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Cette page s'intéresse au chur
de Notre-Dame-des-Marais, son architecture,
au déambulatoire nord
et sud
et à ses verrières, ainsi qu'aux grandes
verrières de ses parties hautes. L'histoire générale
des vitraux de l'église et de la fable qu'inventa l'historien
local Léopold Charles, au XIXe siècle, pour
attirer les subsides de l'État et les sauver de la dégradation
sont racontées dans un encadré.
Un épisode cocasse de l'histoire de la restauration au XIXe
siècle est donné dans un autre encadré.
La numérotation des verrières suit la nomenclature
du Corpus Vitrearum :
Déambulatoire nord : verrières 13,
15 et 17.
Déambulatoire sud : verrières 14,
16 et 18.
Grandes verrières du chur. Sept sont historiées
: 100, 101,
102, 103,
104, 105
et 107. Les baies
106 et 108 au sud reçoivent du verre blanc.
Les chapelles rayonnantes, leurs magnifiques voûtes Renaissance
et leurs verrières sont en page
3.
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2 / 3 : LE CHUR,
LES BAS-CÔTÉS DU CHUR ET LEURS VITRAUX |
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Le chœur gothique de l'église Notre-Dame-des-Marais. |
DÉAMBULATOIRE
NORD ET LES VERRIÈRES DES BAIES 13, 15 & 17 |
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Plan de l'église : transept et chur. |
Autel des Instruments de la Passion dans le déambulatoire.
En haut, statues en plâtre de saint Étienne, saint
Paul et saint Laurent. |
Autel des Instruments de la Passion
dans le déambulatoire nord. |
Autel
des instruments de la Passion.
Cet autel original est du XVIe siècle. La brochure
de la Société du Pays Fertois rappelle
qu'il a été édifié dans
le cadre de la croyance doloriste de l'époque
: par ses souffrances annoncées et subies, le
Christ a racheté le péché originel
de l'Homme.
Entre les deux beaux pilastres Renaissance, on peut
voir, de bas en haut :
les ustensiles des soldats romains (tunique, dés,
lanterne) ; la colonne de la flagellation ; la lance
de Longin qui perça le flanc du Christ ; le roseau
imposé par les soldats pour se railler du «roi
des Juifs» ; la perche d'hysope avec l'éponge
; le glaive qui servit à Pierre pour couper l'oreille
de Malchus ; la main de Caïphe, le grand-prêtre
qui gifla Jésus lors de son interrogatoire ;
le marteau qui enfonça les clous dans la croix
; les tenailles qui les retirèrent avant la déposition
; les fouets de la flagellation ; la tête de Judas
entourée d'une corde pour symboliser son suicide
; les trente deniers ; le coq de saint Pierre ; la croix
de la crucifixion avec l'écriteau INRI
(Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum) ; la couronne d'épines
; les clous de la crucifixion.
Source : Église
Notre-Dame-des-Marais, brochure éditée
par la Société du Pays Fertois,
2007.
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Ornementation Renaissance près de
l'autel des Instruments de la Passion. |
Clé de voûte du déambulatoire au-dessus
de l'autel des Instruments de la Passion.
XVIe siècle. |
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BAIE 13 : SCÈNES DE LA VIE DU CHRIST
Fin du XVe siècle et XVIe siècle. |
Baie
13. Les quatre panneaux centraux du bas présentent
une résurrection de Lazare. datée
du début du XVIe siècle. Le visage
du Christ, au premier plan, est donné par
le Corpus Vitrearum comme étant du XIXe
siècle, mais il faut reconnaître que le
pastiche est parfait (voir photo plus
bas). C'est le seul élément moderne
de cette verrière.
Le Corpus Vitrearum attribue, sans certitude,
la résurrection au peintre verrier Robert
Courtois. De part et d'autre de cette scène
se trouvent deux panneaux de verdure contenant chacun
un petit élément architectural en camaïeu
bleu. Celui de droite, donné plus
bas, contient un arbre fruitier très travaillé,
en camaïeu vert.
Le registre supérieur affiche trois scènes
de la Passion de la fin du XVe siècle
: le Christ devant Hérode, la Crucifixion
et la Déposition. Sur la droite, la Résurrection
du Christ est du XVIe siècle.
Au tympan : la colombe du Saint-Esprit avec des anges
et des apôtres. Sur la droite : saint Fiacre et
sa bêche. Source : Corpus
Vitrearum, 1981.
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Baie 13, détail : La Crucifixion et la Déposition
de croix.
Fin du XVe siècle. |
Baie 13, détail : la résurrection de Lazare
(début du XVIe siècle).
La tête de droite est celle du Christ. Elle est du XIXe
siècle. |
Baie 13, détail : panneau de verdure avec «fabrique»
Milieu du XVIe siècle. |
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BAIE 15 : SAINT ARCHEVÊQUE, VIERGE À L'ENFANT
ET SAINT MICHEL.
Fin du XVe siècle. |
Histoire
des vitraux (1/4).
La création des vitraux et leur pose
dans les baies de l'église suivent étroitement
l'histoire de la construction. Celle-ci commence, à
la fin du XVe siècle, par la nef
et le déambulatoire nord du chur, puis
par les trois
chapelles rayonnantes (terminées en 1529)
et le déambulatoire sud. Chapelles et déambulatoire
sud sont vitrés entre 1533 et 1540 par des verrières
créées dans ces mêmes années.
Enfin, les baies hautes du chur reçoivent
leurs verrières de huit mètres sur deux
aux alentours de 1600. La voûte du chur
en elle-même est achevée en 1596.
Les vitraux de Notre-Dame-des-Marais ont été
étudiés de près par Jean Lafond,
historien et spécialiste du vitrail, à
l'occasion du Congrès archéologique
de France tenu dans le Maine en 1961. L'historien
met à profit une étude approfondie réalisée
au XIXe siècle par le passionné fertois
Léopold Charles (1822-1874) «dont
toute la vie a été consacrée, on
peut le dire, à la défense et à
l'illustration de sa ville natale, et particulièrement
de Notre-Dame-des-Marais» [Lafond].
Vingt ans plus tard, le rapport de Jean Lafond sera
à son tour utilisé, avec d'autres sources,
pour les commentaires des vitraux de Notre-Dame-des-Marais
dans le volume II du Corpus Vitrearum consacré
aux vitraux de la région Centre et des pays de
la Loire.
En règle générale, les vitraux
de Notre-Dame-des-Marais sont contemporains de la construction
de l'édifice et toujours à leur place
d'origine. Il y a des exceptions : quelques panneaux
ont changé de baie dans le courant du XIXe siècle.
Il en va ainsi de la constitution de la baie
12 dans la chapelle rayonnante Saint-Joseph. Enfin,
les manques ont été remplacés,
dans les années 1870, par des créations
de la Fabrique du Carmel du Mans.
Qui sont les peintres verriers ? Trois noms
sont disponibles : Robert Courtois, Jean Courtois
et François Delalande. On ignore les liens
de parenté entre les deux premiers. Au XIXe siècle,
l'historien de la ville et passionné de vitraux,
Léopold Charles, s'est livré à
des attributions jugées la plupart du temps hâtives
par Jean Lafond un siècle plus tard. Ce dernier
préfère rester prudent et se rattacher
exclusivement aux marchés passés aux XVe
et XVIe siècles entre la fabrique et les peintres
verriers et dont nous avons connaissance. Ce qui fait
peu...
---»» Suite 2/4 à droite.
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BAIE 17 : LE CHRIST MONTRANT SES PLAIES
Fin du XVe siècle. |
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Baie
15. Datée de la fin du XVe siècle,
sa verrière contient trois demi-figures dans
trois lancettes : un saint archevêque, une Vierge
à l'Enfant et l'archange Michel chargé
de la pesée des âmes. Ces figures sont
présentées dans leur propre cadre d'architecture.
Les grands dais sont typiques de l'art du vitrail au
XVe siècle.
Le tympan est une partie intéressante. Trois
anges tiennent les écus armoriés de Louis
XI (dans le soufflet supérieur), de Charles d'Anjou
et du Dauphin (ce dernier donné ci-contre).
Source : Corpus Vitrearum,
1981.
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Baie 15, détail : l'Archange saint Michel
Fin du XVe siècle. |
Baie 17, détail : le Christ montrant ses plaies.
Fin du XVe siècle. |
Baie
17. Les trois lancettes présentent
chacune un personnage sous un haut dais typique de la
fin du XVe siècle. De gauche à
droite : saint Bernardin de Sienne, le Christ montrant
ses plaies, accompagné de deux anges souffleurs
et saint Laurent tenant le gril de son supplice.
Dans la tête de la lancette centrale : l'Archange
saint Michel terressant le démon (donné
à droite).
Dans le tympan, autour du Père céleste
: deux anges musiciens et deux anges tenant les instruments
de la Passion. Source : Corpus
Vitrearum, 1981.
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Histoire
des vitraux (2/4).
---»» On sait ainsi que la grande
baie occidentale (baie
121) accueillait un Arbre de Jessé peint
par Robert Courtois en 1498 et disparu depuis. On y
voit aujourd'hui une verrière assez banale exécutée
par la Fabrique du Carmel du Mans avec des hauts dais
à la mode du XVe siècle. On sait aussi
que Jean Courtois avait créé une Annonciation
pour la baie
0 et une Nativité, peinte en 1534,
pour la baie
23 dans le bas-côté nord de la nef
où se dresse aujourd'hui le baptistère.
La baie
12 de la chapelle Saint-Joseph accueille une verrière
de bonne taille illustrant les légendes de
saint Nicolas et de saint Julien. On sait que cette
verrière a été commandée
vers 1533 par la fabrique à François Delalande.
Et c'est tout... Comme le Corpus Vitrearum l'indique,
les attributions que l'on a pu faire à ce dernier
peintre (notamment celles qui sont le fait de Léopold
Charles) doivent être regardées comme de
simples hypothèses.
L'importante vitrerie de Notre-Dame-des-Marais entraîna
bien sûr, au cours des siècles, des restaurations
dont on trouve la trace dans les comptes de la fabrique.
Avec le temps, des verrières du XVe siècle
furent mutilées, et des fragments parfois réutilisés
comme bouche-trous.
Après la guerre de 1870, on remplaça les
verrières manquantes. La fabrique du Carmel
du Mans fut sollicitée pour créer
des vitraux archéologiques pour la chapelle axiale
et les bas-côtés. Ces vitraux sont dits
archéologiques car ils sont censés
respecter les modèles picturaux des verrières
anciennes qu'ils vont avoisiner. Les peintres verriers
du Carmel, Édouard Rathouis et Eugène
Hucher, se mirent à l'ouvrage. Notons que
c'est Hucher qui initia Léopold Charles à
l'art du vitrail, ce qui créa une complicité
certaine entre les deux hommes... et aboutit à
la pose de vitraux sans autorisation de l'Administration
(l'église étant classée Monument
historique).
En 1940, la plupart des vitraux sont déposés.
Ils retrouveront leur place en 1949.
Le rôle du passionné d'histoire et de vitraux
qu'était Léopold Charles mérite
ici un développement qui s'inspire de l'article
de Jean Lafond rédigé pour le Congrès
archéologique de France de 1961. ---»»
Suite 3/4
ci-contre.
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Baie 15, détail du tympan : ange tenant l'écu
du Dauphin.
Fin du XVe siècle. |
Baie 15, détail : Vierge à l'Enfant.
Fin du XVe siècle. |
Histoire
des vitraux (3/4).
---»» Charles part du principe que, pour
attirer l'intérêt de l'Administration et
obtenir des subsides, il faut associer aux uvres
d'art l'histoire précise de leur passé.
Une statue, un tableau ou un vitrail dont on ne connaît
rien n'émeuvent pas. Alors, quand les archives
ne fournissent pas d'information, il faut inventer !
Ce qui revient à appliquer à l'art la
méthode d'affabulation appliquée dans
la religion chrétienne par bien des hagiographes
: quand un saint n'a pas de passé, on invente !
L'édification morale des fidèles est à
ce prix. La fin du XIXe siècle (une époque
où pointait pourtant déjà une certaine
rigueur scientifique) possède quelques auteurs
hauts en couleurs qui ont rajouté à satiété
des épisodes fabuleux aux vies des saints. Voir,
par exemple, l'hagiographie
d'Austremoine à l'église Saint-Austremoine
à Issoire.
Pour Léopold Charles, les peintres verriers Jean
et Robert Courtois, vus plus haut, ont maintenant des
liens de parenté et deviennent deux émailleurs
de Limoges, bien connus des collectionneurs ! Jean devient
le fils de Robert et est né à la Ferté-Bernard.
Pourtant les comptes de la fabrique indiquent que le
dénommé Jean est venu de l'extérieur
pour travailler à la vitrerie de l'église...
Bien sûr, souligne Jean Lafond, des historiens
sérieux comme Alexandre de Laborde dès
1854 ou Alfred Darcel en 1874, opposés aux méthodes
extravagantes déployées par Charles, essayèrent
de lui ouvrir les yeux : le dénommé Jean
Courteys, qui vivait à Limoges au XVe siècle,
n'était cité nulle part comme émailleur
; de plus, aucun lien attesté ne rattachait les
deux familles. Rien n'y fera et Charles qualifiera les
deux Courtois d'«artistes limousins».
---»» Suite 4/4
ci-dessous.
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Baie 17, tête de lancette : Saint Michel terrassant
le démon.
Fin du XVe siècle. |
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Tombeau de Jean Croupet, écuyer.
Il vécut au XIVe siècle à la Ferté-Bernard
et fut un bienfaiteur de la ville et des pauvres. |
Baie 17, détail : Saint Bernardin de Sienne.
Fin du XVe siècle. |
Baie 17, détail : Saint Laurent tenant le gril
de son supplice.
Fin du XVe siècle. |
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Histoire
des vitraux (4/4).
---»» Le peintre Robert Courtois
a bel et bien résidé à la Ferté-Bernard
et, selon les comptes de la fabrique, il a réalisé
en 1498, comme on l'a vu plus haut, l'Arbre de Jessé
de la façade occidentale, une uvre perdue
depuis. Léopold Charles grossit son conte à
partir de ce vitrail. «En invoquant des souvenirs
dont il nous est impossible d'apprécier la valeur»
[Lafond], il lui attribue la Dormition de la Vierge
(baie
23) et la Résurrection de Lazare (baie
13), deux uvres qui subsistent partiellement.
L'attribution n'est pas insensée, mais aucun
document connu ne l'atteste.
En revanche - et là, c'est plus sérieux
-, Charles attribue au même auteur une Nativité
partiellement conservée et en démontre
la réalité. Conséquence tirée
par Jean Lafond : le Repas à Béthanie
de la baie
5 lui revient aussi.
Le troisième peintre verrier fertois connu, François
Delalande, n'est pas oublié non plus. Il est
prouvé que le vitrail «fort médiocre»
[Lafond] de la baie
12 dans la chapelle Saint-Joseph lui revient. Pour
Léopold Charles, ce n'est pas suffisant et il
lui attribue aussi le très beau vitrail de l'Incrédulité
de saint Thomas (baie
8) et celui de la Passion (baie
10). Deux attributions rejetées par les historiens.
Dernier coup de colle sur les ficelles : pour donner
un tronc commun à son histoire et la renforcer,
Léopold Charles insère ses peintres verriers
dans une lignée d'artistes issus d'un «atelier
établi à la Ferté-Bernard pendant
cent cinquante ans» ! Tel est le titre de
la Notice qu'il a rédigée à
l'époque.
Le mythe fait son effet et l'Administration s'y laisse
prendre. Mérimée émet bien quelques
doutes, mais on ne l'écoute pas. Une église
qui abrite des vitraux créés par une si
glorieuse lignée d'artistes se doit bien d'être
sauvée ! Et Notre-Dame-des-Marais obtiendra
les fonds nécessaires pour sa restauration et
son entretien...
En conclusion, retenons l'avis général
de Jean Lafond : les grandes verrières du chur
présentent un intérêt certain de
par «les différences de qualité
qu'on observe d'un vitrail à l'autre» et
illustrent de la sorte «l'état de la peinture
sur verre aux environs de 1600». L'historien ajoute
une remarque technique : les peintres verriers n'ont
fait aucun usage des couleurs vitrifiables, pourtant
entrées dans l'art du vitrail dès 1540.
La méthode employée est toujours celle
du verre gravé.
Au final, pour souligner l'importance des vitraux de
la Ferté-Bernard dans l'art français,
Jean Lafond écrit que, si la ville du Mans possédait
bien des ateliers de vitrerie, «il importe d'en
réserver les droits». Comprenons par là
que, ces ateliers étant trop peu connus et aucune
église mancelle n'ayant conservé de vitraux
de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, il
faut chercher ailleurs qu'au Mans l'origine des peintres
qui ont travaillé à la Ferté. Pour
l'historien, «le Repas
de Béthanie venait sans doute de Tours»
et «d'autres travaux fertois, parmi ceux du XVe
siècle, ont pu être peints à Paris
ou à Rouen.»
Sources : 1) Corpus Vitrearum,
Les Vitraux du Centre et des pays de la Loire, Éditions
du CNRS, 1981 ; 2) Congrès archéologique
de France, session tenue dans le Maine en 1961,
article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux
par Jean Lafond, 1961 ; 3) Église Notre-Dame-des-Marais,
brochure éditée par la Société
du Pays Fertois, 2007.
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DÉAMBULATOIRE
SUD ET LES VERRIÈRES DES BAIES 14, 16 & 18 |
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Autel-retable de Saint-Pierre et entrée dans le déambulatoire
sud. |
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BAIE 16 : ECCE HOMO
Vers 1540. |
Baie 16, détail : un soldat romain et son casque
Renaisssance.
Vers 1540. |
Baie 16, détail du tympan : Pilate se lavant les
mains.
L'arrière-plan est une architecture de style Renaissance.
Vers 1540. |
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La piscine Renaissance près de
l'autel-retable de saint Pierre. |
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BAIE 14 : LE PORTEMENT DE CROIX
XIXe siècle, tympan du XVIe siècle. |
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Baie
14. On a vu, dans l'encadré sur le
réseau
Renaissance en page 1, que la structure du tympan
de cette baie n'était pas banale. C'est en effet
le résultat d'une recherche esthétique
menée, dans les années 1530, par le maître
maçon Mathurin Delaborde pour donner à
la baie un style italien. Il en va de même des
tympans des baies voisines 16
et 18.
La scène principale de la baie
14 s'étale sur les quatre lancettes de la
verrière. C'est une restitution de 1853 exécutée
par Eugène Hucher (Fabrique du Carmel
du Mans) d'un vitrail original dont quatre panneaux
sont conservés dans la baie
23. La scène illustre un Portement de
croix saisi juste après que sainte Véronique
a essuyé la face de Jésus.
On remarque facilement que le visage porté sur
le linge de la sainte est la copie fidèle de
celui du Christ de la scène. Les deux visages
sont adroitement disposés sur une diagonale imprégnée
de symboles : celle de la croix. La brochure de la Société
du Pays Fertois indique que cette copie a été
réalisée par impression photographique
dans le vitrail. Ce procédé, inventé
au XIXe siècle, permettait, entre autres, d'incruster
des visages dans le verre. On obtenait ainsi la parfaite
représentation des donateurs. Ce qui concorde
d'ailleurs - et de manière amusante - avec la
signification du prénom «Véronique»
: vraie icône. On pourra voir des vitraux
contenant des incrustations de photos de donateurs à
la cathédrale
Notre-Dame du Havre
ou encore à la «grande
église» de Saint-Nicolas-de-Port.
À propos de ce Portement de croix, la
brochure ajoute : «La vérité théologique
de la Passion du Christ est accentuée ici par
la duplication de l'image. E. Hucher fait preuve d'un
extraordinaire esprit novateur en intégrant,
dès l'invention du négatif, et au profit
de l'édification religieuse, l'instantanéité
de la photographie, son pouvoir mémoriel, son
apparente "objectivité" technique.»
Pour terminer, ajoutons que, dans l'espace original
créé par Mathurin Delaborde au sein du
tympan, on peut voir une petite scène rarement
représentée : des soldats dressent les
croix sur le Calvaire. Cette scène, donnée
ci-dessous, est datée des années 1540.
Sources : 1) Église
Notre-Dame-des-Marais, brochure éditée
par la Société du Pays Fertois,
2007 ; 2) Corpus Vitrearum, 1981.
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Baie 14, détail du tympan : des soldats dressent
les croix sur le Calvaire.
Vers 1540. |
«Les Pèlerins d'Emmaüs»
Tableau anonyme de la première moitié du XVIIe
siècle dans l'autel-retable de Saint-Pierre. |
Autel-retable de Saint-Pierre.
Daté de 1617.
Au soubassement, un tableau anonyme des Pèlerins
d'Emmaüs de la première moitié du XVIIe siècle.
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Statue de saint Fiacre
dans l'autel-retable de Saint-Pierre.
Fin XVIe - début XVIIe siècle. |
Baie 16, détail : le donateur Thomas Heullant
en prière. Vers 1540. |
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Baie
16. La totalité de cette verrière
remonte aux années 1540. Par association
de style, elle est attribuée au Maître
de l'Incrédulité de saint Thomas (vitrail
de la baie
8 donné en page 3). Les donateurs (la famille
Heullant) sont présents deux fois : dans les
écus armoriés du tympan et à genoux,
en prière, dans la partie basse. La verrière
a été restaurée vers 1851 par Léopold
Charles.
La scène unique, composée d'après
un dessin d'Albrecht Dürer, est un Ecce Homo.
Au centre, un soldat romain est coiffé d'un magnifique
casque
Renaissance (obtenu au jaune d'argent) et surmonté,
de manière très artistique, par un dragon.
Dans la même veine, on pourra se reporter à
l'église Saint-Pierre de Saint-Julien-du-Saut
en Bourgogne : les empereurs romains Dioclétien
et Galère sont peints avec des casques de condottiere
de la Renaissance.
Comme pour les baies 14
et 18,
le réseau du tympan de la baie
16 est le fruit des recherches du maître maçon
Mathurin Delaborde. Il se veut imprégné
d'esprit Renaissance, surtout quand on le regarde de
l'extérieur.
Sa forme originale a permis au Maître de l'Incrédulité
de saint Thomas d'incruster dans ce tympan, sur
un arrière-plan architectural assez travaillé,
une saynète d'un épisode bien connu :
Pilate
se lavant les mains. Pendant longtemps, on a interprété
à tort cette scène comme étant
Judas proposant au Sanhédrin de livrer son maître.
Source : Corpus Vitrearum,
1981.
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Baie 16, détail : le Christ.
Vers 1540.
«««---Baie
16, détail :
Ponce Pilate montre Jésus à la foule.
Vers 1540. |
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BAIE 18 : LE BAISER DE JUDAS
Vers 1540. |
Baie 18, détail : un soldat. Est-ce Malchus qui a perdu son oreille?
Vers 1540. |
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Baie
18. Comme celles des baies 16
et 23,
cette verrière est attribuée au Maître
de l'Incrédulité de saint Thomas.
La comparaison des styles ne laisse planer aucun doute.
Comme la baie 16,
elle est entièrement datée des années
1540 et présente la même taille : 4,50m
sur 1,20 m.
Les trois lancettes représentent l'une des scènes
essentielles de la Passion : le Baiser de Judas
dans le jardin de Gethsémani. Au centre, au premier
plan, un soldat romain agenouillé crie, sans
doute, de douleurs. Est-ce Malchus, le chef des gardes
du Sanhédrin, dont l'apôtre Pierre vient
de couper l'oreille ?
Les deux chanoines donateurs figurent en prière
dans les lancettes latérales. Celui de gauche
est donné plus bas. Ses mains ont vraisemblablement
fait l'objet d'une restauration.
Comme pour les baies 14
et 16,
le réseau original du tympan est dû à
Mathurin Delaborde (années 1530). Il porte ici
un grand écu armorié entouré de
nuages et de séraphins. Source : Corpus
Vitrearum, 1981.
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Baie 18, détail : Jésus et Judas.
Vers 1540. |
Baie 18, détail : un donateur en prière.
Vers 1540. |
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Baie 18, détail : paysage en camaïeu bleu derrière
la scène centrale. |
LE CHUR
DE NOTRE-DAME-DES-MARAIS ET SES GRANDES VERRIÈRES |
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Le sanctuaire de l'église Notre-Dame-des-Marais.
La partie basse est d'aspect totalement gothique. L'orgue de chur
est du XIXe siècle. |
Architecture
du chur.
Pour comprendre l'architecture intérieure
de l'église, il faut en regarder l'architecture extérieure.
La nef, élevée bien avant le chur, possède
des toits en appentis qui viennent boucher les hautes fenêtres
(voir la photo
générale du côté sud en page
1). Pour l'historien Jean Lafond, dans son article pour le
Congrès archéologique de France tenu
dans le Maine en 1961, il est probable que l'architecte du
chur, pour des raisons d'économie, ait retenu
le système en appentis de son prédécesseur,
mais en se gardant de boucher les hautes fenêtres. D'où
la nécessité d'élever ces dernières
fort haut et donc d'intercaler entre les arcades et les baies
un large espace (il fait 7 mètres de haut) qui serait
meublé avec des statues sous leurs niches et un triforium.
Les voûtes du chur s'élèvent ainsi
à 25 mètres, c'est-à-dire au-dessus de
la plate-forme de la tour (!) «C'est ce hors d'échelle
"très hardi", écrit Jean Lafond, qui
donne à Notre-Dame-des-Marais son "grand air"
et sa distinction au paysage urbain de la Ferté-Bernard.»
Avec ses hautes arcades en tiers point au premier niveau,
ses fenêtres hautes et sa voûte
ogivale, l'aspect général du chur reste
gothique. Seul le triforium se rattache au style Renaissance.
D'ailleurs, à l'intérieur de l'église,
si l'on suit Jean Lafond, il n'y a qu'un autre endroit qui
se rattache à ce style, ce sont les impressionnantes
voûtes des trois chapelles rayonnantes (données
en page
3). Cependant, il est permis de rajouter à cette
courte liste un très original dais à quatre
niveaux, situé sur une pile sud du chur, et donné
plus
bas. Construit en forme de pyramide, comme un bâtiment
à étages qui se rétrécit à
mesure que l'on monte, il possède la particularité
d'avoir à toutes ses ouvertures des chérubins
observateurs. Ce dais s'inspire fortement des formes de la
Renaissance. Les autres dais du chur se rattachent au
style gothique. C'est le cas de celui qui est donné
en gros plan plus
bas et qui est aussi imposant que le premier. Il est aisé
de comparer les deux styles.
La photo d'ensemble ci-contre montre un triforium présentant,
dans chaque travée, un élégant système
d'arcade quadruple daté de 1549. Il faut une paire
de jumelles pour observer de près l'ornementation Renaissance
du triforium. On en donne un aperçu en gros plan ci-dessous.
Un bandeau où fourmillent les rinceaux garnis de fleurs
et les têtes d'animaux fabuleux surmonte l'arcature.
Les intrados des arcades sont sculptés en caissons
floraux, tandis que les chapiteaux des colonnettes ne semblent
obéir qu'à l'imagination des concepteurs. Cette
décoration est très élégante,
mais les sculpteurs de l'époque devaient bien avoir
en tête que, étant perchée trop haut,
personne n'en pourrait rien voir...
Construire l'élévation du chur et les
voûtes des chapelles rayonnantes prit presque un siècle
: commencée dans les années 1530, cette construction
se termina en 1596. La marque des derniers architectes figure
dans les parties hautes. Il s'agit d'une famille de maîtres
maçons, les Viet. Dans son article pour le Congrès
archéologique, Jean Lafond donne en note ce qui
est écrit au-dessus de l'arc triomphal : «Ceste
uvre sy desus a esté faitte et conduitte par
troys frères, Robert, Gabriel et Hiérrosme les
Vietz, maistres masons 1596». L'inscription est accompagnée
d'un fil à plomb, d'une équerre et d'un compas.
Le chur compte deux travées qui débouchent
sur une abside à cinq pans, ce qui donne neuf grandes
fenêtres. Sept seulement possèdent une verrière
Renaissance. Les deux autres, situées au sud, reçoivent
du verre blanc. Les sept verrières Renaissance (100,
101, 102,
103, 104,
105 et
107) sont
toutes données dans cette page.
Source : Congrès archéologique
de France, session tenue dans le Maine en 1961, article
sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond,
1961.
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Vue générale du chur.
Construit des années 1530 jusqu'en 1596, il est imprégné
d'art gothique.
Le seul aspect Renaissace est représenté par le bandeau
à rinceaux au-dessus des arcades du triforium. |
Aspect extérieur du chur.
Les contreforts présentent des pilastres de style classique,
mais sont coiffés de pinacles gothiques. |
La
restauration du chur au XIXe siècle.
En 1824, Arcisse de Caumont (1801-1873)
crée la Société des antiquaires
de Normandie, lançant dans toute la France
un début de prise de conscience de l'importance
de l'art en architecture. Il créera l'Association
normande en 1831 ; enfin en 1834, la Société
française d'archéologie (en charge
de l'organisation des Congrès archéologiques
de France). L'État français prendra
le train en marche : Guizot créera l'Inspection
générale des Monuments historiques
en 1830.
Dès lors, une rivalité, parfois bon enfant,
parfois querelleuse, va s'installer entre les deux structures
: l'une locale ; l'autre, nationale. Arcisse de Caumont
et tous ceux qui vont l'imiter dans les provinces vont
s'appuyer sur les Sociétés savantes, c'est-à-dire
sur le travail d'érudits locaux... qui ne dépendent
de personne. Seule la connaissance historique et la
rigueur scientifique guident leurs études. En
face de ce monde de passionnés se dresse l'État.
François Guizot, Ludovic Vitet, Prosper Mérimée
représentent le Pouvoir et sa volonté
de gérer, de contraindre, mais aussi de financer.
Vitet est nommé par Guizot président de
la Commission des Monuments historiques, et Mérimée,
inspecteur général de cette même
Commission.
La rivalité n'interdisait pas l'humour. À
preuve, ce petit point d'ironie d'Alexandre Dumas quand
il a appris la nomination du peu savant Mérimée
au poste d'inspecteur en 1834 : «Mérimée
va commencer par apprendre ce qu'il sera censé
nous enseigner.»
Cette opposition, née dès 1830, s'attiédira
sous le Second Empire, puis disparaîtra. L'essoufflement
des Sociétés savantes conduira à
la victoire de l'État centralisateur et, entre
autres, à sa mainmise totale sur les restaurations
des monuments. Il faut reconnaître que l'art de
restaurer en respectant le passé était
le propre des services de l'État.
Sous le Second Empire, la restauration de Notre-Dame-des-Marais
offre un exemple éclairant de cette rivalité.
Pour restaurer l'église, il faut des moyens financiers
que la Commission verse à la suite d'enquêtes
architecturales. Modestes au début, les sommes
allouées à la Ferté finissent par
grossir. ---»» Suite 2/3
plus bas.
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Dais gothique dans le chur.
À comparer avec le dais
Renaissance plus bas. |
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Statue dans le chur : saint non reconnu, XVIIe-XVIIIe
siècle.
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Impressionnant dais Renaissance dans le chur.
À comparer, plus haut, avec l'aspect général
du dais gothique. |
Arcades de style Renaissance dans le triforium du chur.
Le bandeau supérieur présente une suite de rinceaux
et de têtes d'animaux fabuleux.
Les intrados sont découpés en caissons à
thème floral. |
La
restauration du chur au XIXe siècle (3/3).
---»» Les architectes de la
Commission doivent donc s'en mêler. Mais tous
n'ont pas la même compétence. L'architecte
envoyé par Paris, un dénommé Darcy,
a les yeux plus gros que le ventre. Son projet de restauration
est drastique : certes, les malfaçons seront
réparées par l'entrepreneur, mais le chur
sera refait à neuf ! Indignation de l'abbé
Robert Charles (le fils de Léopold Charles) qui
proteste. L'Administration finira par entendre raison
: la restauration du chur sera réduite
au minimum. C'est vers 1890 que Notre-Dame-des-Marais
présentera son aspect actuel.
Sources : 1) Congrès
archéologique de France, session tenue dans
le Maine en 1961, article sur l'église Notre-Dame
et ses vitraux par Jean Lafond, 1961 ; 2) Arcisse
de Caumont (1801-1873) érudit normand et fondateur
de l'archéologie française, ouvrage
édité par la Société
des antiquaires de Normandie en 2004, article Arcisse
de Caumont et le service des Monuments historiques
par Mme Arlette Auduc.
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Statues de saint Paul et de saint Jean
sous des dais gothiques dans le chur. |
La clé de voûte de l'abside représente la
colombe du Saint-Esprit. |
Détail du dais Renaissance dans le chur. |
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Le triforium du chur et ses arcades de style Renaissance. |
LES GRANDES VERRIÈRES
DU CHUR |
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L'abside et ses sept grandes verrières Renaissance de huit
mètres sur deux.
Ici, de gauche à droite : les baies 101,
100, 102
et 104. |
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BAIE 100 : La CRUCIFIXION
Vers 1600. |
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BAIE 102 : LA RÉSURRECTION
Vers 1600. |
Baie
102. Cette verrière, datée
vers l'an 1600, a été offerte, comme la
baie 16,
par la famille Heullant. On retrouve d'ailleurs les
mêmes écus armoriés dans les tympans.
Le thème principal en est la Résurrection,
c'est pourquoi elle est placée à la droite
de la baie 100
de la Crucifixion. Le Christ ressuscité
et bénissant se tient au centre d'une mandorle
peinte au jaune d'argent. Il est accompagné d'un
ange et d'un angelot. Les gardes romains, terrassés
et pris d'effroi, s'enfuient.
On remarquera la présence peu habituelle d'une
guirlande
faite de têtes d'angelots sur le pourtour de la
mandorle (à l'exception du haut). Un extrait
est donné plus
bas.
Les deux donateurs se tiennent sous un portique, agenouillés
et en prière, de part et d'autre d'une espèce
de prie-Dieu de style Renaissance. Ce vitrail contient
de nombreuses restaurations.
Source : Corpus Vitrearum,
1981.
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Baie 102, détail : le prie-Dieu entre les donateurs.
Vers 1600. |
Baie 102, détail
---»»»
Le Christ ressuscité.
Vers 1600.
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Les
baies hautes du chur.
Les neuf verrières hautes du chur
ont une hauteur de huit mètres sur une
largeur de deux. Il y a donc de la place pour
une grande scène historiée et pour
les donateurs au-dessous.
Toutes datées aux alentours de l'année
1600, elles se composent de trois lancettes et
d'un tympan dont le réseau n'est pas identique.
Il peut comprendre un soufflet supérieur,
deux oculi et deux écoinçons (baies
100,
101
et 102)
ou trois soufflets et deux écoinçons
(baies 103
et 104)
ou encore un soufflet, deux mouchettes et deux
écoinçons (baies 105
et 107).
Deux baies au sud, 106 et 108, reçoivent
du verre blanc.
Qui sont les peintres verriers ? L'historien
Jean Lafond n'accorde de crédit qu'aux
comptes de la fabrique qui recensent les marchés
passés avec les artistes. On connaît
ainsi trois noms : Jean Courtois, Robert
Courtois et François Delalande,
ce dernier est aussi intervenu dans le cadre de
restaurations. Cependant les attributions certaines
restent rares. Le peintre, quand il est connu,
est donné dans l'encadré associé
à chaque vitrail.
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Baie 100, détail :
Marie-Madeleine au pied de la croix.
Vers 1600. |
Baie
100. Située dans l'axe central
de l'église, c'est la principale verrière
haute. Comme souvent, elle représente l'événement
central de la religion chrétienne : la
mort d'un homme qui sacrifie sa vie pour sauver
l'humanité.
Ce vitrail de la Crucifixion, daté
autour de 1600, a été très
restauré. Néanmoins, il est magnifique
dans ses détails et ses contrastes. La
Vierge et saint Jean, debout de part et d'autre
de la croix, sont dessinés devant un paysage
à la fois d'architecture et de campagne
réalisé en camaïeu bleu. Selon
la tradition, Marie-Madeleine se tient au pied
de la croix qu'elle enlace de ses deux mains.
La verrière a été offerte
par François de Lorraine, duc de Guise
et baron de la Ferté-Bernard, et par sa
femme Anne d'Este-Ferrare ( 1607).
Les donateurs, dont les têtes ont été
refaites, sont présentés par leurs
saints patrons, saint François d'Assise
et sainte Anne.
Au tympan : les écus armoriés des
Guise et des Ferrare.
Source : Corpus
Vitrearum,
1981.
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Baie 100, détail : le paysage en camaïeu
bleu derrière le Calvaire.
Vers 1600. |
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BAIE 101 : SAINT GEORGES
TERRASSANT LE DRAGON
Vers 1600. |
Baie 101, détail
---»»»
La nombreuse famille des donateurs
en prière autour d'une petite statue
de la Vierge à l'Enfant.
Vers 1600.
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Baie
101. Datée aux alentours de
l'année 1600, elle représente
la célèbre scène de saint
Georges terrassant le dragon en présence
de la princesse de Trébizonde, de ses parents
et de spectateurs. L'arrière-plan est constitué
d'une architecture Renaissance.
Dans la partie basse, la nombreuse famille des
donateurs
est représentée sous un portique,
agenouillée et en prière, entourant
une petite statue de la Vierge à l'Enfant.
Au tympan, trois écus armoriés.
Source : Corpus
Vitrearum, 1981.
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Baie 101, détail : saint Georges terrassant
le dragon devant la princesse de Trébizonde.
Vers 1600. |
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Baie 102, détail : rangée d'angelots verticale
dans la mandorle, à la droite du Christ ressuscité.
La rangée d'angelots est exposée ici à l'endroit.
Vers 1600. |
Baie 102, détail : les soldats romains pris d'effroi
(vers 1600).
Baie 102, détail ---»»»
Les donateurs agenouillés autour d'un prie-Dieu de
style Renaissance..
Vers 1600.
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Vue d'ensemble de la voûte du chur avec ses grandes verrières
Renaissance.
La voûte du chur, de style gothique, est constituée
de deux travées et d'une abside à cinq pans. |
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BAIE 103 : LA PENTECÔTE
1606. |
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BAIE 105 : LA PATIENCE DE JOB
Année 1599.
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Baie 105, détail
---»»»
La Vierge à l'Enfant est entourée des
donateurs.
Année 1599.
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Baie
103. Réalisée grâce
à un legs d'Étienne le Boindre,
cette verrière est datée de l'année
1606. Elle illustre la Pentecôte.
Plusieurs panneaux de la lancette gauche ont été
entièrement refaits au XIXe siècle.
Ce qui se voit aisément, ci-contre à
droite, dans les têtes des apôtres.
La colombe du Saint-Esprit est peinte dans le
soufflet supérieur du tympan et non pas,
comme à l'habitude, dans les parties hautes
des lancettes.
Dans la partie inférieure, le donateur,
les mains jointes, est agenouillé en face
d'un apôtre qui tient un livre ouvert. Le
texte du don est inscrit dans deux panneaux du
registre inférieur. On y lit ainsi qu'Étienne
le Boindre laissa cent livres pour la fabrication
de la «vitre».
Source : Corpus
Vitrearum.
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BAIE 104 : L'ASCENSION
Vers 1600. |
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Baie 103, détail : la Vierge et les apôtres
dans la Pentecôte.
1606. |
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Baie
104. Cette verrière, datée
de 1600, est qualifiée par Jean
Lafond, pour le Congrès archéologique
de France, de «vraie ruine rapiécée
par le vitrier de 1829» (!) La partie haute
des trois lancettes contient une Ascension
avec de nombreux bouche-trous. Au-dessous, un
bandeau décoratif. Puis deux registres
montrant deux petites coupoles entourant un portique.
Dans la partie basse, les deux donateurs (qui
restent inconnus) sont agenouillés autour
d'un petit autel surmonté de deux angelots
rouges.
Le soubassement contient trois écus armoriés.
Sources : 1) Corpus
Vitrearum, 1981 ; 2) Congrès archéologique
de France de 1961, article de Jean Lafond.
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Baie 104, détail : les deux donateurs sont
agenouillés autour d'un autel.
Dans le soubassement : trois écus armoriés.
Vers 1600. |
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Baie
105. L'historien et spécialiste du
vitrail Jean Lafond appelle cette verrière La
Patience de Job. Dans la partie haute, on y voit
le vieil homme insulté par ses proches (le corps
de Job a été refait). L'ensemble, daté
de 1599, est qualifié par Jean Lafond
d'«assez bien conservé».
Une inscription fournit le nom des donateurs : Bernard
Lainé et sa femme Marie Bodier. Ils sont représentés
dans la partie inférieure avec deux membres de
leur famille autour d'une Vierge à l'Enfant.
À gauche, la tête du plus jeune des donateurs
a été refaite. La tête de l'Enfant-Jésus
et celles des donatrices affichent des restaurations
anciennes.
Dans les têtes de lancettes, l'artiste a fait
figurer le Père céleste au milieu d''angelots.
Sources : 1) Corpus
Vitrearum, 1981 ; 2) Congrès archéologique
de France (1961), article de Jean Lafond.
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Baie 107, détail : les apôtres endormis
(têtes refaites).
Vers 1600. |
Baie
107. Datée aux alentours de 1600,
cette verrière illustre la scène bien
connue de Jésus au Jardin des Oliviers
qui se situe juste avant la Passion. Le Christ implorant
s'adresse à son Père, tandis que trois
apôtres dorment.
Dans son étude de 1961 pour le Congrès
archéologique de France, Jean Lafond critique
sévèrement ce vitrail. Il écrit
: «Ce très mauvais vitrail des environs
de 1600 jouit de la popularité locale, la donatrice
passant pour "une simple domestique qui paya la
verrière du produit de son travail et ne voulut
pas que son nom passât à la postérité".»
Cette donatrice est donnée en gros plan ci-dessous,
dans un environnement très coloré qui
n'est pas du meilleur goût.
Trois anges musiciens occupent le soufflet et les deux
mouchettes du tympan.
Sources : 1) Corpus
Vitrearum ; 2) Congrès archéologique
de France de 1961, article de Jean Lafond.
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Verrière de la baie
107
LE CHRIST AU JARDIN DES OLIVIERS.
Vers 1600.
«««--- À GAUCHE : Totalité
À DROITE ---»»»
Détail : Jésus implore son Père.
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Baie 107, détail : la donatrice.
Vers 1600. |
La voûte du chur et ses grandes verrières.
Baies 100, 102
et 104. Les baies
106 et 108 reçoivent du verre blanc. |
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Documentation : brochure «Église
Notre-Dame-des-Marais» éditée par la Société
du Pays Fertois, 2007
+ Livret «laissez-vous conter l'église Notre-Dames-des-Marais»,
édité par le Pays d'Art et d'Histoire du Perche Sarthois,
2011
+ «Les Vitraux du Centre et des pays de la Loire», Corpus
Vitrearum, Éditions du CNRS, 1981
+ Congrès archéologique de France, session tenue dans
le Maine en 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux
par Jean Lafond, 1961
+ «La Sarthe des origines à nos jours», Éditions
Bordessoules, 1983
+ «Arcisse de Caumont (1801-1873) érudit normand et fondateur
de l'archéologie française» édité
par la Société des antiquaires de Normandie, 2004.
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