Le développement historique de Rouen se fit sur la rive droite de la Seine, là où l'on peut admirer la cathédrale et les grandes églises de la ville comme Saint-Ouen ou Saint-Maclou. Sur le quartier actuel de Saint-Sever se trouvait jadis un faubourg appelé Emendreville qui eut beaucoup de mal à se développer : la communication entre les deux rives du fleuve se réduisait à un pont étroit et peu solide, puis à un pont de bateaux en 1630. C'était insuffisant. Néanmoins, au XVIIe siècle, la faïence se développa sur cette rive droite un peu isolée, notamment dans le faubourg Saint-Sever, à tel point qu'elle devint au siècle suivant la première industrie de Rouen. Sous le Second Empire, de nouveaux ponts permirent enfin au quartier de se développer. À cette époque, Rouen s'étendit également vers l'Ouest.
Dans l'église du faubourg d'Emendreville, en l'an 990, on déposa les reliques de Sever, saint-évêque d'Avranches. Le sanctuaire prit alors le nom de Saint-Sever. Dégradé lors de divers sièges, il fut rebâti en 1601. En 1791, l'église Saint-Sever figure sur la liste des treize églises paroissiales rouennaises conservées par la Révolution. Fermée sous la Terreur, elle est rendue au culte en 1802, puis restaurée en 1849. En 1856, elle menace ruine. Une nouvelle église, adaptée à l'importance de la population, est alors construite au sud de la première, sur les plans de l'architecte Vachot. Faite en brique et en pierre, elle présente, à l'heure actuelle, hormis des chapelles qui appellent une restauration, d'intéressants vitraux des années 1860, ainsi que, dans le transept, deux belles roses aux dessins assez ouvragés. Le chœur est orné d'un beau maître-autel du XIXe siècle. L'ancienne église a été démolie en 1860, après l'achèvement de la nouvelle.