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Page créée en juil. 2024
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La Diège, XIIe siècle, détail

Au IXe siècle, le village de Jouy-en-Josas figurait sous le nom de Gaugiaco dans la liste des biens détenus par l'abbaye de Saint-Germain des Prés. Y avait-il à cette époque un sanctuaire ? C'est probable. Toutefois, les plus anciens vestiges de l’église Saint-Martin actuelle ne sont pas antérieurs au XIIIe siècle et ne sont pas nombreux.
La guerre de Cent Ans (1337-1453), alliée aux épidémies de peste, s'abat sur la contrée. Les populations sont décimées. À la fin du XVe siècle, l'église est en ruine. Jean d'Escoubleau (1491-1575), conseiller du roi, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, maître de la garde-robe de François Ier et, vers 1542, seigneur de Jouy-en-Josas, fait restaurer l'église en l'agrandissant notablement. Trois travées et un bas-côté s'ajoutent à l'édifice (voir plan). Le clocher, jusque-là séparé de l'église, est intégré dans le nouvel ensemble au-dessus du bas-côté.
L'édifice est consacré en septembre 1549 comme le rappelle une plaque de cette époque, visible dans l'entrée.
La façade occidentale, très sobre, est le résultat d'une restauration du XXe siècle. Elle a toutefois conservé son portail Renaissance. Vers 1960, l'intérieur de l'église bénéficie d'un décapage complet, ce qui a permis de faire apparaître nettement les deux périodes de construction.
L'église Saint-Martin propose quelques œuvres d'art intéressantes : la Diège, statue de Notre-Dame à l'Enfant en bois polychrome du XIIe siècle ; un saint Sébastien du XVIIe siècle ; un groupe sculpté de saint Martin partageant son manteau, du XVIe, visible dans le chœur, et une grande toile de Félix Hullin de Boischevalier sur un thème rare : le Christ soulageant les malheureux. Les vitraux datent des années 1857-1858. Ils ont été réalisés par l'atelier Paul Nicod.

Le Christ guérissant de Félix Hullin de Boischevalier, détail

La nef de l'église Saint-Martin vue depuis l'entrée occidentale.
ASPECT EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN

La façade de l'église s'élève face à l'ouest.

Architecture extérieure de l'église.
De par sa simplicité architecturale, le visiteur aura vite fait le tour de l'édifice. Les élévations extérieures latérales, armées de leurs contreforts, remontent au XVIe siècle et n'ont rien d'original. On peut noter simplement la présence de quelques modillons à têtes grotesques sur l'élévation sud, près du chevet.
Avant la reconstruction du XVIe, le clocher était séparé de l'église dont la nef était trois fois moins longue que la nef actuelle.
La façade occidentale, élevée au XVIe siècle pour fermer une nef agrandie, est de nos jours très dénudée. C'est néanmoins l'élément le plus intéressant. Le portail Renaissance présente deux colonnes (dont les chapiteaux ont un style hétéroclite) et des écoinçons ornés de rinceaux. «Le fronton rectangulaire est une restauration récente à l'identique», lit-on dans l'article d'Images et Patrimoine.
En 1900, la façade était plus riche : un oculus surmontait le portail ; la corniche, plus haute, était elle-même surmontée d'une lucarne ; enfin, le bas-côté sud débouchait sur une porte piétonne avec une baie en plein cintre et un pignon. La restauration des années 1971-72 l'a nettement appauvrie.


Modillon du début du XVI siècle.

Modillon du début du XVI siècle.

Le portail de la façade occidentale est d'époque Renaissance.
Le tympan est une copie moderne, réalisée à l'identique.

Sculpture Renaissance sur l'écoinçon et l'intrados de l'arcade d'entrée.

Chapiteau Renaissance sur le côté nord.
Son style est hétéroclite.
Début du XVIe siècle.
LA NEF DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN

L'élévation nord de la nef vue depuis le chœur.
Une litre funéraire, contenant des armoiries, court le long de la partie haute de l'élévation.
À droite, passé la statue de saint Sébastien, le mur est du XIIIe siècle, ce qui inclut la pile cylindrique et son chapiteau.

Plan de l'église Saint-Martin.

Saint Jean-Baptiste.
Terre cuite polychrome.
XVIIe siècle.

Vitrail de saint Martin
Atelier Paul Nicod, 1857-1858.

Chemin de croix, station 2 :
Jésus est chargé de sa croix.
XIXe siècle ?

Vitrail de saint Roch, détail.
Atelier Paul Nicod, 1857-1858.

Architecture intérieure.
L'aspect intérieur de l'église doit beaucoup au père Cointepas, ancien curé, qui a entrepris son décapage dans les années 1960.
Une nef à quatre travées, bordée d'un bas-côté au sud et terminée par un chœur en hémicyle, présente presque partout une pierre de grès au style ancien. L'essentiel des élévations et des voûtes remonte en effet au début du XVIe siècle.
Les parties qui se rattachent au XIIIe siècle sont en bleu dans le plan ci-contre. L'église n'avait alors qu'une travée avec peut-être un chœur en supplément ; le clocher, presque séparé, n'avait en commun que la pile sud-ouest. On remarquera deux chapiteaux à palmettes (donnés à droite) qui bordaient la façade de l'église d'origine.
Les pointillés bleus représentent les murs du XIIIe siècle disparus, notamment celui qui fermait la première travée au sud.
La reconstruction du XVIe siècle fut sobre : à la retombée des ogives, les culots n'ont reçu qu'un début de moulure ; les chanfreins des grandes arcades qui ouvrent sur le bas-côté ne montrent aucun souci artistique. L'aspect du grès employé au XVIe siècle se rapproche de celui de la meulière taillée du XIIIe, ce qui rend difficile la distinction entre les deux périodes de construction dans la nef.
Détail intéressant : une litre funéraire peinte en coloris sombre court sur la partie haute du mur nord et celle du petit mur sud qui sépare la nef du bas-côté. Elle contenait des armoiries qui sont aujourd'hui très effacées et quasiment illisibles.


Le baptistère avec sa statue de saint Jean-Baptiste datée du XVIIe siècle.

Les vitraux.
Hormis les deux vitraux modernes (et identiques) du chœur, la verrière de l'église Saint-Martin est due à l'atelier de Paul Nicod en 1857-1858.. Il est vraisemblable que cet artiste, qui fut élève du peintre d'histoire Paul Delaroche, habitait Jouy. Seul le vitrail des scènes de la Vie de la Vierge est daté et signé (photo ci-dessous).
Paul Nicod a réalisé sept verrières commandées par le curé de la paroisse, l'abbé Menières, au début du Second Empire : scènes de la Vie de la Vierge ; scènes de la Vie de saint Martin ; les quatre Évangélistes ; quatre apôtres ; et trois personnages dans l'élévation nord : saint Roch (donné à droite), saint Martin (donné à gauche) et saint Sébastien.
Par ailleurs, on doit aussi à Paul Nicod le tableau en demi-lune de la Vierge tenant l'Enfant-Jésus adoré par deux anges. Peut-être ce tableau a-t-il été offert par un paroissien car il est daté de 1887.
La collection Images du Patrimoine replace les vitraux de Paul Nicod dans l'Histoire du vitrail au XIXe siècle et dans l'histoire de son renouveau après le long sommeil du XVIIIe. À propos du vitrail de la Vie de saint Martin, on lit ainsi : «Par ses médaillons quadrilobés et sa bordure ornée de rinceaux d'acanthes cette verrière est un exemple précoce du vitrail archéologique inspiré des verrières médiévales. En effet, elle suit de peu la fin de la restauration des vitraux de la Sainte-Chapelle (1855) et la construction de Sainte-Clotilde, première église néo-gothique à Paris (1857). Néanmoins, le fond, en grisaille décorative, à la fois plus économique et plus lumineux, montre que le vitrail médiéval a été adapté au goût du jour.»
Un examen attentif des visages des grands personnages (saint Roch, saint Martin et saint Sébastien) permet d'approcher la technique utilisée par Paul Nicod. En effet, les visages de saint Sébastien et de saint Roch (plus bas à gauche) montrent un aspect délavé dû à l'usure du temps, semblable à l'aspect de certaines verrières de l'église Saint-Corneille-Saint-Cyprien aux Essarts-le-Roi, dans le même département des Yvelines.
Cette dernière église possède des vitraux réalisés par l'atelier parisien de Paul Bitterlin dans les années 1850. Le procédé technique est celui de la gravure sur verre ou sur glace avec de l’acide fluorhydrique. Malheureusement, passé un siècle, la couche colorée des vitraux se dégrade pour aboutir à un aspect «pelure décolorée». Voir le commentaire donné à l'église Saint-Corneille-Saint-Cyprien. Il est vraisemblable que Paul Nicod a utilisé cet acide, pourtant dangereux, mais qui devenait à la mode, pour au moins une partie de ses créations.


Signature du peintre verrier dans le vitrail de la Vie de la Vierge.

Saint Sébastien, XVIIe siècle.
Statue en marbre attribuée à Pierre Puget (1620-1694) en 1907.

Saint Sébastien.
L'auteur de cette ronde-bosse en marbre d'une hauteur de 1,33 mètre est inconnu. Lors de son classement en 1907 en tant que monument historique, elle a été attribuée au sculpteur Pierre Puget (1620-1694).
Selon la collection Images du Patrimoine, cette attribution - abusive - est «un exemple et un témoignage de la fortune critique de l'œuvre du sculpteur (...)». Autrement dit, on ne prête qu'aux riches... Les érudits ont rapproché un peu vite le saint Sébastien de Jouy du saint Sébastien d'une église de Gênes réalisé en 1664 par Puget.
Cependant, poursuit Images du Patrimoine, les deux sculptures sont bien différentes. À Gênes : jambes fléchies ; yeux ouverts ; abandon pathétique. À Jouy : mains liées à un arbre ; corps nu ; tunique militaire à terre.
De par son canon court et épais, de par le traitement de la musculature et le choix de représenter un supplicié barbu, Images du Patrimoine penche pour une datation de la fin du XVIIe siècle.


Chapiteau du XIIIe siècle dans la nef, côté nord.

Chapiteau du XIIIe siècle dans la nef, côté sud.

Culot du début du XVIe siècle à la retombée d'une ogive.

Vitrail de saint Roch.
Atelier Paul Nicod, 1857-1858.

Confessionnal d'époque Louis XVI.

Vitrail de saint Sébastien, détail.
Atelier Paul Nicod, 1857-1858.

Chemin de croix, station 9 :
Jésus tombe pour la troisième fois.
XIXe siècle ?

Saint Sébastien, XVIIe siècle, détail.
Statue en marbre attribuée à Pierre Puget (1620-1694).

Original bénitier
à l'entrée de l'église.
CLÉS DE VOÛTE DE LA NEF


Plaque de la Consécration de l'église le 29 septembre 1549
Cette gravure qui surplombe le texte montre saint Roch, saint Martin et saint Sébastien.


Saint Martin partage son manteau.
Vitrail de la Vie de saint Martin, atelier Paul Nicod, 1857-1858.

Saint Martin est élu évêque de Tours.
Vitrail de la Vie de saint Martin, atelier Paul Nicod, 1857-1858.
Les deux autres scènes de la Vie de saint Martin sont : la guérison d'un possédé et l'accueil de saint Martin au Ciel.

Plaque de la Consécration de l'église Saint-Martin
le 29 septembre 1549.

Vitrail de la Vie de saint Martin.
Atelier Paul Nicod, 1857-1858.
LE BAS-CÔTÉ SUD DE L'ÉGLISE

La nef et le bas-côté sud.
La grande arcade qui ouvre sur le bas-côté possède un chanfrein tout simple, signe de la sobriété de la reconstruction du XVIe siècle.

Pile du XIIIe siècle soutenant le clocher.

Une travée du bas-côté sud construite au XVIe siècle.

Chemin de croix, station 11 :
Jésus est attaché à la croix.
XIXe siècle ?

Le bas-côté sud.
C'est dans cet espace un peu étroit que le visiteur pourra goûter au charme des vieilles pierres, même si le bas-côté, en majorité, ne remonte pas au-delà du début du XVIe siècle.
Les hautes voûtes d'ogives, les culots sculptés avec sobriété, l'aspect granuleux de la pierre de grès qui se marie avec la meulière taillée du XIIIe siècle donnent à ce bas-côté une atmosphère un peu mystérieuse, gorgée de secrets. Cette impression se fait davantage sentir encore dans le petit espace à deux travées contenu entre le mur gouttereau sud et le mur qui le sépare de la nef.
Le visiteur pourra s'arrêter devant la pile massive du XIIIe siècle, donnée à gauche, qui soutient le clocher ou le passage, du XIIIe siècle lui aussi, qui perce ce mur et dont seul l'arc est du XVIe.


Clé de voûte du bas-côté sud
ornée de la colombe du Saint-Esprit.

La Vierge et l'Enfant adoré par deux anges.
Tableau en demi-lune de Paul Nicod, 1887.


Le Christ du banc d'œuvre, 1849
par Merry-Joseph Blondel (1781-1853).

«««--- Banc d'œuvre
d'époque Louis XVI
dans le bas-côté sud.

Arcade du XIIIe siècle ---»»»
donnant accès au bas-côté sud.
Seul l'arc, en grès, est du XVIe siècle.
L'arrière-plan et sa fenêtre
sont du XIIIe siècle.

LA DIÈGE, XIIe SIÈCLE

Le bas-côté sud aboutit, à l'est, à la statue de la Diège.

La Diège derrière sa protection blindée.
Bois polychrome, XIIe siècle.

La Diège.
Cette jolie statue en bois polychrome doit son nom à la contraction de Dei genetrix (mère de Dieu). Elle se trouvait jadis dans la chapelle du hameau de Villletain (ou Petit Viltain), sur le plateau de Saclay. Le livret sur l'église, disponible dans la nef, rapporte que la chapelle fut dotée par Charles V, en 1360, de 100 livres de rente. Les pèlerinages pour honorer la Diège avaient commencé dès le XIIe siècle, note le livret.
La chapelle finit par tomber en ruine. Dans les années 1780, la statue fut transférée à l'église Saint-Martin de Jouy. À la Révolution, elle fut mise à l'abri et cachée à Villetain, à l'intérieur d'une fenêtre murée. Ce retrait, inconnu bien sûr des autorités, peut être assimilé à un vol de précaution. La statue Notre-Dame la Brune, du XIIe siècle, à l'abbatiale Saint-Philibert à Tournus a fait l'objet d'un même vol en 1793 : une paroissienne l'a cachée chez elle et ne l'a rendue que sous le Concordat. La Diège, quant à elle, fut ôtée des mémoires et redécouverte, fortuitement lors de travaux, en 1850.
En 1863, selon l'article d'Images du Patrimoine, la statue aurait fait l'objet d'une restauration selon les principes de Viollet-le-Duc, c'est-à-dire essayer de la récupérer comme elle devait être à l'origine (!) : les parties vermoulues sont reprises ; le siège manquant est recréé ; et, plus grave au sens de la restauration contemporaine, la polychromie est refaite et le manteau bleu de la Vierge, parsemé d'étoiles...
En 1968, une nouvelle restauration a tenté de réparer les excès de la précédente, notamment en atténuant les couleurs et la dorure, jugées trop criardes, et en faisant disparaître les étoiles. De même, on décapa les visages de la Vierge et de l'Enfant (voir le gros plan plus bas).
L'analyse stylistique de cette statue la fait dater du XIIe siècle : sa forme est rigide ; les plis des robes et voiles qui la couvrent sont raides et serrés, remarque le livret sur l'église. De plus, la Vierge met en avant son Fils qui possède déjà une bonne taille. Le point le plus marquant est cependant la position de l'Enfant : debout, les pieds soutenus par deux anges, et présenté de biais. Cette iconographie, très rare, se rencontre dans une statue similaire, datée elle aussi du XIIe siècle, qui se trouve à l'église Saint-Aubin de Limay dans les Yvelines. Globalement, le style de la Diège se rapproche de celui des statues du XIIe siècle du portail de la collégiale de Mantes.


La Vie de la Vierge
Vitrail de l'atelier Paul Nicod, 1858.
C'est le seul vitrail signé et daté de l'église.

La Diège et le bas-côté sud vus depuis l'allée centrale.

Les quatre Évangélistes.
Vitrail de l'atelier Paul Nicod, 1857-1858.


Quatre Apôtres :
Saint Jacques le Mineur, saint Simon,
saint Barthélemy et saint André.
Atelier Paul Nicod, 1857-1858.

Plaque de remerciement à la Diège posée
après la seconde guerre mondiale.

La Vie de la Vierge, détail : l'Annonciation.
Vitrail de l'atelier Paul Nicod, 1858.
«««--- La Diège, détail.

Les visages de la Vierge et de l'Enfant
ont été décapés lors de la restauration de 1968.
Ils respectent à présent les principes contemporains
de la restauration des statues polychromes anciennes.

«Le Christ guérissant», 1853.
Huile sur toile de Félix Hullin de Boischevalier (1808-1869).

Le Christ guérissant.
Cette imposante toile d'une hauteur de 3,35 mètres est parfois présentée sous le titre : le Christ aidant les malheureux. Comme Paul Nicod, créateur des verrières anciennes de l'église, son auteur, le peintre Félix Hullin de Boischevalier est un élève de Paul Delaroche.
Selon la collection Images du Patrimoine, ce tableau méconnu, daté de 1853, s'inscrit dans le renouveau de la peinture religieuse en France au XIX siècle. Notons que le thème de l'aide de Jésus aux malheureux est assez rare. On a plutôt l'habitude de voir dans ce rôle saint Vincent de Paul ou saint Charles de Borromée.
Dans le gros plan donné ci-dessous, on remarque avec étonnement que les yeux du Christ ne fixent rien. Jésus ne regarde personne. Il donne même l'impression d'être «dans les nuages», déconnecté de l'endroit où il se trouve et des lamentations qui s'élèvent vers lui. En fait, parmi tant de détresse, il est absorbé dans son rôle divin d'intercesseur et de sauveur. Seule sa main droite, ouverte, offre du réconfort. Historiquement, il faut replacer cette scène entre «Jésus et les petits enfants» et les tableaux à grand spectacle montrant des victimes de massacres ou d'épidémies, en vogue au XIXe siècle. La scène peinte par Hullin de Boischevalier se situe de nuit ; le visage du Christ se détache de la pénombre grâce au nimbe diffus qui l'entoure. Ce choix artistique de l'auteur trahit l'influence de Paul Delaroche.


La Vie de la Vierge, détail : l'Adoration des bergers.
Vitrail de l'atelier Paul Nicod, 1858.


La Diège, détail : deux anges soutiennent les pieds de l'Enfant-Jésus.
Bois polychrome, XIIe siècle.


«Le Christ guérissant», détail.
Huile sur toile de Félix Hullin de Boischevalier (1808-1869).
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN

Le chœur de l'église Saint-Martin est ceinturé de boiseries cachant les pierres de grès du XVIe siècle.
Ces boiseries sont enrichies de quatre stalles en bois sculpté du XVe siècle.
Le chœur a conservé sa table de communion constituée d'une ferronnerie très élégante.

«La Charité de saint Martin»
Groupe sculpté en marbre, seconde moitié du XVIe siècle.

Vitrail contemporain dans le chœur.
Atelier Confetti aux Loges-en-Josas.

La clé de voûte du chœur contient, imbriquées,
les lettres «S» et «M» de saint Martin.

Stalles en bois sculpté du XVe siècle.

Table de communion, détail.
Ferronnerie du XIXe siècle ?

«La Charité de saint Martin».
Cette très belle sculpture en marbre est datée de la seconde moitié du XVIe siècle. Martin, officier romain, coupe son manteau en deux pour en offrir une moitié à un mendiant. Le thème était très populaire depuis le Moyen Âge.
Il est ici traité en marbre, une matière noble, souvent réservée aux œuvres savantes, et s'inspire d'éléments antiques. Martin porte la tunique d'un soldat romain ; le cheval s'inspire visiblement de celui de la statue de Marc Aurèle au Capitole.
Habituellement, on vêtissait le saint d'un costume de bourgeois ou de paysan, rappelle la collection Images du Patrimoine. On en aura un exemple dans le vitrail du XVIe siècle à l'église Saint-Étienne de Beauvais. L'église parisienne de Saint-Merry en offre un autre exemple dans un vitrail daté du premier quart du XVIe siècle. Un vitrail de 1607 à l'église Saint-Martin-es-Vignes, près de Troyes, montre un saint Martin dans une belle tenue bleue Renaissance. La baie 22, datée aux alentours de 1500, de la cathédrale Notre-Dame à Évreux offre un saint Martin portant une superbe robe typique de la noblesse. Manifestement, les gens fortunés qui offraient des vitraux voulaient ramener à eux ce symbole de la charité...
Les artistes du XIXe siècle respectent davantage l'Histoire et Martin retrouve sa tunique d'officier romain. C'est le cas à Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris dans une fresque de Victor Mottiez. De même dans un vitrail de l'église Saint-Martin à Meudon (92). En revanche, dans le tympan moderne d'un portail de l'église Saint-Séverin à Paris, Martin est affublé du haubert de maille des chevaliers du Moyen Âge.
Dans la sculpture de Jouy-en-Josas, la position du mendiant à l'arrière du cheval permet au sculpteur d'élargir la scène en plaçant, en son centre, le bras du don et les plis du manteau. L'anatomie du mendiant, assez recherchée, n'a pas été oubliée non plus.
Le style indique clairement l'art italien de la Renaissance.
Le socle est constitué d'un double culot avec têtes d'angelots, rinceaux, moulures, grandes palmes, etc. Selon Images et Patrimoine, ces éléments permettent de le dater du premier tiers du XVIe siècle.
À l'évidence, ce socle est trop grand pour l'œuvre qu'il supporte. Qu'y avait-il donc auparavant, à la place du saint Martin ?


«La Charité de saint Martin»
Le socle est daté du premier tiers du XVIe siècle.

Sculptures et miséricorde dans les stalles du XVe siècle.

Un grotesque dans une stalle du XVe siècle.

«Environs de Versailles, le village de Jouy-en-Josas» par Alexandre-Hyacinthe Dunouy (1757-1841), mort à Jouy-en-Josas.
Huile sur toile, 1824.
Cette toile se trouve au MUSÉE LAMBINET DE VERSAILLES.

Vitrail à thème géométrique.
Atelier non précisé.
XIXe siècle ?

L'orgue de tribune, dû au facteur John Albert Abbey, date de 1872.

L'orgue conserve quelques éléments d'un orgue ancien, mais le buffet et les jeux sont probablement du XIXe siècle. L'instrument a fait l'objet d'une remise en état en 1974. Il possède maintenant quinze jeux.
Source : dépliant disponible dans l'église.


Le chœur vu depuis le bas-côté sud.

La nef vue depuis le chœur.

Documentation : «Au sud de Versailles», collection Images du Patrimoine, 2001
+ «Le Patrimoine des Communes des Yvelines», Flohic Éditions, 2000
+ Dépliant sur l'église réalisé par l'association Saint-Martin, 2013.
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