de la Réforme protestante : les Protestants ne reconnaissent pas le corps du Christ dans l'Eucharistie, pas plus que son sang dans le vin. Ce thème, connu dès la fin du XIVe siècle, a donc profité d'un regain d'intérêt à la Renaissance. À l'époque, au moins cinq églises de Paris avaient une verrière sur le Pressoir mystique. À Troyes, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul en possède également une (cliquez ici pour l'afficher). De plus grande taillle que celle de Saint-Étienne, elle est l'œuvre du maître verrier Linard Gontier.
Dans le vitrail de la galerie des Charniers, le Christ est étendu sur un pressoir. Son sang jaillit de ses plaies (mains, pieds et côté) et nourrit la terre. Tout autour, les activités vinicoles sont prises en charge par les représentants de l'Histoire sainte : les patriarches plantent la vigne, les prophètes la taillent ; les apôtres font la vendange, mènent les grappes à la cuve et les foulent au pied pour les presser (on voit saint Pierre dans ce rôle) ; puis, les évangélistes apportent les cuves aux Pères de l'Église (saint Grégoire et saint Jérôme?). Enfin, le clergé assurent la distribution de l'Eucharistie aux fidèles. Sur la droite, pape, roi et cardinal stockent dans un cellier, à l'aide d'une échelle, les barils remplis du sang divin.
Source : Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016.

Le Pressoir mystique, détail : Saint Jean et saint Matthieu portent les cuves aux Pères de l'Église
Le Pressoir mystique, détail : Saint Jean et saint Matthieu portent les cuves aux Pères de l'Église.
VISITE DES TROIS ANGES À ABRAHAM (baie 13)
LE CHÊNE DE MAMBRÉ (baie XIII).
ou la Visite des trois anges à Abraham.
1er quart du XVIIe siècle.
Visite des trois anges à Abraham, détail : Abraham
Le chêne de Mambré, détail : Abraham.
Visite des trois anges à Abraham, détail : un ange
Le chêne de Mambré, détail : un ange.

Baie XIII. Le chêne de Mambré. Ce vitrail est aussi connu sous le nom de Visite des trois anges à Abraham. Le tympan est inclus dans la scène. Trois anges se présentent à Abraham pour lui annoncer que sa femme sera bientôt enceinte de leur fille Sarah et que les villes de Sodome et de Gomorrhe vont être détruites. Abraham demande au Seigneur d'épargner les justes. En haut à droite, on voit trois anges qui se dirigent vers Gomorrhe, tandis que Sodome, que fuient Loth et sa famille, est en flammes.
Le patriarche offre l'hospitalité à ses visiteurs, d'où la présence de «petits métiers» sur la gauche du vitrail. Un domestique fait cuire le pain ; un autre découpe un veau.

Visite des trois anges à Abraham, détail : la cuisson du pain
Le chêne de Mambré, détail : la cuisson du pain.
Visite des trois anges à Abraham, détail : le boucher
Le chêne de Mambré, détail : la découpe du veau.
LE MIRACLE DES BILLETTES (baie 2)
LE MIRACLE DES BILLETTES (baie II)
1er quart du XVIIe siècle.
LE SERPENT D'AIRAIN (baie 5)
LE SERPENT D'AIRAIN (baie V)
Verre teinté dans la masse et non peinture à l'émail.
Milieu du XVIe siècle.
LE LAVEMENT DES MAINS, DES PIEDS, LA SYNAGOGUE ET L'ÉGLISE (baie  7)
LE LAVEMENT DES MAINS, DES PIEDS,
LA SYNAGOGUE ET L'ÉGLISE (baie VII)
1er quart du XVIIe siècle.
LA PÂQUE JUIVE, le Massacre des premiers nés des Égyptiens, la Communion (baie 6)
LA PÂQUE JUIVE (baie VI).
avec le Massacre des premiers nés des Égyptiens et la Communion
1er quart du XVIIe siècle.
L'OFFRANDE DE MELCHISÉDEC, la Cène, l'Annonciation (baie 12)
L'OFFRANDE DE MELCHISÉDEC,
avec la Cène et l'Annonciation (baie XII)
1er quart du XVIIe siècle (l'Annonciation est moderne).
La Pâque juive, détail
LA PÂQUE JUIVE (partie droite du vitrail).
Les démons incitent les hommes à commettre les péchés mortels :
l'avarice, la luxure, l'idolâtrie, le parricide, etc.
Aller en page 1/3 Aller en page 2/3
PATRIMOINE CARTE PATRIMOINE LISTE Retourner en HAUT DE PAGE

 

Menu Paris