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L'histoire de l'église Saint-Thibault
part d'une translation de reliques. Vers 1075, l'abbé de
Sainte-Colombe près de Sens, et frère de saint Thibault,
mort en 1056 à Vicence (Italie), ramenait la dépouille
de ce saint frère à son abbaye. Le cortège
s'arrêta pour la nuit à Joigny. On déposa le
corps dans une chapelle hors les murs, au milieu des vignes, à
l'ouest du château et des maisons qui l'entouraient. La chapelle
prit le nom de Saint-Thibault-les-Vignes. Geoffroy, comte de Joigny,
la concéda en 1080 aux moines de la Charité-sur-Loire
qu'il avait fait venir pour fonder le prieuré Notre-Dame.
Ce modeste sanctuaire demeura hors les murs après la construction
de la première enceinte de la ville, vers 1160. Au XIIIe
siècle, grâce aux vignes, au commerce et à l'artisanat,
l'économie était prospère. Autour de Saint-Thibault,
un petit quartier de vignerons se créa. Une enceinte plus
large fut alors construite, englobant cette fois l'église
et les masures voisines. À cette occasion, le sanctuaire
fut agrandi ou reconstruit. Le soubassement de la tour de l'église
actuelle date de cette époque. En 1368, dans le cimetière
qui s'étendait juste au sud de l'édifice, Étienne
Porcher, sergent d'armes du roi Charles V et notable jovinien,
fonda une chapelle où il installa vraisemblablement sa propre
statue, visible dans l'église.
De 1490 à 1529, l'église fut entièrement
reconstruite. Le grand incendie qui dévasta la ville le 12
juillet 1530 ne l'épargna pas, mais laissa néanmoins
en place les murs et la voûte. La partie occidentale, l'orgue
et le clocher furent, quant à eux, très endommagés.
Les réparations s'étalèrent sur une petite
dizaine d'années en incluant d'ailleurs la construction d'un
jubé. En 1644, on construisit la chapelle du Rosaire, à
l'emplacement de la chapelle d'axe. C'est au XVIIe siècle
aussi que le clocher fut surélevé et recouvert d'une
terrasse. En 1860, la chapelle du Rosaire fut détruite au
bénéfice de la chapelle
d'axe actuelle, qui fut bâtie dans le style du XIIIe siècle,
en désaccord avec celui du déambulatoire.
L'église Saint-Thibault a été classée
monument historique en 1914, à l'occasion de la restauration
du clocher et des étages supérieurs. Elle présente
des aspects gothique flamboyant et Renaissance, une belle voûte
du chur, des statues et une chaire
du XVIe siècle, ainsi que deux Vierge
à l'Enfant du XIVe. La plupart des vitraux sont du XIXe,
avec notamment des créations d'un atelier autrichien. Enfin,
une rose accueille de petits vitraux
du XVIe siècle illustrant la Passion du Christ.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Thibault (début
du XVIe siècle). |
L'église Saint-Thibault fait 45 mètres de long.
Son clocher a été érigé au XVIIe siècle
pour remplacer une flèche en bois.
On remarquera les pilastres doriques et corinthiens qui décorent
ses côtés. |
Le clocher de Saint-Thibault et ses pilastres. |
Une sainte sur un arc-boutant près de l'entrée. |
L'entrée nord de l'église Saint-Thibault. |
La porte nord est surmontée d'un arc en anse de panier,
orné de feuilles de chêne et de glands. |
Statue équestre du chevalier Thibault
au-dessus de la porte nord.
uvre attribuée à Juan de Juni (Jean de Joigny).
Pour l'insérer dans le mur, on dut casser la pointe du gâble
qui surmontait la porte.
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Une vue traditionnelle de la ville de Joigny : l'église Saint-Thibault
et l'église Saint-Jean
vues depuis la rive gauche de l'Yonne. |
Vierge à l'Enfant, 1623
Bas-relief en bois dans un vantail de la porte nord. |
Saint Thibault, 1623
Bas-relief en bois dans un vantail de la porte nord. |
Vierge à l'Enfant datée du XIVe siècle.
Cette statue, découverte dans l'église en 1895,
enfouie
sous le dallage, a été restaurée partiellement
(toute la partie basse jusqu'aux genoux de la Vierge est moderne). |
Madeleine-Sophie Barat devant le Sacré-Cur.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1877.
Artistiquement, la silhouette de la sainte n'est pas une
réussite. Le dessin illustre à la perfection ce
qu'on
appelle «avoir la tête dans les épaules»
! |
Le Baptême de Madeliene-Sophie Barat.
Vitrail de l'atelier Bazin, 1876. |
Saint Pierre sur un pilastre Renaissance, XVIe siècle. |
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Une partie du bas-côté sud avec, dans le coin droit,
le baptistère.
Sur la droite, l'une des deux Vierge à l'Enfant du XIVe
siècle que l'on peut voir dans l'église. |
Le baptistère dans le bas-côté sud. |
Plan de l'église Saint-Thibault à Joigny. |
Saint-Thibault.
La nef comprend quatre travées. Le chur,
qui est désaxé vers le nord, en a trois.
Comme on le voit sur le dessin, sa voûte possède
un tracé savant avec clés pendantes. Celle
de la nef, en revanche, n'est qu'une simple succession
de croisées d'ogives.
La chapelle axiale date de 1860. Elle a remplacé
une chapelle du Rosaire, bâtie en 1644. La base
du clocher a bénéficié de travaux
au XXe siècle (partie claire) tandis que les
deux piliers (XVe-XVIe siècles) qui le soutiennent
sont beaucoup plus massifs que les autres.
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La communion de Madeleine-Sophie Barat.
Vitrail de l'atelier Bazin, 1876. |
Madeleine-Sophie
Barat appartient à ce
petit groupe des grandes figures de l'histoire
du christianisme qui, comme Jean-Baptiste
de la Salle, se sont démenées
toute leur vie pour faire aboutir leur projet,
en l'occurrence créer des établissements
d'enseignement pour les enfants. Sophie
voit le jour à Joigny en 1779. Prématurée
de deux mois, on craint tant pour sa vie
qu'elle est immédiatement baptisée
à l'église Saint-Thibault.
Madeleine-Sophie Barat est le troisième
enfant d'une famille de tonnelier, qui réussit
à vivre ni trop bien, ni trop mal.
Bientôt, son frère, de onze
ans son aîné et qui enseigne
au collège local, pourvoit à
son instruction dans les domaines religieux
et profane. Il constate la grande facilité
avec laquelle cette petite sur apprend
et comprend. Lui-même se destine à
la prêtrise. Il est emprisonné
sous la Terreur et n'échappe à
la guillotine qu'avec la chute de Robespierre.
C'est à cette époque que la
petite Sophie, devenue couturière,
découvre la dévotion au Sacré-Cur.
Son frère, libéré,
l'invite à Paris. Elle va y passer
cinq ans, poursuivant son instruction et
catéchisant en secret les enfants
du quartier du Marais. Elle s'engage religieusement
en 1800. Consciente des faiblesses du pays
au sortir de la Révolution, elle
va vouer son existence à l'éducation
des jeunes filles pauvres. Sa large érudition
la sert : une première communauté
est créée à Amiens,
dont elle est nommée supérieure.
Elle n'a pas vingt-deux ans. C'est la première
souche de la future Société
du Sacré-Cur du Jésus
- qui ne peut pas prendre ce nom, pour des
raisons politiques, avant 1815. La petite
congrégation essaime rapidement à
Grenoble et Poitiers. Sophie en est nommée
supérieure générale
à l'âge de vingt-six ans. ---»»»
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Chapelle du Sacré-Cur dans le bas-côté
nord.
À l'arrière-plan, Madeleine-Sophie
Barat devant le Sacré-Cur. |
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Vierge à l'Enfant datée du XIVe siècle,
détail. |
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Madeleine-Sophie
Barat (suite et fin).
Dès lors, les jalons sont posés. La future
sainte va consacrer sa vie au développement de
son uvre, voyageant en France et en Europe, partout
où on l'appelle pour ouvrir des établissements
d'enseignement pour filles. Ceux-ci sont gratuits pour
les filles pauvres, payants pour celles qui viennent
de familles aisées, les seconds entretenant les
premiers. Aidée par un sens aigu des relations
humaines, Sophie discute avec les autorités,
achète des propriétés, en loue
d'autres, fait construire des bâtiments ou en
adapte d'anciens, visitant, conseillant, essayant de
convaincre - toujours avec une grande humilité,
se réfugiant dans la prière en cas de
difficultés. Sa gestion va laisser à la
postérité des milliers de lettres.
La prière et l'amour du Sacré-Cur
de Jésus ont été les grandes passions
de sa vie. Prière et amour seront aussi sa manière
de faire face aux calomnies sur son action et aux dissensions
qui menacent sa propre congrégation. Prière
et amour seront aussi ce qui l'aidera à surmonter
sa santé fragile et la maladie.
Durant son existence, 122 établissements seront
créés. À sa mort, 89 sont en activité
et 3500 religieuses s'affairent à l'éducation
des jeunes filles dans seize pays en Europe, en Afrique
du nord et en Amérique du sud.
Madeleine-Sophie Barat s'éteint à Paris
le 25 mai 1865, le jeudi de l'Ascension. Elle est béatifiée
en 1908 et canonisée en 1925. Son corps ne s'est
pas décomposé.
Voir la châsse
de sainte Madeleine-Sophie Barat à l'église
Saint-François-Xavier
à Paris. On pourra regretter que cette châsse
qui contient une 'chose' extraordinaire - un corps humain mort
qui ne se décompose pas - n'attire pas autant
les foules que la châsse de Bernadette Soubirous
à Nevers.
Source : Qui était sainte
Madeleine-Sophie Barat?
feuillet disponible dans l'église Saint-Thibault.
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Le bas-côté sud avec ses statues, souvent du XVIe
siècle, et ses vitraux.
Comme le vaisseau central, les bas-côtés sont voûtés
d'ogives. Ils conservent un beau cachet de monument ancien. |
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Saint Louis, saint Pierre recevant les clés et sainte
Élisabeth.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, fin du XIXe siècle. |
Statue de saint Matthieu avec l'ange
dans le bas-côté sud.
Attribuée à Jean de Joigny, XVIe siècle. |
Chemin de croix, station II
«Jésus est chargé de la croix» |
Saint Pierre sur un pilastre Renaissance, XVIe.
Statue qui pourrait venir d'un ancien jubé. |
Orant d'Étienne Porcher,
notable jovinien du XIVe siècle. |
Les armoiries d'Étienne Porcher. |
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«Évêque en prière» (peut-être
saint Ambroise).
Tableau du XVIIe siècle. |
Étienne
Porcher est un bienfaiteur de la ville
de Joigny. Nous sommes au XIVe siècle.
Contemporain de Charles V, originaire de Joigny
et enrichi par le commerce des vins, il compte
parmi les principaux bourgeois de Paris. Le roi
le prend à son service : Porcher devient
l'un des dix sergents d'armes chargés de
veiller sur la personne royale. Et compte tenu
de ses compétences professionnelles, le
roi le nomme maître de ses garnisons de
vins. En 1364, Porcher reçoit ses lettres
de noblesse.
De retour à Joigny, il fonde en 1368 la
chapelle Notre-Dame-de-la-Conception, attenante
à l'église Saint-Thibault. À
propos de la statue dont le visage semble vraiment
naturel, Jean Vallery-Radot précise dans
son article du Congrès archéologique
de France : «Il est probable qu'il y
installa lui-même sa propre ---»»
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Sainte Monique, mère de saint Augustin. |
Saint Augustin. |
Détails
d'un vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1878-1879. |
Saint Augustin et sa mère,
sainte Monique sont souvent associés dans l'iconographie.
On les montre côte à côte, à
Ostie, réfléchissant aux mystères
divins. Voir le vitrail de l'église Saint-Clodoald
à Saint-Cloud.
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Saint Antoine et les trois onagres.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1876. |
Le
vitrail de saint Antoine, donné ci-dessus,
est l'un des plus beaux de l'église. Il illustre
un épisode de la vie de l'ermite (épisode
qui ne figure pas dans la Légende dorée).
Trois ânes sauvages saccagent la petite plantation
que le saint entretient pour sa subsistance. Il s'approche
de l'un d'entre eux, lui demandant de s'arrêter,
et lui donne de légers coups de bâton sur
le flanc. «Pourquoi manges-tu ce que tu n'as pas
semé?» lui demande-t-il. Alors les animaux
s'arrêtèrent et ne firent plus de dégâts.
Source : Les vitraux de Saint-Thibault,
feuillet disponible dans l'église.
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Étienne
Porcher (suite) ---»» statue
ultérieurement transférée dans
l'église paroissiale, où on peut la voir
encore.» Puis Porcher marque de sa générosité
l'histoire de la ville en créant un Hôtel-Dieu,
non loin de l'église Saint-André,
un Hôtel-Dieu «destiné à accueillir
et soigner les femmes passantes.» Cet établissement
de charité fut l'un des principaux de la ville.
La générosité d'Étienne
Porcher ne s'arrêta pas là puisqu'il contribua,
pour une part importante, au paiement de la rançon
du comte de Joigny, Miles de Noyers-Joigny, fait prisonnier
par Jean de Montfort à la bataille d'Auray en
1364, dernière bataille de la guerre de Succession
de Bretagne. En reconnaissance, le comte, de retour
de captivité, autorisa Étienne Porcher
et sa descendance à prendre pour armoiries celles
des comtes de Joigny de la dynastie d'avant celle des
Noyers. Cette dynastie était en fait la première
à régner sur le comté et elle s'éteignit
en 1336. Les armoiries sont visibles sur le socle de
la statue (photo ci-contre). Elles sont aussi reproduites
dans le tympan d'un vitrail de 1885, créé
par Charles Geyling, donné plus
bas.
Sources : 1) À la découverte
de Joigny édité par l'Association
culturelle et d'Études de Joigny ; 2) Congrès
archéologique de France, 116e session, Auxerre,
1958, article de Jean Vallery-Radot sur Joigny.
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Chapelle latérale sud dédiée à saint
Joseph. |
Épisodes de la vie de la Vierge
Vitrail de l'atelier Charles Geyling (Vienne, Autriche), 1885.
Le tympan comporte l'effigie d'Étienne
Porcher, inspirée de sa statue. |
Les armoiries d'Étienne Porcher sont celles des comtes
de Joigny de la première dynastie (tympan du vitrail
au-dessus). |
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«L'Institution du Rosaire», XVIIe siècle.
Auteur anonyme. |
«La Vierge au sourire»
Pierre, deuxième quart du XIVe siècle
Elle est exposée dans une niche Renaissance. |
«La Vierge au sourire»
Pierre, deuxième quart du XIVe siècle. |
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«La Vierge au sourire», détail.
Pierre, deuxième quart du XIVe siècle. |
«Marie-Madeleine au pied de la croix»
Tableau du XIXe siècle. |
«««---
À GAUCHE
Restes d'une fresque murale sur un mur.
XVIe siècle ? |
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La Cène.
Extrait d'un vitrail de l'atelier Charles Geyling
(Vienne, Autriche), 1881. |
«««---
À GAUCHE
Le bas-côté nord de la nef de l'église Saint-Thibault. |
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Groupe de statues dans des niches sur un pilier nord.
De toute évidence, les statues
ne sont pas celles d'origine.
Est-ce là l'emplacement d'un ancien jubé? |
Scènes de la vie de saint Vincent de Paul.
Vitrail de l'atelier Champigneulle, XIXe siècle, peintre
Pinta.
Vincent de Paul était précepteur des enfants
du prince de Gondi, comte de Joigny. |
«La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes»
C'est l'un des très beaux vitraux historiés
de l'église Saint-Thibault.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1876.
|
Descente de croix avec saint François.
Sculpture sur le pilier nord à l'entrée du
chœur,
XIXe siècle? |
La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes.
Détail d'un panneau du registre du bas.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1876.
|
Ce
panneau est une représentation
très allégorique de la première
apparition
de l'Immaculée-Conception à Bernadette.
|
À
DROITE ---»»»
Piéta du XVIe siècle
au-dessus de la plaque de commémoration
des morts de 1914-1918. |
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Tableau dans la nef.
Aucune référence, y compris en base Palissy,
n'a été trouvée sur ce tableau. |
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«Saint Nicolas protégeant les mariniers»
Tableau du XVIIIe siècle, auteur anonyme. |
Scènes de la vie de sainte Eugénie.
Vitrail de l'atelier Soccart, avant 1920. |
Le banc d'uvre est surmonté d'un vitrail
à figures géométriques de la fin du XIXe
siècle. |
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LA CHAIRE À
PRÊCHER DU XVIe SIÈCLE |
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«La Procession du 4 avril 1864 à Lourdes»,
détail.
Vitrail de l'atelier Bazin & Latteux, 1876. |
La chaire à prêcher de l'église Saint-Thibault,
XVIe siècle.
L'abat-voix est du XIXe siècle. |
Vitrail de Sainte Claire, Atelier Charles Champigneulle, 1886.
Sainte Claire brandit le Saint-Sacrement pour repousser les
Sarrasins
qui attaquent le couvent des Clarisses à Assise. |
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«Saint Augustin défendant l'Église contre
l'hérésie», détail.
Toile du XVIIe siècle. |
La
chaire à prêcher est l'un des
plus beaux éléments de l'église
Saint-Thibault. Si l'abat-voix a été créé
au XIXe siècle, la cuve et la rampe brillent
de tout l'éclat du XVIe siècle. Sur la
cuve (photo ci-dessous), des pilastres encadrent quatre
médaillons sculptés, littéralement
enfouis à l'intérieur d'auréoles
finement ciselées. On y voit la lune, le soleil
et deux têtes d'hommes vues de profil. Au-dessus
de ces médaillons est gravé, de manière
décorative, le monogramme ST de saint
Thibault, plusieurs fois répété.
La rampe de l'escalier tournant accueille des rinceaux.
La base de la cuve et de la rampe est ornée d'un
riche bandeau de feuillages Renaissance.
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La cuve en pierre de la chaire à prêcher, XVIe
siècle.
La cuve comporte quatre médaillons (trois visibles ci-dessus)
avec le soleil, la lune et deux têtes d'homme.
Sur la rampe d'escalier, le monogramme de saint Thibault et
des rinceaux sont sculptés. |
Saint Vincent, saint Urbain et sainte Adélaïde.
Vitrail de Rudolf Geyling, exécuté par Charles
Geyling
(Vienne, Autriche, 1878-1891) |
Le bas-côté nord et, à l'arrière-plan,
le déambulatoire. |
Gisante du XIIIe siècle dans le bas-côté
nord.
Il s'agit peut-être d'une comtesse de Joigny si toutefois
le gisant vient du prieuré Notre-Dame de Joigny,
lieu de sépulture des comtes de Joigny de la première
dynastie et de leurs épouses. |
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La nef et le côté sud.
À DROITE ---»»»
L'un des très beaux vitraux de l'église : Épisodes
de la vie de saint Thibault
Atelier Vermonet-Pommery, Reims, 1895. |
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Tympan du vitrail de la vie de saint Thibault : Les reliques de saint
Thibault font halte à Joigny.
Atelier Vermonet-Pommery, Reims, 1895. |
Vitrail
des scènes de la vie de saint Thibault.
Vers 1075, Arnoul, abbé de Sainte Colombe de Sens,
ramène de Vicence les reliques de saint Thibault, son
frère, mort en 1066 et canonisé en 1073. Le
cortège fait halte à Joigny pour la nuit. Les
reliques sont déposées dans une chapelle, située
hors les murs, qui prendra le nom de Saint-Thibault-les-Vignes.
L'église actuelle s'élève à l'emplacement
de cette chapelle.
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LE CHUR
ET LE DÉAMBULATOIRE DE L'ÉGLISE SAINT-THIBAULT
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Le chur de l'église Saint-Thibault comprend deux niveaux,
dont le parement est nu, à l'exception, dans l'axe,
d'une rose au réseau flamboyant (ici cachée par le luminaire).
Les arcades sont en tiers-point. |
La voûte du chur et son réseau de nervures, 1525. |
Le chur et l'abside de Saint-Thibault.
Aucune clôture ne le sépare du déambulatoire. |
Vitrail à figures géométriques.
C'est le type de vitraux de l'abside. |
Saint Louis présentant la couronne d'épines.
Atelier Bazin & Latteux, fin du XIXe siècle.
Voir le vitrail entier plus
haut. |
L'Ascension (XVIe siècle ?)
Bas-relief du XVIe siècle dans le déambulatoire |
À DROITE
---»»»
Les voûtes du chur retombent dans les
colonnes
engagées à la manière d'un
palmier, ce qui a pour
effet d'accroître l'impression d'élancement
et de ne
rien interposer entre le fidèle et la beauté
de la voûte. |
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Le déambulatoire nord et le chur. |
Magnifique couronne de pierre avec multiples clés pendantes
au-dessus du chur.
La couronne a toutefois été mutilée par
une chute partielle au XXe siècle.
On est au cur du gothique flamboyant, bien que
la présence de coquilles annonce la Renaissance. |
Les parties hautes du chur avec la voûte et les
fenêtres. |
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La Résurrection, 1544.
Bas-relief en pierre dans le déambulatoire. |
Le Christ en croix entre les deux larrons, milieu du XVIe siècle.
Ce sont peut-être des parties de l'ancien jubé construit
vers 1540. |
Le déambulatoire sud avec le Christ en croix et les deux larrons. |
Vitrail de la vie de saint Thibault, scènes historiées
du registre du bas du vitrail.
Atelier Vermonet-Pommery, Reims, 1895.
De gauche à droite : Saint Thibault quitte Provins, saint Thibault
pratique le renoncement, saint Thibault est ordonné prêtre. |
LA CHAPELLE D'AXE
DE L'ÉGLISE SAINT-THIBAULT |
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Vue partielle de la chapelle axiale, du XIXe siècle.
Elle est dédiée à Notre-Dame. |
La
chapelle d'axe a été construite
en 1860 après la destruction de la chapelle du
Rosaire, bâtie en 1644, et sur son emplacement.
Les verrières, en tant que pastiche de l'art
du vitrail du XIIIe siècle, n'ont pas grand intérêt.
Elles ont été créées par
l'atelier des frères Vaissière de Seignelay,
puis posées en 1862. En revanche, l'attention
du visiteur doit se porter sur deux suites de bas-reliefs
datées de la Renaissance et scellées sur
les côtés nord et sud de la chapelle.
Celle du côté sud, sans conteste la plus
belle, illustre trois épisodes de la Passion
du Christ, dans un style italianisant tout à
fait conforme à la sculpture troyenne de l'époque
(voir par exemple le groupe sculpté de saint
Crépin et saint Crépinien à l'église
Saint-Pantaléon
à Troyes).
On y trouve l'Arrestation et le baiser de Judas, le
Portement de Croix avec sainte Véronique ; la
Descente de Jésus aux limbes. Les bas-reliefs
du côté nord (Annonciation et Adoration
des bergers), eux aussi du XVIe siècle, sont
d'un style plus adouci.
La Descente de Jésus aux Limbes (voir plus
bas) comprend, au premier plan, des hommes et des
femmes qui ont l'air de supplier le Christ de les libérer
de la menace des démons qui s'agitent autour
d'eux. Le bas-relief donne l'impression que ces gens
sont des pêcheurs en attente du pardon. Si l'on
se réfère aux écrits des Pères
de l'Église, Jésus, après sa mort,
est descendu dans les limbes des Patriarches pour ouvrir
le paradis aux justes. Dans les faits, ces personnages,
qui ont l'air d'implorer pitié, ne sont donc
pas des pêcheurs, mais des gens qui ont mérité
le Ciel par leur bonne conduite sur terre. On pourra
se reporter utilement au magnifique tableau de Pierre-François
Delorme (1783-1859), Jésus descendant aux
limbes, à l'église Notre-Dame-de-la-Croix-de-Ménilmontant,
Paris 20e arr.
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Bas-relief des scènes de la Passion dans la chapelle
axiale.
Seconde moitié du XVIe siècle. |
1) L'Arrestation
et le baiser de Judas ;
2) Le Portement de Croix avec sainte Véronique
;
3) La Descente de Jésus aux limbes. |
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Bas-relief des scènes de la Passion : Véronique
essuie la face de Jésus, XVIe siècle.
Ce type de sculpture, italianisant, illustre la sculpture troyenne
de l'époque. |
Scènes de la vie de la Vierge.
Vitrail en pastiche du XIIIe siècle.
Atelier des frères Vaissière de Seignelay, 1862.
Chapelle axiale. |
La Naissance de la Vierge.
Vitrail pastiche du XIIIe siècle dans la chapelle
axiale. |
La Pentecôte.
Vitrail pastiche du XIIIe siècle dans la chapelle
axiale. |
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«««---
À GAUCHE
Bas-relief des scènes de la Passion :
Le Baiser de Judas, XVIe siècle. |
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Vie de saint Thibault et de saint Antoine.
Vitrail en pastiche du XIIIe siècle.
Atelier des frères Vaissière de Seignelay, 1862.
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La Descente de Jésus aux limbes.
Bas-relief des scènes de la Passion, XVIe siècle. |
Saint Thibault est visité par ses parents.
Vitrail de la vie de saint Thibault et de saint Antoine
(XIXe siècle). |
Saint Louis part pour la croisade.
Vitrail de la vie de st Louis et de ste Marguerite (19e
siècle) |
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Bas-relief de l'Adoration des bergers, XVIe siècle. |
La Descente de Jésus aux limbes, XVIe siècle,
détail. |
Bas-relief de l'Annonciation, XVIe siècle. |
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LES VITRAUX DU
XVIe SIÈCLE DE L'ÉGLISE SAINT-THIBAULT |
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La Crucifixion.
Vitrail de Charles Geyling (Vienne, Autriche), fin du XIXe siècle.
Au tympan , une rose à six lobes abritant des grisailles
qui illustrent
des scènes de la Passion, XVIe siècle.
Certaines grisailles ont été restaurées
au XIXe siècle. |
Ecce Homo.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle |
Le Christ aux outrages.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle, restaurée.
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À DROITE ---»»»
L'orgue de tribune est dû au facteur Callinet. |
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Les
vitraux du XVIe siècle. Presque tous
les vitraux que l'on peut voir actuellement dans l'église
Saint-Thibault sont du XIXe ou du XXe siècle.
Beaucoup ont dû être restaurés après
une explosion de gaz en 1981. D'après les sources,
il y a eu des vitraux Renaissance dans l'église.
On sait qu'un vitrail fut offert par les paroissiens
en 1537, à l'occasion des travaux de restauration
après l'incendie de 1530. Il fut posé
derrière le chur (la chapelle d'axe n'existait
pas à cette époque). Il est vraisemblable
qu'il y a eu de la perte au cours des âges car
il en reste très peu. Néanmoins, on peut
en admirer dans la verrière de la Crucifixion,
exécutée par Charles Geyling à
la fin du XIXe siècle. Les trois lancettes sont
surmontées d'une rose à six lobes où
ont pris place des grisailles du XVIe siècle
illustrant la Passion du Christ. Le Corpus Vitrearum
situe ces grisailles vers l'année 1550 et justifie
son choix en rappelant que les travaux, après
l'incendie de 1530, ont pris fin en 1554. À cette
date, les verrières commandées par les
Joviniens avaient dû être mises en place.
On trouve dans la rose : l'Agonie au jardin des Oliviers
; le Baiser de Judas ; la Comparution devant Caïphe,
le Christ aux outrages ; la Flagellation ; l'Ecce Homo.
Parmi ces six, le Baiser de Judas et le Christ aux outrages
sont indiqués comme restaurés par le Corpus
Vitrearum. Ces six vitraux à grisaille et
jaune d'argent sont donnés ci-dessous.
Source : Corpus Vitrearum,
les Vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes,
éditions du CNRS.
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La Comparution de Jésus devant Caïphe.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle. |
La Flagellation.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle. |
Agonie au jardin des Oliviers.
Grisaille et jaune d'argent, XVIe siècle. |
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Le Baiser de Judas, partiel.
Grisaille et jaune d'argent,
XVIe siècle, restaurée. |
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La nef de Saint-Thibault vue du chur. |
Documentation :
«À la découverte de Joigny», brochure éditée
par l'Association culturelle et d'Études de Joigny
+ Congrès archéologique de France, 116e session, Auxerre,
1958, article de J. Vallery-Radot sur Joigny.
+ «Qui était sainte Madeleine-Sophie
Barat?» feuillet disponible dans l'église
+ «Les vitraux de Saint-Thibault», feuillet disponible
dans l'église
+ «Corpus Vitrearum, les Vitraux de Bourgogne, Franche-Comté
et Rhône-Alpes», éditions du CNRS, 1996. |
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