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La ville de Ploërmel n'a pas de
château, mais elle est située à une position
géographique clé. Au sud, elle domine l'actuel Morbihan,
tandis que, au nord, elle ouvre vers le bassin de Rennes et, au-delà,
vers Saint-Malo. La ville constitue un nud de communications
vers l'Anjou, la Bretagne centrale et, au nord, vers Saint-Brieuc.
Les ducs prirent rapidement conscience de l'intérêt
stratégique de la place. Les états de Bretagne s'y
réunirent à plusieurs reprises. Au XIIIe siècle,
le duc Jean I y convoque la plenaria curia avant son départ
en croisade avec saint Louis. Un peu plus tard, Jean II y installe
un couvent de Carmes où les ducs se feront ensevelir. Durant
la célèbre guerre de Succession de Bretagne (1341-1379),
Ploërmel prend le parti des Montfort, qui sera l'allié
des Anglais. Au XVe siècle, Jean V en fait une des huit baillies
ducales (les ancêtres des sénéchaussées)
et multiplie les actions de mécénat à Ploërmel,
Tréguier, Le Folgoat, Kernascléden, etc. Au XVe siècle
toujours, la ville bénéfice d'un essor démographique
général, puis, au début du XVIe, de l'essor
du commerce breton favorisé par la stabilité politique
: Anne, duchesse de Bretagne, est d'abord l'épouse de Charles
VIII (1498), puis de Louis XII. Ainsi l'argent ne manque pas
au sein de de la communauté des marchands. C'est sans doute
pour cette raison qu'on prit prétexte de l'écroulement
du clocher médian de l'église, en 1508, pour entreprendre
une reconstruction quasi complète de l'édifice. Ce
fut fait à partir de 1511 et dans un style gothique, ponctué
de touches Renaissance. À ce titre, le portail
nord, associé à son célèbre contrefort
ouest, est un chef d'uvre de la sculpture du XVIe siècle.
Le clocher massif, quant à lui, a vu sa moitié supérieure
reconstruite au XVIIIe siècle.
Comme souvent parmi les églises bretonnes, Saint-Armel a
été bâtie avec le granit pour les élévations
et le bois pour les voûtes.
Cela donne un très beau mariage de matériaux où
le contraste le dispute à la couleur. En effet, sa grande
vitrerie permet
à la lumière d'inonder une nef scandée de hautes
arcades. La vitrerie,
qui comptait parmi les plus belles de Bretagne, a beaucoup souffert
en 1944, que ce soit dans les vitraux Renaissance ou ceux du XIXe
siècle. Cette page donne un large aperçu des vitraux
des XVe et XVIe siècles.
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Vue générale de la nef et du chur de l'église
Saint-Armel.
On remarque d'emblée les piliers de granit et la voûte
en bois, éléments quasi constants des églises
bretonnes. |
Sur le côté nord, le célèbre «portail
nord» et sa somptueuse collection de bas-reliefs.
Le contrefort
ouest, couvert lui aussi de bas-reliefs, est au centre-bas de
la photo. |
Le côté sud de l'église Saint-Armel donne sur
la place Saint-Armel. |
Architecture
externe. Autrefois, les habitants de la ville appelaient
souvent leur église «la cathédrale».
Il est vrai qu'elle en impose. Ses quarante mètres
sur vingt, dans l'absolu, sont peu de chose, mais le style
gothique flamboyant, traité à la bretonne et
dont tout son extérieur est imprégné,
accroche le regard et remplit l'espace. C'est l'effet du granit,
des séries de pignons parfois agrémentés
de statues, du clocher massif et, enfin, des hautes baies
dont la couleur apporte le contraste nécessaire à
l'équilibre de l'ensemble. C'est le cas de bien des
églises de Bretagne.
La partie extérieure la plus intéressante est
au nord. C'est là que se dresse le fameux portail
nord, rutilant de bas-reliefs car c'est là que
l'édifice s'ouvrait sur le quartier marchand et ses
échoppes. Au sud, l'église était barrée
par le cimetière et les murailles de la ville. On y
trouve maintenant un vaste espace ouvert : la place Saint-Armel
(photo ci-dessus).
Notons que la tour, qui culmine à 33 mètres,
possède une partie basse qui remonte au XVIe siècle.
Elle était jadis surmontée d'une flèche.
Au début du XVIIIe siècle, le clocher menaçait
ruine et, en 1727, la foudre l'acheva. On démolit donc
la partie supérieure, qui fut reconstruite de 1733
à 1741.
Source : Congrès archéologique
de France tenu dans le Morbihan en 1988, article sur l'église
par Roger Barrié.
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Le bas de la tour ouest date du XVIe siècle.
Au-dessus, le clocher a été rebâti de 1733 à
1741.
La tour mesure environ 33 mètres de haut.
À remarquer, au sud, la tourelle hexagonale
qui abrite l'escalier. |
Au-dessus de la porte ouest, les deux écussons aux armes de
la Bretagne
(à gauche) et aux armes du pape Léon XIII (à
droite) ont été creusés
dans la pierre au XIXe siècle. |
Le portail nord.
Sa dentelle de pierre entoure les portes et les fenêtres.
Il mérite que le visiteur passe quelques minutes à l'observer
de près.
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Le portail
nord est le chef-d'uvre de l'architecture
externe de l'église. Couvert de sculptures sur deux
niveaux, il est l'illustration de la conception artistique
au XVIe siècle. Les deux portes de bois en arc surbaissé
sont ornées d'Apôtres auxquels vient s'adjoindre
saint Armel. Le trumeau est magnifique. La partie supérieure
est donnée ci-dessous à gauche. En haut, les
quatre évangélistes s'activent sur leur ouvrage.
Au-dessous, des scènes du Jugement dernier. De part
d'autre, les Vertus chrétiennes écrasent leur
adversaire ou les symboles du Mal : la Prudence écrase
Sardanapale, personnage débauché et lâche
; la Tempérance écrase Tarquin le Superbe, etc.
Les arcs au-dessus des portes offrent un très séduisant
déroulé de scènes de la Nativité.
L'arc à l'ouest est donné plus
bas.
Au niveau supérieur, sur le trumeau et sur le côté
extérieur des fenêtres, on assiste à une
féerie de sibylles, de saints et de prophètes.
Rappelons que les sibylles sont les seuls éléments
païens intégrés au monde chrétien.
Elles ont reçu d'Apollon le pouvoir de prophétie.
La présence de tous ces personnages fait dire que le
portail nord englobe tous les temps de l'histoire humaine
: païenne avec les sibylles, Ancienne Alliance avec les
prophètes, Nouvelle Alliance avec les Apôtres
et les saints.
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PORTAIL NORD :
LES ORNEMENTS DES PORTES |
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La Prudence écrasant Sardanapale. |
La Justice écrasant Néron. |
L'Espérance écrasant Judas. |
TROIS EXEMPLES DE VERTUS
CHRÉTIENNES SUR LE TRUMEAU DU PORTAIL NORD |
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«««---
À GAUCHE
Le trumeau du portail nord, partie supérieure.
Sur la tige centrale, le Jugement dernier ; sur les bords, les
Vertus chrétiennes.
En haut, les quatre évangélistes s'activent sur
leur ouvrage. |
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Les ornements de la porte droite (celle qui est à l'ouest)
montrent :
En haut, des scènes de la Nativité. On voit de gauche
à droite : La Cour du roi Hérode, l'Adoration des Mages,
la Nativité, la Présentation au Temple, Joseph et Marie,
la Visitation et l'Annonciation ;
Dans la voussure inférieure de la porte : une suite d'anges
tient un très long phylactère ;
À gauche, sur le trumeau, les quatre évangélistes
devant leur pupitre. On reconnaît Jean et l'aigle, Marc et le
lion. |
Le Sagittaire dans les sculptures
de la porte est. |
Partie basse de la porte ouest.
Sur le vantail, on trouve une Annonciation ainsi que les apôtres
Pierre et André.
À gauche, sur le trumeau, on reconnaît deux vertus chrétiennes
: en haut; l'Espérance (avec une ancre
et une pelle) qui écrase Judas ; au milieu, la Force qui écrase
un serpent entre ses mains.
À ses pieds, la Force écrase Holopherne, général
de Sardanapale, tué par Judith. |
Sainte Véronique présentant la Sainte Face
(détail de la porte ouest). |
PORTAIL NORD :
LES ORNEMENTS DES FENÊTRES |
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Vue d'ensemble de la fenêtre ouest. |
Détail du trumeau entre les fenêtres.
On y voit un prophète, saint Simon et des saints évêques. |
Détail de l'ornement de la fenêtre est.
De bas en haut : une femme, saint Armel, un docteur d'Israël,
st Éloi. |
Ornementation de la fenêtre ouest : la sibylle Cimmérienne,
un prophète et la sibylle d'Europe. |
Ornementation de la fenêtre est :
Saint Mathias, un juif, une femme et saint Armel. |
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Un homme et une femme jouant du cor
dans des postures grotesques.
Détail du contrefort ouest. |
«««---
À GAUCHE
Le contrefort ouest
et sa collection de bas- reliefs. |
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LA NEF DE L'ÉGLISE
SAINT-ARMEL |
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La nef et le bas-côté nord de l'église.
L'arcade, au niveau du chur, marque une déviation très
nette vers l'axe central du vaisseau.
À l'arrière-plan, au-delà de la première
arcade sur la photographie, la chapelle Saint-Armel, surmontée
d'une petite tribune, abrite la sacristie.
On voit le vitrail de la baie
n°5, orientée vers l'est. Ce beau vitrail du XVIe siècle
n'est malheureusement visible que de biais. Idem pour le vitrail opposé
(baie n°9). |
Plan de l'église Saint-Armel. |
Architecture
interne. La nef de Saint-Armel dégage une
belle unité architecturale. L'association du granit
(pour les piles et les murs gouttereaux) et du bois (pour
les voûtes) offre une atmosphère contrastée,
pleine de chaleur. Ce que la vaste verrière vient encore
rehausser. L'église Saint-Armel présente tous
les caractères du XVIe siècle. La nef est scandée
d'une suite d'arcades en cintre brisé, sans chapiteau.
Les piles sont carrées à quatre colonnes à
demi engagées. Les arcades montent haut sous la voûte,
ce qui agrandit l'espace et permet d'inonder le vaisseau central
de la lumière des vitraux et de la féerie de
leurs couleurs. Ainsi est créé un endroit très
agréable pour méditer et se recueillir.
La chapelle de Crévy, que l'on voit à droite
dans la photo ci-dessus, possède un plan irrégulier
(ce que montre aussi le dessin ci-contre). À ce titre,
elle rompt quelque peu l'unité architecturale de l'édifice.
C'est en fait le vestige d'une chapelle d'une première
église que la chute de son clocher, en 1508, a conduit
à reconstruire. D'après l'article du Congrès
archéologique de France tenu à Brest et
à Vannes en 1914, elle devait être voûtée
en pierre. Cette particularité, associée à
la présence toute proche de la muraille et à
la volonté de maximiser l'espace, ont conduit l'architecte
à dévier l'arcature nord de la nef, au niveau
du chur, vers l'axe central. Ceci est bien visible sur
la photo ci-dessus. De plus, l'arcade du chur, sur le
côté, retombe sur un massif d'une construction
particulière : une demi-colonne engagée reçoit
la voussure intérieure tandis que deux colonnes engagées
dans les angles portent les voussures extérieures.
En outre, la retombée est placée plus bas que
celle qui se trouve de l'autre côté de l'autel
(voir photo plus
bas). C'est là un élément architectural
digne d'intérêt.
Roger Barrié, dans son article pour le Congrès
archéologique de France tenu dans le Morbihan en
1988, fait remarquer que, au niveau du plan, de l'élévation
et du couvrement, l'église accuse une parenté
certaine avec Notre-Dame
du Roncier à Josselin, construite cinquante ans
plus tôt.
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--»» Cependant, à
Josselin, au XVe siècle, on privilégie la légèreté
des supports, alors qu'à Ploërmel, au XVIe siècle,
on s'attache plus à l'effet monumental. Ce qui se voit
dans la tour ouest (du moins la partie basse qui est du XVIe
siècle). Ce qui se voit dans les contreforts extérieurs
du pignon occidental, dans l'escalier qui jouxte la tour et,
on peut le penser, dans la flèche qui dominait le tout
avant d'être détruite par la foudre au XVIIIe
siècle. Roger Barrié poursuit : «Le même
effet de monumentalité fut recherché dans l'élévation
des grandes arcades de la nef ; certes, le parti choisi est
bien celui des arcades hautes de Josselin, mais leurs plus
grandes dimensions et
|
la pénétration directe
des arcs dans les supports accusent la puissance de ce cadre
architectonique, notamment dans les deux fortes colonnes qui,
dans la nef, supportent la tour.» La photo ci-dessous
à gauche montre clairement la «force» qui
émane des tours qui soutiennent le clocher.
Sources : 1) Congrès
archéologique de France tenu à Brest et
à Vannes en 1914, article sur l'église Saint-Armel
par R. Michel-Dansac ; 2) Congrès archéologique
de France tenu dans le Morbihan en 1988, article sur l'église
par Roger Barrié.
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La nef et le bas-côté sud.
On voit nettement la différence entre les piliers massifs qui
soutiennent le clocher (près de la tribune d'orgue)
et les autres piliers de la nef, plus fins, qui n'ont à soutenir
qu'une voûte en bois. |
Chapelle de Crévy dans l'absidiole nord.
Aujourd'hui, c'est la chapelle de la Vierge.
À gauche, le tombeau des ducs de Bretagne, Jean II et Jean
III. |
Statue de la Vierge à l'Enfant.
Bois polychrome, XVIIIe siècle
Chapelle de la Vierge |
Chemin de croix, station V
Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa
croix. |
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Baie 3, La Glorification de Marie.
Vitrail de Jacques Bony (1961)
Dans le tympan, illustrations des litanies de la Vierge.
À gauche en bas, saint Paterne, premier évêque
de Vannes (v. 467).
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Tombeau des ducs de Bretagne, Jean II et Jean III.
Les statues de marbre blanc sont du XIVe siècle.
Elles ont été placées dans l'église
au XIXe siècle. |
Les ducs de Bretagne Jean II et Jean III. |
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Les
vitraux de l'église Saint-Armel ont
connu bien des malheurs. Avant 1944, l'église
possédait la plus belle collection de verrières
anciennes de Bretagne. Huit baies toutefois, sur les
vingt du total, étaient des créations
du XIXe siècle. Les chapelles de Crévy
et de Saint-Armel
accueillaient des grandes verrières (La Passion
et les Apparitions du Christ (donnée ci-contre),
vers 1480, la Vie
de saint Armel et la Vierge
à l'Enfant de l'Apocalypse, vers 1480-1490).
Sur les élévations nord et sud, se dressaient
des vitraux perdus, datés de l'année 1538
ou 1556. Le vitrail
de la Pentecôte, de 1533, nous a été
partiellement conservé. De la sorte, l'église
Saint-Armel témoignait de l'art du vitrail en
Bretagne du XVe siècle aux premières années
du XVIIe.
En 1570, d'importants travaux ont lieu. En 1600 et 1602,
plusieurs verrières sont restaurées, complétées
ou carrément remplacées. Vinrent les années
1850 et le Second Empire avec son souci, désormais
bien ancré, de sauvegarder le patrimoine. On
prit conscience du mauvais état de la vitrerie
et de ses manques. L'atelier d'Antoine Lusson,
au Mans, fut sollicité pour sa restauration et
son complément. En 1860, six verrières
sont remises en place, dont la
Cène, la Vie
de saint Armel et la Vierge
à l'Enfant de l'Apocalypse. En 1868, c'est
au tour de l'Arbre
de Jessé. Enfin, l'atelier Lusson met en
place huit de ses créations, dont deux nous sont
restées.
En juin 1944, selon le Corpus Vitrearum, survient
un bombardement (en fait celui de l'aviation américaine).
L'article du Congrès archéologique
de France parle, quant à lui, de l'explosion
d'un dépôt de munitions proche de l'église.
Quoi qu'il soit, à voir l'étendue des
dommages sur la vitrerie, les vitraux du sud ont plus
souffert que ceux du nord. Il faut préciser que
cette vitrerie ne bénéficiait d'aucune
mesure de protection. Conséquence : tous les
vitraux furent endommagés, certains réduits
à l'état de petits fragments jonchant
le sol. Le conservateur des Antiquités et Objets
d'Art se mit aussitôt au travail : il fit rassembler
une importante documentation sur les verrières
; on ramassa méthodiquement tous les débris
qui jonchaient le sol ; les panneaux récupérables
furent déposés et mis en caisse. Les éléments
les moins endommagés, comme les tympans, restèrent
en place. Enfin, en 1945, on procéda à
la pose de clôtures dans les baies.
La restauration commença par l'Arbre
de Jessé (l'une des verrières les
moins touchées). L'atelier parisien de Paul
et Jacques Bony, de 1959 à 1970, va panser
les plaies de l'église. Certaines malheureusement
sont incurables. L'article du Congrès archéologique
de France, en rappelant l'importance des documentations
du passé, précise : «Regroupements
et bouche-trous n'ont pu être évités.
C'est dire l'intérêt des témoignages
antérieurs au drame, notamment des travaux de
Ropartz et du marquis de Bellevue, qui laissent d'ailleurs
apparaître les changements intervenus entre 1864
et 1915, dates de ces publications. Sans elles, nombre
de pièces remontées à une place
différente de leur place d'origine, resteraient
inintelligibles.» En fait, ces études d'historiens,
publiées vers 1855, vont aider les restaurateurs
à reconstituer le programme du XIXe siècle,
bien plus que celui des XVe et XVIe siècles.
Certaines verrières de l'atelier Lusson, détruites
par les bombardements, seront à jamais abandonnées.
C'est l'atelier de Jacques Bony qui sera en charge
d'enrichir de ses créations les baies dénudées.
La plupart de ces nouveaux vitraux sont reproduits dans
cette page.
Pour terminer et donner au lecteur un aperçu
de l'ampleur des restaurations après la guerre,
citons le Corpus Vitrearum : «Au terme
de ces travaux, les parties anciennes apparaissent diminuées.
Certaines verrières ont pu être restaurées
à leur emplacement antérieur la guerre,
d'autres, en moins bon état, ont été
déplacées et mêlées, formant
des verrières qui défient l'il des
archéologues les plus avertis.» Ce qui
est par exemple le cas de la verrière
de la Pentecôte, baie n°19. Cette page
donne tous les vitraux anciens présents actuellement
dans l'église.
Sources : 1) Corpus
Vitrearum, les vitraux de Bretagne, Presses Universitaires
de Rennes, 2005 ; 2) Congrès archéologique
de France tenu dans le Morbihan en 1988, article
sur les vitraux de l'église par Denise Dufief-Moirez.
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Baie 1 : Vitrail des Apparitions du Christ après la Résurrection.
Vers 1480, 1602 et XXe siècle.
Détail des deux registres inférieurs : en haut,
deux scènes de la Passion ;
En bas, Noli me tangere et Pèlerins d'Emmaüs entre
les deux donateurs. |
Piéta dans le chur.
Bois polychrome, XVIIIe siècle. |
À DROITE
---»»»
Baie 1, Registre supérieur :
1) Crucifixion, vers 1480 ;
2) Sainte Barbe et sa tour.
La figure de sainte Barbe est
presque entièrement moderne. |
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Baie 1, Registre supérieur : sainte Marie-Madeleine (figure
presque totalement moderne)
et saint Christophe portant l'Enfant (vers 1480). |
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À DROITE ---»»»
Baie 1, Registre inférieur, la donatrice (Hélène
Josse ?)
Vitrail qui porte la date «160». D'après
le Corpus Vitrearum, il doit s'agir de 1602. |
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LA PASSION
ET LES APPARITIONS DU CHRIST - Baie 1 |
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Baie 1 : Vitrail de la Passion et des Apparitions du Christ
après la Résurrection.
Vers 1480, 1602 et XXe siècle. |
Le
vitrail de la Passion et des Apparitions du Christ après
la Résurrection (baie n°1) a été
réalisé vers 1480. Il a connu de multiples
modifications au cours du XVIe siècle, ainsi
qu'au XXe. L'atelier Jacques Bony en a fixé la
disposition actuelle en 1956-1957.
C'est l'un des plus beaux vitraux de l'église,
avec un réel cachet XVe siècle. Il n'apparaît
pas comme un vitrail composite, une sorte de fourre-tout
à fragments comme peuvent l'être les vitraux
des baies
11 et 19.
Et ceci en dépit des montages de l'atelier Bony,
notamment dans deux panneaux du registre médian,
à partir de deux écus plus ou moins complets.
Dans celui de gauche, l'écu est aux armes des
Crévy, dans celui de droite, l'écu du
XVIe siècle est incomplet.
De la Passion, le vitrail illustre les scènes
de la Crucifixion (vers 1480), de la Déposition
de croix (vers 1480) et de la Résurrection
(avec une tête de Christ refaite). Les Apparitions
du Christ sont au nombre de deux : un Noli me tangere
(vers 1600 avec d'importantes restaurations modernes)
et l'Apparition aux pèlerins d'Emmaüs,
panneau daté par les historiens des années
1600.
Quant à l'intéressant saint Christophe
portant l'Enfant-Jésus que l'on voit ci-contre,
il est daté des années 1480 et vient en
fait d'une autre verrière. Dans le registre du
haut, les figures de sainte Madeleine et de sainte Barbe
sont presque entièrement modernes.
Les deux panneaux gauche et droite du registre inférieur
sont occupés par les donateurs de la verrière.
À gauche, on a un panneau composite avec une
figure de saint Jean-Baptiste (vers 1480) présentant
le donateur, figure elle-même réalisée
vers 1600. Il s'agit peut-être de Jean Rogier,
seigneur de Crévy, sénéchal de
Ploërmel en 1560, mort en 1593, ou de son fils
François Rogier, sénéchal de Ploërmel
en 1581, mort en 1625. Ce dernier était l'époux
d'Henriette de Kernovo, morte en 1618 que l'on voit
comme donatrice dans le vitrail de la baie
19.
À droite, la donatrice, présentée
par sainte Hélène, est peut-être
Hélène Josse, épouse de Jean Rogier.
Ce panneau est daté de «160». Il
doit s'agir de l'année 1602.
Source : Corpus Vitrearum,
les vitraux de Bretagne, Presses Universitaires de Rennes,
2005.
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Vue d'ensemble de la nef depuis le repli nord de l'avant-nef.
Comme souvent dans les édifices bretons, l'association du granit
et du bois crée une atmosphère contrastée, très
agréable à l'il. |
La chapelle de Malleville abrite le tombeau de Philippe de Montauban
et de sa femme. |
Philippe de Montauban et sa femme, Anne de Chastelier. |
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Le tombeau de Philippe de Montauban (chancelier de la duchesse
Anne de Bretagne), mort en 1514
et de sa femme, Anne de Chastelier. uvre en granit de
Kersanton.
Chapelle de Malleville, premier quart du XVIe siècle.
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Gisant de Jeanne de Léon
dans la chapelle de Malleville.
Deuxième quart du XIVe siècle. |
Statue de saint Roch.
Bois polychrome, XVIIe siècle. |
«««---
À GAUCHE
Gisant de Jeanne, vicomtesse de Léon.
uvre du deuxième quart du XIVe siècle.
Chapelle de Malleville. |
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La Présentation de la Vierge au Temple
Tableau anonyme. |
L'arbre
de Jessé de l'église Saint-Armel
est intéressant à plus d'un titre. Il
resplendit au-dessus d'une porte, dans le bas-côté
sud (voir photo à droite). Haut de 6,50 m et
large d'environ 2,10 m, il est souvent présenté,
dans les brochures touristiques comme l'un des plus
beaux Arbres de Jessé de Bretagne - et bien sûr
«garanti XVIe siècle».
C'est ce que l'on peut lire dans les Cahiers de l'UMIVEM
(l'Union pour la Mise en Valeur Esthétique du
patrimoine et du paysage du Morbihan), numéro
67, intitulé Des Arbres de Jessé en
Bretagne : les deux pages consacrées à
cette verrière la datent, sans aucune précaution,
du XVIe siècle, en imprimant même en lettres
grasses le commentaire sur Abraham et Isaac, deux personnages
présents dans le registre inférieur du
vitrail. Ce faisant, ils s'alignent peu ou prou sur
la présentation de cette uvre donnée
dans la brochure «officielle» sur l'église,
réalisée par les éditions Lescuyer.
Cette brochure date le vitrail des XVIe et XVIIe siècles.
Mais ces présentations sont erronées.
Un il averti, qui se campe devant le vitrail,
dans le bas-côté sud, repère immédiatement
maintes parties restaurées au XIXe siècle
ou carrément recréées. L'article
sur l'église Saint-Armel, écrit à
l'occasion du Congrès archéologique
de France tenu dans le Morbihan en 1988, nous apprend
que le vitrail, déposé, se trouvait, en
1984, dans l'atelier du peintre verrier quimpérois
Jean-Pierre Le Bihan. Ainsi les spécialistes
ont pu examiner les panneaux de très près.
Après avoir rappelé que cette verrière
était mentionnée comme étant à
l'état de fragments sur la liste des objets classés
au titre des Monuments Historiques en 1840, et précisé
qu'elle a subi une restauration à la fin de la
dernière guerre, ces mêmes spécialistes
donnent un avis qui tombe comme un couperet : la part
des pièces anciennes, donc du XVIe siècle,
atteindrait à peine 10% de l'ensemble ! Même
si l'auteur de l'article, Denise Dufief-Moirez, retrouve,
dans quelques rois de Juda, la griffe de Michel Baïonne,
peintre verrier rennais dans les années 1550,
il n'en reste pas moins que c'est un indice très
ponctuel car, écrit-elle, «nombre de composantes
de la représentation nous échappent encore
(...)» Il est même possible que les quatre
registres du bas (ce qui inclut Jessé) aient
été totalement repensés au XIXe
siècle. Enfin, le problème se complique
encore si l'on ajoute que le prophète Isaïe,
ainsi que des prophéties messianiques, ont été
retrouvés dans le tympan de la verrière
de Saint Armel (baie
n°7). Suite --»»
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L'ARBRE
DE JESSÉ, XVIe SIÈCLE ET 1868 - Baie 12 |
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Baie 12, Arbre de Jessé du XVIe siècle, très fortement
restauré
et en partie recréé en 1868 par l'atelier Lusson. |
Les rois Salomon et Roboam.
Selon l'article du Congrès archéologique de France
de 1988,
cette partie du vitrail semble être en majorité
du XVIe siècle. |
Deux re-créations
de l'Arbre de Jessé, réalisées en
1868 :
«««--- À GAUCHE, Jessé endormi
À DROITE, un roi de Juda ---»»»
L'aspect du visage de Jessé, à gauche, et
celui du roi de Juda,
à droite, interdisent formellement de les
attribuer à un peintre verrier du XVIe siècle. |
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Ainsi se présente le vitrail de l'Arbre de Jessé
dans le bas-côté sud.
Malgré toute sa beauté, il n'est pas du XVIe siècle. |
L'Arbre de Jessé,
suite et fin --»» Dans son ouvrage sur
le recensement des vitraux de Bretagne, le Corpus
Vitrearum n'est guère disert sur ce vitrail.
Il rappelle qu'il porte dix-sept rois et, au sommet
de la lancette centrale, la Vierge à l'Enfant,
Jessé et la Vierge étant disposés
sous d'importants pavillons. Si les auteurs, Françoise
Gatouillat et Michel Hérold, précisent
que la verrière a été réalisée
vers le milieu du XVIe siècle, ils ajoutent aussitôt
qu'elle a été très largement refaite
par l'atelier Lusson en 1868 «au prix de 4500
F payés par les prêtres natifs de Ploërmel».
Ensuite vient leur exposé des parties anciennes
: «quelques éléments originaux dans
les deux panneaux supérieurs de la lancette gauche
; dans la lancette centrale, quelques parties anciennes
entre le pavillon qui couronne Jessé et le bas
de la figure de la Vierge.» Enfin, dans le tympan,
seuls deux anges sont anciens.
Lors de l'explosion de 1944, le vitrail n'a été
que peu endommagé. Ce qui lui a valu d'être
le premier restauré après la guerre. Ce
travail a été confié à Jacques
Bony en 1953, mais son intervention a dépassé
le cahier des charges : des morceaux, jugés mal
refaits au XIXe siècle, se sont ajoutés
à ceux du devis initial. Le vitrail a été
à nouveau restauré par Jean-Pierre
Le Bihan et son atelier quimperois en 1984.
Les lecteurs intéressés pourront consulter
un autre bel Arbre de Jessé du XVIe siècle,
tellement restauré au XIXe, que les spécialistes
du vitrail se refusent à le classer comme une
uvre du XVIe : celui de l'église Saint-André
à Joigny,
dans l'Yonne.
Sources : 1) Congrès
archéologique de France tenu dans le Morbihan
en 1988, article sur les vitraux de l'église
par Denise Dufief-Moirez ; 2) Corpus Vitrearum,
les vitraux de Bretagne, Presses Universitaires de Rennes,
2005.
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Le roi Asa
Selon le Corpus Vitrearum, cette partie du vitrail
comporte des fragments du XVIe siècle. |
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L'Arbre de Jessé, registre supérieur. |
Dans le
vitrail ci-dessus, sont estimés du XVIe siècle
: le roi David qui joue de la lyre (au centre de la photo),
le roi Éliacim (en bas à gauche) et, d'après
l'article du Congrès archéologique de France
tenu dans le Morbihan en 1986, la jupe à bordure gravée
de Joram (en haut en droite).
|
Enfin, le dais de Jessé
(en bas au centre), ainsi d'ailleurs que celui de la Vierge,
dans le haut du vitrail, sont donnés comme des parties
du XVIe siècle. D'après le Corpus Vitrearum,
le roi Asa (en haut à gauche) serait partiellement
aussi du XVIe siècle.
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Un roi de Juda recréé par l'atelier Lusson en 1868. |
Abraham portant l'arme du supplice.
Arbre de Jessé, recréation de 1868.
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Le roi Abia (dont la robe pourrait être du XVIe siècle). |
Isaac portant le fardeau
pour allumer son propre bûcher.
Arbre de Jessé, recréation de 1868. |
LES VITRAUX DES
XVe & XVIe SIÈCLES DE LA CHAPELLE SAINT-ARMEL |
|
La chapelle Saint-Armel dans le bas-côté nord abrite
la sacristie.
Le vitrail de la vie de saint Armel, vu de face, est accessible
(sauf la partie basse).
En revanche, les vitraux est et ouest ne sont visibles que de
biais.
Voir plus haut la photo
de la nef et du bas-côté nord. |
Vitrail de la Sainte Parenté.
Partie centrale partiellement redressée (vers 1480-1490).
De gauche à droite : Joseph, la Vierge tenant l'Enfant,
sainte Anne, puis,
à droite : Joachim, Alphée et Zébédée. |
VITRAIL
DE LA VIE DE SAINT ARMEL, vers 1490 et XXe - Baie 7 |
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Vitrail de la Vie de saint Armel, baie 7/
Vers 1490 et XXe siècle.
La partie inférieure du registre du bas est masquée
par la tribune de la chapelle. |
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LA VIERGE
À L'ENFANT DE L'APOCALYPSE (vers 1480-1490) - Baie
5 |
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«La Vierge à l'Enfant de l'Apocalypse»
Ce beau vitrail ne peut être vu que de biais.
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Partie centrale vue de biais et redressée du vitrail
de la Vierge à l'Enfant de l'Apocalypse.
À gauche, le donateur Jean de L'Épervier, évêque de Saint-Malo,
À droite, saint Michel terrassant le dragon.
Vers 1480-1490. |
La
Vierge à l 'Enfant de l'Apocalypse. La
baie n°5, qui reçoit ce vitrail du XVe siècle,
est, comme la baie n°9,
bien mal située : de part et d'autre de la tribune
de la chapelle Saint-Armel qui abrite la sacristie (voir
photo ci-contre). De la sorte, il n'est pas possible
de se tenir devant pour la contempler dans des conditions
satisfaisantes. Néanmoins, on en donne une image
vue de biais et une image rétablie partiellement
de face. Le vitrail est daté par le Corpus
Vitrearum des années 1480-1490.
On voit, à gauche, le donateur, Jean de l'Épervier,
évêque de Saint-Malo de 1450 à 1486,
mort en 1493. Présenté par saint Pierre,
il est agenouillé devant une Vierge à
l'Enfant de l'Apocalypse assez restaurée, avec
la tête de la Vierge et celle de l'Enfant refaites.
À droite, saint Michel terrassant le dragon,
très peu restauré, est peut-être
la plus belle lancette du vitrail. Malheureusement,
à cause du biais, on ne peut la voir qu'à
moitié. Les armoiries de Jean de l'Épervier
sont présentes à deux reprises dans le
tympan. Au-dessus, Dieu le Père avec des anges.
Cette verrière a peu souffert en 1944.
On pourra se consoler de ne pas voir comme il faut ce
vitrail en admirant la belle voûte en berceau
lambrissée.
Source : Corpus Vitrearum,
les vitraux de Bretagne, Presses Universitaires de Rennes,
2005.
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VITRAIL
DE LA SAINTE PARENTÉ, XVIe SIÈCLE + XIXe
+ XXe - Baie 9 |
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Vitrail de la Sainte Parenté.
On ne peut le photographier que de biais. |
La
Sainte Parenté. La baie
n° 9, qui abrite cette verrière,
ne peut être vue, comme la baie n°5,
que de biais. La verrière n'est pas
un tout cohérent : elle est complétée
par des fragments d'origine et d'époque
diverses, du XVIe au XXe siècle.
L'ensemble a subi une dernière restauration
par Jacques Bony en 1964-1966.
Dans la partie centrale, on peut voir Joseph,
la Vierge tenant l'Enfant, sainte Anne et
Joachim (respectivement mère et père
de la Vierge), Alphée (époux
de Marie-Cléophas, demi-sur
de la Vierge) et Zébédée
(époux de Marie-Salomé, autre
demi-sur de la Vierge).
Source : Corpus
Vitrearum,
les vitraux de Bretagne, Presses Universitaires
de Rennes, 2005.
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VITRAIL
DE LA VIE DE SAINT ARMEL - Baie 7 |
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La
verrière de saint Armel,
dans la baie n°7, possède un
très haut intérêt historique
et archéologique. En effet, Armel
est le saint patron de Ploërmel et
le vitrail illustre les scènes marquantes
de sa vie. Le Corpus Vitrearum fixe
son origine vers l'année 1490. Il
est signalé en mauvais état
en 1855 et subit une première restauration
par l'atelier Lusson vers 1860-1870. En
1944, les bombardements l'endommagent gravement.
Cette fois, c'est l'atelier Jacques Bony
qui est chargé de sa restauration,
vers 1959-1961.
Au niveau pictural, le vitrail n'est pas
d'un très haut niveau. L'ensemble
des scènes paraît complètement
statique. Les personnages sont figés
dans leur action.
Notons que, conformément au style
du XVe siècle, les deux registres
sont disposés dans des encadrements
d'architecture, le registre supérieur
étant dominé par des dais
extrêmement travaillés, peuplés
de quelques figurines.
La vie légendaire de saint Armel
se lit en partant du panneau en bas à
droite : saint Armel prend congé
de ses compagnons ; le messager du roi vient
quérir le saint en Bretagne ; à
la cour du roi et à sa vue, saint
Armel guérit un pauvre ; saint Armel
prend congé du roi Childebert.
Au registre supérieur : saint Armel
prend la guivre [un monstre légendaire]
et l'emmène ; il jette la guivre
en Seiche [une rivière voisine] ;
il prêche et guérit un lépreux
; un ange annonce au saint sa mort prochaine,
mort du saint.
Sources : 1)
Congrès archéologique de
France tenu dans le Morbihan en 1988,
article sur les vitraux de l'église
par Denise Dufief-Moirez ; 2) Corpus
Vitrearum, les vitraux de Bretagne,
Presses Universitaires de Rennes, 2005.
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À DROITE
---»»»
Saint Armel prend congé de ses compagnons.
(Vers 1490 et XXe siècle.)
La scène du panneau a été très
refaite. |
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Détail d'un dais, typique du XVe siècle.
(vitrail de la Vie de saint Armel). |
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Registre supérieur du vitrail de la Vie de saint Armel, baie
7.
Vers 1490, restaurations aux XIXe et XXe siècles.
De gauche à droite : saint Armel capture un monstre appelé
la guivre ; le monstre est jeté dans une rivière ;
prédication de saint Armel qui guérit un lépreux
; un ange annonce à saint Armel sa mort prochaine, mort de
saint Armel. |
VITRAUX DES XIXe
ET XXe SIÈCLES (ATELIER LUSSON, ATELIER BONY) |
|
La Crucifixion, baie 15.
Vitrail de Jacques Bony, 1963. |
La chapelle de Queheon dans l'absidiole sud.
Le vitrail, consacré à saint Joseph, est de Jacques
Bony, 1959. |
La Résurrection, baie 13.
Vitrail de Jacques Bony, 1963. |
Détail d'un vitrail dédié à sainte Jeanne
d'Arc
par l'atelier Gruber, 1934 :
- Le sacre de Charles VII,
- Jeanne d'Arc sur le bûcher.
Baie n°16. |
La nef, le chur et, à droite, la chapelle de Malleville
éclairée par le vitrail du Jugement dernier, donné
ci-contre. |
VITRAIL
DE LA BIENHEUREUSE FRANÇOISE D'AMBOISE, Baie 14
|
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Vitrail de la Bienheureuse Françoise d'Amboise, duchesse
de Bretagne, épouse du duc Pierre II.
Registre inférieur : accueil des reliques de saint François-Xavier
; sa profession religieuse ; sa mort.
Baie 14, atelier Lusson, XIXe siècle. |
Le
vitrail de la Bienheureuse Françoise d'Amboise,
dans la baie 14, est aussi de l'atelier Lusson. Réalisé
dans la seconde moitié du XIXe siècle,
il faut le regarder «comme un hommage à
la longue et forte présence des Carmes à
Ploërmel», lit-on dans l'article du Congrès
archéologique de France. Les Carmes sont
implantés dans la ville dès le règne
de Jean II, en 1271. Puis un couvent de Carmélites
est créé en 1626. Françoise d'Amboise
(1427-1485), mariée à Pierre II, duc de
Bretagne, est veuve en 1457. Elle entre au Carmel de
Vannes en 1468 qu'elle a elle-même fondé.
Quelques années plus tôt, elle avait fondé
le couvent des Clarisses à Nantes.
Les panneaux du vitrail illustrent les grandes étapes
de sa vie (elle fut déclarée Bienheureuse
quelques années après sa mort) : sa première
communion ; son mariage avec Pierre ; son couronnement
en tant que duchesse de Bretagne ; l'accueil des reliques
de saint François Xavier ; sa profession religieuse
; sa mort en 1485, de la peste.
Sources : 1) Congrès
archéologique de France tenu dans le Morbihan
en 1988, article sur les vitraux de l'église
par Denise Dufief-Moirez ; 2) Guide pour la visite,
disponible dans l'église Saint-Armel.
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Mariage de Françoise
d'Amboise avec Pierre II, duc de Bretagne ---»»» |
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Baie 8, le Jugement dernier de Jacques Bony, 1961.
Chapelle de Malleville. |
VITRAIL
DE LA BIENHEUREUSE
FRANÇOISE D'AMBOISE |
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VITRAIL DE LA
VIE DE SAINT YVES, 1867 - Baie 4 |
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Vitrail de la vie de saint Yves.
Atelier Lusson, 1867. |
À gauche, saint Yves défend une pauvre veuve contre
un usurier ; à droite, il prie pour réconcilier une
mère et ses enfants. |
Saint Yves éteint un incendie d'un signe de croix. |
Le vitrail
de la vie de saint Yves (baie n°4) est dû
aux ateliers Lusson et date de 1867. Comme souvent, et à
l'image du vitrail consacré à Françoise
d'Amboise, il est le reflet des dévotions régionales
les plus populaires. En l'espèce, Yves Hélory
(saint Yves) est aussi un saint national.
Saint Yves est un saint breton du XIIIe siècle, qui
exerçait la profession d'avocat. Il reste connu pour
avoir - à plusieurs reprises - distribué ses
vêtements aux pauvres.
Les panneaux illustrent différents épisodes
de sa vie : il éteint un incendie d'un signe de croix
(ci-contre) ; il fait construire un hôpital dans son
manoir de Kermartin ; il défend une pauvre veuve contre
un usurier ; il prie pour réconcilier une mère
et ses enfants. ; enfin il distribue des aumônes.
Dans le registre du bas, à la manière médiévale,
les donateurs entourent la scène de la distribution
d'aumônes.
Voir l'encadré sur la pauvreté
au Moyen Âge à la cathédrale de Bourges,
développé à propos du vitrail des Martyres
de saint Laurent et de saint Étienne daté aux
alentours de 1518.
Sources : 1) Congrès archéologique
de France tenu dans le Morbihan en 1988, article sur les
vitraux de l'église par Denise Dufief-Moirez ; 2) Guide
pour la visite, disponible dans l'église Saint-Armel.
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LES VOÛTES
EN BOIS DE L'ÉGLISE SAINT-ARMEL |
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Vue d'ensemble de la magnifique voûte du vaisseau central.
Poutres, sablières et figurines de toutes sortes méritent
un regard attentif.
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Les voûtes
de l'église Saint-Armel sont l'une des merveilles de
l'édifice. La grande voûte en berceau lambrissée
du vaisseau central, construite au XVIe siècle, présente
trois éléments intéressants : les poutres,
les sablières et les figurines.
Les poutres, au nombre de neuf, voient leurs entrants sculptés
de têtes de dragons dont les mâchoires avalent
le bois. (Ce style d'entrant est assez traditionnel.) Les
sablières sont ces poutres, parallèles aux murs,
qui filent en haut des arcades. Elles sont couvertes de sculptures
où transparaît l'influence de la Renaissance.
On y voit des anges, des animaux fantastiques, des feuilles
et des fleurs, voire des singes gesticulant (voir plus
bas). Les figurines placées en saillie sur
les sablières prennent la forme d'anges tenant la plupart
du temps un écusson entre les mains.
Un autre élément digne d'intérêt
est celui de la retombée des voûtes. Ce
sont ici de beaux pilastres de bois sculpté qui font
reposer les voûtes sur des consoles de pierre. On les
trouve surtout dans le bas-côté sud. Des exemples
en sont donnés plus
bas.
Enfin, la voûte du bas-côté sud, mérite
d'y jeter un il admiratif. La rigueur géométrique
du tracé de ses nervures, ponctuées de petites
clés de voûte en bois, est remarquable.
Même si elles sont un élément quasi permanent
des églises bretonnes, les voûtes en bois se
trouvent aussi dans d'autres régions de France, ainsi
l'église Saint-Leu
à Amiens.
Précisons que, dans certaines églises qui ont
conservé leur voûte en bois, on trouve des arcades
en pierre qui possèdent des points d'ancrage pour une
future voûte en pierre. Ces voûtes en pierre n'ont
jamais été construites, certainement par manque
de financement. Ce n'est en général pas le cas
des églises bretonnes où les élévations
sont dressées sans aucune velléité de
construire une future voûte en pierre.
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Un ange tenant un écusson.
Ornementation d'une sablière.
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Un bonhomme avec un phylactère.
Ornementation d'une sablière. |
Une sablière de la voûte avec son ornementation d'anges
en prière (en encorbellement),
d'animaux et d'anges tenant un phylactère (XVIe siècle). |
La voûte du bas-côté sud.
Les nervures font ressortir une belle de rigueur géométrique. |
À DROITE ---»»»
Ornementation d'une sablière :
Un homme tient un blason nu, entouré de duos
de singes dans des postures grotesques. |
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Un joueur de luth sur une poutre. |
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La voûte en bois de la chapelle de Malleville est en berceau. |
Détails Renaissance de la voûte
de la chapelle de Malleville |
Baie 10, La Création et la Chute originelle.
Vitrail de Jacques Bony, 1962. |
Culot avec un ange à la retombée de la voûte en bois. |
Culot avec un ange à la retombée de la voûte en bois.
Gros plan. |
Sainte Catherine
Bois polychrome, XVIe siècle. |
Console de pierre avec deux anges tenant un écusson. |
VITRAIL DE LA
CÈNE, 1538 et 1602 + XIXe siècle - Baie 17 |
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Vitrail de la Cène, baie 17.
Vers 1538 et 1602, recomposé en 1967. |
La Cène dans le vitrail de la baie 17 (XVIe siècle). |
La Cène.
Le vitrail de la baie 17 a été composé
en 1967 par l'atelier Jacques Bony avec des fragments issus
de différentes verrières, datées elles-mêmes
de 1538 et 1602, et des ajouts des XIXe et XXe
siècles.
La partie supérieure est composée d'une grande
Cène, marquée, selon le Congrès
archéologique du Morbihan en 1988, d'un esprit
nettement maniériste. Au centre, trois blasons. Celui
de gauche représente les armes des Rogier, seigneurs
de Crévy. Dans le registre du bas : un groupe issu
d'une Déploration (Piéta, saintes femmes avec
saint Jean) et un donateur présenté par saint
Françoise d'Assise. En toute logique, ce donateur est
François Rogier, conseiller du Roi, sénéchal
de Ploërmel en 1581, et l'époux d'Henriette de
Kernovo.
Ce vitrail propose, en arrière-plan de la Piéta,
une intéressante grisaille du XVIe siècle représentant
le Golgotha avec ses trois croix. Elle est donnée un
peu plus bas.
Source : Corpus Vitrearum,
les vitraux de Bretagne, Presses Universitaires de Rennes,
2005.
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Le donateur, François Rogier de Crévy, présenté
par saint François, XVIe siècle, baie 17.
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Piéta dans la baie 17.
XVIe siècle. |
À DROITE ---»»»
Cet agrandissement de la Piéta permet d'apprécier
le paysage du Golgotha en arrière-plan.
XVIe siècle, détail du vitrail de la baie
17. |
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Saintes femmes au tombeau avec saint Jean, XVIe siècle
(baie 17). |
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LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-ARMEL |
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Vue d'ensemble du chur et de la chapelle de Crévy dans
le chevet nord. |
Vitrail moderne de Saint-Armel
Atelier Jacques Bony, 1957.
Le registre du bas représente la procession
des reliques de saint Armel. |
À DROITE ---»»»
Le chœur et la chapelle de Queheon (au fond à droite). |
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Vue d'ensemble du chur avec sa voûte lambrissée. |
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Statue moderne de saint Armel. |
Sainte Anne, bois, XVIIIe siècle (partiel). |
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VITRAIL DE LA
PENTECÔTE, XVIe SIÈCLE + XIXe - Baie 11 |
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Vitrail de la Pentecôte, baie 11.
Vitrail très hétérogène, recomposé
par l'atelier Jacques Bony en 1969-1970. |
La
Pentecôte. La baie 11 est une baie
hétérogène comprenant des parties
du XVIe siècle (1530 et seconde moitié),
des restaurations anciennes et des éléments
du XIXe. L'ensemble provient de plusieurs baies, rassemblé
(et parfois complété) par l'atelier de
Jacques Bony en 1969-1970.
La partie supérieure est occupée par de
larges fragments d'une belle Pentecôte. Celle-ci
est mêlée, au-dessous, aux vestiges d'une
Dormition de la Vierge, d'un saint moine tenant une
maquette d'église et une croix pastorale à
double traverse. Le saint, dans la lancette de droite,
pouvant être saint Blaise.
L'article du Congrès archéologique
tenu dans le Morbihan en 1988 apporte une information
intéressante : «(...) on ne peut que déplorer,
lit-on, l'écartèlement de ce qui fut certainement
une magistrale composition où foisonnaient les
verres gravés et, fait à souligner, un
témoignage historique et sociologique rare puisque
(...) cette verrière aurait été
offerte en 1533 par Yvon Audren, seigneur de Malleville,
en expiation du meurtre de son frère.»
Dans la partie basse, les deux grands cartouches proviennent
d'une verrière de 1872. Ils sont entourés
par un saint très restauré (peut-être
saint Yves) et par le donateur présenté
par un saint non identifié. Dans le tympan, une
Assomption de la Vierge, en partie du XVIe siècle.
Source : 1) Corpus Vitrearum,
les vitraux de Bretagne, Presses Universitaires de Rennes,
2005 ; 2) Congrès archéologique de
France tenu dans le Morbihan en 1988.
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Fragments d'une Pentecôte, XVIe siècle. Baie 11. |
Registre médian du vitrail de la Pentecôte.
La Vierge (issue d'une ancienne Dormition) se tient entre trois
saints, celui de la lancette de droite étant saint Blaise.
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Saint Yves dans le registre inférieur du vitrail de la
Pentecôte.
Personnage très restauré, baie 11.
|
Donateur présenté par un saint non identifié
(il porte sous la main gauche une espèce de panier),
baie 11. |
««--- À
GAUCHE
Détail d'une ancienne Dormition, XVIe siècle
Panneaux du vitrail de la Pentecôte, baie 11. |
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VITRAIL COMPOSITE,
XVIe SIÈCLE - Baie 19 |
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Verrière de la baie 19 sans le tympan.
Verrière composée avec des fragments du XVIe siècle.
L'intervalle entre les deux lancettes a été réduit. |
Détail de la baie 19, lancette de gauche.
Anges portant des instruments de la Passion, tables de la Loi.
Au-dessus, Trinité souffrante. |
La
baie 19. Dans sa partie supérieure,
la verrière de la baie 19 enveloppe, dans des
lobes, de multiples débris, provenant d'autres
verrières. Ces débris sont datés
de la première moitié du XVIe siècle.
On y trouve une Trinité et une Résurrection,
associées à des anges recueillant le sang
du Christ sur la croix (reste d'un Calvaire) et à
d'autres anges qui présentent les instruments
de la Passion.
Au registre inférieur, Henriette de Kernovo est
présentée par un saint roi (probablement
saint Henri). À côté, les vestiges
d'une Dormition de la Vierge. C'est l'atelier Jacques
Bony qui a composé ce vitrail en 1971-1972.
Sources : 1) Corpus
Vitrearum, les vitraux de Bretagne, Presses Universitaires
de Rennes, 2005 ; 2) Congrès archéologique
de France tenu dans le Morbihan en 1988.
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La tribune et l'orgue.
La tribune a été construite en 1874. L'orgue,
créé par la maison
Debierre de Nantes, date des années 1970. |
Un saint sur le pilier sud
qui soutient la tribune d'orgue. |
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La donatrice Henriette de Kerveno présentée par saint Henri,
1602.
Détail de la verrière de la baie 19. |
Vestiges d'une ancienne Dormition de la Vierge. XVIe siècle
et restaurés.
Détail du registre inférieur de la baie 19.
Panneau complété par Jacques Bony en 1971-1972. |
Statue qui orne le pilier nord de la tribune d'orgue.
Est-ce Marie-Madeleine qui offre un visage aussi hautain? |
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La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chur. |
Documentation : Corpus Vitrearum, les
vitraux de Bretagne, Presses Universitaires de Rennes, 2005
+ Congrès archéologique de France tenu à Brest
et à Vannes en 1914, article sur l'église Saint-Armel
par R. Michel-Dansac
+ Congrès archéologique de France tenu dans le Morbihan
en 1988, article sur l'église par Roger Barrié et Denise
Dufief-Moirez
+ Ploërmel, église Saint-Armel, éditions Lescuyer,
2007
+ Guide pour la visite, disponible dans l'église Saint-Armel
+ Bretagne gothique de Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult,
éditions Picard. |
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