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L'église Notre-Dame de l'Assomption
à Villeneuve-sur-Yonne a presque la taille d'une cathédrale,
ce qui surprend dans une petite ville de cinq mille habitants. Sa
construction débute au XIIIe siècle et ne s'achève
qu'au XVIe avec l'ajout de la façade et des premières
travées occidentales. Cette dernière partie ne fut
d'ailleurs voûtée qu'au XVIIe siècle. Long de
72 mètres et large de 19, l'édifice de style gothique
relève des influences bourguignonne (notamment pour l'élévation
du chœur) et champenoise. Il a été classé
monument historique dès 1849. Les historiens de l'art n'ont
de cesse de rapprocher l'église Notre-Dame de l'église
Saint-Pierre
à Saint-Julien-du-Sault, bourg voisin. Ils soulignent que
le type de chevet est le même : bourguignon à deux
niveaux avec triforium au bas des fenêtres hautes et déambulatoire
à trois chapelles rayonnantes. Mais, à Villeneuve-sur-Yonne,
les continuateurs du premier maître-maçon du XIIIe
siècle sont restés fidèles au schéma
choisi pour le chevet. L'église possède ainsi une
grande unité architecturale, même si elle a été
bâtie sur trois siècles. À Saint-Julien-du-Sault,
la nef n'a pas suivi le style du chevet et il n'y a aucune unité.
Mis à part quelques sculptures et tableaux intéressants,
l'église Notre-Dame resplendit de quelques magnifiques verrières
de l'époque Renaissance, dont l'une montre un personnage
avec des bésicles. Les fenêtres hautes du côté nord possèdent
quatre grands
vitraux à personnages du XIIIe siècle et qui rappellent
le style inauguré à la cathédrale d'Auxerre
dès le premier quart du XIIIe. Cette page donne un large aperçu
de ces verrières.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Notre-Dame à Villeneuve-sur-Yonne. |
La façade occidentale (XVIe siècle).
Il est impossible de la photographier, dans son ensemble, de face. |
Villeneuve-sur-Yonne
est une petite ville de cinq mille habitants et l'église
impose sa masse au sein des maisons toutes proches. Comme
la photo de droite le montre, il est impossible d'avoir un
recul suffisant pour apprécier d'assez loin la façade
en son entier et la photographier de face. L'église
de Saint-Nicolas-de-Port, près de Nancy, offre le même
contraste d'un vaste bâtiment au milieu des maisons
d'une petite ville.
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La façade de l'église Notre-Dame.
Fin XVIe, la construction de deux tours était prévue.
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Le côté nord de l'église et ses contreforts. |
La construction
de la façade de l'église a suscité
quelques débats. Qui est donc l'auteur de la façade?
On trouve partout le nom de Jean Chéreau. Cet
architecte l'aurait commencée en 1551 et achevée
en 1597. Rien n'est moins sûr. Dans son étude
de l'église Notre-Dame (Congrès archéologique
de France, Auxerre, 1958), Jean Vallery-Radot nous informe
qu'on possède un dessin de la façade, signé
Jean Chéreau et daté de 1575. Ce dessin est
associé à un marché, passé entre
les marguilliers de l'église et le maître architecte
Jean Chéreau, où il est question de
|
«besogne que ledit
Chéreau doibt faire (...)». Incertains sur
la date, on a longtemps cru qu'il s'agissait de toute la façade.
Jean Vallery-Radot fait remarquer qu'il y a une différence
de style évidente entre les trois portails (partie
basse) et la partie haute. En fait, c'est dès 1872
que l'on s'est avisé que Jean Chéreau avait
pris en charge la construction au-dessus des portails (avec
deux tours prévues de chaque côté du pignon
- et jamais construites). Comme les documents semblent valider
cette hypothèse, on en arrive à la
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---»»»
question : qui a construit la partie basse? Vallery-Radot
répond tout simplement : Jean Chéreau père ! Il
y aurait eu deux Jean Chéreau, le père et le fils. À
ce titre, un historien de la ville de Joigny
(entre Sens
et Auxerre),
rapporte dans ses Mémoires, datées de 1723, que
l'église Saint-Jean
à Joigny
a eu deux architectes : les Chéreau père et fils. On
est donc conduit à penser que, à Villeneuve-sur-Yonne
comme à Joigny,
le fils a succédé à son père. Et que Jean Chéreau
père est l'auteur des trois portails de l'église Notre-Dame.
Mais Jean Vallery-Radot reconnaît que les preuves formelles
de cette thèse manquent.
On peut aussi faire remarquer que la construction de
la façade de l'église Notre-Dame s'est étalée
de 1551 à 1597, c'est-à-dire sur quarante-sept
ans. Si les marguilliers de l'église avait confié cette
tâche à un jeune novice de vingt ans, celui-ci
en aurait eu soixante-sept à la fin de la construction.
À cette époque, c'était un âge déjà
avancé. Avec plus de vraisemblance, on peut penser que
la conception et la responsabilité de la construction
de la façade d'une église de cette importance
n'ont pu être données qu'à un architecte disposant
déjà de quelque expérience. Supposons-le âgé
de trente ans. Cela lui en donne soixante-dix-sept à
l'achèvement des travaux. Âge canonique à
cette époque, et presque encore aujourd'hui. Ce qui
conforte l'hypothèse de Jean Vallery-Radot sur les deux
Chéreau, père et fils, auteurs de la façade de
l'église Notre-Dame.
Source : «L'achèvement
de l'église Notre-Dame aux XVIe et XVIIe siècle»
par Jean Vallery-Radot, Congrès archéologique de France,
66e session, Auxerre, 1958.
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La chaire à prêcher du XVIe siècle est en chêne sculpté.
La chaire a été classée aux Monuments historiques
au titre d'objet. |
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La nef et le bas-côté sud avec sa suite d'arcades embellies de chapiteaux
à thèmes floraux.
On aperçoit trois vitraux Renaissance dans le bas-côté
: le Jugement dernier, les deux saintes et la Crucifixion (de gauche
à droite). |
La chaire à prêcher.
Détail des sculptures sur la cuve. |
LA CHAPELLE SAINT-NICOLAS
(OU DES MARINIERS) ET SON VITRAIL RENAISSANCE
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Chapelle Saint-Nicolas dans le bas-côté sud (XVIe siècle). |
La chapelle
Saint-Nicolas est fermée par une clôture
dont le soubassement est sculpté de motifs marins
: saint Nicolas est le patron des mariniers. On remarquera
notamment la nef, qui est en fait un cogge,
sur le bas de la porte en bois. La chapelle est embellie
par le vitrail de la Légende de saint Nicolas
(XVIe siècle).
De ce vitrail, on donne ci-contre le panneau illustrant
la naissance du saint : il put se mettre debout tout
seul le jour même de sa naissance. Ci-dessous, Nicolas
apaise la tempête. La verrière contient un panneau de
la pêche miraculeuse (Nouveau Testament), étranger à
la légende du saint.
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Vitrail de Légende de saint Nicolas.
Époque Renaissance,
Chapelle Saint-Nicolas. |
Les sculptures de la clôture de la chapelle Saint-Nicolas
rappellent le monde maritime.
Un nef est sculptée sur la porte en bois (XVIe siècle). |
LE VITRAIL DE LA VIE
DE SAINT NICOLAS (Époque Renaissance)
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Légende de saint Nicolas, panneau du bas.
«La Naissance de Nicolas» et «La pêche miraculeuse»
(panneau hors sujet). |
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«Saint Nicolas apaise la tempête».
Vitrail de la légende de saint Nicolas.
Époque Renaissance. |
Le baptistère dans le bas-côté nord
avec un tableau de la Présentation de la Vierge au temple.
On remarquera le ciel en camaïeu bleu ---»»»
sur lequel se détache un très beau cogge
médiéval
qui a pris la barlotière comme niveau des eaux. |
«La Pêche miraculeuse», Époque Renaissance.
(Ce panneau ne concerne pas la Légende de la Vie de saint Nicolas.) |
«La Crucifixion»
Copie de la toile de Pierre-Paul Rubens par Baume.
Ce grand tableau trône au milieu de la nef, en face de la chaire. |
Nicolas verse son argent pour sauver les trois jeunes filles.
Vitrail de la Légende de saint Nicolas. |
«L'Éducation de la Vierge»
Léonie Dusseuil (Nancy, 1843 - Paris, 1912). |
«««--- Saint
Nicolas verse de l'argent par une fenêtre pour sauver
trois jeunes filles. Pour l'interprétation de cette
scène, voir, dans ce site, la page de l'église
Saint-Étienne
d'Arcis-sur-Aube. La vie de saint Nicolas y est expliquée
grâce à la Légende dorée
de Jacques de Voragine.
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LA CHAPELLE DU SAINT-SÉPULCRE
ET LA MISE AU TOMBEAU
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La Mise au tombeau attribuée à Jean Gougeon.
XVIe siècle. |
Mise au tombeau : saint Jean et la Vierge. |
La Mise
au tombeau de l'église Notre-Dame
a une particularité : le Christ est en bois et
il n'est pas proportionné aux autres personnages.
Une note dans l'église attribue cette mise au
tombeau à Jean Gougeon (qui participa
à la décoration du Louvre). L'œuvre
serait donc datée du XVIe siècle, à
l'exception du Christ, en bois et plus petit, qui serait
du XIVe siècle. Cette mise au tombeau associe
tous les personnages traditionnels de la scène.
Entourant Joseph d'Arimathie et Nicodème, on
voit au deuxième plan, de gauche à droite
: Marie-Madeleine, saint Jean, la Vierge, Marie Salomé
et Marie, épouse de Cléphas.
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LE VITRAILDE LA CRUCIFIXION
(Époque Renaissance)
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La Vierge sous son architecture en pierre blanche
Vitrail de la Crucifixion.
En bas, le donateur Claude Dindelle et sa famille
L'inscription à la base du vitrail rappelle
la donation faite par Claude Dindelle
et sa femme Jehanne Darde en 1529. |
Saint Jean et des vieillards
Vitrail de la Crucifixion
(Les vieillards du bas sont peut-être des bergers
de la Nativité. Ce panneau inférieur est daté
par Jean Lafond du milieu du XVIe siècle.) |
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Mise au tombeau : Marie Salomé. |
Christ aux liens, XVIe siècle. |
La très belle Piéta Renaissance
dans le vitrail de la Crucifixion |
«Le repos pendant la fuite en Égypte», 4e
quart du XIXe siècle
Bas-relief en plâtre d'Émile-Edmond Peynot
L'artiste était natif de Villeneuve-sur-Yonne.
Il fut prix de Rome en 1880 (source : base Palissy). |
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Vitrail de la Crucifixion (époque Renaissance). |
Le
vitrail de la Crucifixion a été
donné par le prévôt de Villeneuve,
Claude Dindelle, en 1529. Il est aujourd'hui incomplet.
Le Christ en croix manque dans la partie centrale. Détail
remarquable : la Vierge et saint Jean, qui adoptent
leur attitude habituelle dans les Crucifixion,
sont ici encadrés par une élégante
architecture en pierre blanche. La jolie Piéta
de la lancette centrale vient d'une chapelle du côté
nord. Source : Les vitraux
de l'église N-D par Jean Lafond, Congrès
archéologique de France, Auxerre, 1958.
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«La Madeleine» de Pierre-Jacques Cazes, XVIIIe siècle
Tableau classé aux Monuments historique au titre d'objet. |
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LA CHAPELLE NOTRE-DAME DES
VERTUS ET LA VIERGE À L'ENFANT DU XIVe SIÈCLE
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La chapelle Notre-Dame des Vertus
vue depuis l'allée centrale de la nef. |
Notre-Dame des Vertus.
encore appelée La Vierge à l'oiseau, XIVe
siècle. |
Vitrail de la
Vie de la Vierge ---»»»
Détail du paysage en grisaille au-dessus
des donateurs. |
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La chapelle Notre-Dame des Vertus
avec l'autel et la statue de la Vierge. |
Vitrail de la vie de la Vierge, milieu du XVIe siècle.
Chapelle Notre-Dame des Vertus. |
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LE VITRAIL DE LA VIE DE LA
VIERGE (Époque Renaissance)
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«La Mort de la Vierge» dans la vitrail de la Vie de la
Vierge, milieu du XVIe siècle.
On reconnaît dans la première rangée à
gauche un homme qui porte des besicles.
(détail très rare dans un vitrail Renaissance). |
«La naissance de la Vierge», milieu du XVIe siècle. |
«Saint Louis recevant la couronne d'épines»
Huile sur toile signée «De Beauvais, 1769». |
Panneau des donateurs qui prient devant l'Assomption. |
Le
vitrail de la Vie de la Vierge est sans conteste
le plus beau de l'église. Les restaurations y
sont légères. Au-dessus des scènes
de la naissance de la Vierge et de sa mort, on voit
une Assomption enrichie d'un décor de grisaille
en camaïeu bleu du plus bel effet. Au premier plan,
les apôtres. Photo ci-dessous.
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L'homme aux besicles dans le panneau de la Mort de la Vierge.
Voir saint Materne avec des beslcles à la main dans un
vitrail
daté de 1510 de l'église Saint-Nicolas
à Saint-Nicolas-de-Port.
Voir aussi un apôtre dans la Dormition
à l'église Notre-Dame d'Alençon. |
«L'Assomption»
Deux angelots entourent la Vierge. |
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Ce magnifique paysage mi-urbain mi-campagnard, en camaïeu bleu,
accompagne l'Assomption de la Vierge.
Les hommes, au premier plan, sont les apôtres qui regardent
la Vierge s'élever.
Vitrail de la Vie
de la Vierge, époque Renaissance. |
LA CHAPELLE
NOTRE-DAME DE LOURDES
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L'autel et le retable de pierre de la chapelle Notre-Dame
de Lourdes. |
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«La Vierge à l'Enfant»
Peinture sur bois du XVIe siècle. |
La
chapelle Notre-Dame de Lourdes
est riche en statues ainsi qu'en dais et
consoles du XVIe siècle finement
sculptés. Sur le mur oriental, on
voit un retable en pierre de l'époque
Renaissance surmonté d'une niche
qui abrite une statue de la Vierge à
l'Enfant. Cette dernière est donnée
ci-dessous en gros plan (XVIe siècle?).
Une statue contemporaine de la Vierge de
Fatima est en outre placée au premier
plan de la chapelle (voir photo à
gauche).
Le groupe sculpté de sainte Anne
et de Marie, donné ci-dessous, est
classé aux Monuments historiques
au titre d'objet.
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Groupe sculpté de sainte Anne et Marie, XVIe s.
Chapelle Notre-Dame de Lourde.s |
Statue de saint Jean-Baptiste.
Chapelle Notre-Dame de Lourdes. |
La Vierge à l'Enfant.
Chapelle Notre-Dame de Lourdes. |
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LA VITRAIL DE L'ARBRE
DE JESSÉ (Époque Renaissance)
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Le vitrail de l'Arbre de Jessé dans un bas-côté
de la nef.
««--- Le vitrail de l'Arbre de Jessé
Époque Renaissance. |
L'Arbre
de Jessé est daté, dans la
base Palissy, du XVe siècle, mais il est donné
du premier quart du XVIe siècle par Jean Lafond
dans son article sur l'église Notre-Dame paru
dans le recueil du Congrès archéologique
de France, 66e session, Auxerre, 1958.
Cet Arbre de Jessé apparaît assez désordonné.
Il est évident qu'il a été restauré
et enrichi par des panneaux venant d'une autre verrière
(vraisemblablement contemporaine de l'Arbre). En effet,
aux rois de juda, l'Arbre de Jessé de l'église
de Villeneuve ajoute, toujours campés sous des
niches blanches, des prophètes barbus et des
sibylles. On constate - avec regret - que le XIXe siècle
s'est donné le droit de refaire les visages de
la plupart des rois de Juda, ainsi que ceux de David
et de Salomon.
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Architecture en camaïeu bleu dans le vitrail
de la Vie de la Vierge, XVIe siècle. |
Un saint avec un livre.
Chapelle Notre-Dame de Lourdes. |
Un dais finement sculpté.
Chapelle Notre-Dame de Lourdes. |
Deux sibylles dans le vitrail
de l'Arbre de Jessé. |
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Dais du XVIe siècle.
Chapelle Notre-Dame de Lourdes. |
Joïaquin et un autre roi de Juda dont le visage a été
refait.
Vitrail de l'Arbre de Jessé, époque Renaissance. |
Le roi Salomon (avec un visage refait au XIXe siècle).
Vitrail de l'Arbre de Jessé, époque Renaissance. |
Deux prophètes
dans le vitrail de l'Arbre de Jessé. |
Le roi David (visage refait) avec sa sa lyre et un roi de Juda.
Vitrail de l'Arbre de Jessé. |
«La Présentation de la Vierge au temple».
Chapelle du baptistère. |
Le nef et le bas-côté nord. |
L'Archange saint Michel tient la balance et
plonge sa lance dans la gueule d'un démon.
Vitrail du Jugement dernier. |
L'enfer et ses tourments : une roue et une potence.
Dans le panneau du bas : un démon.
Vitrail du Jugement dernier. |
Saint Pierre et sa clé
Vitrail du Jugement dernier. |
En dépit d'une
certaine cacophonie,
le vitrail du Jugement dernier, daté
du 4e quart du XVe siècle, offre quelques
beaux morceaux : saint Pierre et sa clé,
saint Michel combattant les démons, l'enfer
et ses supplices ; dans la partie haute, la Vierge
et le Christ (ou saint Jean) ; dans la partie
basse, les morts qui ressuscitent.
Ce vitrail n'est-il qu'un arrangement de fragments
venant d'un Jugement dernier plus vaste? C'est
la question que pose Jean Lafond en reconnaissant
que, si arrangement il y a, il a belle allure.
On y trouve en effet tous les éléments
de la scène. Jean Lafond déplore
de ne pas y trouver le Christ (ce qui lui fait
dire que ce vitrail n'est que la partie d'un tout),
mais le saint Jean en haut et à droite
peut très bien tenir ce rôle... Ce
vitrail est souvent attribué à Jean
Cousin. La base Palissy ne l'indique pas et
Jean Lafond se dresse contre cette idée
qu'aucun document ne vient confirmer. Cependant,
Guy-Michel Leproux, dans son article «Jean
Cousin et le vitrail» (Jean Cousin, père
et fils, Louvre éditions, 2013) ne
rejette pas cette hypothèse. Il constate
que la figure de l'archange saint Michel correspond
au style de Jean Cousin. Idem pour le profil de
|
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LE VITRAIL DE LA VIERGE
À L'ENFANT (Époque Renaissance)
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LE VITRAIL DU JUGEMENT
DERNIER (Époque Renaissance)
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Le vitrail du Jugement dernier. |
Les papes dans les tourments de l'enfer (vitrail du Jugement
dernier). |
---»»»
saint Jean «et ses cheveux balayés par
le vent» (voir à droite).
Le panneau ci-dessus représente-t-il les papes
de la Renaissance? Sont-ils pris dans les tourments
de l'enfer? Les coiffes sont-elles des tiares? Jean
Lafond y voit la coiffe des doges de Venise. On optera
plutôt pour des papes en train de prier pour leur
salut (comme le fait l'un deux). Si la position du panneau
est conforme au dessin initial, ils sont plus proches
du ciel que de l'enfer. Il leur reste une chance...
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Saint Jean dans le Jugement dernier. |
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Clé de voûte à thème floral
dans un bas-côté. |
Saint Jérôme
Vitrail de la Vierge à l'Enfant,
Lancette de gauche
Dans le panneau du bas : le donateur est
présenté par son saint patron. |
---»»»
La lancette de la Vierge est enrichie d'un dais de pierre
qui limite la surface de l'arrière-plan bleuté.
Saint Jérôme est accompagné de son
lion dont les pattes ressemblent à celles d'un
sphinx. Au-dessous, le donateur est présenté
à la Vierge par son saint patron. Dans le panneau
opposé, deux anges portent les armoiries d'un
évêque : l'écusson à trois
clés est surmonté d'une tiare.
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La Vierge à l'Enfant.
Lancette centrale dans le vitrail du même nom. |
Clé de voûte
arborant un visage grimaçant. |
Le saint patron du donateur. |
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LE VITRAIL «DES DEUX
SAINTES COURONNÉES»
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Sainte Madeleine
Vitrail des deux Saintes couronnées.
La bordure contient des couronnes et des fleurs de lis. |
Le
vitrail des «deux saintes couronnées»
pose problème. Jean Lafond (Congrès
archéologique, Auxerre, 1958) s'étend
sur la qualité des lancettes : «Les écoinçons
et les lancettes sont garnis d'une très belle
grisaille rehaussée de jaune d'argent, dont les
fleurs et les feuilles du rosier, les feuilles et les
glands du chêne fournissent le décor. Les
bordures sont faites de couronnes et de fleurs de lis
sur un filet de couleurs.» Il ajoute qu'il y avait
une figure dans chaque lancette. Mais, à présent,
on n'en voit plus que deux. Ce sont «des saintes
femmes couronnées, peintes en camaïeu dans
des niches de damas bleu et rouge.» Sont-elles
d'origine? Rien n'est sûr : elles ont perdu leur
dais et leur état est plutôt mauvais. Jean
Lafond ajoute en note que, à la suite d'une restauration
au XXe siècle, l'une est devenue sainte Madeleine
et l'autre sainte Catherine. La présence de jaune
d'argent rattache le vitrail, au plus tôt, au
XIVe siècle. Et Jean Lafond fait remarquer que,
si les figures des saintes sont externes à la
verrière, on pourrait très bien aussi
les rattacher au début du XVe siècle.
Le tympan, ci-contre, représente la Trinité
: le Père Céleste, assis sur un trône,
tient le Crucifix. Les lobes de la rose contiennent
les symboles des évangélistes.
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Vitrail des deux Saintes couronnées.
Le tympan représente la Trinité entre les symboles
des évangélistes (dans les lobes). |
Sainte Catherine.
Vitrail des deux Saintes couronnées.
Les losanges sont remplis de feuilles et de glands de chêne. |
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La Trinité dans la rose du tympan
Vitrail des deux saintes couronnées. |
Un lobe de la rose du tympan : est-ce un groupe de ressuscités
du Jugement dernier? [Jean Lafond], XIVe siècle. |
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LE CHŒUR ET LES CHAPELLES
RAYONNANTES
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Vue d'ensemble du chœur et de ses piliers fasciculés.
Le triforium, visible au deuxième niveau de l'abside, relève
de l'architecture bourguignonne. |
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Chapiteau avec deux anges tenant un écusson. |
Chapiteau à thème floral avec un personnage et
une tête d'oiseau. |
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La Présentation de Jésus au Temple.
Verrière des scènes de la Vie de la Vierge dans
l'abside (1901). |
«L'Annonciation»
Copie d'un tableau de Lesueur, XVIIIe siècle. |
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Entrée dans le déambulatoire nord
L'architecture du déambulatoire (piliers fasciculés,
voûtes, chapiteaux) est semblable à celle
des chapelles rayonnantes, assurant
à l'ensemble un aspect très harmonieux. |
«Le Bon Samaritain»
Auteur anonyme |
Chapelle axiale
L'architecture des chapelles rayonnantes dégage
une réelle harmonie. |
Le Père Céleste accompagné de rinceaux
Chapelle axiale, fin du XIXe siècle. |
«La Mise
au tombeau», peinture sur bois, XVIe siècle
---»»» |
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Le déambulatoire droit avec la chapelle axiale.
Les trois chapelles rayonnantes sont reliées par deux
passages en anse de panier. |
Les
trois chapelles rayonnantes sont remarquables
par la pureté de leurs lignes et l'harmonie qui
s'en dégage. On remarquera ci-dessus le parti
pris par l'architecte du XIIIe siècle : les ogives
des voûtes des chapelles et du déambulatoire
retombent sur des colonnettes et sur des chapiteaux
à crochets dont le tailloir est polygonal. L'ensemble
crée une belle impression de légèreté.
Quant aux passages en anse de panier entre les chapelles,
Lefèvre-Pontalis, dans son étude de l'église
en 1907, écrit que c'est une disposition très
rare, sauf dans quelques églises gothiques du
Midi de la France.
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Une sainte et un saint évêque
sous leur dais
Vitrail de la chapelle axiale
(posé en 1901). |
Dalle funéraire de Mathieu Branché, bourgeois de Villeneuve,
et de Jacqueline Lemoyne, sa femme, 4e quart du XVIe siècle. |
Reliquaire en bois doré
dans la chapelle axiale. |
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La chapelle rayonnante Saint-Joseph. |
Vitrail dans la chapelle du Sacré Cœur
En bas : une sarabande de diables qui agressent une sainte
Les deux scènes ci-dessus semblent être des vitraux
authentiques du XIIIe siècle (restaurés). |
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LES VERRIÈRES HAUTES
DU XIIIe SIÈCLE
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Vue d'ensemble des partie hautes avec les quatre verrières
du XIIIe siècle.
On remarquera les six oculi dans les voûtains au-dessus du chœur. |
Trois saints dans un vitrail du XIIIe siècle
Au milieu, le Saint Jean l'Évangéliste est une
création du XIXe siècle. |
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«L'Assomption»
Copie d'un tableau de Murillo, XVIIe siècle.
«««--- Un saint dans un vitrail du XIIIe siècle.
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«L'Adoration des bergers»
François Guillaume Ménageot, peinture sur bois, fin du XVIIIe
siècle. |
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Un violent orage de grêle
cassa les vitraux de l'abside et du côté
sud en 1805. Le côté nord, épargné,
est le seul côté actuel à proposer
des vitraux du XIIIe siècle.
Jean Lafond indique qu'ils sont dans l'ensemble authentiques,
mis à part le Saint Jean l'Évangéliste
(ci-contre) qui est moderne. Tous ces vitraux ont subi
une restauration dans les années 1938-1939. L'environnement
des personnages (saints et saintes) est constitué
de grisaille où les rinceaux de lierre et de
trèfle s'entremêlent. Parfois, le motif
est plus sophistiqué, comme cet aigle stylisé
qui se répète dans les losanges qui entourent
un roi assis (voir la 2e photo ci-dessous). Les grisailles
sont entourées d'étroites bordures de
couleur. Jean Lafond conclut en ajoutant à propos
du style d'ensemble de ces vitraux : «C'est le
parti qui apparaît, dès le premier quart
du XIIIe siècle, à la cathédrale
d'Auxerre et qui prévaudra généralement
au XIVe.»
Source : «Les vitraux
de l'église Notre-Dame de Villeneuve-sur-Yonne»
par Jean Lafond, Congrès archéologique
de France, 66e session, Auxerre, 1958.
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Quatre personnages dans leur niche, XIIIe siècle. |
Deux personnages en gros plan dans le vitrail au-dessus, XIIIe
siècle.
La grisaille qui entoure le personnage de gauche est enrichie
de ce qui ressemble à un motif d'aigle (ou d'oiseau)
stylisé. |
Vue d'ensemble de la nef. |
La
voûte au-dessus de l'orgue de tribune
(voir photo ci-dessous). Au centre de cette voûte,
on voit une trappe qui donne sur le balcon supérieur
de la façade. La trappe pour faire sonner les
cloches était prévue, à l'origine,
sous le clocher nord. La voûte est embellie de
magnifiques clés pendantes à thème
floral, disposées en cercle. Elles sont de style
classique et datent du début du XVIIe siècle
(source: Lefèvre-Pontalis). L'ensemble ne peut
être apprécié qu'avec une paire
de jumelles.
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La voûte au-dessus de l'orgue de tribune
et ses clés pendantes magnifiquement ciselées. |
«««---
L'orgue de tribune et son buffet. L'ensemble est du XVIIIe
siècle |
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L'orgue
de tribune date de la première moitié
du XVIIIe siècle. À part les pots-à-feu
très traditionnels sur les tourelles du grand
corps et du positif, son buffet ne présente aucune
sculpture en bois vraiment intéressante (ni atlante,
ni ange, ni personnage, ni sculpture remarquable). En
revanche, la rose occidentale,
qui se tient derrière, dans la façade,
mérite le coup d'œil. Elle n'offre que du
verre blanc, mais l'agencement des plombs, dans la partie
externe, donne la dynamique impression d'une roue qui
tourne.
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La nef et l'orgue de tribune vus de derrière l'autel. |
Documentation : «Congrès archéologique
de France, 66e session, 1958, Auxerre», «Les vitraux de
l'église Notre-Dame» par Jean Lafond
+ «Congrès archéologique de France, 66e session,
1958, Auxerre» : «L'achèvement de l'église
Notre-Dame aux XVIe et XVIIe siècles. La façade et le
dessin de Jean Chéreau» par Jean Vallery-Radot
+ «Congrès archéologique de France, 74e session,
Avallon, 1907» : «L'église de Villeneuve-sur-Yonne»
par Eugène Lefèvre-Pontalis
+ Documents affichés dans la nef
+ base Palissy. |
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