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Charles de Rostaing, priant du XVIIe siècle

Cette page est consacrée au chœur de Saint-Germain-l'Auxerrois, à son double déambulatoire et à ses chapelles.
On donne successivement :
Le chœur de l'église (ci-après) avec les vitraux d'Étienne Thevenot et d'Antoine Lusson (XIXe siècle) ;
Le déambulatoire nord et ses chapelles ;
Le déambulatoire sud et ses chapelles (avec le triptyque marial du XVIe siècle) ;
Le déambulatoire est et les chapelles du chevet : chapelle des Saints-Patrons, chapelle du Tombeau, chapelle de la Bonne-Mort et chapelle Saint-Landry.

La Vierge de l'Annonciation dans le triptyque marial du XVIe siècle
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-GERMAIN-L'AUXERROIS
Le chœur de Saint-Germain l'Auxerrois vu depuis l'autel de messe de la croisée
Le chœur de Saint-Germain-l'Auxerrois vu depuis l'autel de messe de la croisée.
Au premier plan, l'autel de messe et l'ambon (que l'on voit pour moitié à gauche) sont des créations de Philippe Kaepplin, au XXe siècle.
Élévation sud du chœur vue depuis une arcade nord
Élévation sud du chœur vue depuis une arcade nord.
Première moitié du XIVe siècle.
Modifications en style classique antiquisant intervenues au XVIIIe siècle.
Le chœur et les stalles de 1847 par Caffin
Le chœur et les stalles de 1847 par l'ébéniste Caffin.

Architecture du chœur (2/2).
---»» Le sort des vitraux anciens de l'abside, qui avaient vraisemblablement survécu à la campagne d'éclaircissement des années 1745-1754, fut réglé après la mise à sac de l'église le 15 février 1831. Si les vitraux du premier niveau ont pratiquement tous été brisés, ceux de l'abside et du transept n'ont pas souffert de la rage des casseurs. Malheureusement, l'historien Nicolas-Michel Troche, au XIXe siècle, relate un fait navrant [rapporté par Élisabeth Pillet] : peu après le sac, le vitrier de la Préfecture, accompagné d'ouvriers, déposa les cinq grandes verrières de l'abside parce que les bordures portaient des fleurs de lys, symbole d'une monarchie honnie. Ces verrières ont toutes disparu.
Les six vitraux actuels ont été réalisés, vers 1840, par l'atelier d'Étienne Thevenot et, en 1866, pour les deux baies 105 et 106 à l'extrémité ouest, par celui d'Antoine Lusson. Ils représentent des apôtres, l'Arbre de Jessé, des saints et des saintes, isolés pour Thevenot ou par paires pour Lusson.
Les stalles du chœur datent de 1847. Les belles grilles basses, en fer forgé, qui ferment le chœur, sont l'œuvre du ferronnier Dumiez en 1744. Elles portent les monogrammes de saint Vincent et saint Germain, entourés de fleurs de lys.
Sources : 1) Les églises flamboyantes de Paris d'Agnès Bos, éditions Picard, 2003 ; 2) Les églises de France : Paris et la Seine, article de Maurice Dumolin, 1936 ; 3) Le vitrail à Paris au XIXe siècle d'Élisabeth Pillet, Corpus Vitrearum, 2010 ; 4) Paris d'église en église, Massin, 2007.

Baie 101 de l'abside
Baie 101, les Prophètes :
Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.
Baie 103 de l'abside, détail : le prophète Amos (atelier Étienne Thévenot, 1840)
Baie 103, les Prophètes : Amos.
Atelier Étienne Thevenot, 1840
Baie 105 de l'abside, détail : deux saintes
Baie 105, les Saintes : sainte Anne et sainte Madeleine.
Atelier Antoine Lusson, 1866.

Vitrail moderne à deux lancettes dans le chœur. ---»»»

Architecture du chœur (1/2).
L'aspect actuel du chœur de Saint-Germain-l'Auxerrois porte l'empreinte des travaux de rénovation et d'éclaircissement pratiqués vers le milieu du XVIIIe siècle.
La présentation traditionnelle de l'église fait dater le chœur du XIIIe siècle. Maurice Dumolin écrit ainsi en 1936 dans Les églises de France : Paris et les Seine : «Le portail, le chœur et son premier bas-côté, qui accusent le troisième quart du XIIIe siècle, la chapelle de la Vierge, au sud de la nef, qui semble appartenir au dernier quart du même siècle, font présumer une reconstruction totale de l'église dans cet intervalle.» Le chœur daterait donc du troisième quart du XIIIe siècle.
En 1966, Maurice Eschapasse, inspecteur des Monuments historiques, n'écrit pas autre chose dans le Dictionnaire des églises de France : «Après l'élévation de l'enceinte de Philippe Auguste, la population du quartier avait augmentée [sic] très vite et l'église, devenue insuffisante, fut reconstruite au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle. Le chœur et son premier bas-côté ainsi que la chapelle de la Vierge au sud de la nef remontent à cette époque.»
La datation est reprise par d'autres historiens. On la trouve, en 2008, dans Paris d'église en église : «Trop exiguë, elle [l'église] est remplacée par un nouveau sanctuaire au XIIIe siècle».
Vers l'an 2000, tout change car, dans le cadre de sa thèse de doctorat, l'historienne Agnès Bos étudie attentivement les archives de la paroisse et du chapitre. Elle y trouve un compte de la fabrique pour les années 1340-1358 qui témoigne d'«importants travaux» conduits dans cette même période et vraisemblablement dans les années antérieures. Sa conclusion est nette : ces travaux «amenèrent selon toute probabilité à la reconstruction totale du chœur». Sans donner d'autres détails, Agnès Bos ne fait ensuite qu'énumérer les modifications intervenues dans le chœur au XVIIIe siècle. Son analyse de Saint-Germain-l'Auxerrois porte sur les autres parties de l'édifice.
À propos des années 1340-1358, rappelons que la guerre de Cent Ans a commencé en 1337 avec l'arrivée d'Édouard III et de son armée en Guyenne. Dans les décennies à venir, la guerre sera circonscrite à l'Ouest de la France. Les problèmes de disette, de manque d'argent, de brigandage ne concernent pas encore l'Île-de-France.
Quoi qu'il en soit, on sera donc davantage dans le vrai en datant le chœur de Saint-Germain-l'Auxerrois du second quart du XIVe siècle et non pas du troisième quart du XIIIe.
Au niveau architectural, l'élévation, à deux niveaux, fait preuve de beaucoup d'élégance (photo ci-contre). La séparation entre les deux niveaux est nette : le chœur est assez large pour rendre inutile une quelconque simulation de l'élancement par l'absence de corniche horizontale. C'est même le contraire : les grandes verrières à deux lancettes sont distinctement séparées de la suite d'arcades par une moulure franche, de section rectangulaire, interrompue par les consoles à la retombée des ogives. Les grandes verrières à deux lancettes et tympan apportent beaucoup de lumière.
Quel était l'aspect du chœur au XIVe siècle ? On sait que les piles étaient rondes et sans cannelures ; les écoinçons, sans relief. Les chapiteaux portaient des crochets, selon l'art gothique traditionnel. Quant aux vitraux, leur décor est un mystère. Comme l'église était celle de la Cour (avant qu'elle ne déménage à Versailles), on peut penser qu'ils étaient historiés et qu'ils avaient été réalisés par les meilleurs peintres verriers médiévaux de Paris, ce qui devait plonger la nef et le chœur dans une pénombre permanente.
Au XVIIIe siècle, le besoin de lumière se répandit dans les lieux de culte. En 1738, le chapitre décida de mener un éclaircissement drastique : du verre blanc vint remplacer un ensemble de verrières que les peintures devaient trop opacifier. Néanmoins, il semble que l'abside ne fut pas touchée. Dans Le vitrail à Paris au XIXe siècle, Élisabeth Pillet précise que cette offensive du verre blanc a été menée entre 1745 et 1754 sous la direction de l'architecte Claude Bacarit, chargé de la nouvelle décoration du chœur, secondé par son beau-frère, le sculpteur Louis-Claude Vassé.
Nouvelle décoration du chœur : en effet, en 1744, un événement important était survenu. Après quatre ans de procédure, le chapitre des chanoines de Saint-Germain-l'Auxerrois fut intégré au chapitre de la cathédrale de Paris. La paroisse récupéra l’espace du chœur, jusqu'alors à l'usage exclusif des chanoines.
La fabrique décida d'agencer le chœur au goût du jour : l'art classique dans sa version antiquisante. En 1747, le jubé de 1544, décoré par Jean Goujon, fut détruit. (Quelques éléments sont exposés au Louvre.) Il sera remplacé en 1767 par une grille de clôture.
Vers la même époque, les piles du chœur sont cannelées, les chapiteaux, remplacés par des tores ornés de guirlandes. Quant aux écoinçons des arcades, ils sont creusés «pour donner l'illusion du bois ou du marbre» [Agnès Bos]. Ce qui donne l'aspect actuel du chœur. «En même temps, écrit l'historien Maurice Dumolin, le clocher fut découronné de sa flèche en pierre et de ses clochetons.» ---»»» Suite 2/2 à gauche.

Le chœur et son abside avec les vitraux du XIXe siècle conçus par Thévenot et Lusson
Le chœur et ses grandes verrières du XIXe siècle conçues par Thevenot et Lusson.
Vitrail moderne à deux lancettes dans le chœur Baie 104 de l'abside, détail : saint Jacques (XIXe siècle)
Baie 104, les Apôtres : saint Jacques..
Atelier Étienne Thevenot, 1840.
ABSIDE : QUELQUES EXEMPLES DES TRÈS BEAUX VITRAUX D'ÉTIENNE THEVENOT (1839 et 1840)

Baie 100, Arbre de Jessé : Marie, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1839.

Baie 100, Arbre de Jessé : Jessé, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1839.

Baie 101, les quatre Grands Prophètes : Jérémie, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.

Baie 102, les Évangélistes : saint Jean, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.

Baie 102, les Apôtres : saint Jacques, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.

Baie 106, les Saints : saint Maurice et saint Louis, détail.
Atelier Antoine Lusson, 1866.

Baie 102, les Évangélistes : saint Marc, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.

Étienne-Hormisdas Thevenot (1797-1862), peintre verrier (1/3).
Dans l'abside, la comparaison des vitraux d'Étienne Thevenot avec ceux d'Antoine Lusson montre clairement la supériorité du premier sur le second, sauf si Antoine Lusson, anticipant que personne ne verrait les verrières de près, s'est contenté du minimum... Thevenot, pour sa part, a utilisé trois ou quatre cartons de visages différents, puis a réalisé des variantes au niveau des barbes et de la coiffure pour les apôtres et les prophètes. Les exemples donnés ici permettent de s'en rendre compte.
La vie d'Étienne Thevenot commence par une carrière militaire au service des Bourbons. En 1830, Charles X est chassé du trône par la révolution des Trois Glorieuses. Fidèle à ses convictions, Thevenot quitte l'armée et retourne à sa propriété de Montferrand. Il y vit du revenu de ses terres et se consacre au dessin et à la peinture. Intéressé par des domaines aussi variés que la science, l'art, la religion ou encore les langues, on peut le qualifier de bienfaiteur philanthrope de la ville de Clermont.
Notons quelques-unes de ses fonctions : membre et trésorier de la fabrique de Notre-Dame du Port, administrateur de la Caisse d'Épargne de Clermont, membre de la société de Saint-Vincent-de-Paul. Catholique fervent, il fonde en 1844 le Cercle catholique de Clermont «dans le but, écrit Françoise Gibert, d'y faire des conférences littéraires, artistiques, scientifiques et religieuses, de créer une bibliothèque pour ses membres, et d'entretenir une Société de bienfaisance.»
En 1834, Thevenot entre à l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Clermont dont il assurera le secrétariat pendant huit ans. Il enrichit les Annales de ses Mémoires personnels sur des sujets d'Histoire, d'archéologie chrétienne du Moyen Âge et sur la peinture sur verre. Sur le plan national, Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, le fait nommer en 1837 correspondant de la commission des Monuments historiques, puis, en 1840, inspecteur des Monuments historiques du Puy-de-Dôme. Par l'entremise du Clermontois, dès 1841, dix-neuf monuments de ce département sont inscrits sur la liste des Monuments historiques.
---»» Suite 2/3 ci-dessous.


Baie 102, les Évangélistes : saint Matthieu et l'ange, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.

Étienne-Hormisdas Thevenot (1797-1862), peintre verrier (2/3).
---»» En France, l'art du vitrail est en sommeil au XVIIIe siècle. Le comte de Chabrol fait partie du petit cercle qui va relancer, dès les années 1820, la peinture sur verre dans l'Hexagone. Le comte voyage en Angleterre en 1825 et découvre le travail des verriers anglais Warren White et Jones. Revenu à Paris, c'est lui qui commande à cet atelier des vitraux pour les églises parisiennes de Sainte-Élisabeth et de Saint-Étienne-du-Mont. En 1828, la manufacture de Sèvres créera le premier atelier de peinture sur verre en France, mais ses premières créations ne seront pas jugées comme des réussites, notamment celles pour l'église clermontoise de Notre-Dame du Port.
Le 26 juillet 1835, un terrible orage s'abat sur Clermont. Dans la cathédrale Notre-Dame, plusieurs hautes verrières nord, datées de l'époque de saint Louis, sont brisées. Étienne Thevenot, qui s'intéresse depuis quelques années déjà à l'art du vitrail et qui a rencontré le comte de Chabrol, décide alors de se consacrer à cet art. En collaboration avec Émile Thibaud, un artiste formé par Antoine Gros, il va ouvrir un atelier de peintres verriers à Clermont. Mais les deux associés vont rapidement constater leur divergence en matière de dessin et de peinture. Ils se sépareront dès 1837 et dirigeront chacun leur propre atelier. Cependant, un lien les liera toujours : ils vont créer tous deux des vitraux dits archéologiques, c'est-à-dire réalisés selon l'art et la pratique de leur époque. À l'opposé, l'autre école de l'art du vitrail regroupe la manufacture de Sèvres et l'école anglaise. Pour celles-ci, «un vitrail doit être la reproduction exacte d'un tableau, écrit Françoise Gibert, avec une technique relevant davantage de la gravure.»
Étienne Thevenot va se passionner pour son art jusqu'à sa mort en 1862, c'est-à-dire pendant près de trente ans. Avant de se lancer dans le métier, il veut se pénétrer de l'esprit du Moyen Âge. Dès 1836, il visite les églises parisiennes célèbres pour leur vitrerie médiévale : Notre-Dame de Paris, la Sainte-Chapelle, Saint-Séverin, Saint-Gervais-Saint-Protais, Saint-Étienne-du-Mont, Saint-Merry, etc. Son périple passera aussi par Bourges, Clermont, Riom, Saint-Denis ou encore Montluçon.
Il est intéressant de noter que Thevenot va classer les vitraux en quatre périodes : l'âge byzantin (XIIe, XIIIe et début du XIVe siècle) ; l'âge ogival (XIVe et XVe siècles) ; l'âge de transition (XVIe siècle) ; la décadence (XVIIe et XVIIIe siècles). Il y rajoute sa propre époque, celle du renouveau avec les Anglais et Sèvres. ---»» Suite 3/3 ci-dessous.

Étienne-Hormisdas Thevenot (1797-1862) (3/3).
---»» Comme bien de ses confères, Étienne Thevenot est à la fois restaurateur et créateur, mais sa part créatrice se concentre plutôt sur les douze dernières années de sa vie. Une cinquantaine d'édifices dans vingt-six départements français et à l'étranger le verront à l'œuvre.
Sa vie professionnelle ne fut pas un long fleuve tranquille. Édouard-Adolphe Didron, directeur-fondateur de la revue réputée qu'étaient les Annales archéologiques, fut un adversaire acharné. Dans sa revue, Didron, esprit fougueux, n'eut de cesse de critiquer sans vergogne le travail de Thevenot, voire de le torpiller pour que des marchés lui échappent.
La polémique créée autour de la restauration par Thevenot de cinq des vitraux du chevet de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges est un exemple des querelles qui minaient ce milieu artistique, usant parfois de la calomnie. Il a fallu attendre l'analyse de l'historienne du vitrail Karine Boulanger en 2003 pour rendre justice au travail du peintre verrier clermontois. Dans cette affaire, sa pratique s'est révélée en phase avec les règles actuelles de la restauration des verrières.
Source : Étienne-Hormisdas Thevenot (1797-1862) par Françoise Gibert, Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, n°104, année 2003.


«««--- Baie 103, Les Prophètes : Abdias, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.


Baie 103, les Prophètes : Joël, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.

Baie 103, les Prophètes : Amos, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840.

«««--- Baie 100, Arbre de Jessé : David, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1839.


Baie 102, les Évangélistes : Saint Luc, détail.
Atelier Étienne Thevenot, 1840

Grille de clôture du chœur dans le déambulatoire sud (Pierre Dumiez, 1767).
S.V. : monogramme de Saint Vincent, deuxième patron de l'église.
Grille de clôture du chœur (Pierre Dumiez, 1767)
Grille de clôture du chœur.
Œuvre de l'artisan ferronnier Pierre Dumiez, datée de 1767.
Le maître–autel du sanctuaire est du XIXe siècle
Le maître-autel du sanctuaire est daté du XIXe siècle.
Au XVIIIe siècle, les piles cylindriques ont été cannelées, les chapiteaux sculptés en forme de guirlande, les écoinçons évidés.
Le site Internet de la paroisse indique que le crucifix et les chandeliers ont été offerts par Charles X en 1826.
Le roi, habitant les Tuileries, était un paroissien de Saint-Germain-l'Auxerrois.
LE DÉAMBULATOIRE NORD ET SES CHAPELLES
Le double déambulatoire nord vu du chevet
Le double déambulatoire nord vu du chevet.
Bas-côté «intérieur» : XIVe siècle ; bas-côté «extérieur» et chapelles : XVIe siècle.
Sur la droite : la chapelle Saint-Denis et le tableau Les Disciples d'Emmaüs d'Auguste Galimard (1813-1880).
La flèche bleue indique une console très sommaire en forme de cône.
Déambulatoire nord : chapiteau avec deux têtes d'angelots
Chapiteau de style classique avec deux têtes d'angelots.
Déambulatoire nord.
Chapelle Notre-Dame de Bonne Garde et ses ex-voto dans le déambulatoire nord
Chapelle NOTRE-DAME DE LA BONNE-GARDE et ses ex-voto (déambulatoire nord).
La flèche rouge montre l'arrêt assez disgracieux d'une retombée d'ogive.

Chapelle Notre-Dame de la Bonne-Garde.
C'est la chapelle du remerciement à Marie : les piliers à l'entrée sont couverts d'ex-voto placés après la Grande Guerre. Curieusement, c'est devant un mur de pierre nu que se dresse la statue de Notre-Dame de la Bonne-Garde (photo ci-dessous). Un tableau a sans doute disparu.
Le côté opposé à la statue est digne d'attention. On y voit un arc triomphal (ci-dessous) riche de deux chapiteaux finement ciselés. En 1647, la chapelle a été concédée au marquis de Rostaing qui y fit placer un monument funéraire, mais on ignore lequel. Dans Les églises de France, Paris et la Seine (1936), l'historien Maurice Dumolin parle des «mausolées que la famille de Rostaing possédait dans l'église et dans celle des Feuillants de la rue Saint-Honoré.» De son côté, Louis Réau dans son Histoire du vandalisme (première parution en 1959), traitant de la réintégration des œuvres d'art dans les églises au début de la Restauration, écrit : «Saint-Germain-l'Auxerrois ne récupère pas les admirables gisants des Poncher, mais reçoit en échange les tombeaux des Rostaing provenant de l'église des Feuillants.» Ce sont très vraisemblablement les deux priants de la chapelle des Saint-Patrons : Charles de Rostaing († 1645) et Tristan de Rostaing († 1582), datés de l'année 1659.
Il est donc difficile de savoir ce que l'arc triomphal abritait. Ce monument mystérieux a-t-il été détruit à la Révolution ou transporté ailleurs sans qu'on en ait gardé la trace ? En outre, y avait-il une peinture murale derrière ou bien le mur était-il déjà nu ?
Actuellement, l'espace est rempli pauvrement par une copie d'un tableau de Murillo.
Un œil averti remarquera que la chapelle est embellie par deux bas-reliefs en pierre qui encadrent la baie. On y voit deux saints. L'un (donné ci-dessous) regarde le crucifix, l'autre accompagne l'Enfant-Jésus. La famille de Rostaing a-t-elle décidé par elle-même de l'identité de ces personnages ?
À propos d'ex-voto, on pourra voir à Paris l'église Notre-Dame des Victoires qui en est couverte et avoir un sourire amusé envers l'étonnant ex-voto apposé par un fidèle insatisfait dans la crypte de l'église Sainte-Radegonde à Poitiers.

Le déambulatoire nord et ses chapelles.
Au nord, le bas-côté «intérieur» (c'est-à-dire côté chœur) remonte au XIVe siècle (comme celui au sud). Le bas-côté «extérieur» (côté chapelles) a été reconstruit au XVIe siècle.
L'ensemble des chapelles nord date du XVIe siècle.
Rappelons le mode habituel de création des chapelles latérales (nef ou chœur) dans une église, aux époques passées.
Dans un premier temps, l'édifice était construit sans chapelle latérale. Les murs gouttereaux s'élevaient entre les piliers, à l'extrémité des bas-côtés, fermant ainsi l'espace. La voûte de pierre était contrebutée par les arcs-boutants qui restaient extérieurs à l'église.
Pour l'ajout d'une chapelle, achetée par un paroissien fortuné ou une confrérie, les marguilliers vendaient l'espace extérieur situé entre deux arcs-boutants et donnaient à l'acheteur les normes de construction et de décoration. Le mur gouttereau contenu entre les piliers d'entrée de la future chapelle était démoli, ouvrant celle-ci sur le bas-côté.
À Saint-Germain-l'Auxerrois, au XVIe siècle, il s'agissait tout à la fois de reconstruire certaines chapelles vétustes et d'en bâtir de nouvelles là où les murs gouttereaux étaient toujours en place. Encore fallait-il trouver des paroissiens volontaires pour payer les travaux ! Même si la possession d'une chapelle privée était très honorifique, cette recherche de familles philanthropes était parfois très longue. À la cathédrale Notre-Dame d'Amiens, elle s'est étalé sur quatre siècles.
En 1546, nous apprend l'historienne Agnès Bos, les marguilliers de Saint-Germain-l'Auxerrois convoquèrent l'assemblée paroissiale pour discuter des chapelles nord du chœur, qui devaient être reconstruites. La fabrique voulait bien avancer l'argent pour lancer le chantier, mais les généreux donateurs devaient prendre le relais. Personne ne se manifesta et on s'arrêta là.
En 1569, c'est-à-dire une génération plus tard, les marguilliers remirent le sujet sur la table. Cette fois, ils réussirent à trouver deux volontaires et les deux chapelles nord près du transept furent édifiées. Avec usage concédé aux donateurs. Et l'on s'en tint là.
En 1580, trois nouveaux paroissiens se signalèrent, dont l'un était membre de la fabrique. Un contrat fut passé avec Nicolas Delisle, maçon juré du roi, et son fils pour ces trois chapelles supplémentaires et la reconstruction du bas-côté «extérieur».
Bon an, mal an, le côté nord du chœur et ses chapelles put être achevé vers la fin du XVIe siècle.
Pour assurer l'homogénéité de l'ensemble, le contrat imposait le style architectural : Nicolas Delisle dut copier les deux chapelles déjà bâties du côté du transept. De fait, toutes les chapelles nord se ressemblent, notamment dans leurs voûtes. (Celles du côté sud ont des voûtes très diverses - voir plus bas.)
Le visiteur de l'église tirera avantage à déambuler dans le double bas-côté nord du chœur. Il y admirera trois chapiteaux de style classique ornés d'oves et de chérubins. C'est déjà le style de l'époque. Deux sont donnés ci-contre et ci-dessous. Il n'y a rien de ce genre dans le déambulatoire sud dont le bas-côté extérieur date de la première décennie du XVIe siècle.
Détail architectural : les piles ondulées à l'entrée des chapelles sont très massives (photo plus haut, ci-contre), ce qui est rare pour des piles qui ne soutiennent pas une charge imposante.
Autre détail : ou bien les consoles qui reçoivent la retombée des arcades à l'entrée des chapelles nord ne sont que des cônes très sommaires (flèche bleue dans la photo plus haut, ci-contre) ; ou bien les retombées pénètrent assez maladroitement dans le pilier via ce qu'Agnès Bos appelle «une grosse sorte de nervure en forme d'obus» (flèche rouge dans la photo ci-dessous, à gauche).
Une seule console se distingue : la chapelle Sainte-Clotilde (qui jouxte le bras nord du transept) possède une console à style floral, enrichie d'une tête d'angelot. Elle est donnée plus bas.
Source : Les églises flamboyantes de Paris d'Agnès Bos, éditions Picard, 2003.

Déambulatoire nord : chapiteau avec un chérubin souriant
Chapiteau de style classique avec un chérubin souriant.
Déambulatoire nord.
Le déambulatoire nord vu depuis la croisée et ses chapiteaux Renaissance avec leurs angelots
Le déambulatoire nord vu depuis la croisée
et ses chapiteaux Renaissance avec leurs angelots.
L'arc triomphal de la chapelle Notre-Dame de Bonne Garde accueille le tableau de Charles Landelle.
Arc triomphal de la chapelle Notre-Dame de la Bonne-Garde.
On y trouvait au XVIIe siècle le monument funéraire des Rostaing.
On remarquera le bas-relief à côté du vitrail.
Verrière de la baie 19 : saint Louis (Vigné 1845, carton de Jules Quentin)
Baie 19 : saint Louis
Atelier Joseph Vigné, 1845, carton de Jules Quantin.
Chapelle Notre-Dame de la Bonne-Garde.
Tableau «L'Assomption»
Ex voto de la guerre 1914-18 à l'entrée de la chapelle Notre-Dame de Bonne Garde
Ex-voto de la guerre 1914-18
à l'entrée de la chapelle
Notre-Dame de la Bonne-Garde.

Un ex voto est toujours plus humain
quand il indique son motif.
Bas-relief d'un saint regardant un crucifix dans la chapelle Notre-Dame de Bonne Garde
Bas-relief d'un saint regardant le crucifix.
Chapelle Notre-Dame de la Bonne-Garde.
Statue de la Vierge à l'Enfant dans la chapelle Notre-Dame de Bonne Garde
Statue de la Vierge à l'Enfant.
Chapelle Notre-Dame de la Bonne-Garde.
La statue a été épargnée lors du sac de 1831.

«La Vierge et l'Enfant»
Copie d'un tableau de Murillo.
Chapelle Notre-Dame de la Bonne-Garde.
Tableau «L'Assomption»
«L'Assomption», 1825.
Georges Rouget (1783-1869)
Chapelle Saint-Charles-Borromée.
Tableau : «Saint Vincent de Paul secourant les petits enfants»
«Saint Vincent de Paul recueillant,
dans la neige, les enfants abandonnés»
Copie de 1837 d'un tableau de Nicolas-André Monsiau (1754-1837),
Chapelle Saint-Vincent-de-Paul.

«««--- «Portrait de saint Vincent de Paul», détail
par Auguste Truelle (1818-1908),
Portrait de 1841
Chapelle Saint-Vincent-de-Paul.

Tableau «Les Pèlerins d'Emmaüs»
«Les Disciples d'Emmaüs», 1838.
Auguste Galimard (1813-1880)
Chapelle Saint-Denis.
Tableau «Saint Grégoire et saint Étienne»
Console à thème floral dans la chapelle de passage vers la sacristie (déambulatoire nord).
Console à thème floral et angelot
sur l'une des deux piles d'entrée
de la chapelle Sainte-Clotilde.

C'est la seule console de ce type
dans le chœur et la nef. On en trouve d'autres, mais sur les murs gouttereaux
des chapelles.

«««--- À gauche,
«Saint Grégoire et saint Étienne»
Auteur du tableau non précisé.
Chapelle Sainte-Clotilde.

Verrière de la baie 21 : sainte Clotilde (atelier de Joseph Vigné, 1845, et carton de Jules Quentin)
Baie 21 : sainte Clotilde
Atelier Joseph Vigné, 1845, carton de Jules Quentin.
Chapelle Sainte-Clotilde

Sainte Clotilde donne à des religieuses le plan du monastère qu’elle veut fonder sur la montagne Sainte-Geneviève.
Ancienne tribune de la reine Marie-Amélie
Tribune de la Reine
De cette tribune, la reine Marie-Amélie,
épouse du roi Louis-Philippe Ier. et ses fils
pouvaient assister à l'office donné au maître-autel.

«Saint Pierre Nolasque recevant l'habit de l'ordre de Notre-Dame de Merci», 1665 ---»»»
Sébastien Bourdon (1616-1671)
Chapelle Sainte-Clotilde.

Chapelle Saint-Vincent de Paul dans le déambulatoire nord
Chapelle Saint-Vincent de Paul.
Déambulatoire nord.
On remarquera la verrière de l'atelier Joseph Vigné, datée de 1845,
la voûte d'ogives et, à l'entrée, la belle grille de clôture.
Toutes les chapelles nord du chœur ont le même style de voûte.
«Saint Pierre Nolasque recevant l'habit de l'ordre de Notre-Dame de Merci» par Sébastien Bourdon (1616-1671)
LE DÉAMBULATOIRE SUD ET SES CHAPELLES
Le double déambulatoire sud en direction du chevet
Le double bas-côté sud vu en direction du chevet.
Bas-côté intérieur : XIVe siècle. Bas-côté extérieur : charnière XVe-XVIe siècle.
Deux piliers de section carrée cassent l'alignement des piles cylindriques qui les précèdent.
On ne connaît pas l'analyse des charges qui a conduit à bâtir ces piliers qui semblent plus massifs que les autres.

Le déambulatoire sud et ses chapelles (2/2).
---»» Ce sont d'abord trois peintures murales réalisés par Victor-Louis Mottez (1809-1897), datées des années 1840-1847. Deux sont données ici. Mais la plus belle pièce est sans aucun doute une Vierge à l'oiseau en bois polychrome de l'École troyenne, datée du XVe siècle. La statue trône au milieu du décor néo-gothique de l'ancienne petite sacristie pour les chapelains.

Le déambulatoire sud et ses chapelles (1/2).
La construction du bas-côté «intérieur» du déambulatoire sud est datée du XIVe siècle ; celle du bas-côté «extérieur» remonte à la charnière XVe-XVIe siècle. La présence de ce bas-côté a permis de bâtir, dès la première décennie du XVIe, les trois chapelles latérales proches du croisillon sud du transept.
Aucun chapiteau ne vient orner le double-bas-côté sud. Dans la photo ci-contre, les deux piliers proches du chevet ont une section carrée, alors que la norme dans les déambulatoires nord et sud est en cylindre. Cette anomalie reste inexpliquée.
Le visiteur curieux constatera que, contrairement à celles des chapelles nord, les voûtes des chapelles sud suivent chacune un dessin propre. On en donne ici deux (ci-dessous et dessous à gauche). Il est problable qu'elles ont un fondateur différent (et qu'il a pu choisir son style de voûte) : c'est ainsi qu'Agnès Bos dans Les églises flamboyantes de Paris (Picard, 2003) explique cette diversité.
Hormis ces voûtes, les chapelles paraissent très semblables. La fabrique a dû imposer des règles pour éviter des disparités trop fortes.
Le double bas-côté sud offre quelques œuvres artistiques que le bas-côté nord ne possède pas.
---»» Suite 2/2 ci-dessous.

La voûte à liernes et tiercerons de la chapelle Saint-Pierre
La voûte à liernes et tiercerons de la chapelle Saint-Pierre.
Voûte de la chapelle Saint-Augustin dans le déambulatoire sud
Voûte de la chapelle des Saints-Apôtres.
Verrière de la baie 12 : Jésus et les douze apôtres (XIXe siècle) sur un carton de Viollet-le-Duc
Baie 12 : Jésus et les douze apôtres.
Atelier de Lusson, 1846, carton de Viollet-le-Duc.
Chapelle des Pères et docteurs de l’Église.

«Saint Pierre mis en croix» ---»»»
Auguste Charpentier (1813-1880)
Chapelle Saint-Pierre.

Peinture murale du XIXe siècle représentant les trois Vertus théologales, Espérance, Foi et Charité, dans une chapelle du déambulatoire sud
Les trois Vertus théologales : Espérance, Foi et Charité
peintes par Jules Quantin (1810-1884) en 1857.
Chapelle des Saints-Apôtres.
Tableau «Tu es Pierre» dans la chapelle Saint-Pierre
«Le Christ remettant les clés du royaume à Pierre»
Copie d'un tableau d'Alonso Cano (1601-1667)
Chapelle Saint-Pierre.
Tableau «Le Martyre de saint Pierre» dans la chapelle Saint-Pierre
LE TRIPTYQUE MARIAL DU DÉAMBULATOIRE SUD
Parties d'un retable du XVIe siècle illustrant la Vie de la Vierge et la Genèse («Triptyque marial»)
L «Triptyque marial» dans le déambulatoire sud.
Il est constitué de parties d'un retable du XVIe siècle illustrant la Vie de la Vierge et la Genèse.
Triptyque marial, panneau peint : Dieu introduit Adam et Ève au jardin d'Éden
Dieu introduit Adam et Ève au jardin d'Éden.
Panneau peint du triptyque marial.
École française, années 1510-1530.
Triptyque marial, détail d'un panneau peint : la Vierge de l'Annonciation
La Vierge de l'Annonciation, détail.
Panneau peint du triptyque marial.
École française, années 1510-1530.
Triptyque marial, détail d'un panneau peint : Anne et Joachim dans la Présentation de Marie au temple
Présentation de Marie au temple, détail : Anne et Joachim.
Triptyque marial des années 1510-1530.

Triptyque marial.
Cette très belle œuvre du XVIe siècle est malheureusement incomplète.
Rattachée à l'École française (elle est présentée parfois comme venant de l'École flamande), elle est datée entre 1510 et 1530. Confisquée durant la Révolution, elle a ensuite été vendue.
Après le sac de l'église en février 1831, la paroisse a acheté de nouveaux ornements, dont ce retable en bois doré et peint. Cependant, toute la partie centrale en bois sculpté était manquante, c'est-à-dire un tiers du triptyque tel qu'on le voit actuellement.

Le retable actuel représente, sur deux des panneaux peints extérieurs, l'histoire de la Faute originelle. Sur tout le reste (ce qui constitue l'essentiel du triptyque), on y découvre des Scènes de la Vie de Marie et de sa légende.
Notons parmi les épisodes légendaires de la Vie de Marie, un panneau sculpté en bois illustrant saint Luc peignant le portrait de la Vierge (donné ci-contre) et un miracle de Marie : le pendu sauvé (donné ci-dessous.)

Triptyque marial, détail d'un panneau sculpté : saint Luc peint le portrait de la Vierge
Saint Luc peint le portrait de la Vierge.
Triptyque marial des années 1510-1530.
Triptyque marial, panneau sculpté : un miracle de Marie, le pendu sauvé
Un miracle de Marie : le pendu sauvé.
Panneau en bois sculpté et doré du triptyque marial des années 1510-1530.
École française ou flamande.
Les piliers sous le clocher dans le déambulatoire sud
Ces deux piliers du déambulatoire sud semblent
avoir eu un rôle qui est inconnu.
À l'arrière-plan, la chapelle des Saints-Apôtres.
On y remarque un tableau dont le thème est mystérieux.
Vierge à l'oiseau du XVe siècle au-dessus d'une porte du déambulatoire sud.
Vierge à l'oiseau
École troyenne, XVe siècle.
Elle provient de l'hôpital de Brienne,
près de Troyes.
Porte gothique de l'ancienne sacristie et fresque de Victor-Louis Mottez (1809-1897)
Porte de l'ancienne sacristie.
Fresque de Victor-Louis Mottez (1809-1897) :
: «M. de Merson, curé de Saint-Germain l'Auxerrois, mettant
sous la protection de saint Germain et de saint Vincent
la restitution de l'église.»
Verrière de la baie 14 : saint Pierre (Atelier Lusson, 1865, et carton de Viollet-de-Duc)
Baie 14 : Saint Pierre.
Atelier Lusson, 1865, carton de Viollet-de-Duc.
Chapelle Saint-Pierre.
Porte avec ornementation néo-gothique dominée par la Vierge à l'oiseau du XVe siècle
Ancienne petite sacristie pour les chapelains.
La porte néo-gothique est dominée par une statue
de la Vierge à l'oiseau de l'école troyenne du XVe siècle.

Une autre Vierge de l'École troyenne est la Vierge au raisin
de la basilique Saint-Urbain à Troyes.
Tableau au thème non précisé dans une chapelle du déambulatoire sud
Tableau au thème non précisé.
Chapelle des Saints-Apôtres.

Le site Web de l'église ne donne aucune information sur
ce tableau dont le thème est assez mystérieux.
Fresque de Victor-Louis Mottez (1809-1897) : «Saint Martin partageant son manteau avec un pauvre»
«Saint Martin partageant son manteau avec un pauvre»
Fresque de Victor-Louis Mottez (1809-1897)
datée des années 1840-1847.
Porte de l'ancienne sacristie.
«La Consécration de sainte Geneviève» de Jacques-Augustin Pajou (1766-1828) est datée de 1818 (Chapelle Saint-Augustin).
«La Consécration de sainte Geneviève», 1818.
Jacques-Augustin Pajou (1766-1828)
Chapelle des Pères et Docteurs de l’Église.
LE CHEVET ET SES CHAPELLES
Vue d'ensemble du déambulatoire du chevet et de ses trois chapelles
Le déambulatoire du chevet ouvre sur cinq chapelles.
Premier quart du XVIe siècle.
Plan des voûtes du chevet
Plan des chapelles du chevet et de leurs voûtes.
Premier quart du XVIe siècle.

Quel admirable dessin ! Pour joindre les doubles bas-côtés et le déambulatoire à une seule allée du chevet,
le maître maçon a dessiné, au nord et au sud, l'interpénétration de deux étoiles.

Voir un dessin de voûtes de chevet encore plus compliqué à l'église gothique Saint-Pierre de Caen.

La voûte du déambulatoire devant la chapelle des Saints-Patrons
La voûte du déambulatoire devant la chapelle des Saints-Patrons.

Le chevet (2/2). ---»» Cette page donne quatre des cinq chapelles du chevet. En effet, la chapelle Sainte-Geneviève, sur le côté nord, qui est aussi la plus petite des cinq, mérite une restauration importante. Elle présente deux peintures murales sur la vie de la sainte dues à Jean-François Gigoux et datées de 1841. Malheureusement, ces peintures sont assez dégradées et plongées dans une pénombre permanente si bien qu'on ne peut les voir de manière satisfaisante.

Le déambulatoire au niveau du chevet et sa voûte
Le déambulatoire le long du chevet n'a qu'une seule allée.
Au fond, l'ancienne tribune de la reine Marie-Amélie et
la chapelle Sainte-Geneviève (non donnée dans cette page).

Le chevet (1/2). Pour l'historienne Agnès Bos dans Les églises flamboyantes de Paris (Picard, 2003), aucun document n'indique la date de construction du déambulatoire qui court le long du chevet. Cependant, par déduction avec d'autres éléments d'architecture, on peut affirmer qu'il en existait déjà un avant le XVIe siècle.
Le chevet fut refait au début du XVIe en même que ses chapelles. La magnifique interpénétration des voûtes en étoiles aux extrémités nord et sud du chevet (voir plan ci-dessus) en apporte la preuve : il s'agit à l'évidence d'un même programme architectural. Le maître maçon a réalisé là une prouesse qu'il est malheureusement impossible d'apprécier à sa juste valeur. Personne ne peut avoir assez de recul pour obtenir une vision globale meilleure que celle offerte par la photo ci-contre, pourtant obtenue avec une très faible focale.
On pourra se reporter au chevet de l'église Saint-Pierre à Caen pour admirer un travail du même style. Dans le chevet, le maçon, au début du XVIe siècle, a dû relier un sanctuaire à quatre pans à un déambulatoire à cinq chapelles rayonnantes. ---»» Suite 2/2 à gauche.

CHEVET : CHAPELLE DES SAINTS-PATRONS (ou CHAPELLE SAINT-JEAN L'ÉVANGÉLISTE)

Chapelle des Saint-Patrons (ou chapelle Saint-Jean l'Évangéliste).
En 1519, les maçons Louis Poireau et Pierre Moreau s'engageaient à construire les deux chapelles qui entourent la chapelle d'axe, dont la chapelle des Saints-Patrons fait partie. À l'époque, ces maçons étaient reconnus parmi les meilleurs en activité à Paris.
La voûte de cette chapelle et son débordement sur le déambulatoire présentent un magnifique réseau de deux étoiles d'ogives qui s'interpénètrent (ci-contre) sur un fond bleu foncé orné de petites étoiles dorées (voir plan).
Le mobilier le plus intéressant est le monument funéraire de Tristan et Charles de Rostaing. Père et fils furent conseillers du roi et bienfaiteurs de la paroisse. L'œuvre, datée de 1659, est due au ciseau du sculpteur Philippe de Buyster. Selon Louis Réau (Histoire du vandalisme, 1959), l'église a récupéré, sous la Restauration, les tombeaux des Rostaing provenant de l'église détruite des Feuillants, en compensation de la perte des gisants de la famille Poncher. Ce sont très probablement ces deux priants.
L'autre monument est un retable en pierre de l’École française du XIXe siècle, sculpté en 1840 par Louis Desprez (qui est aussi l'auteur des statues du porche). Saint Vincent et saint Germain, patrons de la paroisse, entourent la Trinité.
Les baies reçoivent des vitraux d'Étienne Thevenot créés dans les années 1840.

Verrière de la baie 5 : le Christ et Marie entourés de deux anges
Baie 5 : le Christ et Marie entourés de deux anges.
Atelier Étienne Thevenot, années 1840.
Chapelle des Saints-Patrons.
Priants de Charles et Tristan de Rostaing (Philippe de Buyster, début du XVIIe siècle)
Priants de Charles († 1645) et Tristan († 1582) de Rostaing.
Œuvre de Philippe de Buyster, début du XVIIe siècle.
Chapelle des Saints-Patrons.
Chapelle Saint-Jean l'Évangéliste
Chapelle des Saints-Patrons (ou chapelle Saint-Jean l'Évangéliste).
On remarquera le dessin complexe de liernes et de tiercerons à la voûte.
Retable du XIXe siècle dans la chapelle Saint-Jean l'Évangéliste
Retable de l'École française du XIXe siècle.
Saint Vincent et saint Germain, patrons de la paroisse, entourent la Trinité.
Chapelle des Saints-Patrons.
Priant de Tristan de Rostaing, chevalier des ordres du roi (Philippe de Buyster, début du XVIIe siècle)
Priant de Tristan de Rostaing († 1582), chevalier des ordres du roi, détail.
Œuvre de Philippe de Buyster, début du XVIIe siècle.
Chapelle des Saints-Patrons.
CHEVET : CHAPELLE DU TOMBEAU
Verrière de la baie 0 : scènes de la Passion du Christ copiées sur les vitraux de la Sainte-Chapelle (atelier Steinheil, 1839, cartons de Lassus et Didron Aîné)
Baie 0 : scènes de la Passion du Christ copiées sur des vitraux de la Sainte-Chapelle.
Atelier Louis Steinheil, 1838, cartons de Lassus et Didron Aîné.
Chapelle axiale dite «du Tombeau».
Verrière de la baie 0, détail : la Cène (atelier Steinheil 1839, cartons de Lassus et Didron Aîné)
Baie 0, scènes de la Passion du Christ, détail : la Cène.
Atelier Louis Steinheil 1838,
Carton de Lassus et Didron Aîné.
Pastiche d'un panneau de la Sainte-Chapelle.
Le visage concentré de la Vierge qui retire la couronne d'épines de la tête de son Fils dans la Piéta d'Hipplyte Bonnardel
Autel de la chapelle du Tombeau
et son Christ mort du XVIe siècle.

Jésus aux limbes après sa mort.
La baie 2 de la chapelle du Tombeau illustre des épisodes de la Passion et ceux survenus après la Résurrection. L'un des panneaux (donné ci-dessous) montre Jésus descendu aux limbes. Ce thème, apparu au Moyen Âge, est souvent présent au sein des épisodes de la Vie du Christ après sa mort.
Confondant sans doute le purgatoire et les limbes des Patriarches, le cartonnier a représenté des âmes souffrantes au milieu des flammes. Rappelons que les limbes correspondent à l'endroit situé devant l'entrée des Enfers, où les Justes attendent de rentrer au Paradis. Un Paradis dont le péché originel a scellé la porte. Il n'y a là nulle punition, mais l'idée médiévale était que Jésus devait être le premier à rentrer dans le Royaume céleste, ouvrant ainsi la porte aux Justes. Donc ceux-ci devaient attendre la Résurrection.
Les flammes où baignent les Justes n'ont pas à être représentées ici. Ils n'ont pas de mine attristée non plus, bien au contraire.
Toutefois, le Dictionnaire critique de théologie (PUF, 2016) indique que, pour saint Bonaventure, le limbe des Pères est bien un lieu infernal, mais qu'il s'agit d'un enfer habité par une espérance (!) Ce qui est un concept paradoxal. On se souvient du panneau suspendu devant la porte de l'Enfer de Dante : Que celui qui entre ici abandonne l'espoir.
Soulignons que l'atelier d'Étienne Thevenot se permettait parfois quelques anachronismes ou des irrégularités en peignant des événements peu connus du récit biblique. On donne ci-après un tableau (qui n'est pas dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois) daté de 1620 et d'un peintre inconnu, illustrant, de correcte manière, la Descente aux limbes.
Sur le même thème, l'église parisienne de Notre-Dame-de-la-Croix-de-Ménilmontant (20e arr.) offre un très beau tableau de Pierre-François Delorme (1783-1859) : Jésus descendant aux limbes. Cette œuvre illustre très bien le côté majestueux et solennel de cet événement.


Baie 0
, détail : Jésus est arrêté, détail.
Pastiche d'un panneau de la
Sainte-Chapelle du XIIIe siècle.
Clé de voûte de la chapelle du Tombeau.
Armoiries de Jehan Tronson.
CHEVET : CHAPELLE DU TOMBEAU
Chapelle axiale, dite du Tombeau, et ses vitraux du XIXe siècle
Chapelle axiale, dite du Tombeau, et ses vitraux du XIXe siècle (photo prise en 2022).

Chapelle axiale dite «du Tombeau».
En décembre 1504, les marguilliers autorisèrent le marchand drapier Jean Tronson, lui-même ancien membre de la fabrique, à faire construire une chapelle dans l'axe du chœur. L'historien Maurice Dumolin indique que Jean Tronson était le beau-père de Pierre de l'Estoile, connu pour ses chroniques écrites à Paris pendant les guerres de Religion. Agnès Bos signale dans Les églises flamboyantes de Paris que, avant la chapelle de Jean Tronson, il n'y avait qu'un simple mur qui fermait l'axe. «Tronson reçut l'autorisation, écrit-elle, de faire détruire le mur de l'église au chevet et les maisons qui se trouvaient derrière.». Dumolin précise que, jusqu'à cette démolition, un autel dédié à Notre-Dame était dressé entre les deux gros piliers où venaient s'appuyer les arcs-boutants du chevet.
La nouvelle chapelle fut le siège de la confrérie des drapiers. L'état de cette chapelle est, en 2022, très dégradé. Si elle était restaurée, on la verrait «assez élégante avec ses fines colonnettes recevant les ogives de la voûte et engagées dans des supports plus massifs» [Agnès Bos]. La photo ci-dessus le montre : il faut de la bonne volonté pour goûter au charme de cette chapelle telle qu'on la voit actuellement...
Jean Tronson imprima sa marque : la clé de voûte porte ses armoiries et, sur la façade extérieure, c'est sans doute lui qui a fait sculpter ces étranges carpes découpées en tronçons qui forment un liseré au-dessus du premier niveau externe de la chapelle.
Au soubassement de l'autel gît un Christ mort (XVIe siècle) qui est le seul reste d'une ancienne Mise au Tombeau qui a valu son nom à la chapelle. Sur les murs, les peintures à la cire sont de Louis-Auguste Couder (1844) : l’Adoration des bergers et l’Arrivée des mages.
Les vitraux, cassés lors du sac de l'église en février 1831, ont été remplacés par des créations de Louis Steinheil (pour la baie 0), puis de l'atelier d'Étienne Thevenot pour les baies 1 et 2. La baie 0, donnée ci-contre, illustre des scènes de la Passion sur un carton de Lassus et Didron. C'est une copie d'un vitrail de la Sainte-Chapelle.
Entièrement payé par le curé de Saint-Germain-l'Auxerrois, l'abbé Demerson, ce vitrail est historiquement le premier vitrail archéologique de l'église. Il fut même le déclencheur qui conduisit, en juin 1838, l'administration parisienne à libérer des fonds pour enrichir l'édifice d'autres vitraux archéologiques. Le Préfet de la Seine, Claude-Philibert de Rambuteau, ne voulait pas laisser l'abbé Demerson isolé : l'État devait appuyer de ses deniers cette louable volonté de décorer une église saccagée. Étienne Thevenot fut reconnu comme particulièrement compétent pour cette tâche. En 1844, quatorze nouveaux vitraux avaient été posés dans le chœur, essentiellement réalisés par son atelier.
Sources : 1) Les églises flamboyantes de Paris d'Agnès Bos, éditions Picard, 2003 ; 2) Les églises de France : Paris et la Seine, article de Maurice Dumolin, 1936 ; 3) Le vitrail à Paris au XIXe siècle d'Élisabeth Pillet, Corpus Vitrearum, 2010.

La Transfiguration dans le vitrail de la baie 1 (XIXe siècle)
Baie 1, détail : La Transfiguration
Atelier Étienne Thevenot, vers 1840.
Chapelle du Tombeau.
Statue de saint Antoine de Padoue avec l'Enfant-Jésus et peinture murale dans la chapelle du Tonmbeau

À DROITE ---»»»
Statue de saint Antoine de Padoue
avec l'Enfant-Jésus.

La critique du pastiche au XXe siècle.
Après le premier conflit mondial, un style nouveau s'empara timidement des maîtres verriers. La nouveauté se répandit de plus belle après le second conflit. Conséquemment, la critique du pastiche pratiqué au XIXe siècle devint acerbe. Dans l'ouvrage Le vitrail français, paru en 1958, l'historien Jean Taralon expose clairement ses griefs.
Au XIXe siècle, il était admis que le XIIIe était la période «où l'art gothique avait atteint son sommet, aussi bien en vitrail qu'en architecture». À Saint-Germain-l'Auxerrois, les pouvoirs publics aidant, on dérogea à la règle de l'unité des styles en demandant à Lassus le dessin d'un pastiche du XIIIe siècle pour la baie centrale (n°0) de la chapelle axiale. Le but était, comme l'a écrit Édouard Didron, «de montrer plus aisément l'excellence et la supériorité du style [du XIIIe siècle].» Lassus pasticha plusieurs panneaux d'un vitrail de la Sainte-Chapelle. Jean Taralon écrit : «Après les essais manqués de Brongniart [directeur de la manufacture de Sèvres], c'était la première réalisation de cet ordre, et on l'avait beaucoup admirée, bien que l'emploi d'un bleu trop poussé, juxtaposé, sans l'intermédiaire d'un filet blanc, à un rouge, lui donnât dans les champs un ton violet désagréable.»
Ce procédé de la copie fit école : quand des panneaux manquaient dans une baie, on prit le parti de compléter le programme iconographique ou stylistique par des pastiches sans se soucier de l'équilibre dans la distribution de l'éclairage. L'historien poursuit : «Les hommes du XIXe siècle étaient moins attentifs à l'aspect sensible du problème qu'à son côté intellectuel. Et le rôle monumental du vitrail paraissait assuré à ces architectes et à ces archéologues lorsqu'il satisfaisait aux règles de la doctrine qu'ils avaient établie, même si, comme il arrive souvent, le résultat, malgré cette soumission à l'iconographie, au style, à l'échelle, voire aux coloris, était au contraire de trahir l'architecture qu'elle prétendait respecter, par une mauvaise distribution des effets lumineux.»
Pour Jean Taralon, le problème des verrières à restaurer a été mal posé au XIXe siècle parce qu'on l'a confié aux chimistes, aux théoriciens et aux archéologues alors qu'il aurait dû être traité par les architectes, les peintres ou les esthéticiens. Ces derniers se seraient posé la vraie question : quel rôle joue l'atmosphère colorée d'une paroi translucide dans un édifice ? Il écrit ainsi : «Le vitrail d'axe de Saint-Germain-l'Auxerrois, avec ses verres teints, sa composition iconographiquement et architecturalement irréprochable, a utilisé toutes les recettes qui faisaient les bons vitraux du XIIIe siècle. Et c'est un mauvais vitrail du XIXe.» Il prend l'exemple de la verrière de la Descente de croix réalisée par Engrand le Prince à la cathédrale de Beauvais en 1522 : c'est un très beau vitrail parce qu'il participe «à ce qu'il y a de meilleur dans l'art de son temps». «Relier l'art du vitrail à l'art vivant, c'est là le secret perdu, conclut-il, (...) et c'est ce secret-là que les spécialistes du XIXe siècle ne surent jamais découvrir.»
Source : Le Vitrail français, éditions Mondes, 1958.

Verrière de la baie 2 : scènes de la Vie de Jésus après sa Résurrection
Baie 2 : scènes de la Vie de Jésus
Passion et après sa Résurrection.
Atelier Étienne Thevenot, vers 1840.
Vitrail 1, détail : les Noces de Cana
Baie 1, détail : les Noces de Cana, détail
Atelier Étienne Thevenot, vers 1840.
Vitraux de la chapelle du Tombeau (pastiches des vitraux du XIIIe siècle).

Baie 0 : Jésus au jardin des Oliviers.
Pastiche d'un panneau de la Sainte-Chapelle du XIIIe siècle.
Atelier Louis Steinheil 1838, carton de Lassus et Didron Aîné.
«««--- Baie 2 : Jésus descend aux limbes, détail.
Chapelle du Tombeau.
Atelier Étienne Thevenot, vers 1840.
Voir le texte ci-dessus.

Baie 1 : Entrée du Christ à Jérusalem.

Baie 1 : La résurrection du fils de la veuve de Naïm.

Chapelle du Tombeau.
Atelier Étienne Thevenot, vers 1840.

«La Descente de Jésus aux limbes»
Dans le style du peintre Van den Broeck, panneau de chêne, vers 1620.
En dépit de la présence de deux démons, Jésus n'est pas dans les enfers, mais juste devant leur entrée.
CE TABLEAU N'EST PAS DANS L'ÉGLISE SAINT-GERMAIN-L'AUXERROIS.
CHEVET : CHAPELLE DE LA BONNE-MORT (ou CHAPELLE SAINT-ROCH)
Vue en grand angle des chapelles Saint-Roch et Saint-Landry dans le déambulatoire
La chapelle de la Bonne-Mort (à gauche) et la chapelle Saint-Landry (à droite) dans le déambulatoire.

Baie 4, détail : Tobie ---»»»
Atelier Étienne Thevenot, 1847.
Chapelle de la Bonne-Mort.

Verrière de la baie 4, détail : Tobie (XIXe siècle)
Verrière de la baie 8 : saint Pierre (XIXe siècle)
Baie 8 : saint Pierre.
Atelier Étienne Thevenot, 1847.
La chapelle Saint-Roch, son autel, ses vitraux et ses statues du XIXe siècle
La chapelle de la Bonne-Mort (ou chapelle Saint-Roch)
Autel, vitraux et statues sont du XIXe siècle.
Chapelle Saint-Roch : bas-relief de la Mise au tombeau par Henri-Joseph Triqueti (1804-1874)
La Mise au tombeau
Henri-Joseph Triqueti (1804-1874)
Chapelle de la Bonne-Mort.
Verrière de la baie 6, détail : saint Joseph, la Vierge, le Christ et saint Michel (XIXe siècle)
Baie 6, détail : saint Joseph, la Vierge, le Christ et saint Michel.
Atelier Étienne Thevenot, 1847.
Chapelle Saint-Roch : statue de sainte Philomène (XIXe siècle)
Statue de sainte Philomène (XIXe siècle)
par Dominique Molchneht, 1841.
Chapelle de la Bonne-Mort.
Le visage concentré de la Vierge qui retire la couronne d'épines de la tête de son Fils dans la Piéta d'Hipplyte Bonnardel
Piéta de Bonnardel, détail.

Hippolyte Bonnardel a ciselé un visage plein de compassion, mais qui, aussi, est concentré sur le geste précis qui doit retirer la couronne d'épines de la tête du Christ.
Dans le même ordre d'idée, on pourra voir à l'église du Saint-Esprit (Paris, 12e arr.) l'admirable expression donnée à la Vierge par le sculpteur Jacques Martin (1885-1976) dans le haut-relief de la Mort de Joseph.

Chapelle de la Bonne-Mort ou chapelle Saint-Roch.
Comme pour la chapelle des Saints-Patrons, la construction de la chapelle de la Bonne-Mort (avec sa superbe voûte en étoile) a démarré en 1519. On y voit trois œuvres intéressantes :
- Une Mise au tombeau d'Henri Triqueti datée de 1841 et réalisée à partir d’un dessin de J-B Lassus (donnée ci-contre) ;
– Une Pietà d'Hippolyte Bonnardel daté de 1859 ;
– Une statue de sainte Philomène par Dominique Molchneht, datée de 1841.
Les trois baies reçoivent des vitraux d’Étienne Thevenot, datés de l'année 1847.

La voûte à liernes et tiercerons de la chapelle Saint-Roch
La voûte à liernes et tiercerons de la chapelle de la Bonne-Mort.
Chapelle Saint-Roch : Piéta d'Hipplyte Bonnardel (1824-1856)
Chapelle Saint-Roch : Piéta d'Hippolyte Bonnardel (1824-1856)
D'un geste appliqué, la Vierge retire la couronne d'épines de la tête du Crucifié.
Chapelle de la Bonne-Mort.
CHEVET : CHAPELLE SAINT-LANDRY
Vue d'ensemble de la chapelle Saint-Landry
Chapelle Saint-Landry.

Peinture du XIXe siècle sur l'autel, détail.
Le Christ est entouré de Clovis II, sainte Bathilde, saint Landry et Erchinoald.

Chapelle Saint-Landry.
Landry était évêque de Paris au VIIe siècle. Il aurait fondé l’Hôtel-Dieu. L'iconographie le représente en habit pontifical, tenant une crosse. Son attribut est le pain qu'il distribue aux pauvres.
La fresque de Joseph Guichard (1806-1880) le montre nourrissant le peuple parisien pendant une famine.
Œuvres d'art de la chapelle (XIXe siècle) :
– Au-dessus de l'autel, une peinture d'un Christ en croix entouré de quatre anges avec Clovis II, son épouse sainte Bathilde, saint Landry et Erchinoald ;
– Le gisant d’Étienne II Aligre († 1633) et le priant d'Étienne III Aligre († 1677), tous deux ont été chancelier de France ;
– Des peintures de Joseph Guichard, datées de 1843, illustrant la vie et les miracles de saint Landry.
Les vitraux (atelier d’Étienne Thevenot) sont à thème géométrique.

Chapelle Saint-Landry : statue d'Étienne II d'Aligre (1592-1677) par Laurent Magnier (1618-1700)
Étienne III d'Aligre (1592-1677)
par Laurent Magnier (1618-1700)
Chapelle Saint-Landry.
Chapelle Saint–Landry : peinture murale représentant des épisodes de la vie de saint Landry par Joseph Guichard (1843) et, au premier plan, statue d'Étienne Ier d'Aligre (1550–1635)
Statue d'Étienne II d'Aligre (1550-1635) au premier plan.
Peinture murale représentant des épisodes de la vie de saint Landry par Joseph Guichard (1806-1880).
Chapelle Saint-Landry.
Étienne Ier d'Aligre (1550-1635) par Laurent Magnier (1618-1700), détail
Étienne II d'Aligre (1550-1635), détail.
par Laurent Magnier (1618-1700).
Chapelle Saint-Landry.
Chapelle Saint-Landry, peinture murale : «Landry nourrit le peuple de Paris pendant une famine» par Joseph Guichard (1843)
«Landry nourrit le peuple de Paris pendant une famine», 1843.
par Joseph Guichard (1806-1880).
Chapelle Saint-Landry.
Chapelle Saint-Landry, peinture murale : «Landry nourrit le peuple de Paris pendant une famine» par Joseph Guichard (1843), détail

«««--- À GAUCHE

«Landry nourrit le peuple
de Paris pendant
une famine», détail.

par
Joseph Guichard (1806-1880)

Chapelle Saint-Landry.

Le peintre a appliqué
- ostensiblement -
les règles de décence
en vigueur dans les églises.

La décence. Quand ils dessinaient des êtres humains dans des œuvres religieuses, les peintres du XIXe siècle ont observé la plupart du temps des règles de décence, particulièrement quand ces œuvres étaient exposées dans les églises sous forme de peintures murales ou de vitraux.
On voit ci-dessus que Joseph Guichard (1806-1880) a soigneusement couvert le téton de cette femme, souffrant de famine, par la main de son nourrisson.
Ève est bien sûr l'exception : il arrive de voir son arrière-train ou sa poitrine exhibés sans complexe par le peintre. Ainsi à l'église parisienne de Saint-Vincent-de-Paul : pour décorer le porche, l'artiste Pierre-Jules Jollivet peint, entre 1845 et 1859, des plaques de verre émaillé illustrant la Genèse. Et ne cache rien des seins de la première femme ! Ajoutons quand même que ces dessins furent jugés inconvenants et retirés de la façade en 1861...
Un autre exemple est donné à l'église Saint-Vaast à Béthune. Dans un vitrail réalisé par l'atelier Champigneulle sur un carton d'Henri Pinta, à la fin des années 1920, un ange chasse Adam et Ève du Paradis. La tenue d'Éve, que l'on voit de dos, pourrait être qualifiée de très «sexy» puisqu'un petit feuillage laisse visible le haut de ses fesses. On ne sait quel jugement a été porté à l'époque sur ce vitrail, posé, qui plus est, dans l'abside !

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Documentation : «Paris d'église en église», éditions Massin, 2007
+ «Les églises de France : Paris et la Seine», Librairie Letouzey et Ané, 1936
+ «Les églises flamboyantes de Paris» d'Agnès Bos, éditions Picard, 2003
+ «Saint-Germain l'Auxerrois», dépliant disponible dans l'église
+ Site Web de l'église : saintgermainlauxerrois.fr
+ «Le vitrail à Paris au XIXe siècle» d'Élisabeth Pillet, Corpus Vitrearum, P.U.R., 2010
+ «Les vitraux de Paris, de la Région Parisienne et du Nord-Pas-de-Calais», Corpus Vitrearum, CNRS, 1978
+ «Vitraux parisiens de la Renaissance», Délégation à l'Action artistique de la Ville de Paris, 1993
+ «Mémoires au sujet des vitraux anciens dans les églises de Paris» de M. Lafaye, 1871
+ «L'Art de Paris» de Jean-Marie Pérouse de Montclos, éditions Place des Victoires, 2008
+ «Dictionnaire des Monuments de Paris», éditions Hervas, 1992
+ «Mgr de Quélen et les incidents de St-Germain-l'Auxerrois en février 1831» de Guillaume de Bertier de Sauvigny, Revue d'Histoire de l'Église de France, 1946.
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