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Marie-Madeleine au pied de la croix dans la baie 0

Cette page présente le déambulatoire et les clés de voûte qu'on trouve à proximité des trois chapelles rayonnantes. On y trouvera aussi de nombreuses photos sur ces trois chapelles dont les voûtes, d'un très beau style Renaissance, sont passées à la postérité par l'entremise d'Eugène Viollet-le-Duc et de son Dictionnaire d'Architecture.
Les chapelles sont riches en vitraux. Ceux de la chapelle d'axe sont des XVIe et XIXe siècles. C'est là que se trouve le célèbre Repas à Béthanie de la baie 5 attribué partiellement au peintre verrier du XVIe siècle, Jean Courtois. La chapelle nord, dédiée au Sacré-Cœur, est ornée de vitraux du XIXe siècle.
Enfin, plus intéressants encore, les vitraux de la chapelle sud dédiée à saint Joseph sont du XVIe siècle. On regardera avec intérêt le vitrail de l'Incrédulité de saint Thomas en baie 8. Il vaut à son auteur, resté inconnu, d'être appelé par les historiens d'art le Maître de l'Incrédulité de saint Thomas.
Toutes les verrières de ces chapelles sont reproduites ici. Les documents utilisés pour rédiger les encadrés qui les décrivent sont : d'abord, le Corpus Vitrearum sur les vitraux du Centre et des Pays de Loire paru en 1981 ; ensuite, l'article de l'historien du vitrail Jean Lafond rédigé pour le Congrès archéologique de France tenu dans le Maine en 1961. La rédaction du Corpus Vitrearum pour les vitraux de Notre-Dame-des-Marais s'inspire d'ailleurs fortement de l'étude de Jean Lafond parue vingt ans plus tôt.
Cette page met aussi l'accent sur les paysages du XVIe siècle peints en camaïeu bleu à l'arrière-plan de scènes historiées ou de présentation de donateurs. On en trouvera ici avec des châteaux, des maisons et de la verdure (baies 0 et 10). On trouvera aussi un dessin en camaïeu bleu de la Ferté-Bernard en baie 3. La baie 18 du Baiser de Judas, donnée en page 2, en propose un autre avec des soldats romains sous une arcade. Enfin, dans la même page, le vitrail de la grande baie axiale (baie 100) montre un paysage de moindre qualité artistique derrière la croix de la Crucifixion.

Chapelle d'axe : donnée ci-dessous avec les verrières 0, 1, 2, 3, 4, 5, et 6.
Chapelle nord du Sacré-Cœur et les verrières 7, 9 et 11.
Chapelle sud de Saint-Joseph et les verrières 8, 10 et 12.

Le Christ dans l'Incrédulité de saint Thomas, baie 8
3 / 3   :   LES TROIS CHAPELLES RAYONNANTES ET LEURS VITRAUX
LA CHAPELLE D'AXE
La chapelle axiale et ses vitraux des XVIe et XIXe siècles
La chapelle axiale et ses vitraux des XVIe et XIXe siècles.
Plan de l'église (partiel)Cliquez ici pour afficher la baie 0Cliquez ici pour afficher la baie 2Cliquez ici pour afficher la baie 4Cliquez ici pour afficher la baie 6Cliquez ici pour afficher la baie 1Cliquez ici pour afficher la baie 3Cliquez ici pour afficher la baie 5Cliquez ici pour afficher la baie  14 à la page2Cliquez ici pour afficher la baie 7Cliquez ici pour afficher la baie 9Cliquez ici pour afficher la baie 11Cliquez ici pour afficher la baie  13 à la page2Cliquez ici pour afficher la baie  100 à la page2Cliquez ici pour afficher la baie  102 à la page2Cliquez ici pour afficher la baie  104 à la page2Cliquez ici pour afficher la baie  101 à la page2Cliquez ici pour afficher la baie  103 à la page2Cliquez pour afficher la chapelle du Sacré-CoeurCliquez ici pour afficher la chapelle Saint-Joseph
Plan de l'église : les trois chapelles rayonnantes.
Le Père céleste à la clé pendante orientale de la chapelle d'axe Le Père céleste à la clé pendante orientale de la chapelle d'axe.

Chapelle d'axe. Elle n'a pas l'ampleur de la chapelle d'axe dédiée à la «Mère de Dieu» de la cathédrale d'Évreux et bâtie de 1461 à 1470 en style entièrement gothique, mais sa longueur reste quand même impressionnante, surtout vue de l'extérieur (voir la photo générale du côté sud en page 1). Quant à la griffe Renaissance de sa voûte, elle mérite que le visiteur s'y attarde. Conformément à la mode normande, la chapelle possède deux travées et une abside.
Les trois chapelles rayonnantes de Notre-Dame-des-Marais ont été élevées par Jérôme Gouin et Jean Texier dans les années 1520, puis bénies en 1529. La chapelle d'axe a été vitrée en 1533 et 1534. Elle contient une remarquable verrière du XVIe siècle : le Repas à Béthanie (baie 5) attribuée partiellement à Jean Courtois. Au XIXe siècle, les baies sans vitraux ont été pourvues de verrières réalisées par la Fabrique du Carmel du Mans.
Enfin, les trois chapelles rayonnantes ont acquis la célébrité dans le monde de l'architecture. Eugène Viollet-le-Duc a en effet consacré à leurs voûtes le paragraphe «Plafonds de pierre portés par des arcs» de l'article Construction de son Dictionnaire de l'architecture. Viollet-le-Duc les a décrites en des termes que rappelle Jean Lafond dans son étude pour le Congrès archéologique de 1961 : «Ce sont des dalles sculptées en caissons à l'intérieur, posées sur des claires-voies de pierre portées par des arcs-ogives.». D'après ce célèbre architecte, on était arrivé à la limite du système gothique. Il loue d'ailleurs les architectes de la Renaissance d'avoir su marier si habilement le nouveau style avec l'ancien. En effet, dans les trois chapelles, comme le remarque Jean Lafond, au milieu du décor italien, «les organes essentiels de la voûte, ogives et doubleaux, gardent les profils du XVe siècle.»
Du premier regard, le visiteur s'aperçoit que l'architecte des années 1520 a multiplié les clés pendantes pour obtenir une véritable nappe de «stalactites» [Lafond]. À chaque caisson est accroché ce que l'historien Camille Enlart, au début du XXe siècle, appelait une «clé pendante à branches rayonnantes» (voir photo en gros plan plus bas). C'est le décor que l'on voyait dans la Grand'Chambre du Parlement de Normandie au Palais de Justice de Rouen avant qu'il ne disparaisse dans un incendie en 1944. (Signalons que l'on trouve un plafond strié de clés pendantes, de manière un peu similaire, à l'église Saint-Pierre de Caen).
Le concepteur de la voûte de la chapelle d'axe a su user de variétés : à l'abside, les caissons sont circulaires ; dans les deux travées adjacentes, ils sont carrés.
Les trois clés pendantes centrales font assaut de virtuosité ; la plus orientale, qui est aussi la plus complexe, se termine par le Père céleste portant le globe terrestre et bénissant le fidèle de sa main droite qu'il brandit. Cette attitude peu courante est illustrée ci-contre.
En ce qui concerne les vitraux de la chapelle d'axe, les thèmes d'origine étaient divers. On voyait notamment en baies 1 et 2 des scènes relatives aux légendes de saint Julien et de saint Nicolas. Il semblerait que, dans les années 1850, le chapitre de l'église ait décidé de donner la primeur à la Vie de la Vierge. Des commandes ont été passées à la Fabrique du Carmel du Mans pour réaliser une verrière de la Vierge associée à ses litanies (baie 1) et une autre pour illustrer sa mort (baie 3). Les panneaux des légendes de saint Nicolas et de saint Julien ont été relégués dans la baie 12 de la chapelle rayonnante Saint-Joseph.
Source : Congrès archéologique de France, session tenue dans le Maine en 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond, 1961.

BAIE 0
Verrière de la baie 0 : la Déploration
BAIE 0 : LA DÉPLORATION
Troisième quart du XVIe siècle.
Détail de la baie 0 : Nicodème
Baie 0, détail : Nicodème.
Troisième quart du XVIe siècle.

Nicodème et Joseph d'Arimathie.
Selon les Écritures, ces personnages revêtent une certaine importance car ils siègent tous deux au Sanhédrin. On les voit toujours dans les œuvres en ronde-bosse illustrant la Mise au tombeau. Ici, ils sont présents dans une Déploration du Christ au pied de la croix, une scène qui associe des saintes femmes. De la sorte, la Déploration du vitrail joue un peu le rôle d'une Mise au sépulcre.
Selon les règles très générales de l'iconographie, Nicodème est représenté imberbe, tandis que Joseph d'Arimathie porte une barbe. Dans la baie 0, les deux notables juifs sont barbus. Alors, qui est qui ? La seconde règle veut que Joseph d'Arimathie se tienne à la tête du Christ et Nicodème, à ses pieds. Dans le vitrail, Joseph apparaît alors plus richement vêtu que son collègue du Sanhédrin, mais cette différence sied avec son rôle éminent de quémandeur en droit d'être exaucé : selon les Évangiles, c'est lui qui demande à Ponce Pilate le droit de descendre le corps du mort et de s'occuper de sa sépulture. À l'époque, ce n'était pas banal : les corps des crucifiés, toujours détachés par les soldats romains, filaient à la fosse commune.

Baie 0. La verrière de cette baie présente une Déploration du Christ datée du troisième quart du XVIe siècle. La partie inférieure accueille quelques remplois, notamment des têtes, ce qui ne nuit pas à la lisibilité de la scène.
Derrière Marie-Madeleine et Joseph d'Arimathie, le peintre verrier, qui reste inconnu, a enrichi son décor d'une belle architecture en camaïeu bleu (photos juste au-dessous).
Au tympan, le Père céleste, coiffé de la tiare pontificale, est accompagné de deux anges tenant les instruments de la Passion. Celui de droite est du XIXe siècle.
À l'origine, la baie 0 recevait une Annonciation exécutée en 1533 par Jean Courtois et dont les donateurs étaient Claude de Lorraine et Antoinette de Bourbon. La Déploration que l'on voit actuellement a été installée dans cette baie en 1837, puis déposée en 1883 pour laisser la place à une Immaculée-Conception moderne. L'achat de la Déploration par le musée parisien des Arts décoratifs entraîna une protestation de l'abbé de l'époque, Robert Charles.
La verrière, selon le Corpus, est revenue à la Ferté-Bernard en 1931. Qu'est devenue l'Annonciation ? Aucune information ne semble disponible.
Source : Corpus Vitrearum.

Détail de la baie 0 : Marie-Madeleine
Baie 0, détail : Marie-Madeleine.
Troisième quart du XVIe siècle.
Détail de la baie 0 : Joseph d'Arimathie devant un paysage en camaïeu bleu
Baie 0, détail : Joseph d'Arimathie
devant un paysage de château-fort en camaïeu bleu.
Troisième quart du XVIe siècle.
La voûte Renaissance de la chapelle axiale et ses trois clés pendantes
La voûte Renaissance de la chapelle axiale
et ses trois clés pendantes.
Baie 0, détail : la Vierge ---»»»
Troisième quart du XVIe siècle.
Détail de la baie 0 : le Christ
Baie 0, détail : le Christ.
Troisième quart du XVIe siècle.
Détail de la baie 0 : une sainte femme
Baie 0, détail : une sainte femme.
Troisième quart du XVIe siècle.
Détail de la baie 0 : la Vierge
BAIE 1
Verrière de la baie 1 : la Vierge et ses litanies
BAIE 1 : LA VIERGE ET SES LITANIES
par Eugène Hucher.
Fabrique du Carmel du Mans, 1858.
Tympan : François Delalande, vers 1533.

Baie 1. À l'origine, la verrière de cette baie, datée aux alentours de l'année 1533, était l'œuvre du peintre verrier François Delalande. Les trois lancettes contenaient des panneaux consacrés à la légende de saint Nicolas, panneaux que l'on peut voir depuis 1849 dans la baie 12. Les six soufflets et les deux écoinçons du tympan sont toujours ceux de la verrière d'origine.
Le tympan montre une amusante saynète du XVIe siècle : sainte Geneviève se tient entre un ange jouant du tympanon et un diable (donné ci-contre) qui essaie d'éteindre le cierge de la sainte. Dans la partie basse du tympan, on peut voir deux écus armoriés dont l'un porte les armes de la famille Verron.
Dans les têtes des lancettes, trois anges jouent de la viole de gambe.
La scène principale représente la Vierge et ses litanies, œuvre peinte par Eugène Hucher de la Fabrique du Carmel du Mans en 1858. Source : Corpus Vitrearum.

Détail de la baie 1 : la Vierge
Baie 1, détail : la Vierge.
Fabrique du Carmel du Mans, 1858.

Baie 2. Cette verrière a subi une transposition (comme celle de la baie 1). À l'origine, on y voyait un vitrail de la Nativité, exécuté en 1534 par Jean Courtois. Deux panneaux de cette scène sont aujourd'hui conservés dans la baie 23, près de la façade occidentale de l'église. À la place, la Fabrique du Carmel du Mans a réalisé en 1862 une Adoration des Bergers (est-ce par Eugène Hucher?). Le tympan, attribué à Jean Courtois est celui d'origine. Le soufflet supérieur contient un lys dans un vase blanc, disposé devant six candélabres allumés.
Les écus armoriés de la famille Heullant se trouvent dans les deux soufflets inférieurs. Source : Corpus Vitrearum.

BAIE 3
La chapelle axiale, sa voûte et ses verrières historiéesCliquez ici pour voir la verrière de la baie 0Cliquez ici pour voir la verrière de la baie 1
La chapelle axiale, sa voûte et ses verrières historiées.
De gauche à droite, les verrières 3, 1, et 0.
Verrière de la baie 3 : La Mort de la Vierge (XIXe siècle, tympan du XVIe siècle)
BAIE 3 : LA MORT DE LA VIERGE
1873, le tympan est de 1533.

Baie 3. Cette baie, à l'origine consacrée à une légende de saint Julien datée de 1533, était entièrement de la main de François Delalande. Comme dans les baies 1 et 2, seul le tympan est resté en place. Les panneaux relatifs à saint Julien sont à présent dans la baie 12. Le tympan montre une scène intéressante de saint Julien délivrant un enfant de l'étreinte d'un serpent (donnée ci-contre) ainsi que quatre anges musiciens dans les mouchettes (deux sont donnés à droite).
Les trois lancettes, dominées de motifs de style Renaissance, accueillent maintenant une illustration de la Mort de la Vierge exécutée par Édouard Rathouis de la Fabrique du Carmel du Mans. Cette œuvre est datée de 1873.
Source : Corpus Vitrearum.

Détail de la baie 3 : La Vierge est entourée des apôtres (XIXe siècle)
Baie 3, détail : La Vierge mourante est entourée des apôtres.
Édouard Rathouis de la Fabrique du Carmel du Mans, 1873.
Détail de la baie 1, tympan : un démon ailé
Baie 1, détail du tympan : un démon ailé
essaie d'éteindre le cierge de sainte Geneviève.
François Delalande, vers 1533.
BAIE 2
Verrière de la baie 2 : l'Adoration des Bergers (XIXe siècle)
BAIE 2 : L'ADORATION DES BERGERS
1862, le tympan est de 1534.
BAIE 3
Détail de la baie 3, tympan : saint Julien délivre un enfant d'un serpent (1533)
Baie 3, détail du tympan : saint Julien
délivre un enfant d'un serpent.
François Delalande, 1533.
Détail de la baie 3, tympan : Anges musiciens (1533)
Baie 3, détail du tympan : Anges musiciens.
François Delalande, 1533.
BAIE 4
Verrière de la baie 4 : les Litanies de la Vierge (XVIe et XIXe siècles)
BAIE 4 : LES LITANIES DE LA VIERGE
Verrière très restaurée en 1858, tympan de 1534.
Baie 4, détail du tympan : le Père céleste (vers 1534)
Baie 4, détail du tympan : le Père céleste (vers 1534).
La voûte Renaissance de la chapelle axiale
Chapelle axiale : la voûte Renaissance de l'abside.
Les caissons sont ici de forme circulaire.

Baie 4. Le vitrail de cette baie est censé représenter la Vierge et ses litanies, mais la Vierge en est absente ! Les donateurs, agenouillés dans les registres du bas, sont ainsi en prière devant des symboles, ce qui est peu conforme aux règles de l'iconographie. Le vitrail d'origine, faussement attribué au XIXe siècle à François Delalande et dont en fait l'auteur reste inconnu, illustrait bien la Vierge et ses litanies, mais il a été restauré sans réflexion par Léopold Charles en 1858. Celui-ci a cru de bon aloi de remplacer la Vierge (qui occupait nécessairement la lancette centrale) par quatre châteaux inspirés des litanies mariales (Maison de Dieu, Tour de David, Porte du Ciel et Temple de Dieu).
Dans la partie inférieure, toutes les donatrices et une bonne part des donateurs sont issus de la restauration de 1858, n'offrant ainsi plus guère d'intérêt historique. Le seul point à regarder de près est le très beau paysage de la Ferté-Bernard peint en camaïeu bleu à l'arrière-plan (et donné ci-dessous). La partie droite a peut-être été refaite en 1858, mais les deux autres peuvent être datées sans rique de l'époque de sa création, c'est-à-dire l'année 1534.
C'est la famille Le Boindre qui a offert cette verrière vers 1534. Les écus armoriés des donateurs sont présents dans les têtes de lancette.
Le tympan présente le Père céleste tenant le globe terrestre, accompagné de deux phylactères, de la Lune et d'étoiles.
Source : Corpus Vitrearum.

Chapelle axiale : la clé pendante de la troisième travée est ornée du Père céleste
Chapelle axiale : la clé pendante de l'abside se termine
par le Père céleste tenant le globe terrestre.
Voir le Père céleste en gros plan plus haut.
Détail de la baie 4 : paysage en camaïeu bleu derrière les donateurs
Baie 4, détail : paysage en camaïeu bleu derrière les donateurs.
Il représente la Ferté-Bernard. La partie droite a-t-elle été créée en 1858?
BAIE 5
Verrière de la baie 5 : le Repas à Béthanie
BAIE 5 : LE REPAS DE BÉTHANIE
Jean Courtois, 1534
sauf les deux registres inférieurs qui sont de 1858.
Détail de la baie 5 : le verre de vin (1534)
Détail de la baie 5 : Jésus et deux convives (1534)
Baie 5, détail : Jésus et deux convives.
Jean Courtois, 1534.

Baie 5. La verrière de cette baie est l'une des plus célèbres de l'église. La totalité, à l'exception des deux registres inférieurs, est due au pinceau de Jean Courtois et datée de 1534. Il faut en plus rattacher à 1534 le panneau du deuxième registre où l'on voit un verre de vin rouge sur la table (extrait donné à gauche). Pour l'historien du vitrail Jean Lafond, la représentation de ce verre (gravure en verre plaqué) constitue une prouesse technique.
La partie inférieure du vitrail a été restaurée par Chatel, un peintre verrier installé à Mamers (qui est le chef-lieu de canton où se situe la Ferté-Bernard). On pourra remarquer dans l'extrait de la robe de Marie, donné à droite, que Chatel savait parfaitement pasticher les vitraux du XVIe siècle...
Cette baie représente le Repas à Béthanie sur un fond d'architecture Renaissance. Selon les Évangiles, Jésus était souvent invité dans cette demeure où vivaient Lazare et ses deux sœurs, Marthe et Marie. Béthanie est un village non loin de Jérusalem. Dans la scène, Marie s'apprête à répandre du parfum sur les pieds du Christ.
Au tympan, le Christ en majesté est entouré des symboles des Évangélistes. Les écus armoriés de la famille Quélain figurent dans le registre supérieur, à gauche et à droite.
Sources : 1) Congrès archéologique de France de 1961, article de Jean Lafond sur l'église ; 2) Corpus Vitrearum.

Baie 5, détails :
La robe de Marie de Béthanie (1858) ---»»»
«««--- Le verre de vin (1534)
Détail de la baie 5 : Marie de Béthanie (1858)
Baie 5, détail : Marie de Béthanie
Peintre verrier Chatel, 1858.
La robe de Marie de Béthanie (1858)
Détail de la baie 5 : partie centrale de la verrière
Baie 5, détail : partie centrale de la verrière.
La partie supérieure de cet extrait de la baie est due à Jean Courtois et date de 1534.
Le registre inférieur est de 1858, à l'exception du panneau où l'on voit un verre de vin et qui est daté aussi de 1534.
BAIE 6
Verrière de la baie 6 : Vie de saint Jean-Baptiste (XVIe et XIXe siècles)
BAIE 6 : VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE
1534, restaurations-ajouts en 1858.
Détail de la baie 6 : les donateurs
Baie 6, détail : les donateurs.
Toutes les têtes sont de 1534, sauf une qui a été refaite en 1858.
La voûte Renaissance de la chapelle axiale
La voûte Renaissance de la chapelle axiale
et sa nappe de clés pendantes à branches rayonnantes.

Baie 6. Cette verrière illustre trois épisodes de la Vie de saint Jean-Baptiste. La Prédication et le Baptême de Jésus sont de la main du peintre verrier Chatel qui a restauré et complété le vitrail en 1858. Le troisième épisode est la Décollation du saint, mais le panneau supérieur est, lui aussi, de la main de Chatel.
Les parties qui viennent vraiment de la Renaissance se situent au niveau des donateurs. Sur la gauche, toutes les têtes, sauf une, sont d'époque. Sur la droite, les têtes féminines ont été refaites sans exception en 1858.
Les donateurs sont présentés par saint Jacques le Majeur ; les donatrices, par saint Jean-Baptiste. Les deux saints ont leurs jambes et leurs pieds refaits en 1858. La tête de saint Jacques est, elle aussi, de la même année.
Au tympan : trois écus armoriés. En haut, les armes royales sont entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel. Au-dessous, les armes de la famille Quélain. Maistre Nicole Quélain, président és enquêtes au parlement de Paris (1533) (inscription en bas) est le donateur du vitrail.
Source : Corpus Vitrearum.

Détail de la baie 6 : saint Jean-Baptiste et l'agneau
Baie 6, détail : saint Jean-Baptiste et l'agneau
1534.
Détail de la baie 6 : le Christ est baptisé par saint Jean (XIXe siècle)
Baie 6, détail : le Christ est baptisé par saint Jean (peintre verrier Chatel, 1858).
LE DÉAMBULATOIRE ET SES CLÉS DE VOÛTE
L'entrée nord du déambulatoire
L'entrée nord du déambulatoire.
À gauche, la chapelle du Sacré-Cœur ; à droite, la chapelle axiale.
LA CHAPELLE RAYONNANTE NORD DU SACRÉ-CŒUR
Chapelle rayonnante du Sacré-Cœur dans le déambulatoire nord
Chapelle rayonnante du Sacré-Cœur
dans le déambulatoire nord et ses vitraux du XIXe siècle.
Culs-de-lampes gothiques sous la mouluration des pans de la chapelle
Ange tenant la croix de la Crucifixion
Ange tenant la croix de la Crucifixion.
Anges tenant un soleil
Anges tenant un soleil.
Ange tenant un phylactère
Ange tenant un phylactère.
Ange tenant les clous de la Passion
Ange tenant les clous de la Passion.
Bourreau tenant un glaive
Bourreau tenant un glaive.
Agneau pascal
Agneau pascal.
LA CHAPELLE RAYONNANTE NORD DU SACRÉ-CŒUR

Chapelle rayonnante du Sacré-Cœur.
Le point le plus remarquable de cette chapelle est sa voûte Renaissance, un assemblage savant de caissons octogonaux richement décorés. C'est cette voûte qui a été choisie par Eugène Viollet-le-Duc pour illustrer les plafonds de pierre portés par des arcs dans l'article Construction de son Dictionnaire d'Architecture.
Les caissons, ornés de fleurs, de bustes de chérubins ou encore de têtes d'angelots (voir ci-dessous), sont ici beaucoup plus travaillés que ceux de la chapelle axiale (voir photo plus haut). En revanche, les clés pendantes sont moins sophistiquées. Une photo du déambulatoire en donne un aperçu plus haut.
Les cinq pans de l'élévation sont coupés à mi-hauteur par une triple moulure nue. Celle-ci est enrichie de six culs-de-lampes gothiques répartis dans l'arcature qui orne la partie inférieure des pans. C'est là que se trouve la piscine de style Renaissance (ci-contre).
Les trois baies (7, 9 et 11) reçoivent des vitraux créés par la Fabrique du Carmel du Mans dans les années 1870. Le tympan de la baie 7 est toutefois du XVIe siècle, tout comme un donateur dans le panneau central du premier registre de la baie 11.
Sources : 1) Corpus Vitrearum ; 2) Congrès archéologique de France de 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond.


«««--- Culs-de-lampes gothiques
sous la mouluration des pans
de la chapelle du Sacré-Cœur.
La piscine Renaissance de la chapelle du Sacré-Cœur
La piscine Renaissance
de la chapelle du Sacré-Cœur.
La voûte Renaissance de la chapelle du Sacré-Cœur
La voûte Renaissance de la chapelle du Sacré-Cœur.
BAIE 7
Verrière de la baie 7 : Apparition du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie Alacoque
BAIE 7 : APPARITION DU SACRÉ-CŒUR
À MARGUERITE-MARIE ALACOQUE
Fabrique du Carmel du Mans
Années 1870.
La voûte Renaissance de la chapelle du Sacré-Cœur vue en gros plan
La voûte Renaissance de la chapelle du Sacré-Cœur :
Fleurs, têtes d'angelot et buste de chérubin.
BAIE 9
Verrière de la baie 9 : la Crucifixion (XIXe siècle)
BAIE 9 : LA CRUCIFIXION
Fabrique du Carmel du Mans, 1876.

Baies 7 et 9. Les verrières de ces deux baies (données à gauche et à droite) sont des réalisations de la Fabrique du Carmel du Mans dans les années 1870. L'Apparition du Sacré-Cœur est signée Eugène Hucher ; la Crucifixion, Édouard Rathouis et Eugène Hucher.
Le tympan de la baie 7 possède des vitraux datés aux alentours de 1530. On y voit des anges tenant des banderoles et des cartouches ; d'autres jouent de la musique. Source : Corpus Vitrearum.

BAIE 11
Verrière de la baie 11 : les Consécrations au Sacré-Cœur
BAIE 11 : LES CONSÉCRATIONS AU SACRÉ-CŒUR
Années 1870.
Seul le panneau du centre en bas est du XVIe siècle.
Le tympan est daté des années 1530-1540, à l'exception
du grand soufflet supérieur qui est du XIXe siècle.
Baie 11, détail : Le Vatican

Baie 11. Consacrée au Sacré-Cœur, la verrière de cette baie comporte neuf panneaux assez hétéroclites. Dans son article pour le Congrès archéologique de 1961, l'historien Jean Lafond parle «des plus vilains vitraux modernes de l'église».
L'observateur attentif repérera tout de suite le seul panneau du XVIe siècle, daté plus précisément des années 1530-1540 : celui qui est au centre du registre inférieur (donné en gros plan ci-dessous). C'est un donateur, dont la taille est disproportionnée par rapport à celle du panneau, accompagné de deux membres de sa famille.
Ces trois personnages sont présentés, sur la droite, par un saint qui tient un bâton, mais qui demeure presque totalement masqué à cause de la perte du panneau adjacent. Est-ce saint Jean-Baptiste ? Est-ce saint Jacques le Majeur ?
Jean Lafond note que le bariolage insolite de la robe fait penser aux Suisses de la Garde vaticane peints par Raphaël dans sa fresque du Miracle de Bolsène. Mais s'agit-il vraiment d'un uniforme ? Enfin, l'historien remarque, sur le plastron blanc de ce costume tricolore, des chaînes d'or qui supportent des couronnes d'or accompagnées, au-dessous, d'un dauphin héraldique (détail donné en gros plan plus bas). Cette chaîne permettrait sûrement d'identifier «cette figure pleine de caractère» [Lafond].
Les panneaux du XIXe siècle ont été réalisés dans les années 1870 par Eugène Hucher et Édouard Rathouis, peintres verriers de la Fabrique du Carmel du Mans.
Le pape Pie XI trône au centre des lancettes, juste au-dessous du Sacré-Cœur adoré par deux anges. Le pape est peint les mains ouvertes dans une attitude d'humilité, voire de résignation. À l'époque de la création de ces panneaux, le gouvernement italien s'est emparé des États du pape et celui-ci, en réaction, s'est enfermé dans le Vatican où il se considère prisonnier. On sait que cette situation ne prendra fin qu'avec les accords du Latran signés en 1929 entre l'Église et Mussolini.
Le pape est entouré du palais du Vatican et d'une vue partielle de l'église Notre-Dame-des-Marais reproduite en page 1.
Notons enfin que, au tympan, seul le grand soufflet supérieur est du XIXe siècle. Les anges des deux autres soufflets, des deux mouchettes et des écoinçons sont datés vers 1530-1540.
Sources : 1) Corpus Vitrearum ; 2) Congrès archéologique de France de 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond.

Détail de la baie 11 : un donateur (XVIe siècle)
Baie 11, détail : un donateur inconnu
Vers 1530-1540.

«««--- Baie 11, détail : Le Vatican
Fabrique du Carmel du Mans
Années 1870.

«Évêque et moine en prière», tableau anonyme du XVIIIe siècle
«Évêque et moine en prière»
Tableau anonyme du XVIIIe siècle.
«La Vierge donnant un livre à une moniale», tableau anonyme du XVIIIe siècle
«La Vierge donnant un livre à une moniale»
Tableau anonyme du XVIIIe siècle.
Baie 11, détail : les chaînes d'or du donateur
Baie 11, détail : les chaînes d'or du donateur
et le dauphin héraldique.
Ces marques permettraient-elles d'identifier ce personnage
qui reste actuellement inconnu ?
9 juin 1872 : Première consécration du diocèse du Mans au Sacré-Cœur de Jésus
«9 juin 1872 : Première consécration du diocèse
du Mans au Sacré-Cœur de Jésus»
Fabrique du Carmel du Mans,
Années 1870.
16 juin 1875 : Consécration de l'Église Universelle au Sacré-Cœur de Jésus
«16 juin 1875 : Consécration de l'Église Universelle
au Sacré-Cœur de Jésus»
Fabrique du Carmel du Mans,
Années 1870.
16 juin 1875 : Consécration du diocèse du Mans au Sacré-Cœur de Jésus
«16 juin 1875 : Consécration du diocèse du Mans
au Sacré-Cœur de Jésus»
Fabrique du Carmel du Mans,
Années 1870.
LA CHAPELLE RAYONNANTE SUD DITE DE SAINT-JOSEPH
Vierge à l'Enfant dans sa niche Renaissance
Vierge à l'Enfant
dans sa niche Renaissance.
Chapelle rayonnante de Saint-Joseph dans le déambulatoire sud
Chapelle rayonnante de Saint-Joseph dans le déambulatoire sud.
Les trois baies reçoivent des vitraux du XVIe siècle.

Chapelle rayonnante Saint-Joseph.
Située dans la partie sud du déambulatoire et construite dans les années 1530, c'est la troisième chapelle ornée d'une voûte Renaissance. Ses caissons sont des quadrilatères à branches rayonnantes rappelant ceux de la chapelle axiale. Sa clé pendante centrale, qui ressemble aussi à celle de l'abside de la chapelle axiale, paraît partiellement cassée (voir photo plus bas).
L'intérêt ornemental de cette chapelle réside dans la série de très beaux bas-reliefs de style Renaissance consacrés à la Vierge. On en donne quelques-uns plus bas. Ces bas-reliefs sont disposés sous la moulure horizontale qui coupe les cinq pans de la chapelle à mi-hauteur.
La piscine de la chapelle, également d'un très beau style Renaissance, est donnée ci-contre, avec, au-dessous, un agrandissement de son ornementation italienne.
Enfin, contrairement à la chapelle du Sacré-Cœur, la chapelle Saint-Joseph est riche de trois grandes baies du XVIe siècle. La baie 8 accueille le célèbre vitrail de l'Incrédulité de saint Thomas. L'importance de cette œuvre et l'impossibilité de mettre un nom sur son auteur ont conduit les historiens, selon une règle traditionnelle, à l'attribuer au Maître de l'Incrédulité de saint Thomas. Les baies 10 et 12 reçoivent des verrières composites venant d'autres baies de l'église.

La piscine Renaissance dans la chapelle Saint-Joseph
La piscine Renaissance dans la chapelle Saint-Joseph.
Détail de la baie 8 : un donateur
Baie 8, détail : un donateur
Année 1540.
Détail de la baie 8, tympan : le Père céleste
Baie 8, détail du tympan : le Père céleste.
Année 1540.
Baie 8, détail du tympan : un ange tient l'écu armorié des donateurs, la famille Heullant
Baie 8, détail du tympan : un ange tient l'écu armorié
des donateurs, la famille Heullant.
Année 1540.

Baie 8, détail du tympan ---»»»
un ange musicien.
Année 1540.

Détail de la piscine avec ses ornementations Renaissance
Détail de la piscine avec ses ornementations Renaissance.
Vierge à l'Enfant dans sa niche (XIXe siècle)
Vierge à l'Enfant dans sa niche (XIXe siècle).
Détail de la baie 8,tympan : un ange musicien
BAIE 8
Verrière de la baie 8 : l'Incrédulité de saint Thomas
BAIE 8 : l'INCRÉDULITÉ DE SAINT THOMAS.
par un peintre inconnu et appelé par les historiens d'art :
Le Maître de l'Incrédulité de saint Thomas.
Année 1540.

Baie 8. Il s'y trouve l'une des principales verrières de l'église et aussi l'une des plus belles, datée, d'après l'inscription, de l'année 1540. Son auteur, resté inconnu, a été désigné sous l'appellation - traditionnelle en histoire de l'art - de Maître de l'Incrédulité de saint Thomas.
Par comparaison de style, les baies 16 et 18 dans le bas-côté sud du chœur lui sont attribuées.
Les donateurs de la baie 8 sont Thomas Heullant, bailli de la Ferté-Bernard, et son épouse, Jeanne Fleury.
La scène est assez simple : devant un double portique, les apôtres s'interrogent sur la vérité charnelle du Christ. Saint Thomas glisse deux doigts dans la plaie provoquée par le coup de lance du légionnaire Longin (extrait ci-dessous).
Dans la lancette de droite, deux têtes d'apôtre ont été refaites au XVIe siècle. Les autres sont de l'historien fertois Léopold Charles. Selon Jean Lafond, dans son article pour le Congrès archéologique de 1961, celui-ci «a habilement restauré en 1851 cette verrière bien conservée dans l'ensemble».
Au tympan, deux anges, logés dans des mouchettes (qui sont en fait des oculi), tiennent les écus armoriés des donateurs. Trois autres mouchettes sont ornées d'anges musiciens, sous le regard du Père céleste dans la mouchette supérieure. L'attitude du Père céleste et le dessin de ses mains laissent perplexe. Comme si le peintre voulait lui faire dire : «Arrêtez de douter ; c'est bien mon Fils !»
Source : Corpus Vitrearum.

Détail de la baie 8 : le Christ
Baie 8, détail : saint Thomas glisse deux doigts
dans la plaie du Christ.
Année 1540.
Détail de la baie 8 : des apôtres
Baie 8, détail : quatre apôtres (année 1540).
La voûte Renaissance de la chapelle rayonnante Saint-Joseph
La voûte Renaissance de la chapelle rayonnante Saint-Joseph.

Baie 10. La verrière hétéroclite de cette baie se rattache à différentes époques : XVe, XVIe, début du XVIIe et XIXe siècle. Pour l'historien du vitrail Jean Lafond, c'est vers 1850 qu'un vitrier a arrangé les différents panneaux qui la composent.
On y trouve : des fragments de dais du XVe siècle ; deux panneaux d'une Passion du XVIe (Jésus devant Caïphe et Ecce Homo) ; quatre panneaux d'une Vie de la Vierge également du XVIe (Circoncision, Noces de Cana, Visitation, la Vierge tissant dans le temple). À quoi il faut ajouter deux panneaux civils provenant de maisons de la Ferté-Bernard (fin du XVe et début du XVIIe). Précisons que les huit médaillons représentant des têtes à l'antique sont datés du XVIe siècle. Enfin, un dernier panneau assez mutilé est une illustration de la Vie de saint Julien : le saint abat un arbre sacré d'où s'échappe un démon (registre du haut).
Au registre du bas et entourant un ange, deux donateurs sont présentés, pour l'un, par saint Jérôme accompagné de son lion, pour l'autre, par un saint moine (ci-dessous). Derrière eux, les deux beaux paysages champêtres en camaïeu bleu sont reproduits en gros plan plus bas (voir 1 et 2).
Parmi les trois soufflets du tympan, seuls les deux médians sont d'origine (XVIe siècle). Les deux anges musiciens qui les ornent sont surmontés d'un remploi : l'écu armorié de la corporation des tisserands.
Le seul élément du XXe siècle est la tête de lancette centrale.
Sources : 1) Corpus Vitrearum ; 2) Congrès archéologique de France de 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond.

Détail de la baie 10 : un donateur présenté par un saint
Baie 10, détail : un donateur présenté par un saint moine.
XVIe siècle.
Le paysage en camaïeu bleu est donné en gros plan plus bas.
Peinture dans la chapelle Saint-Joseph : Saint Julien guérissant un aveugle
Peinture du XVIe siècle
dans la chapelle Saint-Joseph :
Saint Julien guérissant un aveugle.
Détail de la baie 10 : paysage en camaïeu bleu derrière un donateur
Baie 10, détail : paysage en camaïeu bleu
derrière le donateur présenté par saint Jérôme.
Voir plus bas le paysage en camaïeu bleu derrière l'autre donateur.
La clé pendante Renaissance de la chapelle Saint-Joseph
La clé pendante Renaissance de la chapelle Saint-Joseph.
Il est possible que la clé centrale ait été cassée.

Les arrière-plans en camaïeu bleu. On ne saurait trop conseiller aux amateurs de vitraux d'observer de près les paysages en arrière-plan qui enjolivent les scènes. La baie 10 en propose deux, peints derrière les saints qui introduisent les donateurs. Le camaïeu derrière saint Jérôme illustre un village et un château dont on distingue fort bien les tours et la muraille (voir ci-dessus). Celui qui apparaît derrière le saint moine (ci-dessous) est encore plus précis dans son tracé des maisons. Dans la partie droite, l'artiste a même dessiné la double haie qui entoure le chemin menant à la porte de la chaumière. ---»»

BAIE 10
Verrière de la baie 10 : Scènes de la Passion
BAIE 10 : SCÈNES DE LA PASSION
Verrière composite :
(fin du XVe, XVIe, début du XVIIe et XIXe siècles).
Détail de la baie 10 : un donateur présenté par saint Jérôme
Baie 10, détail : un donateur présenté par saint Jérôme.
XVIe siècle
Le paysage en camaïeu bleu est donné ci-contre.
Détail de la baie 10 : la Visitation (XVIe siècle)
Baie 10, détail : la Visitation
XVIe siècle.

---»» On pourra voir aussi un magnifique camaïeu d'architecture à l'église Notre-Dame de Villeneuve-sur-Yonne, un autre à l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen. D'autres camaïeux du XVIe siècle sont encore plus riches et montrent des engins pour les travaux des champs (cariole, brouette, faux, etc.).

Détail de la baie 10 : paysage en camaïeu bleu derrière un saint présentant un donateur
Baie 10, détail : paysage en camaïeu bleu derrière le saint moine présentant un donateur.
XVIe siècle.
Détail de la baie 10 : Panneau Renaissance représentant saint Gilles
Baie 10, détail : Panneau Renaissance représentant saint Gilles.
Rondel civil du début du XVIIe siècle.
Les quatre médaillons contenant des têtes
à l'antique sont datés du XVIe siècle.
Détail de la baie 10 : Panneau Renaissance représentant saint André
Baie 10, détail : Panneau Renaissance représentant saint André.
Vitrail civil de la fin du XVe siècle.
Les quatre médaillons contenant des têtes
à l'antique sont datés du XVIe siècle.
Détail de la baie 10 : la Vierge tissant dans le temple
Baie 10, détail : la Vierge tissant
dans le temple et servie par un ange.
XVIe siècle.
Détail de la baie 10 : saint Gilles dans un rondel
Baie 10, détail : saint Gilles dans un rondel.
Début du XVIIe siècle.
Bas-relief : la Maison de Dieu (chapelle Saint-Joseph)
La Maison de Dieu (chapelle Saint-Joseph).
Bas-relief illustrant les litanies de la Vierge (vers 1530).
Détail de la baie 10, tympan : deux anges musiciens (XVIe siècle)
Baie 10, détail du tympan : deux anges musiciens.
XVIe siècle (vitraux d'origine).
Bas-relief : la Porte du Ciel (chapelle Saint-Joseph)
La Porte du Ciel (chapelle Saint-Joseph)
Bas-relief illustrant les litanies de la Vierge (vers 1530).
Bas-relief : le temple de Dieu (chapelle Saint-Joseph)
Le temple de Dieu (chapelle Saint-Joseph).
Bas-relief illustrant les litanies de la Vierge
Vers 1530.
Détail de la baie 10 : les Noces de Cana
Baie 10, détail : les Noces de Cana.
XVIe siècle.
Détail de la baie 10 : Présentation de Jésus au temple
Baie 10, détail : la Circoncision.
XVIe siècle.
BAIE 12
Verrière de la baie 12 : Vie de saint Julien et de saint Nicolas
BAIE 12 : VIES DE SAINT JULIEN ET DE SAINT NICOLAS
Les panneaux des lancettes sont
de François Delalande, année 1533.

À DROITE ---»»»
Baie 12
, détail : saint Julien guérit un aveugle.
À l'arrière-plan, en camaïeu beige : baptême du Defensor de la cité.
François Delalande, année 1533.

Baie 12. Une fois n'est pas coutume : le donateur qui a payé l'assemblage de cette verrière, réalisée en 1849 à partir d'une série de panneaux de 1533 venant des baies 1 et 2, s'est fait représenter dans la tête de lancette centrale ! On voit que c'est un moine (il s'appelle Thomas Cauvin) et ce fait rare mérite d'être souligné. D'ordinaire, c'est un vitrier qui se charge de la recomposition à la demande du chapitre.
Les deux registres inférieurs affichent six panneaux illustrant la Vie de saint Julien : guérison d'un aveugle (donné ci-dessous, résurrection d'un mort, repas avec ses compagnons Thuribe et Pavace ; envoi de Julien par le pape pour évangéliser le Maine ; prédication ; exorcisme d'un possédé.
Dans les panneaux des registres supérieurs, six scènes de la Vie de saint Nicolas : le saint à l'école ; faisant l'aumône ; élu évêque de Myre ; faisant décharger les bateaux de blé pour conjurer la famine ; résurrection de trois écoliers ; apparition à un homme et une femme.
Les panneaux de ces deux Vies ont été réalisés par François Delalande en 1533.
La scène du déchargement montre, de manière fort instructive, deux cogges à la proue et à la poupe surélevées. Voir à ce sujet l'article sur le cogge dans la section Histoire navale de ce site.
Au tympan : deux écus armoriés, deux anges, et, dans les deux soufflets centraux, la Vierge et l'Enfant-Jésus (remplois de fragments du XVIe siècle).
Sources : 1) Corpus Vitrearum ; 2) Congrès archéologique de France de 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond.

Détail de la baie 12 : saint Julien guérit un aveugle
Détail de la baie 12 : Prédication de saint Julien
Baie 12, détail : Prédication de saint Julien.
François Delalande, année 1533.
Détail de la baie 12 : saint Nicolas fait décharger les bateaux de blé
Baie 12, détail : saint Nicolas fait décharger les bateaux de blé pour conjurer la famine.
Les navires sont des cogges de la Renaissance.
François Delalande, année 1533.
Détail de la baie 12 : saint Julien est envoyé évangéliser le Maine
Baie 12, détail : saint Julien est envoyé évangéliser le Maine.
François Delalande, année 1533.
Détail de la baie 12 : saint Julien ressuscite un mort
Baie 12, détail : saint Julien ressuscite un mort.
François Delalande, année 1533.
Détail de la baie 12 : saint Nicolas apparaît à un homme et une femme
Baie 12, détail : saint Nicolas apparaît
à un homme et une femme.
François Delalande, année 1533.
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Documentation : brochure «Église Notre-Dame-des-Marais» éditée par la Société du Pays Fertois, 2007
+ Livret «laissez-vous conter l'église Notre-Dames-des-Marais», édité par le Pays d'Art et d'Histoire du Perche Sarthois, 2011
+ «Les Vitraux du Centre et des pays de la Loire», Corpus Vitrearum, Éditions du CNRS, 1981
+ Congrès archéologique de France, session tenue dans le Maine en 1961, article sur l'église Notre-Dame et ses vitraux par Jean Lafond, 1961
+ «La Sarthe des origines à nos jours», Éditions Bordessoules, 1983
+ «Arcisse de Caumont (1801-1873) érudit normand et fondateur de l'archéologie française» édité par la Société des antiquaires de Normandie, 2004.
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