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La basilique Saint-Denis est une cathédrale
à part dans le patrimoine architectural religieux français.
Ceci par la volonté d'un homme : l'abbé Suger
(1081-1151). L'énergie et l'idéal religieux de ce
prélat qui fut aussi homme d'Etat, surent transformer une
église romane en un monument gothique (agrandi au XIIIe siècle).
Nommé abbé de la riche abbatiale en 1122, il parvint
à réunir des fonds suffisants pour réinventer
l'architecture religieuse de son époque en appliquant un
principe simple : la Foi par la Beauté. Pour croire, le peuple
doit admirer, donc voir. Pour voir, il circulera dans un déambulatoire
où seront exposées des reliques dans de magnifiques
reliquaires. D'où l'exigence d'espace et de lumière.
Les vitraux - nécessairement très beaux - compléteront
la tâche en apportant aux illettrés l'enseignement
religieux et les règles d'édification morale. L'esprit
du gothique était né. L'église carolingienne
de l'abbaye est agrandie vers 1135. D'abord la façade, puis
le chevet. Suger expose son projet au roi, mais décide de
ne pas toucher à la nef carolingienne.
Un simple sanctuaire ne suffisait pas : l'abbé Suger a joué
de ses amitiés avec le roi Louis VI le Gros, puis avec son
fils, Louis VII, pour faire de son abbatiale une nécropole
royale. Il a réussi : Saint-Denis est riche de plus de soixante-dix
statues de marbre (orants ou gisants) qui font sa renommée.
Suger a aussi bataillé pour en faire le lieu officiel du
sacre des rois de France. Mais, sur ce point, il a été
pris de court par la cathédrale
de Reims.
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Vue d'ensemble de la nef de la basilique Saint-Denis.
Cette photo aurait plu à l'abbé Suger. Le soleil irradie
de ses rayons les pierres de la nef,
symbolisant le passage de la lumière naturelle à la
lumière immatérielle, «divine». |
La façade de la basilique avec ses trois portails et son unique
tour.
La tour nord a disparu en 1846. |
Le côté nord de la basilique avec «la porte des
Valois», c'est-à-dire le portail du bras nord du transept.
Architecture
extérieure. Au XIIIe siècle, on insère
dans la façade du transept un portail qui, au vu de
ses sculptures, daterait de 1160. Les restaurations sont jugées
fidèles par les spécialistes de l'architecture
religieuse.
Quant à la façade occidentale, elle affiche
une nouveauté pour l'époque : la rosace centrale
et la disposition des trois portails sculptés.
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PORTAILS, TYMPANS
ET VOUSSURES |
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Tympan du portail central.
Le Christ est entouré des douze Apôtres.
(Tympan du XIIe siècle, saccagé à la Révolution,
restauré au XIXe siècle) . Cliquez sur l'image
pour l'afficher en gros plan. |
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Les vitraux de l'abside, XIXe siècle. Cliquez sur l'image pour
l'afficher en gros plan.
A DROITE, tympan et linteau du portail du bras nord du transept ---»»»
Linteau, partie de gauche : le préfet Fescennius ordonne l'exécution
de Denis, Rustique et Éleuthère.
Partie droite : les trois compagnons communient. Le tympan illustre
la décapitation. |
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LA NEF DE LA BASILIQUE
SAINT-DENIS |
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Nef, bras droit du transept et chevet de la basilique Saint-Denis.
Le triforium de la basilique est totalement ajouré, apportant
un maximum de lumière. |
Élévations nord à trois niveaux. |
Basilique
Saint-Denis : L'ABBÉ SUGER (1/2)
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Né vers 1081, de modeste
origine, Suger fut placé à
l'âge de dix ans à l'abbaye
de Saint-Denis. C'est là qu'il
rencontra le futur Louis VI le Gros,
fils de Philippe Ier. Commençant
sa vie comme moine, il se fit tôt
remarquer par son don pour plaider
les belles causes et son art d'administrateur.
Souvent missionné à
Rome, c'est en revenant d'une ambassade
en Italie, en 1122, qu'il apprit son
élection à la tête
de l'abbaye de Saint-Denis. Retournant
à Rome pour le concile de Latran,
il visita les principaux sanctuaires
des régions méridionales.
Et en fut profondément marqué.
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Sa future tâche
de constructeur, de mécène
et d'homme d'État sera imbibé
de son apprentissage italien : Bénevent,
Salerne, Bari et surtout le Mont-Cassin.
Revenu à Saint-Denis, il entreprit
de faire reconstruire son église,
devenue trop petite. Les moyens de financement
furent assurés par une gestion rigoureuse
et tous azimuts des propriétés
de l'abbaye. Sa nouvelle église incarnera
sa vision théologique et artistique
du monde, vision renforcée par ses
contacts avec Hugues de Saint-Victor, un
maître à penser réputé
de Paris qui accordait une grande place
aux arts mécaniques et concevait
l'art comme un support spirituel. Pour croire,
il faut voir et être impressionné
par la beauté des choses saintes.
Ainsi on édifie le peuple et on travaille
à la paix. D'où l'idée
fondamentale du déambulatoire pour
circuler autour de riches reliquaires, le
tout plongé dans une lumière
intense, expression terrestre de la lumière
divine. C'est à cette époque
qu'il se met à écrire sa Vie
de Louis le Gros et une Histoire
de Louis VII.
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Le bas-côté nord. |
Vitrail moderne et bas-relief dans un bas-côté. |
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Pierre l'Hermite prêche la première croisade,
détail.
Vitraux de l'Histoire de France (XIXe siècle).
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L'abbé
Suger (2/2)
Suger est aussi un homme d'État. Il travaille
aux côtés de son ami, Louis VI jusqu'à
la mort de ce dernier en 1137. Il revient quelques années
après à la cour pour servir Louis VII
le Jeune. Son but est omniprésent : établir
son église comme protectrice de la royauté
et imbriquer étroitement l'Église et le
royaume de France.
En 1145, Louis VII part en croisade. Suger se voit investi
d'un haute mission : gérer le royaume en l'absence
du souverain. Sa tâche durera deux ans et demi
; il s'en acquittera magnifiquement : trésor
royal pourvu, envoi de subsides au roi, réparation
des châteaux, rébellion des grands matée,
la paix et la sécurité assurées.
Peu après le retour du roi et malgré l'échec
de la deuxième croisade, Suger est déclaré
«Père de la Patrie».
Sur le plan intérieur, Louis VII veut se séparer
d'Aliénor d'Aquitaine et déclarer la guerre
à Henri II Plantagenêt. Suger l'en dissuade.
En 1150, l'abbé Suger atteint les soixante-dix
ans. Malade, il entre en agonie en décembre et
meurt en janvier 1151. L'année suivante, Louis
VII divorçait - perdant du même coup l'Aquitaine
- et attaquait Henri II.
L'uvre de l'abbé Suger est immense. Pour
s'en tenir au plan de l'architecture religieuse, c'est
lui qui a insufflé l'élan initial, l'idée
constructrice et le principe artistique qui sous-tendent
et englobent toute l'histoire des cathédrales
gothiques en Europe et partout ailleurs dans le monde.
Source : «Saint-Denis,
la basilique et le Trésor», Dossiers d'Archéologie,
mars 2001 - article de Françoise Gasparri.
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Le chur de Saint-Denis sous les rayons de soleil rasants d'une
fin d'hiver. |
LE CHEVET, LE
DÉAMBULATOIRE ET LES CHAPELLES RAYONNANTES |
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Le chevet et son ciborium.
La continuité des vitraux illustre la volonté de Suger
d'inonder de lumière le chevet et le chur. |
La voûte du déambulatoire et ses chapiteaux. |
La chapelle axiale de la Vierge avec son Arbre
de Jessé à droite. |
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Le retable de l'Enfance du Christ (XIIIe siècle, pierre peinte).
Chapelle de la Vierge. |
Aucune paroi ne sépare les chapelles rayonnantes du déambulatoire. |
Chapelle rayonnante Saint-Cucuphas
La quasi-totalité de la verrière de cette chapelle
date de Viollet-de-Duc. |
Chapelle de la Vierge, vitrail de l'Enfance du Christ.
Seuls les deux panneaux du bas (sur les six en tout) proviennent
de l'époque de Suger : Annonciation et Nativité
(XIIe siècle).
Les autres sont du XIXe siècle (Viollet-le-Duc) . |
L'ARBRE DE JESSÉ de la Basilique.
Viollet-le-Duc a fait représenter Suger en bas à
droite. |
Chapelle rayonnante Saint-Pérégrin.
On y trouve les célèbres vitraux de la Vie de
Moïse (à gauche)
et des Allégories de saint Paul (à droite). Cliquez
sur l'image.
«««--- A GAUCHE,
Chapelle de la Vierge, l'ARBRE
DE JESSÉ
Les deux panneaux du bas sont du XIXe (Viollet-le-Duc),
les quatre autres sont contemporains de Suger.
Cliquez sur les images des vitraux pour les afficher en gros
plan. |
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Les sept chapelles rayonnantes
de Saint-Denis apportent deux nouveautés par rapport
à l'art roman : elles sont quasiment contiguës
et de peu de profondeur. Le but de Suger était d'agrandir
l'espace et de mieux faire pénétrer la lumière.
À cette fin, elles possèdent deux grandes baies.
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Même si les chapelles ont
l'air resserrées les unes sur les autres, l'effet d'espace
est assuré. De nombreux édifices du premier
âge gothique reprendront à leur compte ce système
de chapelle à deux baies.
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Retable de saint Eustache (XIIIe siècle).
Chapelle Saint Maurice. |
Chapelle de la Vierge
Le deuxième roi dans l'Arbre de Jessé
Vitrail contemporain de Suger.
C'est à l'abbé Suger que l'on doit
les caractéristiques de l'Arbre de Jessé.
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Chapelle de la Vierge
Vitrail de l'Enfance du Christ, La Nativité (XIIe siècle). |
Chapelle de la Vierge
Ce panneau dans le vitrail de l'Enfance du Christ date
du XIXe siècle (Viollet-le-Duc).
Les couleurs sont nettement plus chatoyantes... |
Basilique
Saint-Denis : L'ARBRE DE JESSÉ
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Dans le christianisme,
l'Arbre de Jessé est une représentation
de la généalogie de Jésus,
descendant de la Vierge Marie.
Ce symbole religieux a une histoire bien compliquée
où sont intervenues les plus hautes autorités
de l'Église. En effet, la descendance de
Jessé à Marie est en contradiction
avec l'évangéliste Matthieu pour
qui c'est Joseph qui descend de Jessé.
Les auteurs des Ecrits Apocryphes
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et les Pères de l'Église
rapportent la même chose. En fait, la présence
de Marie ne s'est vraiment imposée qu'à
partir de la Contre-Réforme et du Concile de
Trente (vers 1545). Les Protestants minimisaient le
rôle la Vierge. En réaction, les prélats
catholiques de la Renaissance vont imposer un culte
marial, tout comme l'image omniprésente de la
Vierge à l'Enfant dans les images, les statues,
les tableaux et dans l'Arbre.
Si l'on résume, pour aboutir à une version
compatible avec les nombreux Arbres de Jessé
que l'on trouve : David a eu deux fils ; le premier,
Salomon, est l'ascendant de Joseph ; le second,
Nathan, est l'ancêtre de Joachim, père
de Marie. Ainsi Joseph et Marie sont cousins très
éloignés...
Ces ascendances ont bien sûr leur part importante
de légendes et de dogmes. Les Évangiles
en donnent deux versions qui ne concordent pas. Mais,
pour les prosélytes, peu importe la vérité
historique, seule compte la vérité théologique.
Cette vérité a pour but de montrer qui
est Jésus : elle le fait descendre du roi David
(et de son père Jessé) et ainsi affirme
qu'il est le Messie attendu.
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Il s'ensuit logiquement
l'introduction de tous les rois qui ont succédé
à David : Salomon et les rois de Juda. C'est
ce que fait l'Évangile de Matthieu (qui, rappelons-le,
aboutit à Joseph). D'ailleurs chez Matthieu,
comme chez Luc, on trouve un indice supplémentaire
de la messianité : Jésus naît à
Bethléem, «la ville de David».
La vérité théologique possède
un dernier argument pour aboutir à Marie : un
oracle du prophète Isaïe savamment interprété.
A propos de Jessé, Isaïe proclame : «un
rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton
jaillira de ses racines...». Que signifie cet
oracle? L'auteur chrétien Tertullien (IIe siècle)
en avait déjà donné le sens : «la
branche qui sort de la racine, c'est Marie qui descend
de David. La fleur qui naît de la tige, c'est
le fils de Marie». La vérité théologique
a bouclé la boucle.
Il faut croire que cette version a satisfait tout le
monde : les maîtres-verriers qui créaient,
les confréries ou particuliers qui finançaient
et les évêques qui donnaient leur accord.
De la sorte, la chaîne artistique - ô combien
visible! -: «Jessé-David-Salomon-Roboam
(1er roi de Juda)-Abia-Asa-Josaphat... et finalement
la Vierge» s'est imposée... malgré
l'opposition à Matthieu.
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Historiquement, c'est
l'abbé Suger
(~1080-1151), l'un des grands instigateurs de
la basilique de Saint-Denis, qui a donné
la formulation définitive de l'Arbre :
un Jessé couché
duquel sort un arbre dont les branches grimpantes
portent les prophètes (en qualité
d'ancêtres spirituels) et les rois (en qualité
d'ancêtres charnels) de Jésus.
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C'est pourquoi l'Arbre de Jessé
de la basilique Saint-Denis revêt une importance
capitale dans l'histoire du vitrail. Cette formulation
servira de modèle en France et en Angleterre
pendant tout le Moyen Âge.
On pourra voir d'autres Arbres de Jessé dans
l'église Notre-Dame-la-Grande
à Poitiers,
l'église Saint-Pierre
à Dreux,
Saint-Nizier
à Troyes,
Notre-Dame
à Niort
et, bien sûr, admirer le chef-d'uvre d'Engrand
le Prince à l'église
Saint-Etienne de Beauvais.
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La nef, les élévations du côté nord et
l'orgue de tribune. |
La rose du transept nord et la galerie supérieure qui la borde.
Vitrail du XIXe siècle
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
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Galerie des papes au-dessous de la rose du bras nord du transept (XIXe
siècle).
«««--- A GAUCHE, vitrail du XIXe siècle dans
le croisillon sud. Cliquez sur l'image.
Louis-Philippe visite les caveaux de l'abbaye de Saint-Denis. Manufacture
de Sèvres. |
La verrière
de Saint-Denis. Pour
son abbatiale, l'abbé Suger a fait réaliser
un projet grandiose - et personnel - de vitraux par les meilleurs
artistes et maîtres-verriers de la région. Dans
son ouvrage Liber de rebus in administratione sua gestis,
il se répand en qualificatifs louangeurs pour décrire
le rôle de la lumière qui pénètre
dans le sanctuaire par les vitraux. Cependant, dans ses écrits,
il ne cite expressément que trois d'entre eux : l'Arbre
de Jessé, les Allégories de saint Paul et la
Vie de Moïse. Les allégories sont tirées
des épitres de saint Paul. Il est intéressant
de noter que l'abbaye prenait Paul pour son père spirituel
à la suite à la confusion - peut-être
volontaire - entre saint Denis, premier évêque
de Paris et réel patron de l'abbaye, et Denys l'Aréopagyte,
disciple direct de l'apôtre Paul.
La verrière de Saint-Denis a beaucoup souffert au cours
de l'Histoire. Bien des vitraux de Suger - du XIIe siècle
- ont été remaniés au XIIIe. Les vitraux
des grandes fenêtres datent aussi du XIIIe siècle.
Malheureusement, toute la verrière du XIIIe a disparu
lors de la Révolution, en 1794-1795. En 1799, les vitraux
du déambulatoire prirent le chemin du Musée
des Monuments Français - une partie fut brisée
en route, une autre vendue. En 1816, après la fermeture
du Musée, ce qu'on put récupérer revint
dans l'abbatiale.
Avec les architectes Debret, puis Viollet-le-Duc, les vitraux
furent restaurés, mais la
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partie la plus abîmée
fut, à son tour, vendue. Debret lança un vaste
programme de création de verrières : triforium,
transept, haute nef, fenêtres hautes du sanctuaire.
Programme complété plus tard par celui de Viollet-le-Duc
pour les fenêtres basses. En clair, toute la verrière
de la basilique a été refaite au XIXe siècle,
à l'exception de quelques éléments dans
les vitraux du déambulatoire - qui, eux, proviennent
exclusivement de l'époque de Suger. Ces vitraux se
repèrent assez facilement : leur éclat est loin
d'être aussi brillant que ceux du XIXe qui leur sont
juxtaposés (voir les trois vitraux ci-dessus).
La verrière du XIXe siècle obéit à
une iconographie royale et dionysienne. Dans le chur
: la vie de saint Denis ; dans le triforium de la nef : la
vie des papes ; enfin dans les verrières hautes : la
vie des rois et reines de France. S'y ajoutent une grande
verrière dans le transept : la visite de Louis XVIII à l'abbatiale
(réalisée par la manufacture de porcelaine de
Sèvres) et une double verrière : les obsèques de
Louis XVIII et la dédicace de la chapelle funèbre sous Charles X.
Ces vitraux sont de très grande qualité.
A Saint-Denis, le vu de Suger - inonder l'église
de lumière - est toujours respecté.
Source : «Saint-Denis,
la basilique et le Trésor» (Dossiers d'Archéologie,
mars 2001 - article d'Anne Prache)
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Élévations dans la nef avec le triforium ajouré.
Tous les vitraux visibles dans cette photo datent du XIXe siècle. |
Vitrail de la vie des rois de France dans le croisillon nord (XIXe
siècle). Cliquez sur l'image.
Le programme iconographique des
restaurateurs du XIXe siècle se voulait illustrer,
dans la verrière, des thèmes relatifs à
la basilique et à ses gisants : vie de saint Denis
dans le chur, vie des papes dans le triforium de la
nef, vie des rois et des reines de France dans les verrières
hautes.
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Tombeau de Dagobert dans le chur. Cliquez sur l'image. |
Roi et reine dans la nef, côté nord.
Vitrail du XIXe siècle
Toutes les parties hautes de la nef sont
pourvues de ce genre de vitrail. |
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Les stalles de Saint-Denis. Ici, celles du côté nord.
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Les stalles
de Saint-Denis n'appartiennent pas à l'histoire
de la basilique. Elles proviennent de la chapelle du château
de Gaillon, en Normandie et remontent au XVIe siècle.
C'est une commande du cardinal Georges d'Amboise, archevêque
de Rouen.
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Viollet-le-Duc prit
la décision de les installer à Saint-Denis au
XIXe siècle. Les scènes illustrent des épisodes
de la Vie de Jésus, de la Vierge et de martyrs. Les
bas-reliefs sont enrichis par des scènes, dans le bandeau
central, réalisées en marquetterie.
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La Rencontre d'Anne et Joachim à la Porte dorée. |
L'Annonciation. |
La légende de saint Eustache
sculptée sur une miséricorde.
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Une partie des stalles du côté nord. |
La Lapidation de saint Étienne. |
La Rencontre à la Porte dorée. |
Joachim n'ayant pas d'enfant, son offrande est refusée
au Temple. |
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LES STATUES ORANTES
ET GISANTES DE LA BASILIQUE SAINT-DENIS |
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Les priants et gisants dans le bas-côté nord de la basilique. |
Monument funéraire de Louis XII et d'Anne de Bretagne.
C'est l'un des plus imposants de la nécropole (cliquez sur
l'image).
Les quatre vertus cardinales entourent les piliers qui soutiennent
la plate-forme. |
Statues de Louis XVI et de Marie Antoinette
dans la chapelle Saint-Louis (réalisées en 1830).
Les statues du second plan sont celles qui surmontent le tombeau de
François Ier. |
La
nécropole royale de Saint-Denis.
Au début de son histoire, la nécropole de Saint-Denis
n'est rien d'autre qu'un cimetière que l'on choisissait,
dans son testament, afin d'être enterré aux côtés
de saint Denis et de ses compagnons, Rustique et Eleuthère,
tous trois martyrs renommés de l'Église. Selon
les historiens, la reine Arnegonde (morte vers 565-570) aurait
été la seule personne de sang royal à
choisir Saint-Denis
- et à titre personnel. Dans les faits, les rois mérovingiens
préféraient être enterrés dans
un lieu où ils possédaient quelque attachement
: leur résidence habituelle, un palais qu'ils appréciaient
ou encore un établissement religieux dont ils étaient
fondateur ou bienfaiteur. On trouvait ainsi des sépultures
royales à Poitiers,
Soissons, Metz ou Arras.
Et, bien sûr aussi, à Paris.
Dagobert, mort en 639, choisit Saint-Denis, mais parce qu'il
y avait des attaches : il était tout simplement le
bienfaiteur de l'abbaye! Avec la dynastie carolingienne naissante,
le choix de Saint-Denis s'impose à Charles Martel et
Pépin le Bref (Pépin y avait reçu l'onction
en 754). Suivirent Charles le Chauve et cinq membres de sa
famille.
Il revient aux Capétiens de faire reconnaître
la nécropole de l'abbaye comme le lieu obligé
du repos des rois de France. Il y a à cela deux explications
: d'une part, reprendre la tradition carolingienne, c'est
affirmer sa légitimité ; d'autre part, certains
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des premiers rois capétiens
furent tout bonnement abbés laïques de Saint-Denis.
Vont s'y faire enterrer : Eudes et Hugues Capet, Robert le
Pieux et Henri Ier. Sans oublier que l'énergie de Suger,
au XIIe siècle, fit de cette habitude une véritable
loi. Quand Philippe Ier choisit Saint-Benoît-sur-Loire,
en 1108, et Louis VII Le Jeune, en 1180, l'abbaye cistercienne
de Saint-Port de Barbeau qu'il avait fondée, les moines
de Saint-Denis réagirent par un tollé.
Néanmoins le lien entre l'abbaye et la Couronne se
renforça : Louis VI le Gros lui reconnut un droit de
dépouilles ; elle fut désormais considérée
comme la gardienne officielle des objets symboliques de la
royauté : les Regalia.
Le principe de l'abbatiale comme nécropole royale était
désormais respecté. Hormis Louis XI, Louis XVI
et Louis XVII, tous les rois de France de Louis VII à
Louis XVIII furent enterrés à Saint-Denis. (Louis
VII avait été inhumé à Barbeau,
mais, en 1817, Louis XVIII fit revenir sa dépouille
à Saint-Denis.) Aujourd'hui la nécropole compte
plus de 70 gisants et tombeaux. C'est un lieu unique en Europe.
Source : «Saint-Denis,
la basilique et le Trésor» (Dossiers d'Archéologie,
mars 2001 - article de François Baron)
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Les apôtres du tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne. |
Louis XVI priant (réalisé en 1830). |
Le tombeau de François Ier (1556).
Ce monument est une commande d'Henri II à Pierre Bontemps en
1550.
Il provient de l'abbaye des Hautes-Bruyères dans les Yvelines. |
Quatre gisants en marbre dans la chapelle Saint-Michel (XVIe siècle).
Ce monument vient de la chapelle des Célestins à Paris.
Charles et Louis (ducs d'Orléans), Valentine Visconti, Philippe
(comte de Vertus). |
Gisant d'Henri II. |
Gisant de Catherine de Médicis. |
Trois chérubins sur le monument de cur de François
II.
Sculpture en marbre du Primatice, 1572
Provient de l'église des Célestins. Ramenée
à Saint-Denis en 1818. |
Le tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis.
L'un des plus imposants de la nécropole avec ceux
de Louis XII et de François Ier |
Gisant de Robert II d'Artois, dit l'Enfant. |
Gisant de Clémence de Hongrie, deuxième femme
de Louis X le Hutin. |
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LES CRYPTES DE
SUGER ET D'HALDUIN |
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La crypte archéologique
C'est là qu'étaient situées les sépultures de Denis,
Rustique et Eleuthère. |
Chapelle avec son autel et ses deux vitraux. |
La
crypte. Pour établir l'assise de sa
cathédrale, Suger fit construire une crypte bordée
de sept chapelles rayonnantes, exactement situées
sous les chapelles rayonnantes du déambulatoire
au-dessus.
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Un couloir dans la crypte de Suger. Les piliers massifs supportent
le chur de la basilique au-dessus. |
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Chapiteau avec quatre prélats. |
Chapiteau avec paysan et charrette. |
«««---
Les dalles funéraires dans le caveau des Bourbon
(ou chapelle d'Hilduin).
Les murs et les chapiteaux de cette chapelle
remontent au plus tard au XIIe siècle. |
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La crypte de Suger
Chapiteau montrant un démon battu par des moines. |
La crypte de Suger
Chapiteau avec deux prélats. |
La crypte de Suger
Chapiteau avec des prélats. |
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L'orgue de tribune a été construit par Aristide
Cavaillé-Coll et mis en place en 1840.
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Ornementation et renommées sur la tourelle centrale (XIXe
siècle). |
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La nef et l'orgue de tribune vus du tribune. |
Documentation : «Saint-Denis, la basilique
et le Trésor», brochure éditée par Dossiers
d'Archéologie, mars 2001
+, «La cathédrale Saint-Denis», brochure d'Alain
Erlande-Brandenburg (Éditions Ouest-France). |
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