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Page créée en déc. 2015
Saint Thibault quitte Provins, vitrail de l'atelier Vermonet–Pommery, 1895, détail

L'histoire de l'église Saint-Thibault part d'une translation de reliques. Vers 1075, l'abbé de Sainte-Colombe près de Sens, et frère de saint Thibault, mort en 1056 à Vicence (Italie), ramenait la dépouille de ce saint frère à son abbaye. Le cortège s'arrêta pour la nuit à Joigny. On déposa le corps dans une chapelle hors les murs, au milieu des vignes, à l'ouest du château et des maisons qui l'entouraient. La chapelle prit le nom de Saint-Thibault-les-Vignes. Geoffroy, comte de Joigny, la concéda en 1080 aux moines de la Charité-sur-Loire qu'il avait fait venir pour fonder le prieuré Notre-Dame. Ce modeste sanctuaire demeura hors les murs après la construction de la première enceinte de la ville, vers 1160. Au XIIIe siècle, grâce aux vignes, au commerce et à l'artisanat, l'économie était prospère. Autour de Saint-Thibault, un petit quartier de vignerons se créa. Une enceinte plus large fut alors construite, englobant cette fois l'église et les masures voisines. À cette occasion, le sanctuaire fut agrandi ou reconstruit. Le soubassement de la tour de l'église actuelle date de cette époque. En 1368, dans le cimetière qui s'étendait juste au sud de l'édifice, Étienne Porcher, sergent d'armes du roi Charles V et notable jovinien, fonda une chapelle où il installa vraisemblablement sa propre statue, visible dans l'église.
De 1490 à 1529, l'église fut entièrement reconstruite. Le grand incendie qui dévasta la ville le 12 juillet 1530 ne l'épargna pas, mais laissa néanmoins en place les murs et la voûte. La partie occidentale, l'orgue et le clocher furent, quant à eux, très endommagés. Les réparations s'étalèrent sur une petite dizaine d'années en incluant d'ailleurs la construction d'un jubé. En 1644, on construisit la chapelle du Rosaire, à l'emplacement de la chapelle d'axe. C'est au XVIIe siècle aussi que le clocher fut surélevé et recouvert d'une terrasse. En 1860, la chapelle du Rosaire fut détruite au bénéfice de la chapelle d'axe actuelle, qui fut bâtie dans le style du XIIIe siècle, en désaccord avec celui du déambulatoire.
L'église Saint-Thibault a été classée monument historique en 1914, à l'occasion de la restauration du clocher et des étages supérieurs. Elle présente des aspects gothique flamboyant et Renaissance, une belle voûte du chœur, des statues et une chaire du XVIe siècle, ainsi que deux Vierge à l'Enfant du XIVe. La plupart des vitraux sont du XIXe, avec notamment des créations d'un atelier autrichien. Enfin, une rose accueille de petits vitraux du XVIe siècle illustrant la Passion du Christ.

La vierge au sourire, XIVe siècle, partiel
Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Thibault (XVIe siècle).
Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Thibault (début du XVIe siècle).
L'église Saint-Thibault fait 45 mètres de long.
L'église Saint-Thibault fait 45 mètres de long.
Son clocher a été érigé au XVIIe siècle pour remplacer une flèche en bois.
On remarquera les pilastres doriques et corinthiens qui décorent ses côtés.
Le clocher de Saint-Thibault et ses pilastres.
Le clocher de Saint-Thibault et ses pilastres.
Une sainte sur un arc-boutant près de l'entrée.
Une sainte sur un arc-boutant près de l'entrée.
L'entrée nord de l'église Saint-Thibault.
L'entrée nord de l'église Saint-Thibault.
La porte nord est surmontée d'un arc en anse de panier
La porte nord est surmontée d'un arc en anse de panier,
orné de feuilles de chêne et de glands.
Statue équestre du chevalier Thibault
Statue équestre du chevalier Thibault
au-dessus de la porte nord.
Œuvre attribuée à Juan de Juni (Jean de Joigny).
Pour l'insérer dans le mur, on dut casser la pointe du gâble qui surmontait la porte.
Une vue traditionnelle de la ville de Joigny : l'église Saint-Thibault et  l'église Saint-Jean vues depuis la rive gauche de l'Yonne.
Une vue traditionnelle de la ville de Joigny : l'église Saint-Thibault et l'église Saint-Jean vues depuis la rive gauche de l'Yonne.
Vierge à l'Enfant, 1623
Vierge à l'Enfant, 1623
Bas-relief en bois dans un vantail de la porte nord.
Saint Thibault, 1623
Saint Thibault, 1623
Bas-relief en bois dans un vantail de la porte nord.
Vierge à l'Enfant datée du XIVe siècle.
Vierge à l'Enfant datée du XIVe siècle.
Cette statue, découverte dans l'église en 1895, enfouie
sous le dallage, a été restaurée partiellement (toute la partie basse jusqu'aux genoux de la Vierge est moderne).
Madeleine-Sophie Barat devant le Sacré-Cœur.
Madeleine-Sophie Barat devant le Sacré-Cœur.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1877.
Artistiquement, la silhouette de la sainte n'est pas une
réussite. Le dessin illustre à la perfection ce qu'on
appelle «avoir la tête dans les épaules» !
Le Baptême de Madeleine-Sophie Barat
Le Baptême de Madeliene-Sophie Barat.
Vitrail de l'atelier Bazin, 1876.
Saint Pierre sur un pilastre Renaissance, XVIe siècle.
Saint Pierre sur un pilastre Renaissance, XVIe siècle.
Une partie du bas–côté sud avec, dans le coin droit, le baptistère.
Une partie du bas-côté sud avec, dans le coin droit, le baptistère.
Sur la droite, l'une des deux Vierge à l'Enfant du XIVe siècle que l'on peut voir dans l'église.
Le baptistère dans le bas-côté sud.
Le baptistère dans le bas-côté sud.
Plan de l'église Saint-Thibault à Joigny.
Plan de l'église Saint-Thibault à Joigny.

Saint-Thibault. La nef comprend quatre travées. Le chœur, qui est désaxé vers le nord, en a trois. Comme on le voit sur le dessin, sa voûte possède un tracé savant avec clés pendantes. Celle de la nef, en revanche, n'est qu'une simple succession de croisées d'ogives.
La chapelle axiale date de 1860. Elle a remplacé une chapelle du Rosaire, bâtie en 1644. La base du clocher a bénéficié de travaux au XXe siècle (partie claire) tandis que les deux piliers (XVe-XVIe siècles) qui le soutiennent sont beaucoup plus massifs que les autres.

La communion de Madeleine-Sophie Barat.
La communion de Madeleine-Sophie Barat.
Vitrail de l'atelier Bazin, 1876.

Madeleine-Sophie Barat appartient à ce petit groupe des grandes figures de l'histoire du christianisme qui, comme Jean-Baptiste de la Salle, se sont démenées toute leur vie pour faire aboutir leur projet, en l'occurrence créer des établissements d'enseignement pour les enfants. Sophie voit le jour à Joigny en 1779. Prématurée de deux mois, on craint tant pour sa vie qu'elle est immédiatement baptisée à l'église Saint-Thibault. Madeleine-Sophie Barat est le troisième enfant d'une famille de tonnelier, qui réussit à vivre ni trop bien, ni trop mal. Bientôt, son frère, de onze ans son aîné et qui enseigne au collège local, pourvoit à son instruction dans les domaines religieux et profane. Il constate la grande facilité avec laquelle cette petite sœur apprend et comprend. Lui-même se destine à la prêtrise. Il est emprisonné sous la Terreur et n'échappe à la guillotine qu'avec la chute de Robespierre. C'est à cette époque que la petite Sophie, devenue couturière, découvre la dévotion au Sacré-Cœur. Son frère, libéré, l'invite à Paris. Elle va y passer cinq ans, poursuivant son instruction et catéchisant en secret les enfants du quartier du Marais. Elle s'engage religieusement en 1800. Consciente des faiblesses du pays au sortir de la Révolution, elle va vouer son existence à l'éducation des jeunes filles pauvres. Sa large érudition la sert : une première communauté est créée à Amiens, dont elle est nommée supérieure. Elle n'a pas vingt-deux ans. C'est la première souche de la future Société du Sacré-Cœur du Jésus - qui ne peut pas prendre ce nom, pour des raisons politiques, avant 1815. La petite congrégation essaime rapidement à Grenoble et Poitiers. Sophie en est nommée supérieure générale à l'âge de vingt-six ans. ---»»»

Chapelle du Sacré-Cœur dans le bas-côté  nord.
Chapelle du Sacré-Cœur dans le bas-côté nord.
À l'arrière-plan, Madeleine-Sophie Barat devant le Sacré-Cœur.
Vierge à l'Enfant datée du XIVe siècle, détail
Vierge à l'Enfant datée du XIVe siècle, détail.

Madeleine-Sophie Barat (suite et fin).
Dès lors, les jalons sont posés. La future sainte va consacrer sa vie au développement de son œuvre, voyageant en France et en Europe, partout où on l'appelle pour ouvrir des établissements d'enseignement pour filles. Ceux-ci sont gratuits pour les filles pauvres, payants pour celles qui viennent de familles aisées, les seconds entretenant les premiers. Aidée par un sens aigu des relations humaines, Sophie discute avec les autorités, achète des propriétés, en loue d'autres, fait construire des bâtiments ou en adapte d'anciens, visitant, conseillant, essayant de convaincre - toujours avec une grande humilité, se réfugiant dans la prière en cas de difficultés. Sa gestion va laisser à la postérité des milliers de lettres.
La prière et l'amour du Sacré-Cœur de Jésus ont été les grandes passions de sa vie. Prière et amour seront aussi sa manière de faire face aux calomnies sur son action et aux dissensions qui menacent sa propre congrégation. Prière et amour seront aussi ce qui l'aidera à surmonter sa santé fragile et la maladie.
Durant son existence, 122 établissements seront créés. À sa mort, 89 sont en activité et 3500 religieuses s'affairent à l'éducation des jeunes filles dans seize pays en Europe, en Afrique du nord et en Amérique du sud.
Madeleine-Sophie Barat s'éteint à Paris le 25 mai 1865, le jeudi de l'Ascension. Elle est béatifiée en 1908 et canonisée en 1925. Son corps ne s'est pas décomposé.
Voir la châsse de sainte Madeleine-Sophie Barat à l'église Saint-François-Xavier à Paris. On pourra regretter que cette châsse qui contient une 'chose' extraordinaire - un corps humain mort qui ne se décompose pas - n'attire pas autant les foules que la châsse de Bernadette Soubirous à Nevers.
Source : Qui était sainte Madeleine-Sophie Barat? feuillet disponible dans l'église Saint-Thibault.

Le bas–côté sud avec ses statues, souvent du XVIe siècle, et ses vitraux.
Le bas-côté sud avec ses statues, souvent du XVIe siècle, et ses vitraux.
Comme le vaisseau central, les bas-côtés sont voûtés d'ogives. Ils conservent un beau cachet de monument ancien.
Saint Louis, saint Pierre recevant les clés et sainte Élisabeth.
Saint Louis, saint Pierre recevant les clés et sainte Élisabeth.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, fin du XIXe siècle.
Statue de saint Matthieu avec l'ange
Statue de saint Matthieu avec l'ange
dans le bas-côté sud.
Attribuée à Jean de Joigny, XVIe siècle.
Chemin de croix, station II
Chemin de croix, station II
«Jésus est chargé de la croix»
Saint Pierre sur un pilastre Renaissance, XVIe.
Saint Pierre sur un pilastre Renaissance, XVIe.
Statue qui pourrait venir d'un ancien jubé.
Orant d'Étienne Porcher,
Orant d'Étienne Porcher,
notable jovinien du XIVe siècle.
Les armoiries d'Étienne Porcher.
Les armoiries d'Étienne Porcher.
«Évêque en prière» (peut-être  saint Ambroise).
«Évêque en prière» (peut-être saint Ambroise).
Tableau du XVIIe siècle.

Étienne Porcher est un bienfaiteur de la ville de Joigny. Nous sommes au XIVe siècle. Contemporain de Charles V, originaire de Joigny et enrichi par le commerce des vins, il compte parmi les principaux bourgeois de Paris. Le roi le prend à son service : Porcher devient l'un des dix sergents d'armes chargés de veiller sur la personne royale. Et compte tenu de ses compétences professionnelles, le roi le nomme maître de ses garnisons de vins. En 1364, Porcher reçoit ses lettres de noblesse.
De retour à Joigny, il fonde en 1368 la chapelle Notre-Dame-de-la-Conception, attenante à l'église Saint-Thibault. À propos de la statue dont le visage semble vraiment naturel, Jean Vallery-Radot précise dans son article du Congrès archéologique de France : «Il est probable qu'il y installa lui-même sa propre ---»»

Sainte Monique, mère de saint Augustin
Sainte Monique, mère de saint Augustin.
Saint Augustin
Saint Augustin.
Détails d'un vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1878-1879.

Saint Augustin et sa mère, sainte Monique sont souvent associés dans l'iconographie. On les montre côte à côte, à Ostie, réfléchissant aux mystères divins. Voir le vitrail de l'église Saint-Clodoald à Saint-Cloud.

Saint Antoine et les trois onagres.
Saint Antoine et les trois onagres.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1876.

Le vitrail de saint Antoine, donné ci-dessus, est l'un des plus beaux de l'église. Il illustre un épisode de la vie de l'ermite (épisode qui ne figure pas dans la Légende dorée). Trois ânes sauvages saccagent la petite plantation que le saint entretient pour sa subsistance. Il s'approche de l'un d'entre eux, lui demandant de s'arrêter, et lui donne de légers coups de bâton sur le flanc. «Pourquoi manges-tu ce que tu n'as pas semé?» lui demande-t-il. Alors les animaux s'arrêtèrent et ne firent plus de dégâts.
Source : Les vitraux de Saint-Thibault, feuillet disponible dans l'église.

Étienne Porcher (suite) ---»» statue ultérieurement transférée dans l'église paroissiale, où on peut la voir encore.» Puis Porcher marque de sa générosité l'histoire de la ville en créant un Hôtel-Dieu, non loin de l'église Saint-André, un Hôtel-Dieu «destiné à accueillir et soigner les femmes passantes.» Cet établissement de charité fut l'un des principaux de la ville. La générosité d'Étienne Porcher ne s'arrêta pas là puisqu'il contribua, pour une part importante, au paiement de la rançon du comte de Joigny, Miles de Noyers-Joigny, fait prisonnier par Jean de Montfort à la bataille d'Auray en 1364, dernière bataille de la guerre de Succession de Bretagne. En reconnaissance, le comte, de retour de captivité, autorisa Étienne Porcher et sa descendance à prendre pour armoiries celles des comtes de Joigny de la dynastie d'avant celle des Noyers. Cette dynastie était en fait la première à régner sur le comté et elle s'éteignit en 1336. Les armoiries sont visibles sur le socle de la statue (photo ci-contre). Elles sont aussi reproduites dans le tympan d'un vitrail de 1885, créé par Charles Geyling, donné plus bas.
Sources : 1) À la découverte de Joigny édité par l'Association culturelle et d'Études de Joigny ; 2) Congrès archéologique de France, 116e session, Auxerre, 1958, article de Jean Vallery-Radot sur Joigny.

Chapelle latérale sud dédiée à saint Joseph.
Chapelle latérale sud dédiée à saint Joseph.
Épisodes de la vie de la Vierge
Épisodes de la vie de la Vierge
Vitrail de l'atelier Charles Geyling (Vienne, Autriche), 1885.
Le tympan comporte l'effigie d'Étienne Porcher, inspirée de sa statue.
Les armoiries d'Étienne Porcher
Les armoiries d'Étienne Porcher sont celles des comtes
de Joigny de la première dynastie (tympan du vitrail au-dessus).
Restes d'une fresque murale sur un mur.
«L'Institution du Rosaire», XVIIe siècle
«L'Institution du Rosaire», XVIIe siècle.
Auteur anonyme.
«LA VIERGE AU SOURIRE»
«La Vierge au sourire»
Pierre, deuxième quart du XIVe siècle
Elle est exposée dans une niche Renaissance.
«LA VIERGE AU SOURIRE»
«La Vierge au sourire»
Pierre, deuxième quart du XIVe siècle.
«Le Baptême de Jésus», tableau dans le baptistère.
«Le Baptême de Jésus», tableau dans le baptistère.
Premier quart du XIXe siècle.
La Nativité.
La Nativité.
Extrait d'un vitrail de l'atelier Charles Geyling (Vienne, Autriche), 1881.
Belle colonne gothique avec niches de statues
Belle colonne gothique avec des niches dépouillées de leurs statues
dans le côté nord de la nef.

Colonne gothique. Dans la partie haute de l'image, on remarquera la différence dans la retombée des voûtes d'ogives. Côté nef, les nervures retombent sur des petits bandeaux sculptés. Côté chœur, les retombées, plus simples, rappellent la forme dite «en palmier».

«LA VIERGE AU SOURIRE», détail.
«La Vierge au sourire», détail.
Pierre, deuxième quart du XIVe siècle.
«Marie-Madeleine au pied de la croix»
«Marie-Madeleine au pied de la croix»
Tableau du XIXe siècle.
«««--- À GAUCHE
Restes d'une fresque murale sur un mur.
XVIe siècle ?
Le bas-côté nord de la nef de l'église Saint-Thibault. La Cène
La Cène.
Extrait d'un vitrail de l'atelier Charles Geyling
(Vienne, Autriche), 1881.
«««--- À GAUCHE
Le bas-côté nord de la nef de l'église Saint-Thibault.
Groupe de statues dans des niches sur un pilier nord.
Groupe de statues dans des niches sur un pilier nord.
De toute évidence, les statues
ne sont pas celles d'origine.
Est-ce là l'emplacement d'un ancien jubé?
Scènes de la vie de saint Vincent de Paul
Scènes de la vie de saint Vincent de Paul.
Vitrail de l'atelier Champigneulle, XIXe siècle, peintre Pinta.
Vincent de Paul était précepteur des enfants
du prince de Gondi, comte de Joigny.
«La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes»
«La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes»
C'est l'un des très beaux vitraux historiés de l'église Saint-Thibault.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1876.
Descente de croix avec saint François.
Descente de croix avec saint François.
Sculpture sur le pilier nord à l'entrée du chœur,
XIXe siècle?
La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes
La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes.
Détail d'un panneau du registre du bas.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1876.
Ce panneau est une représentation
très allégorique de la première apparition
de l'Immaculée-Conception à Bernadette.
À DROITE ---»»»
Piéta du XVIe siècle
au-dessus de la plaque de commémoration
des morts de 1914-1918.
Tableau dans la nef.
Tableau dans la nef.
Aucune référence, y compris en base Palissy, n'a été trouvée sur ce tableau.
«Saint Nicolas protégeant les mariniers»
«Saint Nicolas protégeant les mariniers»
Tableau du XVIIIe siècle, auteur anonyme.
Scènes de la vie de sainte Eugénie
Scènes de la vie de sainte Eugénie.
Vitrail de l'atelier Soccart, avant 1920.
Le banc d'œuvre est surmonté d'un vitrail
Le banc d'œuvre est surmonté d'un vitrail
à figures géométriques de la fin du XIXe siècle.
Piéta du XVIe siècle
LA CHAIRE À PRÊCHER DU XVIe SIÈCLE
«La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes», détail
«La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes», détail.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1876.
La chaire à prêcher de l'église Saint-Thibault,  XVIe siècle.
La chaire à prêcher de l'église Saint-Thibault, XVIe siècle.
L'abat-voix est du XIXe siècle.
Vitrail de Sainte Claire, Atelier Charles Champigneulle, 1886.
Vitrail de Sainte Claire, Atelier Charles Champigneulle, 1886.
Sainte Claire brandit le Saint-Sacrement pour repousser les Sarrasins
qui attaquent le couvent des Clarisses à Assise.
«Saint Augustin défendant l'Église contre l'hérésie»,  détail.
«Saint Augustin défendant l'Église contre l'hérésie», détail.
Toile du XVIIe siècle.

La chaire à prêcher est l'un des plus beaux éléments de l'église Saint-Thibault. Si l'abat-voix a été créé au XIXe siècle, la cuve et la rampe brillent de tout l'éclat du XVIe siècle. Sur la cuve (photo ci-dessous), des pilastres encadrent quatre médaillons sculptés, littéralement enfouis à l'intérieur d'auréoles finement ciselées. On y voit la lune, le soleil et deux têtes d'hommes vues de profil. Au-dessus de ces médaillons est gravé, de manière décorative, le monogramme ST de saint Thibault, plusieurs fois répété.
La rampe de l'escalier tournant accueille des rinceaux. La base de la cuve et de la rampe est ornée d'un riche bandeau de feuillages Renaissance.

La cuve en pierre de la chaire à prêcher, XVIe siècle.
La cuve en pierre de la chaire à prêcher, XVIe siècle.
La cuve comporte quatre médaillons (trois visibles ci-dessus) avec le soleil, la lune et deux têtes d'homme.
Sur la rampe d'escalier, le monogramme de saint Thibault et des rinceaux sont sculptés.
Saint Vincent, saint Urbain et sainte Adélaïde
Saint Vincent, saint Urbain et sainte Adélaïde.
Vitrail de Rudolf Geyling, exécuté par Charles Geyling
(Vienne, Autriche, 1878-1891)
Le bas–côté nord et, à l'arrière–plan, le déambulatoire.
Le bas-côté nord et, à l'arrière-plan, le déambulatoire.
Gisante du XIIIe siècle dans le bas-côté nord.
Gisante du XIIIe siècle dans le bas-côté nord.
Il s'agit peut-être d'une comtesse de Joigny si toutefois le gisant vient du prieuré Notre-Dame de Joigny,
lieu de sépulture des comtes de Joigny de la première dynastie et de leurs épouses.
La nef et le côté sud.
La nef et le côté sud.

À DROITE ---»»»
L'un des très beaux vitraux de l'église : Épisodes de la vie de saint Thibault
Atelier Vermonet-Pommery, Reims, 1895.

Vie de Saint Thibault, vitrail du 19e siècle
Tympan du vitrail de la vie de saint Thibault : les reliques de saint Thibault font halte à Joigny.
Tympan du vitrail de la vie de saint Thibault : Les reliques de saint Thibault font halte à Joigny.
Atelier Vermonet-Pommery, Reims, 1895.

Vitrail des scènes de la vie de saint Thibault. Vers 1075, Arnoul, abbé de Sainte Colombe de Sens, ramène de Vicence les reliques de saint Thibault, son frère, mort en 1066 et canonisé en 1073. Le cortège fait halte à Joigny pour la nuit. Les reliques sont déposées dans une chapelle, située hors les murs, qui prendra le nom de Saint-Thibault-les-Vignes. L'église actuelle s'élève à l'emplacement de cette chapelle.

LE CHŒUR ET LE DÉAMBULATOIRE DE L'ÉGLISE SAINT-THIBAULT
Le chœur de l'église Saint–Thibault comprend deux niveaux
Le chœur de l'église Saint-Thibault comprend deux niveaux, dont le parement est nu, à l'exception, dans l'axe,
d'une rose au réseau flamboyant (ici cachée par le luminaire). Les arcades sont en tiers-point.
La voûte du chœur et son réseau de nervures, 1525.
La voûte du chœur et son réseau de nervures, 1525.
Le chœur et l'abside de Saint-Thibault.
Le chœur et l'abside de Saint-Thibault.
Aucune clôture ne le sépare du déambulatoire.
Vitrail à figures géométriques.
Vitrail à figures géométriques.
C'est le type de vitraux de l'abside.
Saint Louis présentant la couronne d'épines.
Saint Louis présentant la couronne d'épines.
Atelier Bazin & Latteux, fin du XIXe siècle.
Voir le vitrail entier plus haut.
L'Ascension (XVIe siècle ?)
L'Ascension (XVIe siècle ?)
Bas-relief du XVIe siècle dans le déambulatoire
À DROITE ---»»»
Les voûtes du chœur retombent dans les colonnes
engagées à la manière d'un palmier, ce qui a pour
effet d'accroître l'impression d'élancement et de ne
rien interposer entre le fidèle et la beauté de la voûte.
Le déambulatoire nord et le chœur.
Le déambulatoire nord et le chœur.
Magnifique couronne de pierre avec multiples clés pendantes au–dessus du chœur.
Magnifique couronne de pierre avec multiples clés pendantes au-dessus du chœur.
La couronne a toutefois été mutilée par une chute partielle au XXe siècle.
On est au cœur du gothique flamboyant, bien que
la présence de coquilles annonce la Renaissance.
Les parties hautes du chœur avec la voûte et les fenêtres.
Les parties hautes du chœur avec la voûte et les fenêtres.
La Résurrection, 1544.
La Résurrection, 1544.
Bas-relief en pierre dans le déambulatoire.
Le Christ en croix entre les deux larrons, milieu du XVIe siècle.
Le Christ en croix entre les deux larrons, milieu du XVIe siècle.
Ce sont peut-être des parties de l'ancien jubé construit vers 1540.
Le déambulatoire sud avec le Christ en croix et les deux larrons.
Le déambulatoire sud avec le Christ en croix et les deux larrons.
Vitrail de la vie de saint Thibault, scènes historiées du  registre du bas.
Vitrail de la vie de saint Thibault, scènes historiées du registre du bas du vitrail.
Atelier Vermonet-Pommery, Reims, 1895.
De gauche à droite : Saint Thibault quitte Provins, saint Thibault pratique le renoncement, saint Thibault est ordonné prêtre.
LA CHAPELLE D'AXE DE L'ÉGLISE SAINT-THIBAULT
Vue partielle de la chapelle axiale (du XIXe siècle)
Vue partielle de la chapelle axiale, du XIXe siècle. Elle est dédiée à Notre-Dame.

La chapelle d'axe a été construite en 1860 après la destruction de la chapelle du Rosaire, bâtie en 1644, et sur son emplacement. Les verrières, en tant que pastiche de l'art du vitrail du XIIIe siècle, n'ont pas grand intérêt. Elles ont été créées par l'atelier des frères Vaissière de Seignelay, puis posées en 1862. En revanche, l'attention du visiteur doit se porter sur deux suites de bas-reliefs datées de la Renaissance et scellées sur les côtés nord et sud de la chapelle.
Celle du côté sud, sans conteste la plus belle, illustre trois épisodes de la Passion du Christ, dans un style italianisant tout à fait conforme à la sculpture troyenne de l'époque (voir par exemple le groupe sculpté de saint Crépin et saint Crépinien à l'église Saint-Pantaléon à Troyes). On y trouve l'Arrestation et le baiser de Judas, le Portement de Croix avec sainte Véronique ; la Descente de Jésus aux limbes. Les bas-reliefs du côté nord (Annonciation et Adoration des bergers), eux aussi du XVIe siècle, sont d'un style plus adouci.
La Descente de Jésus aux Limbes (voir plus bas) comprend, au premier plan, des hommes et des femmes qui ont l'air de supplier le Christ de les libérer de la menace des démons qui s'agitent autour d'eux. Le bas-relief donne l'impression que ces gens sont des pêcheurs en attente du pardon. Si l'on se réfère aux écrits des Pères de l'Église, Jésus, après sa mort, est descendu dans les limbes des Patriarches pour ouvrir le paradis aux justes. Dans les faits, ces personnages, qui ont l'air d'implorer pitié, ne sont donc pas des pêcheurs, mais des gens qui ont mérité le Ciel par leur bonne conduite sur terre. On pourra se reporter utilement au magnifique tableau de Pierre-François Delorme (1783-1859), Jésus descendant aux limbes, à l'église Notre-Dame-de-la-Croix-de-Ménilmontant, Paris 20e arr.

Le Baiser de Judas, XVIe siècle
Bas-relief des scènes de la Passion dans la chapelle axiale.
Bas-relief des scènes de la Passion dans la chapelle axiale.
Seconde moitié du XVIe siècle.
1) L'Arrestation et le baiser de Judas ;
2) Le Portement de Croix avec sainte Véronique ;
3) La Descente de Jésus aux limbes.
Bas–relief des scènes de la Passion : Véronique essuie la face de Jésus, XVIe siècle.
Bas-relief des scènes de la Passion : Véronique essuie la face de Jésus, XVIe siècle.
Ce type de sculpture, italianisant, illustre la sculpture troyenne de l'époque.
Scènes de la vie de la Vierge
Scènes de la vie de la Vierge.
Vitrail en pastiche du XIIIe siècle.
Atelier des frères Vaissière de Seignelay, 1862.
Chapelle axiale.
La Naissance de la Vierge.
La Naissance de la Vierge.
Vitrail pastiche du XIIIe siècle dans la chapelle axiale.
La Pentecôte
La Pentecôte.
Vitrail pastiche du XIIIe siècle dans la chapelle axiale.
«««--- À GAUCHE
Bas-relief des scènes de la Passion :
Le Baiser de Judas, XVIe siècle.
Vie de saint Thibault et de saint Antoine
Vie de saint Thibault et de saint Antoine.
Vitrail en pastiche du XIIIe siècle.
Atelier des frères Vaissière de Seignelay, 1862.
La Descente de Jésus aux limbes
La Descente de Jésus aux limbes.
Bas-relief des scènes de la Passion, XVIe siècle.
Saint Thibault est visité par ses parents.
Saint Thibault est visité par ses parents.
Vitrail de la vie de saint Thibault et de saint Antoine (XIXe siècle).
Saint Louis part pour la croisade.
Saint Louis part pour la croisade.
Vitrail de la vie de st Louis et de ste Marguerite (19e siècle)
Bas-relief de l'Adoration des bergers, XVIe siècle.
Bas-relief de l'Adoration des bergers, XVIe siècle.
La Descente de Jésus aux limbes, XVIe siècle, détail.
La Descente de Jésus aux limbes, XVIe siècle, détail.
Bas-relief de l'Annonciation, XVIe siècle.
Bas-relief de l'Annonciation, XVIe siècle.
LES VITRAUX DU XVIe SIÈCLE DE L'ÉGLISE SAINT-THIBAULT
La Crucifixion
La Crucifixion.
Vitrail de Charles Geyling (Vienne, Autriche), fin du XIXe siècle.
Au tympan , une rose à six lobes abritant des grisailles qui illustrent
des scènes de la Passion, XVIe siècle.
Certaines grisailles ont été restaurées au XIXe siècle.
Ecce Homo
Ecce Homo.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle
Le Christ aux outrages
Le Christ aux outrages.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle, restaurée.
À DROITE ---»»»
L'orgue de tribune est dû au facteur Callinet.

Les vitraux du XVIe siècle. Presque tous les vitraux que l'on peut voir actuellement dans l'église Saint-Thibault sont du XIXe ou du XXe siècle. Beaucoup ont dû être restaurés après une explosion de gaz en 1981. D'après les sources, il y a eu des vitraux Renaissance dans l'église. On sait qu'un vitrail fut offert par les paroissiens en 1537, à l'occasion des travaux de restauration après l'incendie de 1530. Il fut posé derrière le chœur (la chapelle d'axe n'existait pas à cette époque). Il est vraisemblable qu'il y a eu de la perte au cours des âges car il en reste très peu. Néanmoins, on peut en admirer dans la verrière de la Crucifixion, exécutée par Charles Geyling à la fin du XIXe siècle. Les trois lancettes sont surmontées d'une rose à six lobes où ont pris place des grisailles du XVIe siècle illustrant la Passion du Christ. Le Corpus Vitrearum situe ces grisailles vers l'année 1550 et justifie son choix en rappelant que les travaux, après l'incendie de 1530, ont pris fin en 1554. À cette date, les verrières commandées par les Joviniens avaient dû être mises en place. On trouve dans la rose : l'Agonie au jardin des Oliviers ; le Baiser de Judas ; la Comparution devant Caïphe, le Christ aux outrages ; la Flagellation ; l'Ecce Homo. Parmi ces six, le Baiser de Judas et le Christ aux outrages sont indiqués comme restaurés par le Corpus Vitrearum. Ces six vitraux à grisaille et jaune d'argent sont donnés ci-dessous.
Source : Corpus Vitrearum, les Vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes, éditions du CNRS.

La Comparution de Jésus devant Caïphe
La Comparution de Jésus devant Caïphe.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle.
La Flagellation
La Flagellation.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle.
Agonie au jardin des Oliviers
Agonie au jardin des Oliviers.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle.
L'orgue de tribune est dû au facteur Callinet.
Le Baiser de Judas, partiel
Le Baiser de Judas, partiel.
Grisaille et jaune d'argent,
XVIe siècle, restaurée.
La nef de Saint-Thibault vue du chœur.
La nef de Saint-Thibault vue du chœur.

Documentation : «À la découverte de Joigny», brochure éditée par l'Association culturelle et d'Études de Joigny
+ Congrès archéologique de France, 116e session, Auxerre, 1958, article de J. Vallery-Radot sur Joigny.
+
«Qui était sainte Madeleine-Sophie Barat?» feuillet disponible dans l'église
+ «Les vitraux de Saint-Thibault», feuillet disponible dans l'église
+ «Corpus Vitrearum, les Vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes», éditions du CNRS, 1996.
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