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Page créée en nov. 2022
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Vitrail : saint Martin coupe sa cape pour un mendiant, détail

L'église Saint-Martin est la plus ancienne des trois églises de Meudon. Un premier édifice, déjà dédié à saint Martin, est mentionné dès le XIIIe siècle. Les historiens de la ville relatent que François Rabelais a été le curé de cette paroisse de 1550 à 1552, mais aucune preuve de sa présence à Meudon n'a jamais été apportée. En vertu du principe de la commende, un curé pouvait percevoir les produits de sa cure sans jamais y résider.
Il fallut presque un siècle au bourg de Meudon pour sortir de la torpeur créée par la guerre de Cent Ans (1337-1453) et affermir ses finances. La suzeraineté sur Meudon faisait l'objet d'une rivalité entre l'abbaye de Saint-Germain des Prés et la duchesse d'Étampes. C'est pourtant sans rien leur demander que la fabrique de Saint-Martin et les paroissiens décidèrent, en 1540, de reconstruire l'église en style gothique, plus vaste, plus lumineuse.
On commença par le chœur, rebâti sur deux travées droites et une abside à trois pans. Les guerres de Religion, qui se traduisirent par l'incursion de bandes armées dans le bourg, asséchèrent les finances. Les travaux furent interrompus ; le projet d'église gothique fut abandonné ; la nef resta en l'état.
Un siècle plus tard, la dégradation de la nef imposa des travaux, mais les moyens firent défaut. Mais, en 1679, le château de Meudon devint propriété du marquis de Louvois, le puissant ministre de Louis XIV. Les paroissiens, concrétisant à leur niveau les règles du gallicanisme, décidèrent de se placer sous sa protection. Et, en 1682, les travaux purent reprendre. Après la mort de Louvois (1691), sa veuve revendit le domaine à la Couronne en 1705. Il devint la propriété privée du Grand Dauphin qui fit, lui aussi, bénéficier la paroisse de sa protection et de ses prébendes.
Dans l'église, on reconstruisit entièrement les bas-côtés (murs gouttereaux, piliers, baies, contreforts) et on les couvrit d'une voûte d'arêtes. La charpente de la nef et son toit, jugés en bon état, ne furent pas touchés, mais la nef fut couverte d'une voûte d'ogives, comme l'était déjà le chœur. La sobriété de l'architecture de la nef rappelle que l'époque est au classicisme : pilastres plats ; chapiteaux sans sculpture (photo ci-dessous). Les clés de voûte des bas-côtés (reproduites de manière identique dans les deux bas-côtés) portent le blason des bienfaiteurs : Sanguin ; Servien ; Le Tellier ; le Grand Dauphin. La femme de Louvois, Anne Souvré, sera, elle aussi, mise à l'honneur : la chapelle nord, consacrée à saint Jean, le sera désormais à sainte Anne.
Pour une raison inconnue des historiens, le Grand Dauphin fit supprimer en 1709 la flèche d'ardoise qui dominait le clocher. La nouvelle façade, construite devant l'ancienne, va suivre les règles du classicisme. Elle se dresse selon deux ordres architecturaux : toscan et ionique.
Au XVIIIe siècle, l'accent est mis sur l'ornementation intérieure (tableaux et statues) ; les élévations du chœur et les piles de la nef sont ornés de boiseries.
À la Révolution, l'église est saccagée (décembre 1793). Les vitraux sont détruits, de même que les tableaux et les statues que les révolutionnaires peuvent trouver. Les œuvres cachées par les paroissiens réapparaîtront en 1802, une fois le Concordat signé. Les vitraux sont remplacés vers 1900 par des verrières, toujours en place, créées par l'atelier rémois Haussaire. Néanmoins, quatre d'entre eux, situés dans les bas-côtés, sont détruits par les bombardements des années 1940. Les verrières du chœur, qui représentaient les mystères du Rosaire, ont entièrement été soufflées à la suite de ces mêmes bombardements. L'année 1940 verra toutefois la création d'un Chemin de croix constitué de grandes fresques dues au peintre mexicain Angel Zarraga (1886-1946), établi à Meudon depuis 1935.
L'année 1968 sera aussi source de dépouillement, cette fois orchestré par le curé : retrait de tous les tableaux et des statuettes ; badigeon uni sur les murs ; démolition de la grille de 1719 qui fermait le sanctuaire et qui servait de table de communion ; casse de tous les autels qui ornaient les chapelles latérales depuis le XVIIIe siècle ; suppression des stalles et du banc d'œuvre. Les pièces intéressantes se trouvent maintenant au musée d'Art et d'Histoire de Meudon.
L'église Saint-Martin a été classée monument historique en 1996.

Statue de Notre-Dame du Oui, détail
Vue d'ensemble de l'église Saint-Martin
La nef et le chœur de l'église Saint-Martin à Meudon.
Les boiseries autour des piliers ont été posées en 1759.
La façade de l'église, à deux ordres (toscan et ionique), est de style classique
La façade de l'église, de style classique, possède deux ordres : toscan et ionique,
Le chevet et son clocher massif
Le chevet et son clocher massif.
Avant 1709, le clocher était prolongé par une flèche d'ardoise.
Jean–Baptiste Langlacé (1786–1864) : «Vue prise sur les hauteurs de Meudon», 1818, huile sur toile
«Vue prise sur les hauteurs de Meudon»
Jean-Baptiste Langlacé (1786-1864) - 1818, huile sur toile.
Le clocher de l'église émerge des toits des maisons, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
Tourelle d'escalier au sud avec son cadran solaire et sa mention «XVIe siècle»
Tourelle d'escalier au sud
avec son cadran solaire
et sa mention «XVIe siècle».
Par cet escalier, le carillonneur accédait à la
pièce située au milieu du clocher et où
pendaient les cordes qui permettaient de
mettre les cloches en action.

La ville de Meudon et le sud de Paris vus depuis l'esplanade de l'Observatoire.
Le clocher de l'église Saint-Martin (flèche jaune au centre de la photo) est maintenant noyé dans les immeubles.
LA NEF ET LES BAS-CÔTÉS
La nef et le bas-côté sud avec la chaire à prêcher
La nef et le bas-côté sud avec la chaire à prêcher (datée des années 1750).
Les pilastres qui s'élèvent le long des piliers sont typiques du style classique.
Dans la nef, des pilastres très simples montent jusqu'à la retombée des voûtes
Dans la nef, des pilastres très sobres montent
jusqu'à la retombée des ogives.
C'est déjà une marque de classicisme.
La voûte de la nef et du chœur est ogivale
Toute la voûte du vaisseau central (nef et chœur)
est de type ogival.
Le baptistère
Le baptistère.
Vitrail : le Baptême du Christ (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
«Le Baptême du Christ»
Vitrail de l'atelier Haussaire, Reims, autour de 1900.
Comme le bas-côté nord, le bas-côté sud est voûté d'arêtes
Comme le bas-côté nord, le bas-côté sud est voûté d'arêtes.
Les boiseries qui entourent les piliers sont là pour cacher leur dissymétrie :
Au sud (photo ci-dessus), les piliers sont de section rectangulaire. Au nord, leur section est circulaire.
Plan de l'église Saint-Martin
Plan de l'église Saint-Martin.
Le chœur de l'église est à l'est.
Vitrail : saint Martin donnant une partie de sa cape (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
«Saint Martin donnant une partie de sa cape»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, autour de 1900.
ÉCUSSONS ARMORIÉS SUR LES CLÉS DE VOÛTE DES BAS-CÔTÉS.
Ils représentent les bienfaiteurs de l'église à partir de 1682.
Clé de voûte des bas-côtés
Lion issant des Servien
(issant : moitié supérieure seule visible).
Clé de voûte des bas-côtés
Dauphin et fleurs de lys
du Grand Dauphin.
Clé de voûte des bas-côtés : les tritons des Le Tellier
Les trois tritons des Le Tellier ont
été repris dans les armoiries de Chaville, commune du département 92 toute proche.
Clé de voûte des bas-côtés
Merlettes de la famille Sanguin.
Sous Charles VII, Guillaume Sanguin,
valet de chambre du roi, achète
le domaine de Meudon.
Chemin de croix, station III : sainte Véronique essuie la face de Jésus
Chemin de croix, station III :
«Sainte Véronique essuie la face de Jésus»
Fresque d'Angel Zarraga, mai-août 1940.

Architecture intérieure (1/3).
Le vaisseau central de l'église est assez étroit, souvent plongé dans la pénombre. L'élévation de la nef est à deux niveaux. Une série d'arcades en plein cintre, construites à partir de 1682, sépare la nef des bas-côtés.
Cette nef n'a rien de vraiment remarquable. Pourtant le visiteur curieux peut se poser une question de logique architecturale : pourquoi la voûte de la nef est-elle de style ogival, donc typiquement gothique, alors que la façade est de type classique ? L'église Notre-Dame à Versailles, bâtie à la même époque par Jules Hardouin-Mansart, est, quant à elle, tout entière de style classique (façade, élévations intérieures, voûte en berceau creusée de profondes lunettes). L'uniformité stylistique y a été respectée. Alors pourquoi cette juxtaposition de style à Saint-Martin ?
L'historienne Hélène Rousteau-Chambon a traité cet intéressant problème dans sa thèse de doctorat soutenue en 1997. Son ouvrage Le gothique des Temps modernes (Picard, 2003), résume les hypothèses qu'elle a formulées pour expliquer cette juxtaposition. Remarquons d'abord que l'élévation de la nef et celle des bas-côtés relèvent de l'art «classique» qu'Hélène Rousteau-Chambon appelle, en se projetant au XVIIe siècle, l'«art moderne». Sur les élévations, de sobres pilastres s'élèvent jusqu'à des chapiteaux (qui ne sont que de simples parallélépipèdes) d'où partent les ogives ou les arcs-doubleaux. L'église Notre-Dame à Versailles présente le même calque architectural, à cette exception que les faces des pilastres et des chapiteaux sont cannelées.
Hélène Rousteau-Chambon explique la présence de voûtes d'ogives au sein d'ensembles «classiques» par des arguments de différente nature. Le premier relève du métier d'architecte lui-même : les maîtres maçons, dont le savoir passait souvent de père en fils, avaient l'habitude de construire des voûtes gothiques. Ils en maîtrisaient toutes les arcanes. Le deuxième argument découle du premier : on trouvait plus facilement des maîtres maçons experts en voûtes gothiques qu'en voûtes en berceau renforcées d'arcs doubleaux, voire creusées de profondes lunettes (comme à Notre-Dame à Versailles érigée par l'architecte du roi, Jules Hardouin-Mansart, qui n'était pas le premier venu). ---»» Suite 2/3

Le bas-côté nord et les stations du chemin de croix
Le bas-côté nord, voûté d'arêtes, et les fresques du chemin de croix créées par Angel Zarraga en 1940.
Chemin de croix, station XIII : Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère
Chemin de croix, station XIII :
«Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère»
Fresque d'Angel Zarraga
Mai-août 1940.
Chemin de croix, station X : Jésus est dépouillé de ses vêtements
Chemin de croix, station X :
«Jésus est dépouillé de ses vêtements»
Fresque d'Angel Zarraga,
Mai-août 1940.
Vitrail : saint François-Xavier prêchant (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
«Saint François-Xavier prêchant»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, autour de 1900.
Peinture murale : «Scène de l'Apocalypse de Jean» dans le bas-côté nord
«Scène de l'Apocalypse de Jean»
Gaston Fredouille (1913-1963).
Peinture murale dans la chapelle Sainte-Anne
(chapelle nord du chœur).
Vitrail : saint Germain et saint Loup avec sainte Geneviève (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
«Saint Germain et saint Loup avec sainte Geneviève»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, 1901.
Le bas-côté nord et sa peinture murale
Le bas-côté nord et les chapelles nord du chœur
Au second plan : les voûtes ogivales des chapelles nord du chœur.
Le bas-côté nord : voûte ogivale et voûte d'arête
Le côté nord : voûtes ogivales dans les chapelles du chœur ;
voûtes d'arêtes dans le bas-côté.
Clés de voûte dans les chapelles nord du chœur
(XVIe siècle)
Clé de voûte dans le bas-côté nord
Clé de voûte dans le bas-côté nord
Vitrail : Le pape Léon devant les Huns (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
«Le pape Léon le Grand devant les Huns»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, autour de 1900.
Vitrail : décollation de saint Denys (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
«Décollation de saint Denys»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, autour de 1900.
Vitrail : Le pape Léon devant les Huns, détail
Clé de voûte dans la chapelle nord
Clé de voûte dans la chapelle nord Sainte-Anne
XVIe siècle.

«««--- Le pape Léon le Grand
devant les Huns, détail.

L'atelier Haussaire a affublé Attila
d'un casque qui rappelle celui
des Francs lors des croisades...

Notre-Dame du Oui, détail
Notre-Dame du Oui, détail.
Statue d'Auguste Larène, 1960.

La statue de Notre-Dame du Oui a été offerte à l'église Saint-Martin à la suite de l'étonnement de sœur Emmanuelle, en 1996, de ne voir aucune statue de la Vierge dans l'église alors qu'elle avait un bouquet de muguet à lui offrir !

«La Voix de Dieu dans l'orage», vitrail de Gaston Fredouille (1913–1963)
«La Voix de Dieu dans l'orage»
Vitrail de Gaston Fredouille (1913-1963).
Vitrail : entrée de Marie au Temple (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
«Entrée de Marie au Temple»
Vitrail de l'atelier Haussaire, Reims, autour de 1900.

Architecture intérieure (2/3).
---»» Quelle conséquence sur les coûts ? «La structure même de la voûte, répond l'historienne, permettait de faire des économies et ces constructions ou reconstructions aisées revenaient moins cher en main d'œuvre. En effet, la voûte d'ogives étant légère, peu de matériaux étaient donc nécessaires à sa mise en œuvre et un contrebutement de structure légère suffisait. De plus, toujours grâce à cette délicatesse de couvrement, les supports intérieurs, colonnes et pilastres, pouvaient être sveltes, et, par conséquent, nécessitaient, eux aussi, peu de matériaux.»
D'où également une rapidité de construction.
Le troisième argument est d'ordre religieux : il ne fallait pas casser l'atmosphère de prière à laquelle les fidèles étaient habitués depuis au moins trois siècles. Prier dans une église, c'était être agenouillé sous une voûte d'ogives, et pas sous une autre. Le temps avait créé une tradition qu'il fallait respecter. Et n'allons pas croire que le fidèle ne s'apercevait de rien ! Le même phénomène se reproduit de nos jours : l'atmosphère dégagée par une église en béton est bien loin de la sensation de calme et de plénitude ressentie dans un déambulatoire médiéval, qu'il soit gigantesque comme à la cathédrale de Bourges ou plus restreint comme à l'église Saint-Pierre de Dreux. ---»» Suite 3/3

Vitrail : saint Nicolas sauve trois enfants (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
Les chapelles sud du chœur sont voûtées d'arêtes
Les chapelles sud du chœur sont voûtées d'arêtes.

«««--- «Saint Nicolas sauve trois enfants»
Vitrail de l'atelier Haussaire, Reims, autour de 1900.
Vitrail : le martyre de saint Laurent (atelier Haussaire, Reims, autour  de 1900)
«Le martyre de saint Laurent»
Vitrail de l'atelier Haussaire, Reims, autour de 1900.
Peinture murale : «Les Béatitudes» de Gaston Fredouille (bas-côté sud)
«Les Béatitudes»
Peinture murale de Gaston Fredouille (1913-1963) dans la chapelle Notre-Dame.

«L'Abjuration d'Henri IV en la basilique de Saint-Denis, le 25 juillet 1593»
Attribué à Nicolas Bollery (1560-1630). Non daté, huile sur toile.
Ce tableau, auparavant dans l'église, est maintenant
au musée d'Art et d'Histoire de Meudon.

Architecture intérieure (3/3).
---»» Les voûtes d'arêtes des bas-côtés de Saint-Martin ont été construites à la même époque. Bien que plus difficile à réaliser que l'ogival, ce type de voûtement était, lui aussi, bien maîtrisé par les maîtres maçons. Et il s'apparentait à l'ogive.
Pour justifier la juxtaposition des styles, Hélène Rousteau-Chambon avance un quatrième argument : le poids de la tradition avait fini par lier, de façon presque indissociable, le style gothique et la majesté d'une église. Honorer Dieu, c'était faire du gothique, c'était prier dans du gothique. Ce qui avait aussi l'avantage de distinguer fortement un lieu de culte d'une maison.
Enfin, un dernier argument, et non des moindres, est proposé. Au cours des guerres de Religion, les huguenots avaient saccagé bien des églises gothiques. Les reconstruire dans le style d'avant, c'était, pour l'Église, signifier à la communauté sa volonté d'effacer de la mémoire collective les événements tragiques qu'elle venait de traverser. Rétablir les choses comme avant, respecter la tradition, faire comme si rien ne s'était passé étaient la meilleure de façon d'évacuer des consciences l'opposition huguenote à la Foi, une opposition reléguée au rang de non-événement. De plus, le Concile de Trente (1545-1563) avait réaffirmé la force de la liturgie catholique et défendu la Tradition. «Il fallait alors souligner contre les protestants, écrit Hélène Rousteau-Chambon, que l'Église catholique ne constituait pas une Église nouvelle mais se situait dans la continuité historique. Utiliser des formes traditionnelles permettait de souligner, dans l'espace, cette tradition.» Dans cet objectif, quoi de mieux qu'un cadre architectural qui ne change pas ?
Pourquoi la façade est-elle de style classique ? Parce que l'Église doit demeurer liée à son époque, celle qui suit le Concile de Trente, celle de la Contre-Réforme et du classicisme. En revanche, une fois qu'il a franchi le seuil de l'église, le fidèle doit retrouver un environnement habituel avec son architecture et son atmosphère traditionnelle de prière. Il n'y a là aucun mauvais goût et nulle offense envers la foi. Hélène Rousteau-Chambon le précise : l'intérieur et l'extérieur d'une église sont regardés par le clergé comme deux parties bien distinctes qui peuvent tout à fait s'opposer dans leur style et leur architecture.
Source : Le gothique des Temps modernes d'Hélène Rousteau-Chambon, éditions Picard, 2003.

La nef et le bas-côté sud
La nef et le bas-côté sud.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN
Le retable du chœur
Le retable du chœur.

La voûte du chœur (1/2). Il faut s'arrêter sur cette voûte un peu bizarre et qui est loin d'être élégante. Les photos données ci-dessous exposent le problème. Le côté sud possède trois départs d'arcs-doubleaux avortés et une portion de quatrième départ décalé, alors que le côté nord présente, sur deux arcades, une architecture beaucoup plus propre. Que s'est-il passé ?
En 1540, quand la fabrique a décidé de reconstruire le chœur, il est vraisemblable que l'option choisie était une voûte en berceau tenue par trois arcs-doubleaux. L'option a été modifiée en cours de route. Y a-t-il eu un changement de maître maçon ? A-t-on réalisé que la voûte en berceau ferait moins noble et surtout serait un peu moins élevée qu'une voûte ogivale ? Y a-t-il eu des pressions de la part de certains paroissiens pour défendre l'ogive, vrai symbole de l'art chrétien et de la méditation silencieuse ?
Hypothèse plus probable encore : y a-t-il eu un problème de raccord avec l'abside gothique à trois pans comme la portion de départ avorté et décalé en profondeur semble le montrer ? On ne sait pas. ---»» Suite 2/2

L'élévation nord du chœur est recouverte de boiseries
Le bas des élévations nord et sud du chœur sont recouvertes de boiseries.
Le Christ en croix dans la peinture du retable du chœur
Le Christ en croix dans la peinture du retable du chœur.
Œuvre de Gaston Fredouille (1913-1963).
Vitrail avec dessin géométrique dans le chœur
Vitrail à dessin géométrique
dans le chœur, détail.
Ces vitraux ont remplacé la
verrière des mystères du Rosaire
détruite dans les années 1940.
Élévation nord du chœur avec ses deux arcades
Élévation nord du chœur avec ses deux arcades.
Clé de voûte Renaissance dans le chœur
Clé de voûte Renaissance
dans le chœur.
Chapiteau Renaissance dans le chœur
Les chapiteaux gothiques
du chœur contiennent déjà
un petit aspect Renaissance
(vers 1540).
L'élévation sud du chœur avec ses boiseries et ses repentirs
Élévation sud du chœur avec ses boiseries
et ses départs d'arcs doubleaux avortés.
Élévation sud du chœur : repentir oriental
Élévation sud du chœur (ci-dessus et à droite) : départs
d'arcs doubleaux avortés et départ d'ogives fantaisiste.
Élévation sud du chœur : repentir central

La voûte du chœur (2/2).  ---»» Toujours est-il que, pour réaliser une voûte ogivale, le maître maçon, a dû élaborer, au sud, des départs d'ogives fantaisistes ou assez grossiers. C'est ce que montrent les deux photos ci-dessus. On ne peut pas dire que ces profilés soient élégants.
En face, le côté nord présente l'option définitive choisie par la fabrique : deux arcades en plein cintre, aux contours moulurés, et une retombée d'ogives sur un chapiteau gothique de type floral.
On pourra voir à l'église Saint-Germain de Fontenay-le-Fleury, dans le département voisin des Yvelines, le problème inverse (qui date de la même époque) : des départs d'ogives avortés remplacés par une voûte en berceau surbaissé.
Remarquons que les deux chapelles latérales du chœur, au nord, sont aussi voûtées d'ogives, alors que, un siècle plus tard, le bas-côté sera couvert d'une voûte d'arêtes.

La voûte ogivale du chœur
La voûte ogivale du chœur.

En haut de la photo : les deux arcs-doubleaux côte à côte
marquent la césure (peu élégante) entre le chœur et la nef.
La voûte du chœur est plus élevée que celle de la nef.
L'ORGUE DE TRIBUNE DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN
L'orgue de tribune
L'orgue de tribune.
Le buffet d'orgue, de style gothique, date de 1864.
L'orgue a été restauré à plusieurs reprises. Marcel Dupré a inauguré l'instrument en 1947, après une restauration.

Bas-reliefs sur le garde-corps de la tribune d'orgue ---»»»

En haut : sainte Cécile, détail
En bas : symboles liturgiques.
Sainte Cécile sur le garde-corps de la tribune d'orgue
Bas-relief sur le garde-corps de la tribune d'orgue
Bas-relief sur le garde-corps de la tribune d'orgue
Bas-relief sur le garde-corps
de la tribune d'orgue.
Armoiries d'un bienfaiteur de l'église ?
Vitrail derrière l'orgue de tribune : Jeanne d'Arc (atelier Haussaire, Reims, autour de 1900)
Vitrail derrière l'orgue de tribune : Jeanne d'Arc.
Atelier Haussaire, Reims, autour de 1900.
Bas-relief sur le garde-corps de la tribune d'orgue
Bas-relief sur le garde-corps de la
tribune d'orgue. : symboles liturgiques.
La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chœur
La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chœur.

Documentation : «Meudon, église Saint-Martin», bulletin n° 238 édité par Les Amis de Meudon, octobre 2007
+ «Dictionnaire des monuments d'Île-de-France», éditions Hervas, 2001
+ «Le gothique des Temps modernes» d'Hélène Rousteau-Chambon, éditions Picard, 2003.
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