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Page créée en oct. 2022
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La Vierge à l'Enfant, vitrail de Sèvres de 1846, détail

L'église Notre-Dame de l'Assomption se situe dans le quartier nord de Meudon, un quartier appelé «Bellevue» d'après le propre mot de Louis XV venu visiter le château que la marquise de Pompadour, vers 1750, s'y était fait construire. Mais Bellevue, c'est également un sinistre souvenir : c'est là qu'un terrible accident de chemin de fer, en 1842, coûta la vie à des dizaines de voyageurs, dont le marin et explorateur français Jules Dumont d'Urville.
La Révolution ruine le château de Bellevue. Au XIXe siècle, de coquettes maisons sont bâties dans le parc par la bourgeoisie aisée parisienne. L'église Saint-Martin étant assez loin, la municipalité de Meudon autorise en 1844 la création d'une chapelle afin d'assurer le culte localement. Un terrain est acheté à la société des Chemins de Fer de la rive gauche (ce qui explique que l'église soit tout à côté de la gare de Bellevue) et une souscription est ouverte. La construction, placée sous la direction de l'architecte E. Vigoureux, est terminée en 1846. La chapelle ne possède ni clocher, ni chapelles latérales. Par un décret de 1857, l'Empereur Napoléon III l'érige en chapelle de secours : le culte y sera célébré sous la direction du curé de Meudon ; la gestion sera assurée par la fabrique de l'église Saint-Martin.
En 1860, les habitants de Bellevue demandent l'agrandissement de leur chapelle, ce que refuse la municipalité (sans doute sur pression du curé qui ne souhaite pas que la chapelle devienne paroisse, échappant à ses prérogatives). Après maints palabres, le bâtiment sera finalement agrandi. Un transept avec deux chapelles latérales, puis un clocher seront ajoutés. Le site Web de la paroisse donne l'information suivante : la querelle est remontée au ministre des Cultes et jusqu'à l’Empereur lui-même ; en mai 1861, ce dernier signe un décret autorisant l'extension. Les travaux seront achevés en 1872. L'histoire raconte que le maire s'est finalement réconcilié avec les habitants du quartier Bellevue...
Notre-Dame de l'Assomption présente toujours son aspect du XIXe siècle. C'est une petite église de style éclectique avec une belle voûte lambrissée et un chemin de croix dû à une artiste de l'Église réformée de Meudon.
L'église pourra néanmoins intéresser les amateurs de vitraux. Le chœur est en effet orné d'une petite rose de 1846, créée par la Manufacture royale de Sèvres, illustrant la Vierge à l'Enfant. D'autre part, Job et Michel Guevel ont réalisé, au début des années 1980, sept verrières originales en dalle de verre, un matériau très prisé à cette époque.

Chemin de croix Station VIII Jésus console les filles de Jérusalem
La nef et le chœur de l'église Notre-Dame de l'Assomption
La nef et le chœur de l'église Notre-Dame de l'Assomption.
La façade de l'église
La façade de l'église Notre-Dame. Les consoles portaient deux statues, retirées en 1982.
Le portail néo-roman
Le portail néo-roman et les voussures
de son arcade en plein cintre.

Architecture. Le style de l'église est en général qualifié d'éclectique. En fait, il est proche du néo-roman. Le portail est surmonté d'une arcade en plein cintre dotée d'un système de voussures nues de largeur inégale. Un filet d'arcatures orne le haut de la façade. Les baies sont, elles aussi, en plein cintre.
Si le clocher est lui aussi roman, la flèche est un clin d'œil à l'art gothique. On notera la lettre «M» inscrite deux fois sur chaque façade du clocher. Il est probable qu'elle désigne Marie.

Symbole liturgique sur le clocher ?
Symbole liturgique sur le clocher ?
Que signifie la lettre «M» ? Marie ?
Plan
Plan de l'église.
Le chœur de l'église et le côté sud
Le chœur de l'église et le côté sud.
Le baptistère dans le côté sud
Le baptistère dans le côté sud.
La cuve baptismale, tirée d'un chêne de Meudon en 1993,
est l'œuvre d'A.D.Roppert, sculpteur meudonnais.
Derrière, la tapisserie, de 1992, est une création de 17 paroissiennes. Elle représente la foule
des baptisés qui émerge des eaux.

Tableau «Le Portement de Croix»
«Le Christ aux outrages»
Panneau peint attribué à Van Hemmessen (XVIe siècle).
L'orgue de tribune est un Aristide Cavaillé-Coll de 1887
L'orgue de tribune est un Aristide Cavaillé-Coll de 1887.
Il a été restauré en 1975 et 1992.

Le chemin de croix de l'église date de l'année 2008. Il a été réalisé par une artiste de l'Église réformée de Meudon : Marie-Laure de la Rochefordière. Sa base est un cercle sur une croix. Cinq exemples en sont donnés ci-dessous.
Le visage du Christ est représenté en forme de mandorle. L'artiste écrit à son sujet : «Elle signifie l’union de la terre et du ciel, des mondes inférieurs et supérieurs. Elle convient, ainsi à l’encadrement des humains sanctifiés. C’est pour ces raisons spirituelles et esthétiques que je présente le visage du Christ dans une mandorle.»
Source : Présentation du chemin de croix par Marie-Laure de la Rochefordière sur le site de la paroisse.

Chemin de croix, station I : Jésus est condamné à mort
Chemin de croix, station I :
Jésus est condamné à mort.
Chemin de croix, station II : Jésus est chargé de sa croix
Chemin de croix, station II :
Jésus est chargé de sa croix.
Chemin de croix, station IV : Jésus rencontre sa mère
Chemin de croix, station IV :
Jésus rencontre sa mère.
Chemin de croix, station V : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Chemin de croix, station V :
Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix.
Chemin de croix, station XII : Jésus meurt sur la croix
Chemin de croix, station XII :
Jésus meurt sur la croix.

Le chemin de croix a été créé en 2008 par
Marie-Laure de la Rochefordière
de l'Église réformée de Meudon.
Le côté nord et ses vitraux en dalle de verre
Le côté nord et ses vitraux en dalle de verre, dont un oculus.

La chapelle de la Vierge dans le bras nord du transept. ---»»
La chapelle de la Vierge dans le côté nord
MOBILIER ET VITRAUX DU CHŒUR
L'ambon du chœur porte le Tétramorphe
L'ambon du chœur est orné du Tétramorphe.
Soubassement du maître-autel
L'ornementation du maître-autel représente la Trinité créatrice.
Œuvre de D. Kaeppelin.
Vitrail de saint Adolphe, patron du donateur (Noël Lavergne, Paris 1887)
Vitrail de saint Adolphe, patron du donateur du vitrail.
Atelier Noël Lavergne, Paris 1887.
La Vierge à l'Enfant, détail
Vitrail de la Vierge à l'Enfant, détail.
Sainte Clotilde est peinte sur un semis d'oiseaux (Noël Lavergne, 1887)
Sainte Clotilde et saint Adolphe sont peints sur un semis d'oiseaux en camaïeu de bleus.
Atelier Noël Lavergne, 1887.
Vitrail de la Vierge à l'Enfant (Manufacture de Sèvres, 1846)
Vitrail de la Vierge à l'Enfant.
Manufacture royale de Sèvres, 1846.

Le vitrail «La Vierge à l'Enfant» de la Manufacture de Sèvres.
En 2003, dans l'ouvrage Un patrimoine de lumière, 1830-2000, Nicole Blondel, alors conservateur général honoraire du patrimoine, donne une information intéressante sur les vitraux créés par la Manufacture de Sèvres au XIXe siècle.
Les cartons de Sèvres étaient réalisés par des artistes célèbres (comme Jean-Dominique Ingres pour les verrières de Notre-Dame de la Compassion à Paris, 17e) et la réalisation des vitraux, mise au point par l'atelier sévrien, était complexe. Le prix était donc élevé. Alexandre Brongnart, directeur de la Manufacture, accepta un procédé quasi industriel pour en diminuer le coût : l'impression par transfert pour la réalisation des bordures.
C'est ce qui a été fait pour la petite rose du chœur de Notre-Dame de l'Assomption (la Vierge à l'Enfant donnée ci-dessus) dont la bordure a été dessinée par Hyacinthe Régnier.
«Le procédé, écrit Nicole Blondel, consistait à transférer les motifs colorés à l'aide d'épreuves imprimées à partir de plaques de cuivre gravées au burin et enduites de couleurs vitrifiables.» Elle ajoute que cette invention est due aux Anglais «qui ornent leurs faïences fines de cette façon standardisée à partir de la fin du XVIIIe siècle.» La Manufacture royale de Sèvres utilisera pour la première fois ce procédé vers 1806.

Le Tétramorphe décore l'ambon
Le Tétramorphe décore l'ambon.
Vitrail de sainte Clotilde, patronne de la donatrice, (Noël Lavergne, Paris 1887)
Vitrail de sainte Clotilde, patronne de la donatrice.
Atelier Noël Lavergne, Paris 1887.
La Vierge à l'Enfant, détail
Vitrail de la Vierge à l'Enfant, détail.
LES VITRAUX EN DALLE DE VERRE DE JOB ET MICHEL GUEVEL
Vitrail en dalle de verre
Vitrail en dalle de verre.

Ce matériau pose de gros problèmes
de conservation (voir le texte ci-contre).
Statue de la Vierge à l'Enfant, détail
Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.
QUATRE VITRAUX EN DALLE DE VERRE ---»»»
Statue de saint Antoine de Padoue avec l'Enfant-Jésus
Statue de saint Antoine de Padoue
avec l'Enfant-Jésus, détail.

La dalle de verre. Les sept vitraux non figuratifs en dalle de verre des maîtres verriers Job et Michel Guevel ont été posés de 1981 à 1983. Six sont installés dans des fenêtres en plein cintre, le septième est un grand oculus dans le bras nord du transept. Leurs auteurs les ont associés aux symboles chrétiens que sont la Création et les sacrements.
Dans l'ouvrage Un patrimoine de lumière, 1830-2000, l'historienne Laurence de Finance précise, à propos des dalles de verre, que, dans l'architecture religieuse des années 1960, celles-ci sont plutôt utilisées pour les verrières monumentales, notamment sur les façades, ouvrant ainsi l'église sur le monde, conformément aux principes de Vatican II. L'église Stella Matutina à Saint-Cloud (92) offre un exemple de cette ouverture sur le monde, bien que la verrière de la façade ne soit pas en dalle de verre.
L'avis du peintre Alfred Manessier (rapporté par Laurence de Finance) est assez pertinent sur ce matériau. Pour cet artiste, la dalle de verre ne peut pas prendre place dans une fenêtre de style gothique ou Renaissance car, par son aspect, elle alourdit, alors que, dans ces deux styles d'architecture, le vitrail doit alléger. La dalle de verre, reconnaît-il, a pour elle des qualités d'insonorisation et de solidité que n'a pas le vitrail traditionnel. En revanche, ce dernier a un atout bien connu qui fait tout son charme : il filtre la lumière en la coloriant et diffuse ainsi un tapis de couleurs. Il est clair que les exemples de dalles de verre présentés à gauche et ci-dessous ne permettent de distribuer qu'une lumière diffuse.
Les baies de l'église Notre-Dame de l'Assomption sont de style néo-roman, creusées dans de solides cloisons murales : elles échappent ainsi au premier reproche d'Alfred Manessier. En revanche, conformément à son propos, les dalles de verre sont très solides. Elles sont d'ailleurs en relief. Deux photos données à droite présentent des plans rapprochés : on y voit le doigt d'une main apposé contre le matériau pour bien en montrer l'aspect en trois dimensions.
La dalle de verre a-t-elle un avenir ? En 2018, dans l'ouvrage Les défis du vitrail contemporain (SilvanaEditoriale), Claudine Loisel, docteur en chimie et ingénieur de recherche pour les Monuments historiques, se montre perplexe sur les capacités de conservation de ce matériau auquel elle prédit un avenir assez sombre. Son poids et sa structure lui fermant le débouché des édifices anciens protégés au titre des Monuments historiques, son usage se perpétue aujourd'hui à l'international.
Mais, reconnaît-elle, la dalle de verre n'a plus la faveur du public, que ce soit pour l'esthétisme ou la technique. «Beaucoup de problèmes de conservation apparaissent, écrit-elle, liés à la mise en œuvre du béton, des armatures en fer qui rouillent et des dalles en verre, mal recuites ou de composition chimique instable, qui se feuillètent et perdent toute consistance.»

Vitrail en dalle de verre Vitrail en dalle de verre
Vitrail en dalle de verre Vitrail en dalle de verre
Vitrail en dalle de verre: le relief est visible
Vitrail en dalle de verre : le relief est bien visible.
Vitrail en dalle de verre : le doigt indique le relief
Vitrail en dalle de verre : le doigt indique le relief.
Statue de la Vierge à l'Enfant
Statue de la Vierge à l'Enfant (Art populaire).
Vitrail en dalle de verre : le doigt indique le relief
Vitrail en dalle de verre : le doigt indique le relief.
Vitrail en dalle de verre
Vitrail en dalle de verre : le relief est bien visible.
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur.

Documentation : Site Internet de la paroisse
+ «Un patrimoine de lumière, 1830-2000», MONUM, Éditions du patrimoline, 2003.
+ «Dictionnaire des monuments d'Ile-de-France», éditions Hervas, 2001.
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