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La petite ville de Saint-Macaire, à
l'extrémité sud du département de la Gironde,
s'appelait primitivement Ligéna. C'est là que
Macaire, chargé par saint Martin, au IVe siècle, d'évangéliser
le sud de l'Aquitaine, s'installa et mourut en odeur de sainteté.
Il fut enterré dans l'église de la bourgade, qui était
dédiée à saint Laurent. La dédicace
passa à saint Macaire. Aujourd'hui, c'est l'église
Saint-Sauveur. Voilà pour le côté légendaire,
bien difficile à prouver. On pense que Macaire fonda un prieuré
qui passa assez tôt sous la dépendance de l'abbaye
Sainte-Croix
de Bordeaux. Il s'en suivit une querelle autour des reliques du
saint qui furent transportées dans l'église Saint-André
de la même ville de Bordeaux. Les moines de Saint-Macaire
en conçurent un vif ressentiment envers l'abbaye de Sainte-Croix.
Quoi qu'il en soit, en 1040, un édifice tout neuf remplaça
l'ancienne église Saint-Laurent. Celui-ci fut à son
tour entièrement rebâti du milieu du XIIe siècle
jusqu'au milieu du XIIIe pour aboutir au monument que nous connaissons
aujourd'hui.
Du XIIIe au XVe siècle, la ville de Saint-Macaire, située
géographiquement au cur des querelles entre les rois
d'Angleterre et de France, subit plusieurs occupations. En 1446,
le seigneur de Xantrailles la rendit définitivement à
la France. Pendant les guerres de Religion, elle fut occupée
un temps par les huguenots. Sous la Fronde, Saint-Macaire fit face
à deux sièges et capitula deux fois. On ignore beaucoup
de choses sur le devenir de l'église Saint-Sauveur pendant
cette longue période, mais on sait seulement qu'en 1563 sa
voûte tombait en ruine. En 1579, l'église fut acquise
par les Jésuites qui partagèrent l'édifice
entre un service régulier et un service paroissial. Saint-Sauveur
devint une église paroissiale à part entière
quand les Jésuites furent expulsés du royaume en 1763,
sur ordre de Louis XV. Quelques restaurations, dont celle des peintures
murales, eurent lieu dans les années 1820. L'église
a été classée monument historique en 1840.
Le plan de l'église Saint-Sauveur est original : une nef
de quatre travées terminée par un trèfle (voir
le plan). Le transept
et l'abside, de style roman, remontent au milieu du XIIe siècle,
tandis que la construction des travées, qui passent du style
roman au style gothique primitif, s'étale jusqu'au milieu
du XIIIe. L'intérêt artistique de l'église est
double : d'abord les peintures
murales du XIVe siècle dans le transept et l'abside ;
ensuite les chapiteaux
romans historiés qui ornent les arcades de cette même
partie de l'église. Style roman signifie toujours petites
fenêtres, donc monument sombre. Une lumière électrique
est prévue pour éclairer les peintures murales, mais,
même par temps clair, il est préférable de se
munir d'une lampe portative pour admirer les chapiteaux.
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Vue de la nef de l'église Saint-Sauveur.
Le cul-de-four de l'abside est éclairé par une lumière
électrique et non par une série de fenêtres. |
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Le
chevet de Saint-Sauveur se présente
comme un véritable trèfle, difficile à
photographier de près à cause des maisons
toutes proches. Seule une photo depuis le bas de la
muraille permet d'en donner un aperçu convenable.
Ce chevet est daté du milieu du XIIe siècle.
Orné, à mi-hauteur, d'un cordon de billettes
qui le parcourt du nord au sud, il rassemble quelques
thèmes habituels de l'art roman et mérite
que le visiteur en fasse le tour. Les contreforts sont
constitués de colonnettes (photo ci-dessous)
tandis qu'un autre cordon de billettes ceinture la retombée
des toits. Ce cordon est souligné par la présence
de modillons à copeaux ou, au nord, de chapiteaux
historiés peuplés d'animaux fantastiques.
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«««--- Vue d'ensemble
de l'église depuis le bas de la muraille.
Au Moyen Âge, la Garonne coulait au bas de cette
muraille. |
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Sauveur.
Le clocher, sur le côté nord, a été
construit au XIVe siècle. |
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Fenêtre romane dans le chevet. |
Chevet nord : modillons romans sous une ceinture ornée de billettes.
Les métopes (espaces entre les modillons) sont garnis de rouelles. |
«««---
Le chevet vu de face, partiel.
Les contreforts sont constitués de colonnettes. |
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Modillons romans sur le chevet nord. |
Des chapiteaux historiés dans le chevet nord représentent
des animaux fantastiques.
À gauche : des sirènes adossées, en forme de
démon ; à droite : un homme oiseau, symbole de tentations. |
Chapiteau roman (XIIe siècle) symbolisant la luxure.
À gauche, une danseuse avec une robe jusqu'aux chevilles
;
à droite, un homme inverti (on voit le visage et les
fesses de face). |
Chapiteau roman représentant un porteur de poissons.
Celui-ci est un homme dit «inverti» : la tête
et le buste
sont vus de face, le bassin et les jambes sont vus de dos. |
Le lion de saint Marc.
Il est ici ailé et vu de profil. |
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LA FAÇADE
OCCIDENTALE DU XIIIe SIÈCLE |
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L'ornementation du portail de l'église Saint-Sauveur remonte
au XIIIe siècle. |
Le portail occidental remonte au XIIIe siècle.
Il a subi des restaurations aux temps modernes.
Les vantaux de la porte, mis en place vers 1865, remplacent de très
beaux vantaux du XIIIe siècle, conservés dans le narthex
(voir ci-dessous).
|
La façade
occidentale mérite une attention prolongée.
Sa partie basse remonte au XIIIe siècle. Sur la photo
donnant une vue d'ensemble de
la façade, on voit, au nord, un massif groupant des
colonnettes (formule poitevine) et, au sud, un contrefort
monté au XVe ou au XVIe siècle. La porte s'ouvre
sous un linteau trilobé. Bien que n'abritant que deux
statues sans tête, les ébrasements nord et sud
ont gardé une élégance d'ensemble qui
est d'ailleurs relevée par la finesse des colonnettes
blanches. Le tout a été modifié lors
de restaurations modernes.
Le Christ Juge trône au centre du tympan, entouré
de deux archanges. Deux suppliants les accompagnent. Au-dessous,
onze saints sont assis (les douze apôtres moins Judas?)
Leur état est malheureusement très dégradé.
Les voussures accueillent des feuillages, des anges, ainsi
que des Vierges sages et des Vierges folles. Dans Aquitaine
gothique, Jacques Gardelles signale un détail singulier
: le tympan est surmonté d'un arc nu tout simple. Manifestement
les voussures ont été créées en
atelier et leur courbure s'est révélée
trop large pour le tympan, sûrement sculpté ailleurs.
L'arc nu raccorde donc les deux éléments, sans
grande élégance.
Sources : 1) Congrès
archéologique de France tenu à Bordeaux
et Bayonne en 1939, article sur l'église Saint-Sauveur
par M. Deshoulières ; 2) Aquitaine gothique
de Jacques Gardelles (éd. Picard).
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La rose de la façade occidentale
XIIIe siècle.
L'élégance de son réseau ne fait cependant pas
oublier
la superbe rose de la cathédrale
Saint-Jean-Baptiste de Bazas.
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Une Vierge folle dans une voussure
de l'archivolte. |
Une Vierge sage dans une voussure
de l'archivolte. |
Sculpture d'un ange dans une voussure. |
Il est possible que les lampes
des Vierges (tournée vers le bas pour la Vierge folle
et vers le haut pour la Vierge sage) soient des ajouts du XIXe
siècle,
consécutifs aux dégradations survenues dans les
siècles antérieurs. |
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Partie d'un vantail conservé dans le narthex.
C'est un bel exemple de menuiserie de la fin du XIIIe siècle. |
Les
vantaux du XIIIe siècle. L'église
Saint-Sauveur est un des très rares monuments
où l'on peut encore voir les vantaux du portail
réalisés au XIIIe siècle. Pour
des raisons de conservation évidentes, ils sont
gardés, à l'abri des éléments,
dans le narthex de l'église. Le dessinateur et
archéologue Léo Drouyn a pu les
coucher sur le papier en 1860 car ils n'ont été
remplacés par des vantaux plus ordinaires que
vers 1865.
Lisons le début de la description qu'en fait
M. Deshoulières dans son article du Congrès
archéologique de France tenu à Bordeaux
et Bayonne en 1939 : «Ils sont constitués
par des planches de chêne sectionnées horizontalement
en trois registres par des traverses gravées
d'étoiles à quatre branches. Dans chaque
compartiment, des listels verticaux sont cloués
sur les planches qu'ils réunissent. Ils sont
reliés aux traverses par de petits arcs. D'autres
listels plus larges, décorés de rinceaux,
assurent l'assemblage latéral.» C'est ce
que l'on voit dans la photo ci-dessus.
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Vue d'ensemble du cloître.
Le mur vertical sur la gauche est celui de l'église.
Le long de ce mur était accolée une autre
allée du cloître. Au centre du jardin trônait
le puits, dont on voit encore les ruines. |
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À côté du mur sud de l'église, on
peut voir le reste du cloître. |
Le cloître de l'église Saint-Sauveur disposait
d'une fort belle architecture romane. |
Le
cloître de Saint-Sauveur. Le cloître
faisait partie des bâtiments conventuels, rasés
en 1842. M. Deshoulières, dans son article
du Congrès archéologique de France,
rapporte que le dessinateur Léo Drouyn,
venu à Saint-Macaire en 1860, a recueilli des
renseignements intéressants sur la ville, renseignements
intégrés ensuite à sa notice sur
Saint-Macaire. On sait ainsi que le cloître s'appuyait
sur le côté sud de l'église, «que
ses arcades en plein cintre reposaient sur des colonnes
disposées alternativement par deux et par quatre,
que les chapiteaux en étaient simplement moulurés.»
Le bâtiment qu'il nous reste est à l'aplomb
de la muraille (voir photo
plus haut). Il semble qu'il abritait l'ancien réfectoire.
Source : Congrès
archéologique de France
tenu à Bordeaux et Bayonne en 1939, article sur
l'église Saint-Sauveur par M. Deshoulières.
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L'ARCHITECTURE
INTÉRIEURE DE L'ÉGLISE SAINT-SAUVEUR |
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L'élévation nord vu depuis la croisée du transept. |
Plan de l'église Saint-Sauveur. |
Chapiteaux gothiques du XIIIe siècle :
«Corbeilles à décor végétal
très géométrisé» [Gardelles] |
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Architecture
interne. L'abside et le transept, qui obéissent
à un plan tréflé, remontent au
milieu du XIIe siècle. Intérieur et extérieur
relèvent du style roman. À l'intérieur,
une belle série d'arcatures d'un seul niveau
scande les croisillons du transept. Ce niveau est double
dans l'abside (voir photo plus
bas). À la croisée, les supports d'angle,
massifs et ornés d'une niche, semblent indiquer
qu'une coupole sur pendentifs était prévue
pour la couvrir. On avait peut-être aussi prévu
une file de coupoles sur les quatre travées de
la nef. En fin de compte, ce furent des voûtes
d'ogives qui s'élevèrent. Et avec lenteur
puisque le style architectural varie quelque peu d'une
travée à l'autre. On arrive ainsi dans
la seconde moitié du XIIIe siècle.
Malgré cette lenteur, les murs gouttereaux sont
homogènes, comme on peut le voir sur l'élévation
nord donnée dans la photo ci-dessus. Comme sur
ces murs gouttereaux, un cordon de billettes coupe le
mur intérieur dans le sens de la hauteur. La
travée la plus proche du transept est restée
romane (petite fenêtre en plein cintre et arcature
romane) à l'exception de sa voûte qui relève
du gothique primitif. Ensuite le style gothique s'installe
avec des fenêtres plus hautes, en arc brisé.
Les chapiteaux sont aussi remarquables. Dans la travée
orientale, ils sont nus. Puis ce sont «des corbeilles
à décor végétal très
géométrisé» (photo ci-dessous
à gauche), et enfin «des corbeilles à
crochet gothique» [Jacques Gardelles]. Ajoutons
que la travée occidentale a été
surhaussée à l'époque flamboyante
(XIVe siècle et début du XVe) et que la
tribune a été construite au XIXe siècle.
Citons pour terminer l'aperçu général
que donne M. Deshoulières dans son article pour
le Congrès archéologique de France
en 1939 : «Cette curieuse petite église,
située au sud du département de la Gironde,
est sans doute une des plus méridionales où
se greffent encore des influences poitevines et saintongeaises,
comme le prouvent ses contreforts en faisceaux de colonnes
[voir plus
haut]. Mais ces influences sont fortement mitigées
par d'autres plus ou moins caractérisées
et elle demeure un étrange échantillon
d'un art qui ne sait guère sur quoi s'appuyer.
Elle montre la difficulté qu'éprouvèrent
les architectes du midi de la France à se détacher
des formules romanes et la maladresse qu'ils mirent
à s'adapter au style gothique.»
Sources : 1) Congrès
archéologique de France tenu à Bordeaux
et Bayonne en 1939, article sur l'église Saint-Sauveur
par M. Deshoulières ; 2) Aquitaine gothique
de Jacques Gardelles (éditions. Picard) ; 3)
Dictionnaire des églises de France aux
éditions Robert Laffont, article sur l'église
Saint-Sauveur par Pierre Dubourg-Noves.
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«La Transfiguration»
Auteur anonyme, XVIIe siècle (?) |
La chaire à prêcher est du XIXe siècle. |
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L'avant-nef et la chapelle occidentale de la Vierge (sur la
droite). |
Motif central de la rose occidentale. (XIXe siècle) |
Statue de la Vierge à l'Enfant
XVe siècle. |
La
Vierge à l'Enfant (ci-contre)
est une belle et grande statue d'1,93 m de haut.
Elle daterait, sans certitude aucune, des alentours
du dernier quart du XVe siècle. Les cheveux
mi-longs, les yeux baissés, un air assez
statique, mais digne : la Vierge donne l'impression
de poser pour un peintre ou un sculpteur. Les
historiens d'art se sont d'ailleurs plus attachés
aux plis de la robe qu'au visage. En région
bordelaise, par son style, cette uvre paraît
unique. Mais il existait à Moissac (Tarn-et-Garonne),
à la fin du XVe, un atelier qui a produit
des statues semblables (notamment dans la Mise
au tombeau de l'abbatiale). Il est très
probable que cette statue vienne de cet atelier,
la Garonne offrant un moyen de transport facile.
Source : note d'information
affichée dans l'église.
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Bénitier du XIIIe siècle dans l'avant-nef. |
Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.
XVe siècle |
«««---
À GAUCHE
«Un abbé recommandant une ville
à la Vierge et à l'Enfant Jésus»
Tableau d'un auteur inconnu
1er quart du XVIIIe siècle. |
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«Saint Ignace de Loyola
envoyant ses compagnons en mission»
Auteur anonyme, XVIIe siècle.
L'église Saint-Sauveur a été gérée
par les Jésuites de 1579 à 1781. |
Le Christ en croix et l'élévation nord. |
«Un abbé recommandant une ville à la Vierge et
à l'Enfant Jésus»
Auteur inconnu, XVIIIe siècle. |
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LE CHUR,
LE TRANSEPT ET L'ABSIDE |
|
Vue d'ensemble du chur roman.
Le cul-de-four de l'abside est éclairé par une lumière
électrique.
Les piliers massifs avec niche indiquent vraisemblablement qu'il était
prévu, à l'origine, de couvrir la croisée par
une coupole à pendentifs. |
La croisée du transept et la quatrième travée
de la nef
(qui pourrait remonter à la fin du XIIe siècle). |
«Apothéose de saint Ignace de Loyola»
Auteur anonyme, XVIIe siècle |
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À DROITE ---»»»
«L'Annonciation»
Vitrail de l'atelier Joseph Villiet, vers 1870. |
|
Saint Jacques
Vitrail de l'atelier Joseph Villiet
vers 1870. |
Vue d'ensemble des peintures murales dans le transept et l'abside
:
Vision de saint Jean l'Évangéliste à Patmos,
Vie de saint Jean, Vie de saint Jacques, Vie de sainte Catherine,
Vierges sages et Vierges folles. |
Les peintures
murales de l'abside et du carré du transept
représentent sans aucun doute la première richesse
artistique de l'église Saint-Sauveur. On ne sait pas
exactement à quelle époque il faut les rattacher.
M. Deshoulières (Congrès archéologique
de France de 1939) les date du XIVe siècle. Les
caractéristiques de leur style les rattachent, selon
certaines sources, au XIIIe siècle ou à la première
moitié du XIVe. Selon l'historien Pierre Dubourg-Noves,
les peintures de l'abside (Vision de l'Apocalypse) sont influencées
par le style des miniaturistes parisiens du règne de
Charles V. Ce qui les situerait dans la seconde moitié
du XIVe siècle, voire plus tard encore. Notons que
les peintures ont été restaurées sous
la Restauration - et trop restaurées selon l'opinion
de certains historiens de l'art.
Dans l'abside, le thème général de la
peinture du cul-de-four est la Vision de l'Apocalypse selon
saint Jean. Voir la peinture plus
bas. Au centre, le Père Céleste est assis
sur son trône, un glaive entre les dents, entouré
des sept chandeliers. À gauche, un ange présente
à l'agneau le livre aux sept sceaux. À droite,
l'artiste a représenté une iconographie de la
fin des temps. Le doubleau de l'arc triomphal est orné
de Vierges sages et de Vierges folles.
Les peintures du carré du transept illustrent la Vie
de saint Jean l'Évangéliste selon la Légende
dorée de Jacques de Voragine. Les voûtains
sont découpés en section de superficie inégale,
chacune contenant un épisode de la vie du saint. On
y trouve l'histoire du breuvage empoisonné d'Aristodème
(voir plus
bas), saint Jean plongé dans une chaudière
d'huile bouillante sur l'ordre de l'empereur Domitien, la
résurrection de Drusienne, le baptême d'Aristodème,
etc. L'interprétation de certains de ces dessins reste
obscure. On y trouve aussi l'Ascension et l'Assomption. Reportez-vous
à l'histoire d'Aristodème et de son breuvage
dans un vitrail du XIIIe siècle de l'église
Saint-Pierre
à Saint-Julien-du-Sault dans l'Yonne.
Les intrados des arcades nord et sud sont divisés en
caissons. Au nord, la vie de saint Jacques le Majeur ; au
sud, la vie de sainte Catherine d'Alexandrie. Les scènes
de ces deux vies sont issues de la Légende dorée.
Des séries d'écussons viennent enrichir les
peintures historiées.
Sources : 1) Congrès
archéologique de France tenu à Bordeaux
et Bayonne en 1939, article sur l'église Saint-Sauveur
par M. Deshoulières ; 2) Dictionnaire des églises
de France, éditions Robert Laffont, article sur l'église
Saint-Sauveur par Pierre Dubourg-Noves.
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LES PEINTURES
MURALES DU CARRÉ DU TRANSEPT |
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L'Ascension et l'Assomption dans le carré du transept. |
Vie de saint Jean l'Évangéliste dans le carré du transept.
En haut : l'épreuve de l'huile bouillante sur l'ordre de l'empereur
Domitien ;
En bas : saint Jean ressuscite Drusienne ; saint Jean baptise Aristodème.
|
Vie de saint Jean l'Évangéliste dans le carré du transept.
Le baptême d'Aristodème. |
Vie de saint Jean l'Évangéliste dans le carré du transept.
En haut : saint Jean pose la tête sur les genoux du Christ,
lui-même entouré de saint Paul et de saint Pierre ;
En bas : illustration de l'épreuve du breuvage empoisonné
d'Aristodème. |
|
Vie de saint Jean l'Évangéliste dans le carré du transept.
Cette scène obscure ne figure pas dans la Légende
dorée.
|
À DROITE ---»»»
Saint Jean ordonne de nouveaux évêques
(Vie de saint Jean l'Évangéliste dans le carré
du transept)
|
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L'épreuve du breuvage empoisonné d'Aristodème
(Vie de saint Jean l'Évangéliste dans le carré du transept)
|
L'épreuve
du breuvage empoisonné d'Aristodème.
La source de cette histoire est la Légende dorée
de Jacques de Voragine. Le grand prêtre Aristodème
soulève le peuple contre saint Jean (on ne sait pas
dans quelle ville). Il accepte de calmer la foule à
condition que le saint relève un défi : boire
du poison. Si Jean n'en subit aucune conséquence, alors
le grand prêtre croira en son Dieu. Auparavant, celui-ci
veut montrer toute la violence de ce breuvage. Il demande
au proconsul de lui amener deux condamnés à
mort. Dans la scène de gauche, ceux-ci boivent le poison
devant Aristodème (coiffé d'un chapeau pointu
assez grotesque). On voit le grand prêtre pointer un
doigt vers les deux victimes tout en regardant saint Jean
d'un air de défi.
|
Dans la scène centrale,
alors que les condamnés sont morts, le saint saisit
la coupe empoisonnée des mains d'Aristodème,
la consacre et s'apprête à la boire. Il en sort
bien sûr indemne, mais cela ne suffit pas : Aristodème
exige qu'il ressuscite les deux morts. La Légende
raconte que Jean lui donne alors son manteau en lui demandant
de l'étendre sur les cadavres. Ce qui les ressuscite.
À la suite de quoi, le grand prêtre, le proconsul
et toute sa famille demandent à être baptisés
(scène de droite).
On pourra se reporter avec profit à l'histoire d'Aristodème
et de son breuvage dans un vitrail du XIIIe siècle
de l'église Saint-Pierre
à Saint-Julien-du-Sault.
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Vie de saint Jean l'Évangéliste dans le carré du transept.
Détail. |
Le carré du transept et le transept sud. |
Statue de saint Macaire dans le chur. |
La Mort de saint Joseph
Vitrail de l'atelier Joseph Villiet, vers 1870. |
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LE SANCTUAIRE
ET SES PEINTURES MURALES |
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Le maître-autel et la double rangée d'arcades romanes
dans l'abside. |
Saint Macaire
Vitrail de l'atelier Joseph Villiet, vers 1870. |
Architecture
et chapiteaux romans. Le transept et l'abside
de Saint-Sauveur cachent dans leur style roman de très
beaux chapiteaux historiés. Malheureusement,
les fenêtres de l'église étant rares
et étroites, l'intérieur est sombre. Il
est presque impossible de voir les chapiteaux sans les
éclairer avec une lampe de poche, et également
impossible de les photographier sans flash. Les quelques
photos de chapiteaux ci-contre et ci-dessous ont été
obtenues de la sorte. Et l'on sait que le flash sur
la pierre donne au matériau un aspect assez irréel,
pas toujours bien beau.
La photo ci-dessus montre la structure de la double
arcature en plein cintre dans l'abside, que les historiens
font remonter au milieu du XIIe siècle. Les cintres
des arcs retombent sur des chapiteaux où l'on
trouve des animaux, des personnages, des fleurs et des
feuilles. L'ensemble a été restauré
au XIXe siècle. C'est à cette époque
aussi que remonte la polychromie des sculptures. Notons
les chapiteaux les plus intéressants : le Sacrifice
d'Abraham ; la Visitation ; Daniel dans la fosse aux
lions. On y trouve aussi des scènes de décollation
et de lapidation. Mais la majorité est constituée
de rinceaux et de feuillages.
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L'Annonciation
Chapiteau du XIIe siècle dans l'abside. |
Femme en position lascive entre deux jeunes hommes.
Chapiteau du XIIe siècle dans l'abside.
Visiblement, ce chapiteau est un message d'avertissement contre
la luxure. |
«««---
À GAUCHE
saint Jean-Baptiste
Atelier Joseph Villiet, vers 1870. |
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Les peintures murales du cul-de-four de l'abside.
Elles correspondent à la «Vision de Patmos»,
ville où s'était retiré saint Jean lorsqu'il
écrivit l'Apocalypse. |
Peinture murale du cul-de-four de l'abside.
Représentation du Jugement dernier dans l'Apocalypse
de saint Jean. |
Vierge sage et Vierge
folle ---»»»
dans l'intrados de l'arc triomphal de l'abside. |
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Deux lions adossés
Chapiteau du XIIe siècle dans l'abside. |
Chapiteau historié à la signification obscure.
Un homme est allongé. Au-dessus de lui un masque ricane,
tandis
que, à gauche et à droite, deux démons
surveillent la scène.
Est-ce saint Macaire l'Égyptien, grand pourfendeur de
démons ?
Peu probable. Macaire, mort à «Ligena», ancien
nom de saint-Macaire, n'a rien à avoir avec Macaire l'Égyptien. |
«Jésus chez Marthe et Marie»
Tableau anonyme, XVIIIe siècle (?)
On remarque, à l'arrière-plan, la présence
surprenante de lits avec, chacun, deux malades. |
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Le lion du tétramorphe et un ange (cul-de-four de l'abside).
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DES ANGES MUSICIENS DANS L'ABSIDE (XIVe
siècle)
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«««---
Un ange joueur de violon |
Un ange joueur de viole ---»»» |
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Vue d'ensemble de la nef depuis le chur.
La tribune au revers de la façade a été installée
en 1879. |
Documentation : Congrès archéologique
de France tenu à Bordeaux et Bayonne en 1939, article sur
l'église Saint-Sauveur par M. Deshoulières
+ Aquitaine gothique de Jacques Gardelles (éditions
Picard)
+ Dictionnaire des églises de France aux éditions Robert
Laffont, article sur l'église Saint-Sauveur par Pierre Dubourg-Noves.
+ Documentation affichée dans la nef de l'église Saint-Sauveur. |
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