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Le musée de la Céramique
à Rouen est un incontournable des musées de la
ville. Installé dans l'ancien hôtel d'Hocqueville
(construit en 1657, mais largement remanié depuis), il offre
aux visiteurs un vaste panel de céramiques : Italie, Chine,
Delft, France, dont Sèvres et évidemment Rouen. Dans
le charme des petites salles d'un ancien hôtel particulier
(dont certaines sont en enfilade), la Direction du musée
a su présenter ses collections d'une manière instructive
et variée (comme la photo ci-dessous où l'on voit
une table de faïence de Rouen dressée dans la salle
à manger de la demeure). Quelques belles huiles sur toile
viennent agrémenter les objets de faïence. Enfin, deux
salles sont dédiées à la porcelaine de Sèvres.
Des panneaux explicatifs complets donnent aux visiteurs toute l'information
souhaitée.
Les premiers collectionneurs de faïences de Rouen furent des
personnes privées. Elles ne furent pas nombreuses car, au
début du XIXe siècle, on préférait la
porcelaine. Pourtant, dès les années 1840, des passionnés,
comme André Pottier, arpentaient les vieilles rues de Rouen
à la recherche des plus belles pièces. Il fallait
ouvrir l'il et agir vite car de riches amateurs anglais rôdaient
chez les brocanteurs rouennais... Sous le Second Empire, l'idée
d'un musée s'imposa. Créé en 1864, il fut rapidement
enrichi par des donations, comme celle des sphères de Pierre
Chapelle, qui y entrèrent en 1873. La collection du musée
compte près de six mille pièces. Sagement mise à
l'abri pendant la dernière guerre, elle a regagné
le musée des Beaux-Arts de Rouen en 1946. Le nouveau musée
de l'hôtel d'Hocqueville a été inauguré
en avril 1984.
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Salle du premier étage avec une sa table dressée en
faïence de Rouen
Au mur, des plats en faïence de Rouen |
La façade de l'hôtel d'Hocqueville qui abrite le musée de la
Céramique de Rouen |
Le jardin de l'hôtel d'Hocqueville |
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Vue d'ensemble de la salle des céramiques italiennes |
Enfant nu assis portant une cordelière, Florence attribué à
Giovanni Della Robbia (1469-1529)
Début XVIe siècle |
Plat «Myrra transformé en arbre donnant naissance à Adonis»
Urbino vers 1530 |
Salle des céramiques italiennes
Les boiseries de l'abbaye de Saint-Amand
Faïence d'Urbino, milieu du XVIIe siècle ---»»» |
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Plat Urbino, vers 1530 |
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Les boiseries
de l'abbaye des moniales Saint-Amand. La cheminée
(qui pourrait provenir de la chambre de la mère abbesse,
début du XVIe siècle) est surmontée de
quatre figures sculptées : La Vierge, l'archange Gabriel,
sainte Marguerite et sainte Madeleine. Le reste des boiseries
semble plus tardif (début du XVIIe) et proviendrait
d'autres pièces du couvent. On compte 193 petits lambris
rectangulaires en chêne. Ils sont décorés
d'un herbier peint à l'huile, composé de fleurs
et de fruits disposés en guirlandes. Source
: panneau du musée.
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«Le dévouement de Marcus Curtius»
Castel Durante, atelier d'Andrea da Negroponte
Vers 1550 |
Plaque «Moïse présentant les tables de la Loi au peuple juif», partie
centrale
Castelli, seconde moitié du XVIIIe siècle |
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Aiguière aux armes de Charles-Louis Froulay de Tessé, évêque
du Mans, Faïence de Rouen 1725
Avec les assiettes, l'aiguière est l'objet de faïence
le plus reproduit par les (rares) ateliers rouennais actuels. |
Bannette
Rouen, vers 1740 |
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Dans l'entrée, des panneaux expliquent le processus de la fabrication
de la faïence |
La
faïence à Rouen. L'histoire commence
au XVIe siècle avec Masséot Abaquesne
(né vers 1500 et mort avant 1564). C'est un précurseur
de Bernard Palissy (vers 1511- vers 1589) dont on sait
peu de choses. Il reçut d'importantes commandes
de pavements pour des châteaux (notamment celui
d'Écouen) et réalisa aussi le pavement
de la chapelle du château de la Bastie d'Urfée,
résidence de Claude d'Urfée, gouverneur
des enfants d'Henri II. Les historiens présument
que les heurts violents des guerres de Religion et la
mise à sac de Rouen par les Huguenots en 1562
ont dû avoir raison de son atelier et de sa production.
Pour rivaliser avec les céramiques étrangères,
un noble, Nicolas Poirel de Granval, obtint, en 1644,
de la reine régente Anne d'Autriche le privilège
de faire en Normandie de la vaisselle de faïence
«pour l'utilité publique» - et ceci
pour cinquante ans. Poirel était noble, mais
s'adonner à la fabrication de la faïence
ne dérogeait pas à sa noblesse car les
arts du feu n'étaient pas considérés
comme avilissants. Il confia la direction technique
de l'atelier à Edme Poterat (1612-1687),
lui aussi noble car sieur de Saint-Étienne et
issu de l'artistocratie champenoise. Particulièrement
doué, Poterat eut un rôle décisif.
Il fit venir des ouvriers de Nevers, seule ville
française où l'on savait fabriquer de
la faïence. Le style rouennais s'inspira de l'Italie
et de Nevers. La qualité s'améliora peu
à peu. Vers la fin du XVIIe siècle, Rouen
s'adapta à la nouvelle mode : le camaïeu
bleu et les décors chinois. L'atelier était
prospère. Colbert l'encouragea, vraisemblablement
par une commande de carreaux pour le Trianon. En 1673,
Louis Poterat, fils d'Edme, obtint du roi le droit de
fabriquer de la porcelaine tendre.
Début du XVIIIe siècle : c'est la fin
du privilège exploité par la famille Poterat.
Les fabriques se multiplient. On en compte dix en 1720.
Mais elles mettent à mal les forêts car
les fours ont besoin de bois. En 1723, un arrêt
du Conseil d'État limite l'établissement
des nouveaux fours pour tous les métiers. Puis,
un autre, en 1731, en fixe le nombre par manufacture.
Production, qualité, variété des
décors : c'est l'âge d'or de la faïence
rouennaise (1720-1750). La noblesse parlementaire constitue
l'essentiel de la clientèle. Le décor
en camaïeu bleu triomphe : on l'estime plus
«select» que la polychromie. Les artistes
de Rouen - très inspirés - définissent
le canevas du décor en camaïeu (volutes,
lambrequins, palmettes, guirlandes, etc.). La mode du
camaïeu bleu touche l'Europe entière. Les
faïenciers de Lille, Strasbourg, Paris ou Saint-Cloud
s'inspirent des créations rouennaises. L'influence
de Nevers décline. Avec le décor rouge
et bleu (et la maîtrise de la cuisson de l'oxyde
de fer), la production de Rouen arrive à sa maturité.
Au XVIe siècle, les Italiens de la Renaissance
se lancèrent dans les décors nobles, c'est-à-dire
des scènes d'histoire religieuse ou de l'Antiquité.
Urbino fut un centre important de création artistique.
À cette époque, ---»»
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Rouen produisait des pavements à décor
historié. Au XVIIIe siècle, à côté
des services de table et des objets fonctionnels, la
faïence de Rouen se lança dans la création
artistique. Elle finit par atteindre les sommets de
l'esthétique et de la perfection technique. N'ayant
pas de formation académique, les faïenciers
ne savaient pas créer des compositions. Ils prirent
comme modèles des gravures exécutées
par les maîtres du passé, y apportant leur
griffe et leur maîtrise des couleurs. Les premières
tentatives datent de la fin du règne de Louis
XIV. Nevers et Delft y ont toujours leur empreinte.
Vinrent enfin les chefs-d'uvre comme les bustes
des saisons (produits à plusieurs exemplaires)
ou les sphères
de Pierre Chapelle (produites à trois exemplaires).
Ces pièces incarnèrent le savoir-faire
des manufactures. ---»»
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Assiette
Rouen vers 1750 |
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Vers 1750, le style rocaille s'impose dans la production
rouennaise. La qualité des émaux s'améliore,
les couleurs deviennent plus limpides. Mais le marché
se retourne : la noblesse se met à préférer
la porcelaine tandis que la petite bourgeoisie se met
à la faïence en imposant ses goûts
: simplicité des dessins et décors patronymiques.
La beauté des articles s'affaisse, tout comme
les prix. Cependant, le style rocaille subsiste sans
aucune évolution.
C'est un traité de libre-échange
qui va précipiter la fin. En octobre 1786, la
France de Louis XVI et de Vergennes et l'Angleterre
de William Pitt s'engagent à garantir la libre
circulation des biens entre les deux pays avec des droits
de douane très faibles. Très vite, la
faïence anglaise s'impose dans le Royaume : le
charbon anglais coûte moins cher que le bois pour
entretenir les feux, les décors anglais sont
produits par procédé mécanique.
Au final, la faïence d'Outre-Manche coûte
25% moins cher que la française... et le style
anglais plaît. Si le traité permit aux
Britanniques d'acheter de la porcelaine française
(dont la production se multiplia), il sonna le glas
de la faïence rouennaise. La concurrence, une créativité
stagnante, les troubles de la Révolution et l'élévation
excessive des matières premières finirent
par avoir raison des fabricants.
Source : «Trésors
du musée de la Céramique» (musée
de la céramique de Rouen) ISBN : 2-85056-450-8a.
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Salle du premier étage avec vitrines de faïences |
Plateau de table
Rouen, vers 1750 |
Pot à eau
Marseille vers 1750 |
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Bouilloire et son réchaud en porcelaine
Paris Clignancourt, manufacture de Monsieur, comte de Provence,
vers 1780
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Bouillote, Allemagne, Höchst, vers 1760
Porcelaine dure |
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Huile sur toile : Offrande à Cérès
Auteur anonyme
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Plat décor rayonnant en camaïeu bleu et ocre
Lille, vers 1725, faïence |
Le singe
était un thème courant à l'époque
classique, même si sa présence sur un siège
de commodités peut paraître un peu incongrue.
Rappelons que la chaise de commodités était
l'objet en faïence le plus répandu dans
les foyers urbains (aristocratiques et bourgeois) au
XVIIIe siècle.
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Garde-robe ou chaise de commodités
Le Singe astronome
Rouen, vers 1730, faïence |
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Buste jaspé «Les quatre saisons»
L'hiver sous les traits d'un vieillard, |
Vue d'ensemble des quatre bustes jaspés
près de l'escalier d'honneur
Rouen, fabrique Edme Poterat, fin XVIIe siècle, faïence
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L'escalier d'honneur de l'hôtel
d'Hocqueville est orné de deux
suites de bustes en faïence de Rouen. En regard
de l'escalier, on trouve quatre bustes drapés à
l'antique réalisés par la manufacture Poterat
à la fin du XVIIe siècle (images à gauche
et à droite). Ils symbolisent les saisons (Flore, Cérès,
Bacchus et un vieillard) et sont présentés sur
console. Recouverte d'un émail chargé de manganèse,
leur surface imite celle des pierres précieuses comme
le jaspe ou l'agate.
Dans les années 1730, la manufacture de Nicolas
Fouquay (1686-1742) reproduit ce thème des saisons,
en vogue à Versailles, avec de grandes sculptures polychromes.
Apollon y est ajouté. Le musée de Rouen conserve
Apollon, Cérès et Bacchus (donnés ci-dessous).
Les figures sont drapées dans des étoffes peintes
en aplats. Les couleurs unies sont parcourues de veines imitant
le marbre. On sait que quatre suites de bustes ont été
réalisées. Celles du musée du Louvre
ont des draperies ornées de fleurs.
Source : panneau dans le musée.
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Bustes jaspé «Les quatre saisons»
L'été sous les traits de Cérès
Rouen, fabrique Edme Poterat, fin XVIIe siècle |
Bustes Apollon et les saisons
L'automne sous les traits de Bacchus
Rouen, fabrique de Nicolas Fouquay, vers 1730 |
Bustes Apollon et les saisons
L'été sous les traits de Cérès
Rouen, fabrique de Nicolas Fouquay, vers 1730 |
Bustes Apollon et les saisons
Apollon, Rouen, fabrique de Nicolas Fouquay, vers 1730 |
Commode en tombeau, Paris, vers 1750
surmonté d'une toile du XVIIIe siècle |
Plat creux, Rouen
Attribué à la manufacture de Jean-Baptiste Guillibaud, vers 1730,
faïence |
Vase en forme de pot à feu
Rouen, milieu du XVIIIe siècle
Le terme pot à feu vient du fait que le feu
semble s'échapper du haut du vase. |
Paire de vases en forme de pot à feu
Rouen, milieu du XVIIIe siècle
avec les boiseries de l'ancien pavillon de
musique de l'hôtel d'Hocqueville |
Faïence de Rouen
Colonne Apollon et les muses
Milieu du XVIIIe siècle |
Vase en forme de pot à feu
Rouen, milieu du XVIIIe siècle, Gros plan sur le travail du
faïencier. |
Plaque «La conversion de saint Paul»
Rouen, vers 1720, faïence, détail central |
Plat «Le triomphe de Neptune»
Rouen, vers 1720, faïence |
Colonne Apollon et les muses, détail du dessin ---»»»
Rouen, milieu du XVIIIe siècle |
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Tableau «Le Gouter dans un parc»
Deuxième moitié du XVIIIe siècle, huile sur toile,
auteur anonyme |
Colonne Apollon et les muses, détail du dessin
Rouen, milieu du XVIIIe siècle
L'artiste - inconnu - a été baptisé le
Maître des muses. |
Salle du premier étage avec lions de faïence et
vitrines de faïences de Rouen |
Plateau de table «Coriolan chez les Volsques»
Rouen, vers 1740, faïence, exécuté d'après
un tableau de Charles de la Fosse (1636-1717) |
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LES SPHÈRES DE PIERRE CHAPELLE (1725)
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Les sphères
de Chapelle. Ces deux sphères, l'une terrestre
et l'autre céleste, datent de 1725 et font partie des
joyaux du musée de Rouen. Le cartographe Vincenzo
Coronelli (1650-1718) avait réalisé deux grandes
sphères de quatre mètres de diamètre
pour Louis XIV. En 1684, l'année de leur livraison,
il publia aussi un recueil reproduisant les fuseaux de ces
sphères. Ce qui permettait de les refaire dans cinq
diamètres différents. Les sphères du
musée, piétement compris, ont une hauteur de
147 cm, les globes ont un diamètres de 45 cm. Les socles
et les piédouches portent des ornements relatifs au
système solaire. On y voit des allégories des
continents (un animal pour chacun), des arts libéraux
sous la forme de trophées et les quatre éléments
associés à des divinités du Panthéon
romain.
La sphère terrestre est divisée en 36 fuseaux
de 10°. En plus de l'équateur et des tropiques,
les principales routes maritimes sont indiquées.
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La sphère céleste,
la plus originale, représente les constellations du
ciel dans la configuration qu'elles avaient le jour de la
naissance de Louis XIV, soit le 5 septembre 1638. Les étoiles
sont marquées par des fleurs, les constellations représentées
par des figures du zodiaque ou de la mythologie, comme le
montre la photo ci-dessous.
Ajoutons que les deux ensembles sont parfaitement conservés.
La polychromie en est remarquable. Ils ont été
fabriqués Pierre Chapelle, de l'ancienne fabrique
d'Edme Poterat, dirigée à l'époque
par madame Le Coq de Villeray.
Les sphères de Rouen proviennent du château de
Boisguilbert, propriété de la famille du gendre
de madame Le Coq de Villeray, qui a dû les donner à
sa fille.
Source : «Trésors
du musée de la Céramique» (musée
de la céramique de Rouen)
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Salle des sphères au premier étage |
Salle du premier étage avec sa table dressée et
sa cheminée |
Vue d'ensemble de la salle aux deux sphères |
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Sphère céleste
Rouen, manufacture de madame Le Coq de Villeray, décor peint
par Pierre II Chapelle, 1725 |
Sphère terrestre
Rouen, manufacture de madame Le Coq de Villeray, décor peint
par Pierre II Chapelle, 1725 |
Salle des sphères
Ornementation en haut d'une porte |
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Tableau : «Madame de Maintenon en sainte Françoise romaine» Anonyme,
d'après Pierre Mignard (1612-1695)
Fin du XVIIe siècle |
Table de toilette avec objets de faïence (dernier quart du XVIIIe
siècle)
Fonte «Bernard Palissy» par Louis-Ernest Barrias (1841-1905) ---»»»
Fonte en réduction d'une sculpture en bronze commandée en 1880 par
la Ville de Paris |
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Vitrines des terres vernissées |
Plat «La Femme adultère»
France, suite de Bernard Palissy, début du XVIIe siècle
Terre vernissée |
Plat ovale «Henri IV et sa famille»
d'après une gravure de Léonard Gaultier, France, suite de Bernard
Palissy, début du XVIIe siècle |
Coupe ovale «Esther au pieds d'Assuérus»
Atelier de Fontainebleau dit d'Avan, début du XVIIe siècle,
terre vernissée |
Vitrine de faïences et de porcelaine de Chine |
Potiche, porcelaine dure
Chine, vers 1700 |
Carreaux
du pavement de la chapelle de la Bastie d'Urfée . Le
château de la Bastie d'Urfée se trouve dans le
Forez, près de Saint-Étienne. Le seigneur des
lieux, Claude d'Urfée (1501-1558) - et grand-père
d'Honoré d'Urfée, auteur de l'Astrée
(l'un des plus grands romans français du XVIe siècle)
- voulut décorer son château avec faste. Ambassadeur
auprès du Saint-Siège, il avait été
séduit par l'art italien et le goût des belles
choses.
L'ensemble de 220 carreaux présenté par le musée
a été réalisé à Rouen par
l'atelier de Masséot Abaquesne, vers 1557. Sur
les carreaux, on peut voir les chiffres de Claude d'Urfée
et de son épouse, ainsi que leur emblème. On
y voit aussi des grappes de fruits et de légumes, des
rubans. La chapelle du château était parée
d'un riche décor de lambris sculptés, de marqueterie,
de peintures et de vitraux. (Le musée donne la photo
d'une toile de 1880 dépeignant la chapelle.) Ce décor
fut partiellement dispersé au XIXe siècle.
Source : panneau dans le musée.
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Carreaux du pavement de la chapelle de la Bastie d'Urfé |
LA PORCELAINE DE SÈVRES AU MUSÉE
DE ROUEN
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Cinq vases de de porcelaine de Sèvres |
La porcelaine
de Sèvres au musée de Rouen. Dès
sa création en 1740, la Manufacture de porcelaine de
Sèvres a visé l'excellence. L'État français
utilisait ses créations pour les services de table
de ses administrations, mais aussi comme cadeaux diplomatiques
aux puissances étrangères. La IIIe République
fit plus : le savoir-faire des porcelainiers sévriens
devait être exposé dans les grandes villes de
province. Mission éducative, création artistique,
émulation des arts furent les objectifs de la République.
À cette fin, la Manufacture de Sèvres
envoya de manière systématique des pièces
anciennes et contemporaines dans les musées de province.
Le musée de la Céramique de Rouen possède
ainsi une centaine de pièces de Sèvres
envoyées entre 1884 et 1934.
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Celles qui sont exposées
dans les deux salles consacrées à Sèvres
sont essentiellement des vases. Ils illustrent le renouveau
créatif qui a marqué la manufacture à
la fin du XIXe siècle, notamment quand elle fut dirigée
par Albert Carrier-Belleuse ou Alexandre Sandier. Après
la recherche sur la peinture sur vitrail menée par
Alexandre Brongniard dans la première moitié
du XIXe siècle, suivit la recherche sur les pâtes
de céramique et leur couverte. Des vases originaux
furent alors créés avec des décors peints
sur porcelaine à l'argile liquide colorée (dits
«pâte-sur-pâte») ou encore des décors
de cristallisation. On en donne ici quelques beaux exemples
comme le vase aux raisins de Paul-Arthur Massoule. Source
: panneau dans le musée.
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Sèvres, 1867, porcelaine tendre
Vase Ly, forme de Michel Dieterle
Décor peint par Goddé |
Sèvres, 1882, porcelaine
Vase de nola
Forme d'Albert Carrier-Belleuse |
Sèvres, 1879, porcelaine
Vase de Saïgon
Forme d'Albert Carrier-Belleuse |
Sèvres, 1931-1933, porcelaine
Vase Tribout n°2 Décor «confettis»
Forme de Georges Tribout |
Sèvres, 1878
Vase de Salamine, décor de Jules-François Célos
Porcelaine polychrome et rehauts d'or |
Sèvres, 1898
Vase aux raisins de Paul-Arthur Massoule |
Sèvres, biscuit «Le nœud de cravate ou l'oracle»
Modèle de Falconet en 1766, édité vers 1774-1780
Porcelaine tendre |
Porcelaine de Sèvres
Assiette du service des pêches : «Dans la Volga, pêche à l'esturgeon»
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Sèvres, 1880, porcelaine
Vase carré aux cariatides, forme d'Albert Carrier-Belleuse, décor
de Maximilien Mérigot |
Sèvres (1869-1874), porcelaine
Vase cylindroïde Nicolle , forme de Joseph Nicolle, détail |
Documentation : Panneaux dans le musée
+ «Trésors du musée de la Céramique»
(musée de la céramique de Rouen) ISBN : 2-85056-450-8 |
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