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L'histoire de l'église Saint-André-de-l'Europe
part de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée.
En 1860, celle-ci fait construire un bâtiment conventuel rue
de Saint-Pétersbourg dans le 8e arrondissement de Paris.
En 1897, les religieux élèvent une église dédiée
à Notre-Dame de l'Immaculée Conception dans le style
néogothique en s'inspirant de l'art gothique ogival du XIIIe
siècle. En 1901, la loi sur les associations conduit à
la suppression de la congrégation ; l'église est fermée.
En 1959, l'évêché crée la nouvelle paroisse
Saint-André-Apôtre. Elle est dédiée à
Saint-André-de-l'Europe en 1959.
L'église est intéressante pour sa très belle
verrière à l'abside. Les vitraux sont à
la gloire de l'ultramontanisme, c'est-à-dire de l'autorité
absolue du pape sur l'ensemble de l'Église et des fidèles
par-delà les États et les gouvernements. Le culte
de Marie avec Bernadette et la grotte de Lourdes, les docteurs de
l'Église, le Péché originel et même un
Arbre de Jessé veulent symboliser la place de l'Église
triomphante dans la société française du second
XIXe siècle.
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Vue d'ensemble de la nef et du chur |
La façade est d'un style gothique très dépouillé. |
Statue de saint André sur la façade |
Le portail et ses colonnes à chapiteaux
Saint André est souvent associé à une croix en
forme de X, celle de sa
crucifixion. Mais cette interprétation est combattue. Certains
érudits
y voient simplement l'initiale du mot Christ en langue grecque, le
X. |
Piéta dans le bas-côté droit
Elle est sculptée par Georges Serraz (1883-1964)
La stylisation des figures conduit à privilégier la
gestuelle et la douleur qui l'imprègne.
À DROITE ---»»»
Baptistère avec bas-relief en bronze |
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Élévations dans la nef |
Un point d'architecture.
En 1897, les architectes Alfred Coulomb et Louis-Pierre Chauvet
ont opté pour un néogothique très traditionnel
: un nef scandée d'arcades en tiers-points flanquées
de colonnettes engagées, elles-mêmes ornées
de chapiteaux à feuillages. Au-dessus des chapiteaux,
une triple colonne engagée monte élégamment
jusqu'à la voûte. Le triforium est ajouré
par une suite d'ouvertures à trois baies.
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La verrière de la nef est constituée
de vitraux à motifs géométriques contenant
deux symboles qui reprennent les litanies de la Vierge. Ces
vitraux (dont des exemples sont donnés ci-après)
laissent passer beaucoup de lumière. Saint-André-de-l'Europe
est une église très lumineuse.
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Le bas-côté droit et sa série de confessionnaux
À DROITE ---»»»
Vitrail dans la nef. Il comprend deux symboles illustrant les litanies
de la Vierge.
Les vitraux de la nef sont l'uvre de Georges-Claudius Lavergne
(1814-1887). |
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Statue de saint Thérèse de l'Enfant-Jésus
dans le vestibule
On remarquera le superbe visage réjoui de la sainte. |
Vitrail de l'abside
En bas, la congrégation des Oblats
En haut, les Pères de l'Église |
Le chur et l'abside de Saint-André-de-l'Europe
Entre deux ouvertures à trois baies trône la statue en
bois
de l'apôtre Saint-André avec la croix de son supplice.
Avant le changement de dédicace de l'église, il y avait
à cet endroit
une statue de l'Immaculée Conception.
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à gauche ---»»»
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Vitrail de l'abside
En bas, le péché originel
(Adam et Ève sont chassés du paradis)
En haut : l'Arbre de Jessé |
L'ultramontanisme
en France dans le second XIXe siècle. La
Révolution a bousculé le monde religieux en
France. En 1801, le Concordat, signé entre le premier
Consul et le pape Pie VII, institue la liberté des
cultes, mais renforce l'autorité spirituelle du pape
sur l'Église de France. L'ultramontanisme est né
et va s'accroître au cours du siècle. Simultanément
le Concordat place l'Église sous la dépendance
de l'État (le premier consul nomme les évêques).
En réaction, l'emprise de Rome va s'imposer sur la
liturgie et les fondements mêmes du Catholicisme. Des
dogmes importants sont publiés pour mieux façonner
et circonscrire la foi des fidèles : dogme de l'Immaculée
Conception en 1854, Syllabus de Pie IX en 1864 qui
dresse la liste des «erreurs» de la pensée
moderne ; enfin, en 1870, dogme de l'infaillibilité
pontificale et de la primauté universelle de droit
divin du pape. Ces trois étapes sont à la gloire
de l'ultramontanisme et le renforce en France. En 1905, le
Vatican réaffirme le pouvoir du pape au détriment
des associations cultuelles, des ordres et des congrégations.
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Georges-Claudius Lavergne était
un maître-verrier parisien marqué par une forte
tradition religieuse. Pour Saint-André-de-l'Europe,
il créa une verrière où resplendit un
ultramontanisme triomphant. La présence de la Vierge
dans la grotte de Massabielle, à Lourdes, dans la lancette
centrale, illustre le dogme de l'Immaculée Conception.
Les Pères de l'Église, dans la lancette de gauche,
symbolisent le pouvoir du pape et son infaillibilité.
Enfin, l'Arbre de Jessé, dans la lancette de droite,
veut rappeler que la foi catholique va chercher ses racines
sur plusieurs millénaires d'Histoire du monde.
Source : «les édifices néogothiques
parisiens et leurs verrières : églises et chapelles
catholiques» par Martine Callias-Bey (documentation
du ministère de la Culture, juillet 2009).
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Le chur néogothique de Saint-André-de-l'Europe |
Statue en bois de saint André dans le chur (XXe siècle) |
L'Arbre de Jessé
Jessé endormi |
Le Christ en croix dans le chur
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L'Arbre de Jessé de Saint-André-de-l'Europe
uvre de Lavergne père et fils.
On reconnaît Moïse, David et sa lyre et, dans le registre,
du haut, deux rois de Juda.
Le Sacré-Cur, qui tend la main vers Jessé endormi,
porte l'inscription (en latin) : «un rameau
sortira de la souche de Jessé»
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Chapelle absidiale Notre-Dame |
Statue de «Notre-Dame-de-toute l'Europe», uvre anonyme
dans la chapelle Notre-Dame
Cette Vierge à l'Enfant a une plastique toute particulière
:
on pourrait la confondre avec une déesse de l'Antiquité
grecque!
Vous pouvez voir sur ce site trois très belles «Vierge
à l'Enfant»
dans les chapelles de la Vierge des églises de Paris :
1) le chef-d'uvre de Jean-Baptiste Pigalle à l'église
Saint-Eustache
2) la Vierge d'Auguste-Louis Ottin à Notre-Dame-de-Clignancourt
3) la Vierge d'Alfred-Adolphe Lepère à Notre-Dame-des-Champs
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Statue de Notre-Dame-de-toute l'Europe
uvre anonyme |
Vitrail central de l'abside
Bernadette devant la Vierge à la grotte de Massabielle
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Chapelle Notre-Dame
Le «Je vous salue Marie» est transcrit en vingt
langues.
Ce multilinguisme veut rappeler que l'église, par sa
dédicace,
s'adresse à l'Europe entière.
«««--- À GAUCHE
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Vitrail de Georges-Claudius Lavergne (XIXe siècle) |
Vitrail de l'abside : le Péché originel (Lavergne
père et fils). L'Ange chasse Adam et Ève du Paradis.
Voir la toile
de Louis-François Français sur le même
thème à l'église de La
Sainte Trinité à Paris.
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Vitrail de l'abside : La Vierge (Atelier Lavergne père
et fils)
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Vitrail avec litanie de la Vierge : Siège de la Sagesse |
Vitrail avec litanie de la Vierge : Maison d'Or |
Vitrail avec litanie de la Vierge : Tour de David |
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Chapelle du Sacré-Cur
dans l'absidiole droite |
Statue du Sacré-Cur
dans le vestibule |
Vitrail central de l'abside : La basilique du Rosaire à Lourdes
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Vitrail de l'abside : la congrégation des Oblats
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À DROITE ---»»»
Statue moderne de saint Joseph dans la nef |
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Chemin de croix : «Jésus est condamné à
mort»
Il a été réalisé par un membre de la congrégation. |
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Chemin de Croix : «Marie reçoit le corps de Jésus» |
Vitrail dans l'abside : les docteurs de l'Église
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Gros plan sur la statue d'un saint Joseph très athlétique! |
L'orgue de tribune de Saint-André-de-l'Europe est dû
au facteur Bécasse (fin XIXe siècle) |
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Statue de sainte Geneviève
dans la nef
«««--- À GAUCHE
Archétype des vitraux de la nef reprenant
les litanies de la Vierge |
La nef vue du chur |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4 |
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