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Au XIe siècle, Notre-Dame est
une collégiale créée par les seigneurs de Vitré.
Peu à peu, l'inconduite des moines mène à un
dépérissement de l'institution : ils ne sont plus
que trois au début du XIIe siècle. En 1116, Marbode,
évêque de Rennes, donne la collégiale aux bénédictins
de Saint-Melaine de Rennes. Après quelques soubresauts et
contestations entre chanoines et bénédictins, l'institution
devient prieuré et peut prospérer. L'église
prieurale assure également le rôle d'église
paroissiale. Aussi les moines se réservent-ils, pour leur
culte, une petite «nef», l'actuelle chapelle orientale
du Saint-Sacrement, appelée Chur-aux-moines.
Entre 1480 et 1550 l'église est presque entièrement
reconstruite. François de Laval, futur baron de Vitré,
assure la totalité du financement des travaux. Il donne 1200
écus. Dans un acte rédigé en 1485, il ordonne
de prendre cette somme sur les revenus de sa terre et baronnie de
la Guerche. C'est l'époque de la fin de la guerre de Cent
Ans, marquée par une reprise économique dans tout
le royaume de France (qui n'inclura la Bretagne qu'en 1491). Époque
marquée aussi par une multiplicité des reconstructions
d'églises, des édifices fortement mis à mal
par les grandes Compagnies et la soldatesque anglaise.
Le nouvel édifice vitréen jouit d'un atout architectural
remarquable: c'est un trait d'union entre le gothique flamboyant
et le style Renaissance. Peu présent à l'intérieur,
ce passage d'un style à l'autre est très visible sur
la façade
sud. Celle-ci possède en outre une rareté : une
belle chaire
à prêcher extérieure où les prédicateurs
de la Contre-Réforme pouvaient se déchaîner
contre les huguenots... installés dans le bâtiment
d'en face, de l'autre côté de la rue !
L'actuel chur-aux-moines
n'a pas été touché par la reconstruction ;
le transept, très peu. Les aménagements intérieurs
ont, sans aucun doute, été facilités par la
richesse de la ville due au commerce des toiles. Le rôle des
pieux barons de Vitré et de la puissante confrérie
des marchands d'Outre-mer, fondée en 1473, est indéniable,
notamment dans la création de retables
enrichis de multiples écussons aux armes de leurs donateurs.
L'église est longue de 67 mètres. Son intérieur
n'a guère impressionné Prosper
Mérimée quand il est passé à Vitré
en 1835 puisqu'il se contente d'en décrire les parties externes.
En fait, il faudra attendre l'arrivée du dynamique curé
Gilles Aubrée
en 1850 pour aboutir à l'aspect que le visiteur peut découvrir
aujourd'hui.
Parmi ses richesses, Notre-Dame offre un très beau vitrail
Renaissance illustrant l'Entrée
du Christ à Jérusalem, daté de 1537. Les
autres vitraux sont du XIXe siècle (voir l'encadré).
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Vue d'ensemble de la nef et, au fond, du chur-aux-moines.
Comme cela était voulu au XIXe siècle, le percement
du chevet du chur-aux-moines permet d'éclairer le transept
et le maître-autel. |
Le clocher avec sa flèche de 1858
vu depuis le jardin des Bénédictins.
La tour de la croisée a été édifiée
entre 1440 et 1442. |
La «porte du milieu» sur le côté sud
est la plus ouvragée des trois. |
Saint Pierre et sa clé
Détail du bas-relief de la «porte du milieu». |
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Cette suite de pignons sur le côté sud est caractérique
des églises de Haute-Bretagne du XVe au XVIIe siècle. |
Les
façades nord, sud et ouest de l'église
sont très dissemblables. Malheureusement, la
façade nord, qui accueille une série de
pignons comme la façade sud, n'est pas vraiment
accessible. Le haut muret du jardin des Bénédictins
en cache la fondation ; de plus, en été,
des arbres étalent leurs branches pleines de
feuilles devant les fenêtres et la partie haute.
La plus pittoresque des façades est celle du
sud (photo ci-dessus), élevée d'est en
ouest de 1480 à 1540. La succession rapprochée
des pignons donne à ce style le nom de «dents
de scie». Une série de contreforts peu
saillants sépare les fenêtres. Les pinacles
fortement dentelés qui les surmontent achèvent
de donner à la façade sa griffe bretonne.
Nous sommes là dans le gothique flamboyant, chère
à la Haute-Bretagne du XVe au XVIIe siècle.
En comparaison, la façade
occidentale, construite autour de 1550, semble bien
pauvre. À l'origine, elle était masquée
par un bâtiment en bois utilisé pour le
commerce : la Grande halle aux draps. Ce n'est qu'au
XXe siècle que le vis-à-vis de la façade
disparut.
À part la grande verrière au-dessus de
la porte, il n'y a aucune fenêtre sur les côtés
: il est difficile de deviner que le vaisseau central
est bordé, au nord et au sud, par un bas-côté
et une suite de chapelles latérales. Enfin, au-dessus
des contreforts, la suite des six pinacles ornés
de crosses et de choux frisés donne un aspect
surréaliste à la façade. À
l'heure des drones, on dirait presque une série
de rotors qui vont se mettre à tourner pour soulever
l'église !
Parmi les trois portes,
celle de l'ouest et celle du milieu (photo ci-dessous)
méritent un coup d'il admiratif. On y retrouve,
sculptées dans le bois, les scènes de
l'Annonciation et de la Crucifixion ainsi que des apôtres,
dont les quatre évangélistes. Ces bas-reliefs
sont datés des XVIe et XVIIe siècles.
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La «porte du milieu» et ses bas-reliefs en bois.
On y lit la date de «1689». |
La Vierge à l'Enfant
domine la «porte du milieu». |
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La Vierge de l'Annonciation
Bas-relief de la «porte du milieu». |
Plan de l'église et parties extérieures. |
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La chaire à prêcher extérieure repose
sur un pédicule. |
La
chaire à prêcher extérieure.
Cette sorte de chaire, à l'extérieur
d'un édifice, est très rare. La
cuve, savamment travaillée, accueille une
suite d'arcatures trilobées, rehaussées
de sculptures diverses (Triple face, sirène,
lion, etc.). Le dais est façonné
en forme de clocheton. Fidèle à
l'ensemble des pinacles, il est lui-même
garni de crochets.
La chaire aurait été créée
à la fin du XVe siècle, avant l'apparition
du protestantisme à Vitré. À
quoi l'utilisait-on ? Selon Arcisse de Caumont
cité par Arthur de la Borderie «probablement,
pour prêcher les jours de grandes fêtes
où l'église ne pouvait contenir
toute la foule des fidèles.» Quand
des protestants s'installèrent en ville,
elle servit évidemment de tribune pour
réfuter la «religion prétendument
réformée». ---»»»
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Prosper
Mérimée. En 1835, l'écrivain
parcourt l'ouest de la France. La Bretagne est inscrite
dans son périple, tout comme le Maine et l'Anjou.
C'est en suivant la côte atlantique que l'écrivain
découvre les villes et les monuments bretons.
En décembre de la même année, il
remet un rapport au ministre de l'Intérieur.
Dans sa lettre d'introduction, il précise que
Vitré est la première ville de l'ancienne
Bretagne où il s'est arrêté.
On apprend ainsi que Mérimée n'aime pas
du tout l'église Notre-Dame. Il écrit
: «L'église Notre-Dame dans la ville haute
indique par son architecture la décadence complète
de l'art gothique. Pauvre et mesquine d'ornementation,
on y chercherait en vain quelque détail gracieux.
Sa façade latérale se compose de quatre
frontons garnis de crochets ; on dirait quatre maisons
accolées l'une à l'autre. Ce système
me paraît peu rationnel ; au lieu de donner l'idée
d'un grand bâtiment, il le rapetisse en le divisant
en plusieurs parties indépendantes. - Il faut
citer comme une singularité très rare
une chaire à prêcher en pierre, pratiquée
extérieurement sur le côté
méridional de l'église. Les sermons en
plein air ayant été défendus de
bonne heure, parce que dans la rue on ne pouvait exiger
de l'auditoire un maintien aussi décent que dans
l'intérieur d'une église, je ne me serais
pas attendu à trouver un vestige de cet usage
dans un édifice aussi moderne que Notre-Dame-de-Vitré.»
Ajoutons que Mérimée ne dit pas un mot
de l'intérieur du monument. Rien ne l'a donc
particulièrement frappé, mais rien n'exigeait
une restauration rapide non plus.
Source : Notes d'un
voyage dans l'Ouest de la France, Prosper Mérimée,
1836.
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Le jardin des Bénédictins borde le côté
nord de l'église. |
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La façade occidentale a été construite en 1550.
Ses contreforts à pinacles sont ornés de crosses et
de choux frisés.
À l'origine, la façade était masquée par
un bâtiment en bois utilisé pour le commerce : la Grande
halle aux draps. En la regardant,
il est difficile de deviner que le vaisseau est bordé, au nord
et au sud, par un bas-côté et une suite de chapelles
latérales. |
La «porte d'en-Bas» au milieu de la façade occidentale.
On y reconnaît un agrégé de la seconde Renaissance,
inspiré par l'Art antique : porte en plein cintre, fronton
triangulaire et arcade cintrée. |
Le tympan de la porte occidentale illustre la Crucifixion avec les
apôtres Pierre, Paul, Jean et André. |
La Crucifixion sur la porte occidentale, XVIIe siècle. |
Dais Renaissance au coin sud-ouest de l'église. |
Blason portant les
armes de Guy XV de Laval,
baron de Vitré de 1486 à 1501,
au-dessus de la porte d'en-Haut ---»»» |
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La porte d'en-Haut
est la plus à l'est des trois portes.
Au-dessus de la porte : le blason de Guy XV de Laval. |
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Un aigle au-dessus de la 1ère fenêtre au sud-ouest. |
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LA NEF DE L'ÉGLISE
NOTRE-DAME |
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La nef et les bas-côtés vus depuis l'entrée de
l'église.
Le grand retable
à droite est du XIXe siècle. |
La voûte en bois peint du vaisseau central. La peinture date
du XIXe siècle. |
Détail des peintures de la voûte du vaisseau central. |
Architecture
interne. La nef de l'église offre
un ensemble très homogène, mais sans point
d'accroche artistique réel. À tel point
que la notice de l'Office de tourisme «Laissez-vous
conter l'église Notre-Dame» ne parle que
de ses aspects extérieurs !
En passant en 1835 à Vitré, Prosper Mérimée
n'a rien dit sur l'intérieur de l'édifice.
Celui-ci n'était donc pas menacé d'une
ruine rapide si l'on n'intervenait pas. Quant à
l'abbé Gilles
Aubrée, grand ordonnateur de la restauration
de l'église au XIXe siècle, il n'a pris
possession de la cure qu'en 1850.
La grande photo plus
haut montre que la nef, à six travées,
est séparée des bas-côtés
par des arcades brisées assez sobres. Les piles
octogonales possèdent des chapiteaux moulurés
sans grande recherche ornementale. Comme souvent dans
les anciennes églises bretonnes, la voûte
est en bois. Elle offre ici au regard des lambris peints
selon un motif de rinceaux répétitif.
Les bas-côtés et les chapelles sont voûtés
d'ogives en pierre dont les nervures retombent sur des
consoles ornées d'anges ou d'animaux. Plus intéressant
: les clés de voûte sont ornées
des armes des barons de Vitré, des armes de la
Bretagne ou encore du lion de Vitré. On a là
la marque de plusieurs donateurs. Quelques-unes de ces
clés sont données plus
bas.
Les murs gouttereaux n'ont pas l'épaisseur voulue
pour soutenir une voûte en pierre. Les églises
de Bretagne mettaient à profit la présence
de grandes forêts (et la proximité de la
mer pour le transport) : on faisait ainsi une première
économie en faisant le choix de la charpente
pour coiffer la nef et une seconde en diminuant le nombre
de pierres ainsi que la masse des contreforts pour la
soutenir. Pour avoir une idée du poids des différentes
pierres par rapport au bois, on pourra se reporter à
un encadré présenté à la
basilique Notre-Dame
du Roncier de Josselin, église qui possède
également une voûte en bois.
Le plan de l'église Notre-Dame montre sur le
côté sud, au niveau de la première
travée orientale, la présence d'une pièce
fermée (une petite sacristie). Celle-ci est surmontée
d'une tribune qui était réservée
autrefois aux barons de Vitré. Une photo plus
bas en donne un bon aperçu. C'est à
cet endroit que se trouve la célèbre sculpture
de l'arracheur
de dents.
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La
chapelle des Fonts est la seule à
être fermée par une grille. En effet,
à part un retable en pierre du XIXe siècle
(donné à droite), elle possède
un enfeu intéressant, malheureusement assez
mutilé : celui de Pierre Hubert,
mort en 1498. Messire Pierre Hubert était
prêtre doyen de Vitré, recteur de
la chapelle d'Erbrée et chanoine prébendé
de la collégiale de la Magdeleine de Vitré.
Dans son étude sur l'église en 1876,
l'abbé Paul Paris-Jallobert nous apprend
que cet ecclésiastique avait fondé
en 1488, avec beaucoup de précisions, une
chapellenie (que l'on définira comme un
acte de dévotion à son profit, et
pour une période précisée,
contre un revenu). Pierre Hubert demanda que soit
«(...) célébré à
jamais par chacun jour de l'an, une messe à
basse voix, à l'heure de neuf heures, et
premier le chapelain doit tirer la cloche nommée
le Gros-Saint, par quinze gobets (...)».
À noter que la sculpture du doyen comporte
d'intéressants bas-reliefs illustrant les
orfrois, c'est-à-dire les parements d'or
et d'argent, de sa chasuble.
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La chapelle des Fonts
Première chapelle latérale nord. |
Haut-relief sous un enfeu de Pierre Hubert, mort en 1498,
recteur de la chapelle-Erbrée (chapelle des Fonts). |
Enfeu de Pierre Hubert, détail de la chape
avec ses bas-reliefs qui représentent les orfrois. |
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«Le Baptême du Christ» dans la chapelle des
Fonts
par «Claudius Lavergne et ses fils 1884». |
Retable du XIXe siècle de la chapelle des Fonts. |
Le lion de Vitré dans une clé de voûte. |
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«Le Baptême du Christ» dans la chapelle des
Fonts par «Claudius Lavergne et ses fils 1884»
Détail de la scène centrale. |
La cuve de la chaire à prêcher rappelle celle de
la chaire de Geiler von Kaysersberg à la cathédrale
de Strasbourg. |
Le bas-côté nord et ses chapelles latérales.
Au premier plan, le retable de Saint-Michel (XVIIe siècle) |
Les
retables du XVIIe siècle. L'église
Notre-Dame abrite quatre grands retables du XVIIe siècle
dans ses chapelles latérales. Il n'est pas inutile
au visiteur de s'arrêter quelques instants devant
chacun d'entre eux. Ces retables étaient la plupart
du temps financés non par des nobles, mais par
des roturiers. Parmi ceux-ci, les confréries
comptent pour une moitié. Sur l'image à
droite, on peut voir un autre très grand retable,
dressé au côté sud, mais il est
du XIX siècle.
Dès le XVIIe siècle, la région
de Laval connut plusieurs ateliers de fabrication de
retables. La ville de Vitré, d'importance secondaire,
subit l'influence de sa grande voisine et adopta peu
ou prou le style conçu par les fabricants de
Laval. On trouve ainsi à Vitré une décoration
parfois un peu surchargée, typique des retables
lavallois.
Comme Saint-Malo et Laval, Vitré pratiquait le
commerce sur une grande échelle. Dès 1473,
les marchands vitréens constituèrent une
confrérie : les Marchands d'Outre-mer. Vitré
exportait des toiles assez grossières, mais très
robustes, idéales pour les voiles des navires
et la confection des ballots. La bourgeoisie mettait
à profit les petits ateliers domestiques des
tisserands pauvres, ateliers disséminés
dans la ville et ses alentours, et s'enrichissait. Ce
commerce culmina lors d'une période de grand
faste - qui fut courte : de la fin des guerres de Religion
jusqu'à la politique anti-espagnole de Richelieu.
L'intervention de la France dans la guerre de Trente
Ans, en 1635, gela les relations entre les ports bretons
et la péninsule ibérique ainsi qu'avec
toutes les possessions espagnoles du continent. Les
exportations de toiles, via Saint-Malo, se tarirent.
C'est donc au début du XVIIe siècle que
se produisit l'enrichissement rapide des marchands vitréens.
Les commandes de retables en découlèrent,
accentuées par l'offensive de la Contre-Réforme.
Au sujet de cet enrichissement rapide, Jean-Claude Menou
[cf source] signale en note une découverte de
l'abbé Paris-Jallobert dans le registre de Notre-Dame
: en 1612, des corsaires (que J.-C. Menou appelle des
pirates, terme impropre puisque les marchands vitréens
y détiennent des parts) arraisonnèrent
deux navires qui transportaient plus de deux cent cinquante
mille écus, ainsi que beaucoup de pierreries
et autres objets précieux. L'abbé Paris-Jallobert
ajoute que, de cette fabuleuse prise, les Vitréens
reçurent «plus de deux cent mil livres».
Ce qui a dû faciliter les commandes de retables.
Le style de ces retables est souvent à la démesure,
propre à l'esprit espagnol. Le style classique
(retable Saint-François)
résiste malgré une offensive du style
baroque, appuyée par «le goût tout
espagnol pour les surfaces totalement décorées»
[Menou]. Citons, dans le style baroque, les retables
de Saint-Michel,
de Saint-Melaine
et de Saint-Sébastien.
N'oublions pas que la démesure véhicule
avec elle le triomphalisme et la beauté majestueuse.
Les confréries qui passaient commande pouvaient
être fières. Le Concile de Trente (1545-1563)
avait d'ailleurs affirmé son credo artistique
: les uvres d'art belles et grandes sont idéales
pour impressionner les fidèles. (Sur ce thème
de l'impression faite aux fidèles catholiques...
et aux protestants, on se reportera utilement à
la prière des Quarante-Heures
à Issoire au XVIIe siècle.)
Dans son étude des retables vitréens de
1971, Jean-Claude Menou fait une remarque intéressante
à propos du retable Saint-Michel.
Celui-ci, par souci d'économie, est en bois.
Mais l'historien note qu'il n'est accepté que
parce qu'il rappelle «en tous points la noble
décoration que donnent les marbres jaspés,
noirs et rose, des carrières du pays de Laval.»
Ajoutons que l'église Notre-Dame possédait,
il n'y a pas encore longtemps, un très beau retable
d'émaux peints daté du XVIe siècle.
Ce retable est à présent exposé
au musée du château
de Vitré.
Source : Retables vitréens
par Jean-Claude Menou, Bulletin et mémoires
de la société archéologique du
département d'Ille-et-Vilaine, 1971.
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«Le Portement de croix»
Vitrail de la Maison Clamens et Bordereau, Angers 1886. |
Retable de SAINT-FRANÇOIS dans une chapelle latérale
sud, XVIIe siècle. |
«Le Ravissement de saint François d'Assise»
par Lefebvre, XVIIe siècle
dans le retable de Saint-François. |
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Sainte tenant la palme du martyre
Retable d'une chapelle latérale. |
Statue de saint André
Retable d'une chapelle latérale. |
Statue de la Vierge, 1536.
Retable de Saint-François, XVIIe siècle. |
Clé de voûte avec trois glaives d'argent
sur fond de gueules.
Armes de Pierre Landais, marchand vitréen, trésorier
du duc de Bretagne.
Pierre Landais fut exécuté en 1485. |
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La chaire à prêcher est datée de 1855, uvre
de l'ébéniste rennais Hérault.
La cuve de la chaire s'inspire de la chaire à prêcher
en pierre
de la cathédrale de Strasbourg (chaire qui date de 1486).
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L'abat-son de la chaire à prêcher et ses magnifiques
sculptures. |
Retable du XIXe siècle dans une chapelle latérale
sud. |
«L'adoration des bergers», scène centrale.
Atelier de Georges Claudius Lavergne, 1888. |
Retable de SAINT-MICHEL, XVIIe siècle.
La statue, de style sulpicien, a vraisemblablement remplacé
une statue de 1616,
lit-on dans le Bulletin de la Société Archéologique
d'Ille-et-Vilaine (1971). |
«Présentation de la Vierge au Temple», scène
centrale du vitrail.
Atelier Champigneulle fils, Paris, 2e moitié du XIXe
siècle. |
Console de la statue de la Vierge.
Il faut l'imaginer avec sa polychromie d'origine.
Premier quart : trois fleurs de lys sur fond
d'azur (le royaume de France) ;
2e et 3e quarts : une croix de gueules (rouge)
chargée de cinq coquilles d'argent et contournée
de seize alériens d'azur (les armes
des Montmorency-Laval) ;
4e cadran : fond d'azur (bleu) à deux fleurs de
lys d'or avec un bâton composé d'argent et
de gueules (les armes du comte d'Évreux).
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Statue de saint Jean,
XVIIe siècle
Retable de Saint-François. |
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Bas-côté nord : retable de SAINT-MICHEL et retable de
SAINT-SÉBASTIEN.
Les deux retables sont du XVIIe siècle. |
QUATRE CLÉS
DE VOÛTE DANS LES BAS-CÔTÉS |
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Le lion de Vitré. |
Les armes des Laval-Montmorency. |
Clé de voûte dans l'allée centrale. |
Véronique et le visage du Christ. |
La nef, ses piles et le bas-côté sud.
Sur la droite, le retable de Saint-François qui remonterait
à 1636 (d'après le Bulletin de la Société
Archéologique d'Ille-et-Vilaine, 1971).
À gauche, un grand retable du XIXe siècle. |
Retable de SAINT-MELAINE, XVIIe siècle
dans la chapelle Saint-Melaine. |
«La Vierge et Sainte Élisabeth avec l'Enfant Jésus
et Jean-Baptiste»
Détail du vitrail du XIXe siècle avec un beau
panorama médiéval. |
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Le retable
de Saint-Melaine est celui de la confrérie
des menuisiers, fondée le 6 août 1632 par
neuf maîtres menuisiers. Le Bulletin de la
Société Archéologique du département
d'Ille-et-Vilaine daté de 1971 donne un extrait
des archives de Notre-Dame à cette époque
: neuf maîtres-menuisiers «demeurans es
ville et forsbourgs dudict Vitré, lesquels, pour
le zèle et affection qu'ils ont de l'augmentation
du sainct service divin, ont fait et accordé
une frayrie en l'église Nostre-Dame dudict Vitré,
à perpuité, et prenne pour patronne Sainte
Anne». Selon le Bulletin, la date de construction
du retable doit être proche de celle de la fondation.
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Piéta du XIXe siècle dans la niche frontale
du retable de Saint-Melaine. |
Colonnes torses décorées de pampres, XVIIe siècle
Retable de Saint-Melaine. |
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«La Vierge et Sainte Élisabeth avec l'Enfant Jésus
et Jean-Baptiste» (Vitrail de Claudius Lavergne et ses
fils ?) |
«La Vierge présentant l'Enfant Jésus à
sainte Anne»
par Jean Picart dans le retable de Saint-Melaine, XVIIe siècle. |
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«La Vierge intercédant pour les
pécheurs repentis», atelier inconnu.
Sur le premier registre : Adam et Ève et sainte Monique présentant
son fils Augustin. |
«La Sagittation de Saint Sébastien» par Jean Picart,
1640.
Retable de Saint-Sébastien,. |
Retable de SAINT-SÉBASTIEN, 1640
dans une chapelle latérale nord. |
«La
Vierge intercédant pour les pécheurs repentis».
Ce vitrail du XIXe siècle et d'atelier inconnu, dans
la chapelle
absidiale sud, est difficile d'interprétation.
Autant l'attitude de la Vierge face au Christ est clairement
celle de l'intercession, autant l'attitude d'Adam et Ève
d'un côté, et celle de Monique et Augustin de
l'autre soulèvent des questions. Sainte Monique a l'air
de présenter son fils à Adam et Ève qui
prient devant elle). D'après les documents consultés,
les exégètes n'ont pas d'explication à
donner.
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Statue de saint Sébastien
dans le retable de Saint-Sébastien, 1640.
Art baroque. |
«La Vierge intercédant pour les pécheurs repentis»
Détail de vitrail du XIXe siècle : Adam et Ève. |
«L'Entrée à Jérusalem», baie 16, 1537.
Voir gros plan plus
bas. |
«L'Entrée à Jérusalem», détail,
1537. |
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Les vitraux
de l'église Notre-Dame. D'après le
Corpus Vitrearum sur les vitraux de Bretagne, il y
aurait eu au moins une dizaine de vitraux Renaissance relevés
en 1848 par l'historien Guilhermy : une Résurrection
des morts enrichie d'un Christ du Jugement dernier, un Couronnement
de la Vierge et une Dormition, des débris d'une légende
de saint Jean-Baptiste. On trouve aussi une messe de saint
Grégoire et des figures en pied de sainte Barbe, saint
Christophe et sainte Anne. Enfin, un vitrail entier nous est
resté dans l'église : une magnifique Entrée
à Jérusalem, datée de 1537
(donnée ci-contre en entier et en gros
plan plus bas). Il faut lui rajouter un archange de l'Annonciation
agenouillé et tenant un phylactère, remontant
peut-être à l'année 1473 (ci-dessous).
Enfin, un petit Calvaire subsiste dans le tympan d'un vitrail
ornemental (non donné ici).
À propos de l'Entrée à Jérusalem,
l'état de conservation est jugé «bon»
par le Corpus Vitrearum qui indique que les restaurations
sont plus nombreuses dans la lancette de gauche.
Après l'inventaire des vitraux Renaissance, le Corpus
écrit dans une prose très laconique : «Devenus
fragmentaires, la plupart de ces vitraux ont été
remplacés lors de campagnes menées pendant la
seconde moitié du XIXe siècle.» Voilà
qui est bien flou et un certain nombre de questions se pose
: quand sont-ils devenus fragmentaires et pourquoi? quel était
leur état réel en 1848? que sont-ils devenus
après leur dépose? Le Corpus n'apporte
aucune réponse. On ne peut s'empêcher de penser
à une éventuelle destruction pendant la Révolution.
Selon le rapport établi sur l'église en 1876
par l'abbé Paul Paris-Jallobert, membre de la Société
d'Archéologie d'Ille-et-Vilaine, nous savons que, en
1794, les volontaires du bataillon de la Montagne en garnison
à Vitré se sont amusés, par simple plaisir de détruire,
à saccager l'orgue du XVIIe siècle. Pourquoi
pas les verrières aussi? Quand le Corpus parle
de vitraux «devenus fragmentaires», ne s'agirait-il
pas de vitraux saccagés à coups de pierre en
1794?
Quoi qu'il en soit, de nombreux vitraux modernes vinrent orner
les bas-côtés, le transept et le chur-aux-moines
entre 1868 et 1900. L'atelier vitréen Chauvel
a signé les grandes compositions de l'Arbre
de Jessé et du Rosaire
dans le transept. Le Carmel du Mans, fidèle
à son style, a réalisé une Vie
de la Vierge. Enfin on retrouve l'atelier Champigneulle
(Résurrection
et Présentation
de Marie au Temple) et celui de Lavergne (Baptême
du Christ et Adoration
des bergers, auxquels il faut peut-être rajouter
l'intéressant Vierge
et Sainte Élisabeth avec l'Enfant Jésus et Jean-Baptiste
doté d'un beau panorama
médiéval). Les principaux vitraux historiés
de l'église sont présentés dans cette
page.
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«Le Couronnement de sainte Cécile»
par Fournier, 1646. |
«L'archange de l'Annonciation», baie 10.
Troisième quart du XVe siècle. |
«L'archange saint Michel», 1884 (atelier Lavergne?) |
«L'archange saint Michel», gros plan sur le démon. |
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«L'Entrée à Jérusalem», baie 16
Détail : les apôtres. |
Le sacrifice d'Abraham
dans une clé de voûte. |
«L'Entrée à Jérusalem», baie 16 datée
de 1537.
Scène centrale. |
Chapelle latérale nord avec le monument au curé
Gilles Aubrée (1805-1881). |
«La Résurrection»
Vitrail de Charles Champigneulle Paris, 1896 (Ancienne Maison
Coffetier)
Scène centrale. |
«Sainte Barbe protégeant l'église Notre-Dame
de la foudre»
par Philippe Matozrec, 1769. |
L'abbé Gilles Aubrée (3/4)
---»» indispensable dans la gestion financière
du collège de Redon, placé sous la direction
des Eudistes.
Après un passage d'un an à Pacé,
près de Rennes, l'abbé fut nommé
à la cure de Notre-Dame de Vitré, au début
de l'année 1850, en remplacement du titulaire
décédé. Le faubourg populeux du
Rachapt, inclus dans le périmètre de la
paroisse, donna au nouveau curé l'occasion de
montrer son énergie et sa détermination
à secourir les âmes. De l'énergie,
il en fallut aussi beaucoup pour tirer l'église
de son triste état : la flèche du clocher
abattue par la foudre en 1704 ; le placître délimité
par un petit muret sans forme qui cachait le premier
niveau de l'édifice ; absence de voûte
sous la tour de la croisée ; un seul et unique
vitrail (qui demandait à être restauré)
; plus d'orgue ; chaire à prêcher et autels
vieillots, repeints de temps à autre ; voûtes
sales et aux douvelles disjointes qui laissaient passer
la bise ; enfin une nef coupée en deux par un
mur sous l'arcade ouest de la croisée et une
cloison de bois sous l'arcade est (en 1626, les paroissiens
et les moines bénédictins de l'ancien
prieuré avaient religieusement délimité
leur espace de prière).
L'abbé Aubrée se mit au travail. Nul doute
qu'il s'en alla frapper à la porte ---»»
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Chapelle latérale nord avec retable du XIXe siècle. |
«La Résurrection»
Vitrail de Charles Champigneulle Paris, 1896
(Ancienne Maison Coffetier). |
L'abbé
Gilles Aubrée (1805-1881). 1/4.
C'est un prélat qui compte
dans l'histoire de l'église Notre-Dame.
Septième garçon d'une famille rennaise
d'une modeste aisance, il fut instruit par son
frère aîné. Entré au
petit séminaire, sa vocation se déclare.
Le grand séminaire suivit. En 1828, à
23 ans, il est ordonné prêtre à
Rennes.
Il est d'abord vicaire à Saint-Aubin-du-Cormier,
puis vicaire de la paroisse Saint-Sauveur de Redon
dès 1835 (où il suit le curé
de Saint-Aubin qui est nommé à la
cure). Gilles Aubrée reste quatorze ---»»
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Priant du curé Gilles Aubrée sous un dais
dans une chapelle latérale nord, XIXe siècle.
uvre du sculpteur Jean-Marie Valentin. |
(2/4) ---»»
ans à ce poste où il se fait
remarquer en revitalisant la «congrégation
des hommes» de Redon, groupement catholique mis
à mal par la Révolution. L'historien Arthur
de la Borderie qualifie l'abbé Aubrée
d'«âme ardente» : c'est-à-dire
une âme propre à soulever l'enthousiasme
et à entraîner les gens dans ses louables
desseins. Sa lutte pour le bien se concrétise
par la charité et l'aumône. Avec quels
moyens? Ceux des riches ! L'historien de la Borderie
écrit que l'abbé Aubrée obtenait
des riches tout ce qu'il voulait ! (Il est vrai qu'il
y a toujours eu au sein de l'Église des prélats
qui harcelaient leurs ouailles pour leur faire ouvrir
leur porte-monnaie. L'ornementation de l'église
nancéenne de Notre-Dame
de Lourdes est en partie le résultat d'un
harcèlement similaire.) Bref, l'abbé Aubrée
donnait sans compter, quitte à se trouver lui-même
dans le besoin. Il se signala aussi par son aide
3/4
---»»
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«Sainte
Barbe protégeant l'église Notre-Dame de
la foudre». Ce tableau de 1769 a l'énorme
avantage de faire découvrir deux choses disparues
: le clocheton qui surmontait le clocher depuis le XVe
siècle et le placître de l'église.
L'historien Arthur de la Borderie, dans sa relation
de la vie de l'abbé Aubrée (1805-1881),
nous donne quelques détails sur ces parties architecturales.
Le clocheton était couronné par une «belle
et haute flèche de pierre» qui fut brisé
par la foudre en 1704. On la remplaça bientôt
par une construction fort peu solide : une flèche
à lanterne, fort élancée, en ardoise
et en charpente. Quatre-vingts ans plus tard, on préféra
l'abattre pour éviter un accident. Vint la remplacer
un «affreux petit toit d'ardoise, sorte de parapluie
rapiécé, planté à la diable
au-dessus de la tour pour empêcher les cloches
de mouiller». La flèche
actuelle, en pierre de Crazannes, fut construite
en 1858, à l'initiative de l'abbé Aubrée
et sous la direction de l'architecte Raffray. Elle donne
au monument une hauteur de 62,70 mètres.
Le placître est l'espace clos qui entourait jadis
une église. Celui de Notre-Dame, surélevé
par rapport à la rue, fut démoli au XIXe
siècle, toujours à l'initiative de l'abbé
Aubrée. De la Borderie écrit à
ce sujet que l'abbé «rasa et détruisit
sans pitié ce mauvais petit terre-plein qui emprisonnait
l'église et engageait vilainement sa base en
diminuant sa hauteur. Les assises inférieures,
une fois dégagées, furent reprises et
rétablies en beau granit, et l'aspect du monument
renouvelé, on peut le dire, de la tête
aux pieds et rendu à ses proportions et à
ses lignes primitives, se trouva changé du tout
au tout.».
Source : M. L'abbé
Aubrée, curé de Notre-Dame de Vitré
par A. de la Borderie, 1880.
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«La Vie de la Vierge», atelier du Carmel du
Mans, avant 1876. |
«La Vie de la Vierge»
Atelier du Carmel du Mans, avant 1876.
Détail : Le Mariage de la Vierge
et l'Annonciation. |
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Bas-reliefs d'apôtres sous des dais gothiques provenant
du tombeau de Guy X de Laval (XVe siècle).
Détail du soubassement d'un autel latéral.
Voir les fragments
du tombeau au musée du château de Vitré. |
L'abbé Gilles Aubrée (4/4).
---»» des riches familles de Vitré,
muni d'un plan de restauration en bonne et due forme.
Tous les points négatifs listés ci-dessus
reçurent une solution. L'abbé commença
par l'intérieur : on construisit une voûte
sous la croisée ; les murs qui coupaient
la nef furent abattus ; le maître-autel fut replacé
; le chevet du chur-aux-moines, percé d'une
fenêtre pour éclairer l'édifice.
Puis, à l'extérieur, sous la maîtrise
de l'architecte Raffray : on créa une nouvelle
flèche au-dessus de la tour ; ensuite on abattit
le muret du placître, les assises inférieures
seules étant rétablies en beau granit.
L'abbé revint alors vers les travaux intérieurs
: les voûtes en lambris furent renouvelées
et peintes (notamment celles du chur-aux-moines)
; on répara toutes les fenêtres avec pose
éventuelle de vitraux ; un nouvel orgue
fut installé en 1852 ; puis ce fut le tour de
la chaire
à prêcher et des autels en pierre (au
nombre de sept) auxquels on ajouta les vases sacrés,
les habits de messe, les ostensoirs, etc. Visiblement
les sources de financement ne manquaient pas puisque
le curé fit même poser un somptueux dallage
de granit autour de l'édifice à l'ancien
emplacement du pourpris (i.e. enceinte délimitée
par l'ancienne clôture).
L'historien Arthur de la Borderie conclut le résultat
heureux de ce travail incessant en rappelant les principes
de base suivis par l'abbé : «Dans tous
les travaux accomplis à Notre-Dame par M. Aubrée,
écrit-il, deux principes l'ont constamment dirigé
: 1° ne rien détruire d'ancien ayant quelque
valeur, quelque intérêt soit pour l'art,
soit pour l'histoire ; 2° suivre exactement,
scrupuleusement, dans toute réparation ou restauration,
le style primitif du monument». À cette
fin, l'abbé Aubrée fut épaulé
par l'abbé Paul Brune, un spécialiste
réputé dans tout le diocèse de
Rennes à cette époque. L'abbé Aubrée
est mort en novembre 1881, à l'âge de 76
ans. L'église actuelle de Notre-Dame de Vitré
est le résultat de sa détermination.
Source : M. L'abbé
Aubrée, curé de Notre-Dame de Vitré
par Arthur de la Borderie, années 1880.
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LA CHAPELLE ABSIDIALE
NORD ET SES PEINTURES REDÉCOUVERTES EN 2007 |
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«««--- À
GAUCHE
Chapelle absidiale nord, XIXe siècle.
En 2007, des peintures du début du XVIIe siècle
y ont été mises à jour sur les
parois latérales.
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La
chapelle absidiale nord était autrefois
celle de la confrérie des Anges gardiens, fondée
en 1639.
C'est à la faveur d'une restauration de cette
chapelle en 2007 que l'on a mis à jour les restes
de peintures illustrant les mystères du Rosaire.
Celles qui sont sur le mur de droite sont en meilleur
état que celles du mur de gauche.
Ces peintures auraient été créées
en l'année 1619 (sans doute une date repérée
par les restaurateurs lors des travaux).
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Les Mystères du Rosaire : la Crucifixion, 1619. |
La Descente de croix, 1619. ---»»
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««--- Jésus
parmi les Docteurs, 1619, détail. |
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|
Les Mystères du Rosaire : la Résurrection du Christ,
1619. |
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Les Mystères du Rosaire : la Vierge de l'Annonciation, 1619,
détail. |
««--- Vue d'ensemble des
peintures sur le mur oriental de la chapelle absidiale nord.
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La
chapelle absidiale sud, est, avec le chur-aux-moines,
la chapelle la plus restaurée au XIXe siècle.
Elle suit les canons artistiques de cette époque.
Murs et retombées d'ogive sont peints. La voûte
est étoilée sur un fond bleu noir. Les
clés de voûte et les consoles ont-elles
été recréées pour l'occasion?
Les clés de voûte probablement pas, mais
les consoles, d'un style assez neuf, sèment le
doute. Un bas-relief en plâtre illustrant la Crucifixion
est disposé sur l'autel.
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«Les Mystères du Rosaire»
Vitrail de l'atelier Joseph Chauvel, 1876. |
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La chapelle absidiale sud a été aménagée
au XIXe siècle. |
La voûte peinte, étoilée de la chapelle
absidiale sud. |
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Clé de voûte, XIXe siècle (?) |
Un ange tenant un phylactère
dans une console de la chapelle absidiale sud. |
Un prophète tenant un phylactère
dans une console de la chapelle absidiale sud. |
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«Les Mystères du Rosaire». Détail : Annonciation,
Visitation, Nativité et Circoncision.
Vitrail de l'atelier vitréen Joseph Chauvel, 1876. |
LE MAÎTRE-AUTEL
DANS LA PREMIÈRE TRAVÉE ORIENTALE |
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Le maître-autel est installé dans la première
travée orientale de la nef. |
Le maître-autel dans la première travée.
Les piliers de la croisée portent des consoles à
personnages (voir ci-contre). |
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«L'Arbre de Jessé»
Vitrail de l'atelier Chauvel à Vitré, 1868. |
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Vue d'ensemble de la première travée et du maître-autel.
Au second plan, la petite sacristie
et la tribune autrefois réservée aux barons de
Vitré. |
Console dans la croisée : un moine |
Console dans la croisée :
un homme assis en tailleur |
Console dans la croisée :
un homme de loi (?) tenant un bâton. |
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Le croisillon sud du transept avec le vitrail de l'Arbre de
Jessé.
À gauche : l'entrée dans la chapelle absidiale
sud. |
Arbre de Jessé : le roi Roboam, 1868. |
Arbre de Jessé : le roi Joathan, 1868. |
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Le grand Arbre
de Jessé de l'atelier Chauvel, exposé
à la fenêtre du croisillon
sud du transept, n'est certainement pas le plus beau qu'il
soit donné de voir en France. Les gros plans des différents
rois de Juda proposés ici montrent un graphisme un
peu grossier. Comme toujours, David est accompagné
de sa lyre, tandis que Salomon tient le parchemin où
est dessiné le plan du temple qu'il aurait - selon
les textes - fait reconstruire. Sur le premier registre, Jessé
est présenté allongé en train de dormir.
Le tympan est construit d'une manière classique : la
Trinité au centre ; les prophètes autour. Parmi
eux on trouve Moïse et son frère Aaron, Isaïe
et Jérémie, Daniel et Ezéchiel.
On pourra préférer l'Arbre de Jessé de
l'église Saint-Madeleine
à Troyes
ou celui d'Engrand le Prince à l'église Saint-Étienne
de Beauvais.
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Arbre de Jessé : le roi Ézéchias. |
Arbre de Jessé : le roi Salomon.
Il tient le parchemin où est dessiné le plan du Temple. |
Arbre de Jessé : Jessé endormi. |
LA PLUS CÉLÈBRE
SCULPTURE DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME : L'ARRACHEUR
DE DENTS, XVIe siècle ---»»»
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Arbre de Jessé, partie basse (vitrail du XIXe siècle). |
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Tête de
lion
sur une
console de la
chapelle
latérale nord
Saint-Michel. |
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LE CHUR-AUX-MOINES
(ou CHAPELLE DU SAINT-SACREMENT) |
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Le Chur-aux-moines est une ancienne nef romane du XIIe siècle
restaurée au XIXe. |
Le retable du XIXe siècle du chur-aux-moines. |
«L'Assomption»
Atelier du maître-verrier nantais René Échappé. |
La Vierge dans L'Assomption de René Échappé. |
«L'Assomption».
Ce vitrail, placé dans l'axe de l'église
a subi bien des critiques. La qualité n'est pas
au rendez-vous dans cette uvre du maître
verrier rennais René Échappé.
Les visages des anges qui entourent la Vierge sont laids
; le visage de la Vierge elle-même s'en sort tout
juste. Autour du tombeau vide, on retrouve l'attitude
interloquée des apôtres, mais là
encore le graphisme laisse à désirer.
---»»
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Un ange dans L'Assomption de René Échappé. |
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L'Assomption
(suite) ---»» La cathédrale
Saint-Étienne de Bourges
propose un vitrail de 1619, de bien meilleure qualité,
sur le même thème. S'inspirant d'une uvre
du peintre maniériste italien du XVIe siècle, Taddeo
Zuccaro, le maître verrier Louis Pinaigrier a
placé la Vierge au sommet du tympan. Voir aussi
le vitrail de Claudius Lavergne, réalisé
en 1880, à l'église Notre-Dame
de Combourg. Dans ces deux vitraux, les apôtres
découvrent un tombeau garni de fleurs. Moins
riche, le vitrail de René Échappé
montre un tombeau vide.
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«L'Assomption», détail : les apôtres,
interloqués, découvrent le tombeau vide. |
La voûte peinte du chur-aux-moines (XIXe siècle). |
Le
chur-aux-moines.
C'est une ancienne nef romane remontant au
XIIe siècle. Les travaux de construction de l'église
aux XVe et XVIe siècles ne l'ont pas concerné.
On observe qu'il dévie un peu sur la droite par
rapport à la nef. Extérieurement, ce chur
est caché par les bâtiments et les jardins
qui l'entourent.
En 1626, les religieux, qui en avaient peut-être
assez d'être dérangés par les fidèles,
firent ériger une cloison de bois pour fermer
l'arcade orientale de la croisée. À leur
tour, les paroissiens délimitèrent leur
fief en élevant un mur de pierre au niveau de
l'arcade occidentale. Contre ce mur, le curé
fit dresser un autel dédié à saint
Pierre.
À partir de 1850, l'abbé Aubrée
mit fin à cette séparation : mur et cloison
furent abattus ; l'autel fut supprimé. Un nouvel
autel sans retable prit place sous l'arcade. Il fallait
de la lumière : on perça la paroi du chevet
qui reçut plus tard le vitrail
de l'Assomption. Deux autres fenêtres, de
bonne taille, furent percées dans les murs latéraux.
Le chur-aux-moines a été embelli
au XIXe siècle. On note la présence d'un
très riche retable au chevet et d'une voûte
en berceau dont les lambris ont été peints
dans le goût néo-gothique.
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«La Descente de croix»
Tableau d'après le Rubens de la cathédrale d'Anvers
par Bonnecamp Mathurin, deuxième quart du XVIIe siècle.
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La voûte peinte du chur-aux-moines, détail. |
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L'orgue de tribune est un Ducroquet de 1850,
entièrement restauré de 1987 à 1994. |
Bénitier avec mufle de lion.
Deuxième moitié du XVIe siècle. |
«Le Sacré-Cur entre François de Sales
et Augustin»
Vitrail de 1885.
Détail : saint François de Sales.
Le fond bleu damassé est imité de l'art du vitrail
du XVe siècle. |
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L'orgue
de tribune. En matière d'orgue, la
ville de Vitré est assez riche. Les documents
anciens montrent qu'un orgue était déjà
présent dans la cité au début du
XVIIe siècle. En effet, un dénommé
Paul Maillard construisit un grand orgue pour l'église
Notre-Dame de 1636 à 1639 après un don
de René Nouail de Briettes. L'instrument comprenait
un buffet double avec deux claviers et un pédalier.
Il subit de multiples restaurations et modifications
aux XVIIe et XVIIIe siècles si bien que, en 1780,
l'orgue possédait trois claviers et un nombre
de jeux augmenté.
À la Révolution, en 1794, il est démoli
pièce à pièce, pour le plaisir
de détruire, par les volontaires du bataillon
de la Montagne en garnison à Vitré. L'église
Notre-Dame resta sans orgue pendant plus de cinquante
ans.
En 1847, l'abbé Guillois, curé de l'église,
se tourne vers le facteur Ducroquet afin d'obtenir un
devis pour un nouvel orgue. Après son décès,
au début de 1850, l'abbé Aubrée
est nommé à la cure. Il a de la chance
: dès 1851, la fabrique bénéficiera
d'un important don. Elle pourra ainsi financer l'achat
d'un instrument plus riche (deux claviers et un pédalier)
que celui du devis initial - et sûrement de grande
qualité puisque l'entreprise Ducroquet remporta
une médaille d'or à Londres lors de l'Exposition
universelle de 1851. Félix Danjou, grand organiste
du XIXe siècle eut l'honneur de l'inaugurer.L'instrument
subit de nombreuses modifications jusqu'en 1961. Cette
année-là, son titulaire décéda
et personne ne le remplaça. L'orgue se dégrada
et faillit être vendu en 1968. Finalement, il
fut classé monument historique en 1986 et totalement
restauré par le facteur Yves Sévère
de 1987 à 1994. Sources : 1)
Vitré de A à Z par Ludovic Billon,
éditions Alan Sutton, 2007 ; 2) Rapport sur
les excursions archéologiques dans la ville de
Vitré par l'abbé Paul Paris-Jallobert,
1876.
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Sainte Cécile au sommet de l'orgue de tribune. |
Bénitier mural de la première Renaissance
(1563)
dans le bras sud du transept. |
Armes de Guy XV de Laval
dans une clé de voûte du transept. |
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«Le Sacré-Cur entre François
de Sales et Augustin».
Vitrail de l'atelier Claudius Lavergne, 1885. |
«Le Sacré-Cur entre François
de Sales et Augustin», vitrail de 1885.
Détail : le Père céleste dans le
tympan (atelier Claudius Lavergne). |
Le vitrail du Sacré-Cur
entre saint François de Sales et saint
Augustin (de 1885), se remarque pour
son tympan où le Père Céleste
bénit son fils (ci-dessus). L'ateler Claudius
Lavergne a affublé le Créateur d'une
attitude nonchalante qui mérite d'être
soulignée. Avec son bras gauche appuyé
sur une sphère symbolisant le Monde, il
semble jeter un regard distant, concrétisé
par le geste désinvolte de la main qui
bénit.
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La nef et l'orgue de tribune vus depuis le maître-autel (première
travée orientale de la nef). |
Documentation : «Rapport sur les excursions
archéologiques dans la ville de Vitré» par l'abbé
Paul Paris-Jallobert, 1876
+ «Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France», Prosper
Mérimée, 1836
+ «Vitré de A à Z» par Ludovic Billon, éditions
Alan Sutton, 2007
+ «Laissez-vous conter l'église Notre-Dame et le prieuré
des Bénédictins», feuillet de l'Office de Tourisme
de Vitré
+ «M. L'abbé Aurée, curé de Notre-Dame
de Vitré» par Arthur de la Borderie, années 1880
+ «Corpus Vitrearum, les vitraux de Bretagne» de Françoise
Gatouillat et Michel Hérold, Presses Universitaires de Rennes,
2005
+ «Retables vitréens» par Jean-Claude Menou, in
Bulletin et mémoires de la société archéologique
du département d'Ille-et-Vilaine, 1971
+ «Vitré et son pays» de Daniel Pichot et Hervé
Ronné, éditions Ouest-France, 2005
+ Dictionnaire des églises de France, éditions Robert
Laffont, 1967
+ Panneau de présentation de l'église dans la nef. |
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