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L'église Saint-André de
Châteauroux n'est pas une cathédrale, mais elle en
a la dimension. La municipalité fit commencer un premier
édifice en 1845, mais la construction s'arrêta en 1848.
Les événements politiques et les critiques sur le
choix de l'emplacement eurent raison des bonnes volontés.
En 1869, on démarra les travaux d'une nouvelle église,
à quarante mètres de la précédente -
celle-ci étant définitivement abandonnée. L'architecte
en était un enfant du pays, Alfred Dauvergne, qui construira
également l'église Notre-Dame
de Châteauroux dans la décennie suivante. Dauvergne,
architecte départemental de l'Indre, opta pour un style néo-gothique
très traditionnel.
Tout devait être terminé en novembre 1873, au jour
de la Saint-André. Là encore, le bâtiment joua
de malchance. Les événements de 1870-1871 en retardèrent
la construction. L'église ne fut achevée qu'en 1876.
À Châteauroux,
l'église Saint-André ne passe pas inaperçue
: 87 mètres de long ; 35 mètres de large au transept
; deux flèches de la façade à 60 mètres
de haut. Pour les Castelroussins, c'est la «cathédrale»
avec ses deux grandes rosaces dans le transept, enrichies de galeries
de saints et de saintes. Le Moniteur de l'Indre, dans son
numéro du 22 juillet 1876, précisa que le bâtiment
avait été réalisé par tous les corps
de métier existant à Châteauroux.
Ainsi il était pratiquement le produit complet de l'industrie
locale. La plus grande partie de la verrière vient des ateliers
Lobin à Tours.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-André
Ce n'est pas une cathédrale, mais certaines cathédrales
de France sont moins imposantes que cette église. |
La façade de l'église.
Les deux flèches culminent à 60 mètres. |
Portail principal de la façade
Bas-relief du tympan : «Le Jugement dernier»
Remarquez l'inscription «République Française»
sous le bas-relief
(l'édifice a été achevé en 1876). |
Portail latéral Saint-Fiacre
Statue de saint Fiacre et ses bas-reliefs |
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Le côté gauche de l'église Saint-André |
Les trois portails de l'entrée et leurs sculptures néogothiques
Les quatre grandes statues de saints sur la façade rappellent
quatre anciennes églises de Châteauroux
et quatre anciens quartiers de la ville : saint Denis, saint
Martial, saint Martin et saint Christophe. |
Portail principal de la façade
Sculpture du tympan : Les damnés précipités dans la gueule du
Léviathan |
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Portail latéral Saint-Luc
Sculpture du tympan : Luc est promu portraitiste de Marie
Ce rôle de Luc vient du fait que son évangile est
le seul à rapporter des faits concernant la vie de la Vierge. |
La bénédiction
de l'église en 1876.
La taille de l'église fait de cette cérémonie
un événement mémorable. L'archevêque
de Bourges la préside, assisté de sept évêques.
Être présent dans l'église est payant
: entre deux ou trois francs selon la place. Qu'importe! il
faut être là, parmi les notables de la ville.
Ceux qui n'ont pas pu rentrer (environ dix mille) s'amassent
sur la place, devant la façade. La presse rapporte
la présence de nombreux pèlerins venus de la
ville de Bourges car l'événement est historique.
Les quatre cloches ont été baptisées
la veille, devant une foule déjà nombreuse,
saluée par une pluie de dragées à la
fin de la cérémonie. Enfin, tout le monde salue
l'exploit de Léon Talichet, fils du maître d'uvre,
qui escalade l'une des flèches à la force des
bras pour placer le traditionnel bouquet dans le bec du coq.
Source : «Châteauroux
de A à Z» d'Hervé Chirault, Éditions
Alain Sutton
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Façade principale, portail de Saint-André
Sculpture du tympan : la condamnation de saint André
L'apôtre André, parti prêcher en Achaïe, fut
condamné au supplice
de la croix par le proconsul Egée pour avoir refusé
de sacrifier aux idoles.
(Source : Légende dorée de Jacques de Voragine) |
L'intérieur de la nef avec ses élévations droites et
la suite de chapelles latérales. |
Archétype des chapelles latérales de l'église
:
retable et vitrail unique.
Ici, la chapelle Notre-Dame-des-Anges. |
Chapelle latérale Saint-Georges
Sculpture du retable : Saint Georges terrassant le dragon
(XIXe siècle) |
Chapelle latérale Saint-Benoît Joseph Labre
Tableau : «Le martyre de saint André» du peintre Goupillou
(1819) |
Vitrail de la chapelle
Notre-Dame de Lourdes
Dans ce vitrail, l'église Saint-André est
placée sous la protection d'une Vierge à l'Enfant, vêtue
de bleu, la tête constellée
d'étoiles, tandis que deux anges portent
sa couronne (Atelier Lobin, Tours). |
Chapelle Sainte-Solange
Retable de sainte Solange en prière devant la croix au milieu
des brebis. Solange est la patronne
du Berry et de Bourges.
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Chapelle Notre-Dame de Lourdes
Vitrail : l'église Saint-André de Châteauroux (atelier
Lobin, Tours, vers 1870)
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en gros plan. |
Chapiteaux à thème floral avec grotesque dans le transept. |
Chapelle Notre-Dame-des-Anges
Vitrail : la Descente de croix (partiel). |
Élévations dans la nef. |
L'architecte Alfred
Dauvergne a opté pour un style néo-gothique
très pur : une nef scandée de piliers
à colonnettes, des arcades en arc brisé,
un triforium ouvert sur la nef par une suite de doubles
baies gémellées surmontées d'un
trêfle. On remarquera, sur chaque pilier, la colonnette
saillante qui s'élève jusqu'à la
voûte, accroissant l'impression de verticalité.
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La tribune d'orgue
Sculpture d'un ange musicien en cul-de-lampe sous la tribune |
Chapiteaux à thème floral avec tête d'animal dans le transept
Chapelle Notre-Dame-des-Anges ---»»»
Vitrail de l'atelier Lobin, Tours
1) Jésus et saint Jean 2) Joseph d'Arimathie détache
le corps du Christ
de la croix 3) Apparition de Jésus à sainte Marguerite-Marie
Alacoque. |
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Chapelle Saint-François-de-Sales. |
Suite de chapelles latérales dans le bas-côté droit
La chapelle Saint-François-de-Sales est au centre. |
Ci-dessus :
Saint François de Sales (1567-1622) est entouré de sainte
Jeanne de Chantal (1572-1641) et de sainte Marguerite-Marie Alacoque
(1647-1690).
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Au-dessus
Le vitrail de la chapelle Saint-Antoine de Padoue :
- la femme de Samarie
- le bon Pasteur
- Marie-Madeleine |
VITRAUX DES ATELIERS LOBIN,
TOURS
(vers 1870) |
À DROITE ---»»
Chapelle Saint-Antoine de Padoue
Marie-Madeleine aux pieds de Jésus |
À DROITE ---»»»--»»»
Chapelle Notre-Dame-de-Pitié
La Cène |
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Le rôle
de l'État dans la création des vitraux aux XIXe
et XXe siècles.
Redécouvert au début du XIXe siècle,
l'art du vitrail s'est développé grâce
aux écrits de Didron et de Viollet-le-Duc. En 1830
sont créées les lois régissant la conservation
et la restauration des Monuments historiques, renforcées
en 1913, et complétées depuis par le Code du
patrimoine. C'est à l'intérieur de ce cadre
législatif que vont être réalisés
tous les vitraux nouveaux des églises et des cathédrales
de France.
Au début du XIXe siècle, les maîtres-verriers
s'inspirent avant tout des modèles du XIIIe siècle.
Puis la restauration des vitraux du XVIe siècle élargit
leur compétence par la découverte de techniques
plus complexes et de palettes de couleurs plus vastes. Cependant
cette création reste académique, fidèle
à l'esthétique «Saint-Sulpicienne»
qui règne sur l'art religieux. On en arrivera même
à la fabrication de vitraux en série, choisis
sur catalogue. Le ministère des Cultes et celui de
l'Instruction publique (dont dépend le service des
Monuments historiques) freinent tout renouveau artistique,
tout style s'écartant des poncifs du passé.
Des artistes avant-gardistes comme ceux des Ateliers d'Art
sacré de Maurice Denis et Georges Desvallières,
ou encore ceux de l'Arche, ne parviendront pas à infléchir
l'esthétique du vitrail religieux vers un art plus
contemporain. Lors de la reconstruction des églises
dévastées par le premier conflit mondial, l'académisme
brillera encore, secondé, au mieux, par le style Art
déco.
Après 1945, les choses changent. La barrière
artistique va être brisée sous l'impulsion du
père Couturier et du père Regamey. Les verrières
abstraites vont réussir à s'imposer. L'ouvrage
cité en source reproduit cet intéressant extrait
du père Couturier dans un article de la revue L'art
sacré : «Nous avons toujours pensé
et toujours dit que pour la renaissance de l'art chrétien,
l'idéal serait toujours d'avoir des génies qui
soient en même temps des saints. Mais dans les circonstances
présentes, si de tels hommes n'existent pas, nous pensons
en effet que pour provoquer cette renaissance, cette résurrection,
il vaut mieux s'adresser à des génies sans foi
qu'à des croyants sans talent.» Églises
et cathédrales vont
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rapidement être touchées
par cette évolution qui continue aujourd'hui, en ce
début du XXIe siècle. L'artiste Alfred Manessier
réalisera la première verrière abstraite
dans un édifice religieux. Ce sera dans l'église
des Bréseux dans le Doubs. Deux noms se détachent
parmi ces maîtres-verriers contemporains : Marc Chagall
et Max Ingrand. Le second est notamment l'auteur de grandes
fresques stylisées tout à fait admirables. Voir
par exemple l'église Saint-Sauveur
à Caen ou l'église Saint-Pierre
à Yvetot. À l'église Saint-André
de Châteauroux, on remarque la présence de vitraux
contemporains répondant à cette nouvelle vague.
C'est le cas de la verrière
de la chapelle de la Vierge réalisée par
Dettwiller et Tillier à Issoudun (1955-1962), ou la
verrière
abstraite des chapelles du Sacré-Cur et de
Saint-Joseph.
Après ce coup de boutoir de l'art contemporain et l'irruption
d'un nouveau style artistique, les Conservations Régionales
des Monuments historiques ont tenu à favoriser une
création de haut niveau en sélectionnant les
meilleurs artistes par l'intermédiaire de concours
et de jurys. De la sorte, l'État a voulu promouvoir
la conservation des métiers d'art et conserver le dialogue
entre les collectivités, le clergé et les fidèles.
Ces dernières années, en ce début de
XXIe siècle, la législation a changé,
les crédits se sont réduits. L'État Français
a décidé de se désengager de son rôle
de maître d'ouvrage. Il revient désormais aux
collectivités locales, qui sont les propriétaires
des édifices classés, de poursuivre cette tâche
dans le même esprit d'innovation et d'enrichissement
du patrimoine.
Source : «Éclats
de la lumière, Vitraux de l'Indre», Éditeurs
: Rencontre avec le Patrimoine religieux et Conseil
général de l'Indre, ISBN : 2-911948-26-2.
Pour les considérations techniques dans l'art du vitrail
au XIXe siècle, voir l'article Le renouveau du vitrail
au XIXe siècle à l'église Notre-Dame
de Châtillon-sur-Indre dans ce site.
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La chaire à prêcher
(XIXe siècle)
Sur la cuve, Notre-Dame est entourée des quatre évangélistes. |
Chapelle Saint-Benoît-Joseph Labre Vitrail : Épisodes de la
vie de saint Théodore, soldat chrétien d'Orient
et patron des militaires |
Tableau : «Le Repos de la Sainte Famille» de B.J. Wampe (peintre du
nord de la France) |
Chapelle Saint-Benoît-Joseph Labre
Épisodes de la vie de saint Théodore
Saint Théodore met le feu au temple païen |
Chapelle Saint-Benoît-Joseph Labre
Épisodes de la vie de saint Théodore
La mort de saint Théodore sur le bûcher |
Chapelle Saint-Joseph
Vitrail de Dettwiller et Tillier
(Issoudun, 1955 et 1962) |
Chapelle Saint-Raoul
Tableau : «La Crucifixion»
Auteur non précisé |
Chapelle du Sacré-Cœur
Vitrail de Dettwiller et Tillier
(Issoudun, 1955 et 1962) |
Le chœur de l'église Saint-André
L'orgue de chur a été inauguré en
novembre 1961 pour remplacer l'orgue de tribune défaillant
et dont la réparation avait été jugée
trop dispendieuse. |
Croisillon nord du transept
Architecture et série de sculptures (XIXe siècle) |
Cul-de-lampe dans le transept
Il représente un esprit malin. |
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Chapelle Saint-Raoul
Retable avec trois saints : saint Alphonse-Marie de Liguori,
saint Raoul, saint Charles Borromée. |
Le transept gauche
Chaque transept comprend une rosace
et une galerie des saints ou de saintes. |
Chapelle Saint-Raoul
Vitrail de saint Éloi, trésorier du roi Dagobert Ier
et patron des orfèvres |
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Croisillon nord du transept
Galerie des saints : Just, Bonencontre, Cyran, Guillaume, Léocadre
et Ludre, Sylvain, Marcel et Sulpice
Cliquez sur l'image pour voir la galerie des saints en gros plan |
Vitrail du transept nord
Galerie des Saints
Saint Léocade et saint Ludre
Voir les cryptes de saint Léocade et saint Ludre à Saint-Étienne
de Déols. |
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Vitrail du transept nord
Galerie des Saints
Saint Bonencontre (il tient la maquette
de l'église des Cordeliers)
«««--- À GAUCHE
Anges musiciens dans les rosaces |
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Le sanctuaire et le maître-autel
Le maître-autel a été exécuté par
l'atelier de Poitiers 'Charron et Beausoleil'. |
Chapiteau dans le sanctuaire |
Chapiteau dans le sanctuaire
À droite, la tête de Geoffroy Talichet,
entrepreneur chargé de la maîtrise d'uvre
lors de la construction de l'église |
Le chœur et l'abside de Saint-André |
Chapelle rayonnante du Sacré-Cœur
Vitraux non figuratifs de Dettwiller et Tillier (Issoudun, 1955
et 1962) |
L'autel de la chapelle rayonnante du Sacré-Cœur
Atelier Saint-Hilaire, Charron et Beausolei à, Poitiers. |
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Saint Ursin |
Le Christ enseignant et bénissant |
Saint André |
VITRAUX CENTRAUX DE L'ABSIDE
Cliquez sur les images pour afficher les sept vitraux
de l'abside en gros plan. |
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Le maître-autel (atelier Charron et Beausoleil)
Le Christ, en bas au centre, est entouré des douze apôtres. |
Chapelle axiale de la Sainte Vierge |
Vitrail de l'Annonciation |
Vitrail du Couronnement de la Vierge, partiel |
Vitrail de la Crucifixion |
CHAPELLE DE LA VIERGE
Vitraux réalisés par Dettwiller et Tillier
à Issoudun (1955-1962)
Cliquez sur les images pour afficher les vitraux de la
chapelle de la Vierge en gros plan. |
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Croisillon sud du transept
Galerie des saintes : Sévère, Valérie, Eustaliole,
Élisabeth de Hongrie, Germaine, Radegonde, Catherine d'Alexandrie,
Jeanne-Marie de Maillé
Cliquez sur l'image pour voir la galerie des saintes en gros plan |
Croisillon sud du transept
Galerie des Saintes
Sainte Solange et sainte Élisabeth de Hongrie
Voir le commentaire sur la vie de Solange à l'église
Notre-Dame
de Châteauroux. |
Croisillon sud du transept
Galerie des Saintes
Sainte Germaine et sainte Radegonde
Voir le commentaire sur la vie de Germaine à l'église
Notre-Dame de Châteauroux. |
Croisillon sud du transept
Galerie des Saintes
Sainte Catherine d'Alexandrie. |
La rosace ouest au-dessus de l'orgue de tribune. L'orgue a été
construit en 1850.
La rosace ouest comprend les évangélistes et les
prophètes. |
Rose occidentale
Saint Matthieu et l'homme |
Rose occidentale
Saint Marc et le lion |
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Rose occidentale
Saint Jean et l'aigle |
Rose occidentale
Saint Luc et le taureau |
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La nef et le chur de l'église Saint-André . |
L'orgue de tribune a été
construit en 1850 pour l'église des Cordeliers à
Châteauroux par le facteur d'orgues Jean-Baptiste Stolz
à Paris.
L'instrument a été gravement endommagé
par les bombardements en 1944. Aucune restauration véritable
n'ayant jamais été engagée, un nouvel
orgue a été installé dans le chur
en 1961.
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Documentation : Panneaux affichés dans
l'église + «Châteauroux de A à Z»
d'Hervé Chirault, Éditions Alan Sutton, ISBN : 2-84910-218-0
+ «Éclats de la lumière, Vitraux de l'Indre»,
Éditeurs : Rencontre avec le Patrimoine religieux et Conseil
général de l'Indre, ISBN : 2-911948-26-2 |
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