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Page créée en sept. 2024
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L'Annonciation par Joseph-Antoine Batanchon, détail

L'histoire de l'église Saint-Michel commence par un petit sanctuaire dépendant de l'abbaye Sainte-Croix. Il s'élève sur un monticule voisin de la Garonne. Au XIIe siècle, le sanctuaire est agrandi vers l'ouest en partant du chevet carolingien; le style est roman ; la paroisse est créée en 1174. Il nous en reste des substructions dans la partie orientale de l'église.
Vers le milieu du XIVe siècle, une vaste reconstruction s'engage à partir de l'est, ralentie par la guerre de Cent Ans. Vers 1450, l'édifice, ceinturé d'arcs-boutants, est quasiment achevé.
Cependant, la population du quartier s'accroît sans cesse. L'église est au bord de la Garonne ; des gens de mer, des marchands, des artisans, des boutiquiers, voire des bourgeois enrichis s'y installent et y prospèrent. En conséquence, les dons affluent. Ce phénomène va s'accentuer avec le retour de la paix et la présence sur le trône du roi Louis XI qui professe une dévotion particulière pour l'archange Michel. Le roi fondera d'ailleurs une chapelle royale en l'honneur de la confrérie des mariniers et installera dans l'église, avec l'accord du pape, un chapitre de chanoines.
Saint-Michel est ainsi «le plus bel exemple, écrit Jacques Gardelles dans Aquitaine Gothique, d'édifice religieux lié au développement démographique et à la croissance de l'activité urbaine à la fin du Moyen Âge, que l'on puisse étudier dans le Sud-ouest aquitain.»
Dans le même temps, la construction du clocher, appelé tour Saint-Michel, est entreprise. La première pierre est posée en février 1472. Au cours de cette décennie, un cordon de chapelles latérales commence à s'élever entre les arcs-boutants qui soutiennent les voûtes de la nef et du chœur. Les confréries et les notables de la paroisse apportent leurs subsides, embellissent ces lieux de culte dédiés au Sacré-Cœur, au Saint-Esprit, au Saint-Sépulcre, à la Vierge et aux saints traditionnels. L'édification des chapelles et leur décoration vont se poursuivre tout au long du XVIe siècle. On embellit aussi les portails nord et sud du transept.
À suivre l'historien Gabriel Loirette, pour le Congrès archéologique de 1939, les étapes de la construction de l'église se présentent ainsi : chevet et chœur dans la seconde moitié du XIVe siècle ; transept, nef et bas-côtés dans la seconde moitié du XVe ; chapelles et décoration extérieure au XVIe siècle.
Au XIXe siècle, une vaste restauration est entreprise : chevet et sacristies de 1850 à 1855 ; piliers et voûte du chœur et du carré du transept de 1861 à 1863 ; le clocher est restauré par Paul Abadie.
En 1940, les bombardements ébranlent une grande partie de la vitrerie dont l'histoire, depuis l'origine, fait l'objet d'un encadré plus bas. La cathérale Saint-André et la basilique Saint-Michel sont les seuls édifices cultuels de Bordeaux qui conservent des vitraux du XVIe siècle. Saint-Michel devient basilique mineure en 1903.
En résumé, l'attrait de l'église se concentre dans la décoration extérieure (façades ouest, nord et sud) et dans son mobilier (retables, sculptures et tableaux) dont la chaire à prêcher qui passe pour la plus belle de Bordeaux.

L'apôtre saint Jacques en tenue de pèlerin, copie

1) Aspect extérieur de la basilique Saint-Michel
2) La nef de la basilique
3) Les chapelles latérales nord et sud de la nef (vitraux de Pierre Gaudin)
4) Le transept et ses vitraux

5) Le chœur de la basilique Saint-Michel
6) Les chapelles latérales nord et sud du déambulatoire (vitraux de Jean-Henri Couturat)
7) L'abside et les deux chapelles absidiales
8) L'orgue de tribune


Vue de la nef depuis l'entrée de la basilique.
1 - ASPECT EXTÉRIEUR DE LA BASILIQUE SAINT-MICHEL

La basilique Saint-Michel et sa tour vues depuis le quai des Salinières, sur la rive droite de la Garonne.
La tour culmine à 114 mètres.

La façade occidentale de la basilique et le côté sud.

Architecture extérieure.
Au-delà de la disposition traditionnelle que présente toute église gothique de grande taille, la basilique Saint-Michel peut susciter l'intérêt du visiteur sur au moins quatre points : les façades nord et sud du transept ; la façade occidentale et la tour - indépendante de l'édifice - qui s'élève à l'ouest. Elle abrite le clocher. Voir l'encadré sur la tour plus bas.
La façade ouest, de 41 mètres de long, est divisée en cinq parties par le jeu de six contreforts. Le style flamboyant éclate dans les pinacles. Deux tourelles octogonales viennent épauler les contreforts qui encadrent le portail. Elles abritent chacune un escalier à vis. Le fronton reçoit une statue moderne de saint Michel terrassant le démon.
Au-dessus de la rose centrale de la façade, on remarque le départ de nervures, en quelque sorte l'amorce d'une voûte. Avait-on projeté de bâtir un haut porche extérieur qui serait resté inachevé ? La question est restée sans réponse.
Cinq baies vitrées ornent la façade ouest. Deux d'entre elles donnent sur la nef (baies 23 et 28) ; deux sur des chapelles (baies 21 et 26) ; la cinquième, donnée ci-dessous, est la belle rose flamboyante centrale (baie 125 ci-dessous). Son vitrail moderne abrite les symboles des quatre évangélistes cachés dans un abondant décor floral.
Le visiteur pourra aussi jeter un coup d'œil sur le chevet du XIVe siècle et sa parfaite symétrie. On remarquera toutefois que le dessin du remplage des baies est propre à chacune des trois chapelles axiale et absidiales. Au bas du premier niveau, les fenêtres sont surmontées d'accolades gothiques retombant sur des consoles sculptées.
Dernier point intéressant quand on passe au côté nord, dans la rue des Faures : le garde-corps qui termine l'élévation à l'ouest de la façade (donné plus bas) contient le texte : Henry de Valois ray. Ces lettres sont situées au-dessus de la chapelle Saint-Joseph. En 1939, pour le Congrès archéologique de France, Gabriel Loirette rappelle que le roi Henri III (1574-1589) est regardé comme l'un des fondateurs de cette chapelle. En 1953, dans son ouvrage Les églises de Bordeaux, l'abbé Pierre Brun y voit plutôt une marque de reconnaissance à Henri II (1547-1559). Pour l'abbé, la paroisse aurait ainsi voulu afficher sa fidélité au roi après la récente révolte de 1548. Voir plus bas les commentaires sur les façades nord et sud.


La tour qui abrite le clocher de Saint-Michel
est indépendante de l'église.

Elle est composée de deux parties :
- la tour hexagone de 45 mètres de haut
(du sol jusqu'à la dernière galerie) ;
- la flèche décagone de 69 mètres.

Baie 125 : la rose flamboyante de la façade occidentale abrite les symboles des quatre évangélistes.

Statue moderne de saint Michel terrassant le démon
au fronton de la façade occidentale.

La façade occidentale de la basilique.
La profondeur des chapelles latérales donne à cette façade une largeur imposante de 41 mètres !
La hauteur mesurée, du sol jusqu'à la croix du fronton, est de 36 mètres.

Le chevet de la basilique.
Au bas du premier niveau, les fenêtres sont habillées d'un encadrement gothique.
Réseau du tympan des baies : l'abside et les deux chapelles absidiales ont chacune leur dessin particulier.

Fenêtre basse du chevet et son accolade gothique.

Console sur une fenêtre basse du chevet : un ange joue du luth.

La tour Saint-Michel (2/2).
---»» En 1769, 1810 et 1847, des architectes présentèrent des projets pour restaurer l'édifice. En 1860, celui de Paul Abadie fut accepté. Les travaux s'étalèrent de 1861 à 1869. Abadie rouvrit les grandes baies du rez-de-chaussée (redonnant au bas de l'édifice son profil originel). Pour renforcer l'ensemble, il allongea les contreforts en les ornant de statues et imposa d'autres petits détails. Les clochetons et les gâbles qu'il rajouta respectent néanmoins le style du XVe siècle.
Haut de 114 mètres, la tour Saint-Michel est, avec celle de Pey-Berland, l'un des deux points d'accroche visuel de Bordeaux.
Notons brièvement l'histoire des momies.
À la du XIXe siècle, on supprima le cimetière entourant l'église. Lors des fouilles, on découvrit, en pleine terre, des cadavres bien conservés que l'on décida d'entreposer dans un caveau au-dessous du rez-de-chaussée de la tour. Ce caveau tint lieu de musée au XIXe siècle. En 1979, la municipalité décida de mettre fin à cette «attraction touristique» : d'une part, pour veiller à la bonne conservation des momies ; d'autre part, par respect dû aux morts. Les corps ont rejoint le cimetière de la Chartreuse.


La tour, détail de la partie haute et des ajouts de Paul Abadie.

La tour Saint-Michel (1/2).
Comme la tour Pey Berland de la cathédrale Saint-André, la tour de l'église Saint-Michel s'élève isolément de l'édifice.
C'est en 1472 que débuta la construction de la tour, une fois le bâti de l'édifice principal bien commencé. Le «masson» de Saintes, Jean Lebas, et son fils élevèrent ce pittoresque édifice à l'emplacement d'un charnier. Ce dernier avait la forme d'un polygone flanqué de contreforts et surmonté d'un campanile. Il datait de la construction de l'église romane du XIIe siècle.
En 1486, la tour était construite. Il restait à élever la flèche. Ce qui fut achevé à la fin de l'année 1492. On aménagea alors le rez-de-chaussée (qui prenait appui sur le mur du charnier) : Jean Lebas fit ouvrir de grandes arcades en arc brisé tandis que le charnier était démantelé
Dès la fin du XVe siècle, une série d'accidents mit en évidence la fragilité du monument : on boucha les grandes arcades ; on renforça les contreforts. Cette structure resta en place jusqu'au XIXe siècle.
La tour Saint-Michel est au cœur de l'histoire de Bordeaux. Elle est le témoin des émeutes de 1589, 1635 et 1675 qui ensanglantèrent le quartier. Les mutins la transformaient en petite citadelle. En 1676, le roi ordonna sa destruction. Mais cet ordre n'eut pas de suite car, malgré la proclamation qui en fut faite par toute la ville, personne ne se présenta pour en assurer l'exécution. En 1861, dans sa Description des œuvres d'art qui décorent les édifices publics de Bordeaux, Charles Marionneau s'en réjouit : «Le refus de démolir la tour Saint-Michel, écrit-il, est un acte qui fait honneur à la population bordelaise du XVIIe siècle.» L'historien indique que Louis XIV accepta la décision du peuple, mais, dans le même temps, il fit agrandir le château Trompette et construire le fort Louis. Il fallait tenir à l'œil cette ville trop frondeuse !
Vauban ne s'y trompa pas et jugea que l'on pouvait inverser le rôle de la tour : de refuge pour émeutiers, elle pouvait aussi devenir forteresse pour intimider le peuple et en surveiller les agissements... Charles Marionneau cite ainsi un extrait des Actes de l'Académie de Bordeaux : «On peut dire qu'elle [la tour] commande du mousquet tout le quartier des mutins, et que toutes les fois qu'il y aura trente hommes dedans, il est impossible qu'on y puisse faire aucun mouvement ni assemblée considérable qui n'en soit découverte.»
En 1680, la foudre abattit l'extrémité de la flèche, qui fut rebâtie en 1695. Cependant, le poids de l'édifice sur une aussi petite surface provoquait de dangereux tassements bien visibles. Mais rien ne fut fait pour le consolider. Pourtant, la municipalité savait que le clocher avait une fonction utile : il servait d'amer aux navigateurs.
En 1768, un ouragan renversa presque toute la flèche, ce qui conduisit à alléger l'ensemble par l'arasement des murs et la suppression des clochetons qui terminaient les piliers. Seule la base de la flèche subsista. En 1822, on installa dans la tour un poste de télégraphe aérien, remplacé en 1853 par un télégraphe électrique.
---»» Suite 2/2 à gauche.

Consoles à la tombée des accolades sur le chevet.

Transept nord et chevet nord.
Sur la partie droite, le garde-corps avec «Henry de Valois ray».

Baie 111 : au bras nord du transept, la rose flamboyante reçoit un vitrail moderne.

La façade du bras nord du transept est un chef-d'œuvre d'équilibre architectural.
Fin du XIVe siècle - XVe siècle.

La façade nord du transept, fin du XVe siècle (1/2).
Cette façade très harmonieuse est qualifiée par Gabriel Loirette dans son article pour le Congrès archéologique tenu à Bordeaux et Bayonne en 1939 de «peut-être la plus belle œuvre du style flamboyant dans le Sud-Ouest.» Pour Charles Marionneau, dans son étude de 1861, elle présente «un ensemble pittoresque et saisissant» tandis que l'abbé Pierre Brun, en 1953, y voit une «ordonnance grandiose».
Il faut reconnaître que les quatre parties qui la constituent «s'emboîtent» verticalement sans aucune cassure ni irrégularité. Au niveau du sol, le portail s'élève en haut d'un escalier de vingt marches, entre deux élégantes tourelles octogonales. Sur ces tourelles, le décor flamboyant orne les deuxième et quatrième éléments sans aucune surcharge.
L'archivolte du portail est surmontée d'une galerie qui est embellie, dans sa partie haute, de bas-reliefs flamboyants. Puis arrive une rose (baie 111) encadrée de voussures profondes et richement décorées. Enfin, le fronton terminal reçoit une niche discrète, actuellement sans statue.
La conception de cette façade a visiblement été très étudiée : le poids visuel du réseau de la rose et des voussures qui l'entourent est magistralement équilibré par celui de l'archivolte et des statuettes d'anges qui le garnissent. Au deuxième niveau, le gothique flamboyant de la galerie se prolonge sur les tourelles est et ouest, alors que les autres éléments verticaux des tourelles restent nus pour éviter toute surcharge. Une contemplation très agréable et une belle réussite !
Le tympan du portail représente le Sacrifice d'Abraham en deux tableaux : à droite, Isaac, tout sourire, ramasse du bois pour le bûcher sacrificiel (il ignore que c'est lui la victime) ; à gauche, un ange retient le bras du patriarche qui s'apprête à frapper son fils. L'auteur de ce bas-relief n'est pas connu.
Pourquoi cette scène sur un portail de l'église Saint-Michel ? Dans son étude de 1861, Charles Marionneau donne une réponse. Selon l'historien Léonce de Lamothe, rapporte-t-il, Pantaléon, diacre de l'église de Constantinople prétendait que l'archange qui retenait le bras d'Abraham était saint Michel. Notons que l'historien Jacques Gardelles, dans Aquitaine gothique (Picard, 1992) voit dans la scène de droite l'offrande d'Abel et non pas Isaac amassant du bois.
La voussure collée au tympan contient une succession de têtes de chérubins. Selon l'analyse d'Annick Bellegarde dans son Guide du Bordeaux médiéval (Éditions Sud-Ouest, 2019), faut-il y voir l'influence naissante de l'art Renaissance ?
Les piédroits du portail abritent quatre statues dont l'identité n'est pas certaine. Pour Gabriel Loirette et l'abbé Brun, ce sont probablement des patriarches (Abraham, Isaac, Jacob et David, reconnaissable à sa harpe). Auparavant, en 1861, Charles Marionneau y décelait plutôt des rois, ancêtres de la Vierge. On en déduit que ce seraient donc des rois de Juda (qu'on a l'habitude de voir réunis dans les Arbres de Jessé). Selon l'étude de Paul Roudié parue en 1962, ces quatre statues pourraient être l'œuvre de Julien Rochereau, sculpteur bordelais du XVIe siècle.
---»» Suite 2/2 plus bas.


Les armes de France sont placées
au sommet du fronton du bras sud du transept.

Sur le côté nord de la basilique, à droite du transept, les lettres «Henry de Valois ray» singularisent le garde-corps.
Le «H» de «Henry» est surmonté de la couronne de France.
Quand le visiteur d'une église regarde l'édifice à l'extérieur, il doit toujours penser à lever les yeux vers les garde-corps au sommet des élévations...
SI VOUS NE VOYEZ PAS LES LETTRES, PASSEZ LA SOURIS SUR L'IMAGE.

Façade nord, deuxième niveau.
La Vierge et saint Jean entourent une statue de la Trinité sous son dais.
Fin du XVe siècle.

Sculpture du portail nord : la Trinité.
Dieu le Père a revêtu un costume de pape.
Fin du XVe siècle.

Un ange musicien dans une voussure
du portail nord.
Fin du XVe siècle.

La façade nord du transept (2/2).
--»» Au sommet de l'archivolte entre la Vierge et saint Jean s'élève une pittoresque statue de la Trinité. Dieu le Père, couronné, vêtu d'un costume de pape et tenant une sphère, symbole de l'empire du monde, fait face à son Fils, le Christ de la Passion, torse nu et coiffé de la couronne d'épines. Au niveau de leurs mentons, on aperçoit la colombe du Saint-Esprit posée sur la sphère.
Charles Marionneau s'étend sur la différence des styles des statues et bas-reliefs : bras nord du transept (nettement plus travaillé) contre bras sud et façade ouest. Au bras nord, les armes de France, placées au sommet du fronton, «fortifient, écrit-il, la tradition qui fait considérer cette partie de l'église comme ayant été terminée par les libéralités de Charles VIII et d'Anne de Bretagne lors de leur passage à Bordeaux en 1494, et probablement en ressouvenance de la dévotion du roi Louis XI à l'archange saint Michel.».
C'est vraisemblablement pour honorer le parrainage de si hauts personnages que les travaux de sculpture du côté nord de l'église «ont une supériorité d'exécution sur toute la statuaire placée à l'extérieur de l'édifice.»


Piédroits du portail nord : Jacob (?)
et le roi David (reconnaissable à sa lyre).
En 2019, ces statues ont été attribuées à Julien Rochereau.

Tympan du portail nord : le Sacrifice d'Abraham (fin du XVe siècle)
À droite : Isaac ramasse du bois pour le bûcher ;
À gauche : un ange (saint Michel ?) arrête le bras d'Abraham.
La première voussure est composée de têtes de chérubins. Est-ce déjà l'influence de la Renaissance ?

La façade du bras sud du transept.

L'Apparition de saint Michel au Mont Gargan, détail.
Bas-relief de 1791.
Tympan du portail du bras sud du transept.

La façade sud du transept.
La façade du bras sud adopte la même conception que celle du bras nord, tout en étant plus simple : les niveaux médians sont réunis et prennent la forme d'une grande baie (n°112) à remplage flamboyant.
Le portail date de la fin du XVe siècle et du XVIe. Selon d'anciens manuscrits, il était appelé Porte de Canteloup ou Porte neuve de Sainte-Croix. Reposant sur quatre piédroits restés vides, l'archivolte représente des anges et dix des douze apôtres. Le bas-relief du tympan, daté de l'année 1791, illustre un épisode rapporté par Jacques de Voragine dans la Légende dorée : l'Apparition de saint Michel au mont Gargan (voir ci-dessous).


Tympan et archivolte du portail de la façade sud.
Le bas-relief du tympan, daté de 1791, illustre l'Apparition de saint Michel au Mont Gargan.
La voussure interne abrite des anges vêtus de dalmatique.
La voussure externe regroupe dix apôtres. Les deux niches basses sont vides.

L'Apparition de saint Michel au Mont Gargan.
C'est la première apparition de l'archange Michel relatée par Jacques de Voragine. La scène se passe en l'an 390, sur le mont Gargan, dans les Pouilles, près de la ville de Manfredonia.
Un puissant seigneur, nommé Garganus, faisait paître ses troupeaux de bœufs et de moutons au pied de la montagne. Un soir, un de ses taureaux ne revint pas à l'étable. Garganus et ses serviteurs le cherchèrent et le trouvèrent au sommet de la montagne, près de l'entrée d'une caverne. Irrité contre son animal, Garganus lui décocha une flèche empoisonnée... qui fit demi-tour et vint frapper le tireur !
La ville tout entière, émue par ce prodige, en demanda les raisons à l'évêque qui ordonna un jeune de trois jours. À la fin du troisième jour, l'archange Michel apparut et dit à l'évêque que c'était lui, Michel, le responsable. Cette caverne était la sienne et, par ce prodige, il avait voulu faire savoir qu'il en était l'habitant et le gardien.
Aussitôt, l'évêque et toute la ville se rendirent en procession sur la montagne. Arrivés devant la grotte, personne n'osa entrer. C'est devant le seuil qu'on adressa des prières à l'archange.
Source : La Légende dorée, Jacques de Voragine, Diane de Selliers Éditeur.


Voussures du portail de la façade sud :
anges et apôtres.
2 - LA NEF DE LA BASILIQUE SAINT-MICHEL

La nef et l'élévation nord.
Dans les années 1950, lors de la réfection de la vitrerie, les hautes fenêtres de la nef
n'ont reçu qu'une simple grisaille, ce qui assure une bonne luminosité à l'édifice.

Architecture intérieure.
Avec ses bas-côtés aussi larges que le vaisseau central, l'église Saint-Michel (voir plan plus bas) offre une masse imposante : 72 mètres de long ; 38 de large ; une hauteur sous voûte de 23 mètres dans la nef. Les deux niveaux de l'élévation sont séparés par un bandeau mouluré peu saillant qui s'interrompt pour laisser passer les colonnettes montantes. Ces colonnettes, assez fines, se font à peine remarquer. Via un petit chapiteau à thème floral, elles reçoivent les retombées d'ogives à mi-hauteur des hautes fenêtres. Tout est fin, discret, comme si rien ne voulait s'imposer au regard. La taille des hautes fenêtres, dont le réseau est de style flamboyant, assure à l'église un bon éclairage naturel.
Notons que le chœur a connu une importante réfection en 1861-63 : les piliers et leurs colonnettes, plus massives (voir photo), datent de cette période.
En déambulant dans la nef et le chœur et en observant les arcades, le visiteur constatera que le point intéressant de l'architecture est l'irrégularité des chapelles et des arcades associées. Rappelons qu'en 1475 l'édifice est achevé ; sa voûte de pierre est soutenue par des arcs-boutants extérieurs. Les notables du quartier et les confréries financent alors la création de chapelles latérales qui vont venir s'appuyer sur les culées de ces arcs-boutants. C'est un schéma d'édification assez classique en deux phases tel que l'a connu par exemple la cathédrale d'Amiens.
De par leur contour et la nature de leur voûte, toutes ces chapelles différent. Au cours du temps, les dédicaces seront transférées de l'une à l'autre, voire modifiées.


Piéta, fin du XVe siècle - début du XVIe siècle.

La Piéta du XVe siècle.
Cette œuvre, en grandeur naturelle, était autrefois dans le clocher. Elle y décorait une chapelle au-dessus du caveau. Dans sa Description des œuvres d'art qui décorent les édifices de Bordeaux, Charles Marionneau précise que, lors du transport de cette sculpture, «des manœuvres maladroits ont brisé le bras gauche du Christ et la main de la Vierge.»
Le style de ce groupe sculpté n'a rien d'exceptionnel. Le Christ paraît figé ; son visage, peu travaillé. Quant au visage de la Vierge, Charles Marionneau le décrit comme «ne manquant pas de vérité», mais «d'un type trop vulgaire». En 1939, pour le Congrès archéologique de France, Gabriel Loirette qualifie l'œuvre de «pathétique, bien qu'assez vulgaire dans l'ensemble».


La chaire à prêcher de J. Feyneau est datée de 1753.

Les vitraux de la basilique Saint-Michel (1/3).
Les vitraux sont de deux périodes : la Renaissance et les années 1960. Autant dire que les styles sont bien différents.
D'après le Corpus Vitrearum, les sources les plus anciennes font état d'un vitrail offert au XIVe siècle, vraisemblablement pour l'abside. À partir du XVIe siècle, les textes sont plus riches : on en sait beaucoup sur les commandes, les poses et les restaurations... pour des vitraux qui, dans leur très grande majorité, ont disparu.
Au XVIe, des peintres verriers comme Gilles Cambrou, Jean de la Saulsaye et Antoine Goupilh furent mis à contribution. Parmi les thèmes illustrés, on trouvait un Christ en croix, une Annonciation et différentes saints. Souvent, les vitraux offerts pour les chapelles latérales s'accompagnaient des armoiries des donateurs.
Au milieu du XVIe siècle, la construction de l'édifice était terminée. Des notables bordelais (les Mons, les Ferron d'Ambrus, Jeanne du Faure, Jean Dubosc, etc.) avaient financé son embellissement vitré qui, lui aussi, était achevé. Louis XI, et peut-être Anne de Bretagne, avaient également contribué à cet embellissement.
Par la suite (XVIe et XVIIe siècles), l'entretien fut régulièrement assuré. En 1735, le coût de la restauration s'accrut car on dut toucher à la maçonnerie et aux meneaux des baies.
Au XVIIIe, de nombreux vitraux, très endommagés, ont été refaits. Les sources signalent qu'en 1766 des voleurs ont tenté de s'introduire dans l'église en détruisant le vitrail de la baie 14 dans la chapelle Saint-Jacques. Au cours de ce même siècle, la fabrique de Saint-Michel, constatant le délabrement progressif de l'édifice, demanda des fonds à l'archevêque. Des fonds qu'elle n'obtint pas.
À la Révolution, la couverture en plomb fut ôtée. L'édifice subit alors d'importantes infiltrations qui le dégradèrent davantage. Il fallut attendre 1850 pour qu'une restauration majeure et la mise hors eau soient effectuées.
Pour ce qui est des vitraux anciens, les interventions partielles de la première moitié du XIXe siècle montrèrent le coût élevé de leur restauration. La volonté de la mairie de Bordeaux d'engager des fonds dans ce dessein en fut stoppée malgré le soutien de plusieurs érudits locaux.
---»» Suite 2/3 ci-dessous.

La chaire à prêcher.
Cette chaire passe pour la plus belle de Bordeaux. La cuve et la rampe, faites en bois d'acajou, sont revêtues de panneaux de marbre. Des têtes d'anges et, sur le panneau arrière, des trophées de musique ornent la chaire.
La partie la plus imposante est l'abat-voix qui la surmonte : un saint Michel, de grandeur dite «héroïque», terrasse le démon et s'apprête à le percer de son glaive, tandis que trois angelots se tiennent sur de grandes volutes au pied de la sculpture.
Mise en place en 1753, cette œuvre magistrale a été réalisée, selon Charles Marionneau, par un ébéniste du quartier, nommé J. Feydeau.
Dans sa Description des œuvres d'art qui décorent les édifices de Bordeaux, Marionneau précise que «ces sortes de chaires ne servaient alors qu'à la lecture de l'épitre ou de l'évangile, et non pas pour ces longs discours qui réclament des conditions d'acoustique favorables à la voix de l'orateur sacré.» Une opinion bien étonnante ! Et où se tenait donc «l'orateur sacré» pendant son long discours ? Devant l'autel pour que les fidèles au fond de l'église ne l'entendent pas ? À vrai dire, une toile de Noël Halle (XVIIIe siècle) à la cathédrale Saint-Louis de Versailles semble lui donner tort : on y voit saint Vincent de Paul prêcher depuis une chaire et sous un abat-voix, et il ne lit ni épitre ni évangile.


Baie 28 : la Multiplication des pains.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Vitrail de l'avant-nef à côté de la chapelle Sainte-Catherine.

«««--- Chaire à prêcher : rampe d'escalier avec angelots.

Le bas-côté nord et la nef vus depuis la chapelle des Fonts baptismaux.


Éléments de la Passion sculptés en bas-relief
sur le dosseret de la chaire à prêcher, détail.

Les vitraux de la basilique Saint-Michel (2/3).
---»» En même temps que la mise hors eau, la restauration générale de la vitrerie commença dans les années 1850. On réorganisa l'ensemble et on le compléta sous la responsabilité des peintres verriers Joseph Villiet et Charles-Laurent Maréchal. En 1862, Charles Marionneau, dans sa Description des œuvres d'art qui décorent les édifices publics de Bordeaux, s'étend largement sur l'ensemble de ces nouveaux vitraux et ne tarit d'ailleurs pas d'éloges à leur sujet.
Pourtant, au début du XXe siècle, le mauvais état de cette vitrerie frappait tous les observateurs et, en 1907, l'atelier Tournel fut chargé d'une restauration.
Vinrent les bombardements de 1940 qui endommagèrent fortement l'ensemble des verrières..
Il fallait repartir de zéro et, en gros, remplacer tous les vitraux de Villiet et de Maréchal. Malgré la fronde des érudits bordelais qui tenaient à garder les créations du précédent siècle, l'architecte en chef, Michel Mastorakis, put mettre en place un concours pour compléter les baies dont toutes les parties du XIXe siècle seraient déposées et abandonnées. Seuls les éléments du XVIe qui avaient survécu au sinistre - et qui avaient déjà fait l'objet d'une restauration en 1941 par le verrier Caillaud - seraient conservés.
En 1955, l'atelier Max Ingrand fut choisi pour diriger le chantier. Ce dernier vitra toutes les fenêtres hautes du chœur. L'atelier Pierre Gaudin prenait en charge les baies des chapelles de la nef ; l'atelier Daumont-Tournel, celles des chapelles du déambulatoire. L'atelier de Gérard Lardeur, quant à lui, ne réalisait que le vitrail tout en symboles du Pèsement des âmes (baie 112) dans le bras sud du transept. Les hautes fenêtres de la nef furent laissées à l'état de grisaille simple, par mesure d'économie. En lisant la Description de Charles Marionneau, on s'aperçoit que les ateliers du XXe siècle, Gaudin et Daumont-Tournel, ont respecté à la lettre les vitraux créés par Viellet et Maréchal : on retrouve les mêmes thèmes dans les mêmes baies.
---»» Suite 3/3 plus bas.


L'élévation sud de la nef et du chœur.

La statue de saint Michel terrassant le démon
domine l'abat-son de la chaire à prêcher (1753).

Les vitraux de la basilique Saint-Michel (3/3).
---»» En 1955, faire appel à Max Ingrand était à la mode. Le style - parfois décrié - de ce peintre verrier parisien est bien connu. En revanche, les créations de l'atelier Daumont-Tournel sont dues à Jean-Henri Couturat, un peintre verrier avec qui l'atelier collaborait. Son style très moderne se rapproche du monde de la bande dessinée.
Cette page donne la quasi-totalité des vitraux figuratifs de ces ateliers.
Les vitraux du XVIe siècle sont peu nombreux. Citons pour les plus importants : une Adoration des mages dans la baie 115 du transept ; la Sainte Parenté et l'Arbre de Jessé dans la baie 9 de la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle ; un intéressant Sacrifice d'Abraham dans le tympan de la baie 7 (chapelle du Saint-Sépulcre) avec un donateur à la place d'Isaac et portant des lunettes ; enfin, dans la baie 106 du haut-chœur, un surprenant Enfant-Jésus avançant à l'aide d'un déambulateur sous la surveillance de la Vierge Marie.
Source : Les vitraux de Poitou-Charentes et d'Aquitaine, Corpus Vitrearum, 2021.


Grisaille du vitrail d'une fenêtre haute
de la nef, détail. XXe siècle.

Plan de la basilique Saint-Michel.
Au-delà d'un contour classique, il faut remarquer
la grande irrégularité du dessin des chapelles.

Baie 23 : Le Mariage de la Vierge.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Vitrail de l'avant-nef à côté de la chapelle des Fonts.
3 - LES CHAPELLES LATÉRALES NORD DE LA NEF ET LES VITRAUX DE PIERRE GAUDIN

Chapelle nord des Fonts baptismaux.
Elle est éclairée par deux vitraux de Pierre Gaudin : le baptême du Christ et saint Louis portant la couronne d'épines.
La voûte porte la date de 1557.

Baie 21 : saint Louis portant la couronne d'épines.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.

Baie 19 : le Baptême du Christ.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.

«Le Mariage de la Vierge», XVIIe siècle.
Chapelle nord des Fonts baptismaux, auteur inconnu.

En arrière des fonts, un haut-relief d'Edmond Prévôt :
«Jésus et la Samaritaine», 1882.
Le baptistère, en marbre blanc, date de 1809.

Les chapelles latérales de l'église.
Elles regorgent de richesses artistiques. Dans Les Églises de Bordeaux (éditions Delmas, 1953), l'abbé Pierre Brun écrit à leur sujet : «À partir de 1475, on édifia autour de la nef et des bas-côtés la somptueuse couronne de chapelles qui n'avait pas été prévue dans le plan primitif. Elles ont beaucoup agrandi l'église. De nombreuses confréries y trouvèrent des lieux de réunion bien plus intimes que la nef et les ont ornées à plaisir. Aussi ces chapelles, fermées au XVIIIe siècle par des grilles simples, solides, élégantes, exécutées de 1751 à 1785, forment-elles un véritable musée.»


«Le Baptême du Christ»
École française du XVIIe, copie de Pierre Mignard.
Chapelle nord des Fonts baptismaux.

Baie 17 : le Massacre des Saints-Innocents.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Chapelle nord Sainte-Élisabeth,

«L'Annonciation»
par Joseph-Antoine Batanchon (1738-1812).
Chapelle nord Sainte-Élisabeth.
Batanchon fut l'un des huit fondateurs de l'Académie royale de
peinture, sculpture et architecture civile et navale
de la ville de Bordeaux. Il en fut aussi le premier recteur.

Chapelle nord du Sacré-Cœur avec le vitrail de la baie 15.

Baie 15 : La Cène et ses symboles eucharistiques.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Chapelle nord du Sacré-Cœur.

Le retable de la chapelle du Sacré-Cœur date de 1876.
L'autel est dû au sculpteur Bernard Jabouin (1810-1889).
Les statues sont d'E. Prévot (1838-1892) et de L. Coëffard (1818-1887).

Baie 15 : La Cène et ses symboles eucharistiques, détail.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Chapelle nord du Sacré-Cœur.

Suite de trois bas-reliefs en pierre du sculpteur Charles Ponsin (1835-1885) : Élie dans le désert ; Jésus consolant les hommes ; Multiplication des pains..
Chapelle nord du Sacré-Cœur.

La chapelle nord Saint-Joseph et sa voûte gothique à liernes et tiercerons.

Le retable de Thomas Macip : détail des sculptures.

Le retable de Thomas Macip : la Vierge portant l'Enfant.
La Vierge est surmontée de deux angelots tenant une couronne.

Baie 13 : saint Joseph.
Atelier Pierre Gaudin, 1960.
Chapelle nord Saint-Joseph.

Le retable de Thomas Macip :
sainte Catherine d'Alexandrie et sa roue.

Le retable de Thomas Macip :
sainte Barbe et sa tour.

Le retable de Thomas Macip (2/2).
---»» En 1939, Gabriel Loirette pour le Congrès archéologique de France, remarque la présence, sur les consoles et les frises, de crânes ou d'ossements. Il en déduit aussi que ce monument pourrait être un cénotaphe élevé en l'honneur de Charles IX ou de Catherine de Médicis.
En 1953, dans son ouvrage Les églises de Bordeaux, l'abbé Brun voit dans ce retable une œuvre probablement exécutée par des artistes italiens au début du XVIe siècle. L'ordonnateur pourrait en être une confrérie de mariniers et de gabariers placée sous le patronage de sainte Catherine et de sainte Barbe.
Les feuillets de la Visite guidée de l'église Saint-Michel disponibles dans la nef ainsi que le panneau accroché à l'entrée de la chapelle donnent une toute autre version - à tout le moins, plus récente : ils indiquent que le retable en pierre date de 1526 et qu'il est l'œuvre de Thomas Macip. Le marchand Gabriel Dalguel, à l'origine de la création de cette chapelle, aurait confié à Macip en 1526 la réalisation de ce retable. Ce qui ôterait toute valeur aux déductions de Charles Marionneau : en 1526, François Ier est roi de France depuis 1515 ; Charles Quint, qui le retient prisonnier depuis la défaite de Pavie en 1525, l'échange contre ses deux fils en mars 1526. François Ier passe à Bordeaux le 9 avril au retour de sa captivité.
Le soubassement contient des bas-reliefs en albâtre du XVe siècle illustrant les Joies de la Vierge. On voit ainsi l'Annonciation, la Nativité, la Résurrection, etc. À l'époque, ces œuvres, très répandues, étaient fabriquées à la chaîne. Aujourd'hui, évidemment, elles sont très précieuses. Une partie de ces albâtres a été volée dans les années 1980. Récupérés depuis, ils ont tous retrouvé leur place en 2019. L'ensemble du soubassement est à présent dûment sécurisé.


Soubassement du retable : le Couronnement de la Vierge.
Albâtre du XVe siècle.

Soubassement du retable : l'Assomption de la Vierge.
Albâtre du XVe siècle.

Le retable de Thomas Macip est daté de 1526.
Chapelle nord Saint-Joseph.

Le retable de Thomas Macip (1/2).
Cette œuvre du XVIe siècle, en pierre de Taillebourg, est sans conteste l'une des plus belles de la basilique. Les sculptures de ses trois hauts dais sont impressionnantes (photo à gauche). L'ensemble, avec ses angelots et ses coquilles, relève évidemment du style Renaissance.
Trois niches à fond plat abritent chacune une statue en ronde-bosse. Au centre, la Vierge couronnée par deux angelots est l'œuvre la plus élaborée ; à gauche, sainte Catherine d'Alexandrie et sa roue ; à droite, sainte Barbe et sa tour.
En 1861, dans sa Description des œuvres d'art de Bordeaux, l'historien Charles Marionneau précise que l'on ne sait rien sur l'ordonnateur de ce monument, ni quel personnage en a motivé l'édification. Toutefois, il propose des solutions. Remarquant une couronne et un écu placés sur le côté méridional au-dessus de la crédence, il en déduit que le monument a dû être érigé pour une personne de la famille royale. Le choix des trois statues ne peut être dû au hasard : la Vierge est la protectrice des affligés ; sainte Barbe prépare à une bonne mort ; sainte Catherine serait la patronne d'une princesse, dédicace du cénotaphe. Pour cette dédicace, Marionneau propose donc Catherine de Médicis sous le règne de son fils Henri III ou de Charles IX.
---»» Suite 2/2 plus bas à gauche.


Le retable de Thomas Macip : une console Renaissance.

Soubassement du retable : la Résurrection.
Albâtre du XVe siècle.

Le retable de Thomas Macip : détail des sculptures Renaissance.
3 - LES CHAPELLES LATÉRALES SUD DE LA NEF ET LES VITRAUX DE PIERRE GAUDIN

«La Vierge à l'Enfant», école française XVIIIe siècle.
Chapelle sud Sainte-Catherine.

Sainte Ursule abritant sous sa chape les onze mille vierges
et d'autres personnages, détail.
XVe ou XVIe siècle.
À gauche, le pape Léon le Grand. Au centre, est-ce Attila ?

Chapelle sud des Saints Anges.

Le retable de la chapelle des Saints-Anges.
Bois peint et doré.
XVIIIe siècle.

Baie 24 : sainte Catherine d'Alexandrie reçoit l'appui
des anges avant sa controverse avec les cinquante
savants convoqués par l'empereur Maximin.
Atelier Pierre Gaudin, 1958.
Chapelle sud Sainte-Catherine.

Sainte Ursule abritant sous sa chape
les onze mille vierges et d'autres personnages,
XVe ou XVIe siècle.
Chapelle sud Sainte-Catherine.

Chapelle sud Sainte-Catherine
avec la baie sud n°24 et et la baie ouest n°26.

Baie 26 : sainte Cécile jouant de la musique.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Chapelle sud Sainte-Catherine.

Baie 22 : quatre scènes avec des anges.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.

Sainte-Ursule et son manteau.
Cette œuvre en pierre, datée du XVe ou du XVIe siècle, est une adaptation du thème de la Vierge au manteau.
Sainte Ursule abrite sous sa chape de nombreux personnages : au premier rang, six dignitaires de l'Église avec Attila et, derrière, les onze mille vierges. D'après la légende, ces jeunes femmes périrent à Cologne avec sainte Ursule lors de son martyre ordonné par Attila.
Pour le Congrès archéologique de 1939, l'historien Gabriel Loirette précise l'identité des personnages du premier plan : le roi Nothus, père de la sainte ; le pape saint Léon le Grand ; des évêques ; le hun Attila.


La Vierge à l'Enfant
dans le retable de la chapelle des Saints-Anges.
Bois peint et doré.
XVIIIe siècle.

Vitrail de la baie 22 : les anges de Pierre Gaudin.
Dans ce vitrail de 1963, Pierre Gaudin illustre, à gauche, deux scènes du Nouveau Testament : les anges avec le berger de Bethléem et un ange assiste à l'agonie du Christ ; à droite, deux scènes de l'Ancien Testament : trois anges apparaissent à Abraham ; un ange réconforte Agar dans le désert.


«La Cène», XIXe siècle.
Chapelle sud des Saints-Anges.

«Les Pèlerins d'Emmaüs», XVIIe siècle, auteur inconnu.
Chapelle sud des Saints-Anges.

Baie 24, détail : sainte Catherine d'Alexandrie reçoit l'appui des anges
avant sa controverse avec les cinquante savants convoqués par l'empereur Maximin.
Atelier Pierre Gaudin, 1958.
Chapelle sud Sainte-Catherine.

Chapelle sud Notre-Dame des Montuzets.
Elle reçoit deux vitraux de Pierre Gaudin (baies 18 et 20).

Baie 18 : la Nativité.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Chapelle Notre-Dame des Montuzets.

La Vierge à l'Enfant, statue du XVIe siècle.
Chapelle Notre-Dame des Montuzets.

Chapelle Notre-Dame des Montuzets.
Cette chapelle a été fondée en 1552 par le marchand Jean Dubosc. Le grand retable en bois qui accueille la copie de Simon Vouet date de 1835. Au-dessus : une pittoresque niche en stuc abrite une statue de la Vierge à l'Enfant du XVIe siècle.


Baie 20 : Charlemagne.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Chapelle Notre-Dame des Montuzets.

«Assomption»
École du Languedoc, copie de Simon Vouet datée de 1652.
Chapelle Notre-Dame des Montuzets.

Clé de voûte (chapelle Saint-Jean-Baptiste) : Jean-Baptiste portant l'Agneau.

Chapelle sud Sainte-Apollonie et son retable.
Autel et retable en bois rehaussé de marbre, XVIIIe siècle.
Le tableau Le Christ en croix entre deux personnages est
de l'École française du XVIIIe siècle.

Clé de voûte dans les bas-côtés : un moine (?) devant
un saint tenant la palme du martyre
XVe siècle ?.

Baie 16 : le Martyre de sainte Apollonie
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Chapelle sud Sainte-Apollonie.

Tableau : Le Christ en croix entre deux
personnages
, détail.
Est-ce saint Dominique ?
4 - LE TRANSEPT ET SES VITRAUX

La croisée du transept vue depuis le bras nord.
On remarquera le faible nombre de colonnettes montantes aux angles ouest de la croisée.

Baie 115 : l'Adoration des Mages
1er quart du XVIe siècle et XIXe siècle.

Vitrail de la baie 115.
Dans cette baie, les deux registres du bas, qui décrivent une Adoration des mages, sont les plus intéressants. Les deux registres de dais qui les surmontent et le haut des lancettes sont modernes.
À droite se tiennent la Vierge à l'Enfant et saint Joseph, accompagnés d'un ange (voir le gros plan plus bas). Les mages occupent les trois autres lancettes. Ils présentent chacun leur présent : un hanap ou un ostensoir. Ces huit panneaux sont très restaurés et contiennent peu de pièces totalement anciennes. Le Corpus Vitrearum attribue ces panneaux du XVIe siècle à Jean de la Saulsaye.
Le tympan paraît difficilement lisible. À part la Vierge à l'Enfant du soufflet sommital qui est moderne, on arrive à distinguer des anges musiciens. L'un joue de la chalemie ; un autre, de la vièle à archet. Là encore, peu d'éléments sont authentiques.
Source : Corpus Vitrearum, Les vitraux de Poitou-Charentes et d'Aquitaine, PUR, 2021.


Chapiteaux dans la croisée du transept.
Au milieu des fleurs, deux angelots font de la balançoire et un autre sommeille.

Chapiteaux dans la croisée du transept.
Des animaux fantastiques côtoient, à gauche, un guerrier tenant un glaive.

«Mise en croix»
Tableau attribué à Corneille Duclercq.
1640.
Bras nord du transept.

«Mise en croix»
Tableau attribué à Corneille Duclercq.
Vers 1640.
Bras nord du transept.

Le déambulatoire nord aboutit à la chapelle absidiale de la Vierge.

Chapiteaux dans la croisée du transept.
Au premier plan, est-ce l'aigle de l'Évangéliste saint Jean ?

Baie 115 : l'Adoration des mages.
Détail : un mage et la Sainte Famille, 1er quart du XVIe siècle et XIXe.

«Décollation de saint Jean-Baptiste»
Partie inférieure : copie d'une œuvre de Rubens, XVIIe siècle.
Dans la partie haute : baptême du Christ et prédication de Jean-Baptiste.
Bras sud du transept.

Baie 112 : le Pèsement des âmes par saint Michel.
Atelier de Gérard Lardeur, 1960.
Bras sud du transept.

Tympan du bras nord du transept :
Adam et Ève tentés par le Malin ; Adam et Ève chassés du paradis terrestre.

Le bras nord du transept ne reçoit qu'une petite rose.
Au tympan de la double-porte :
deux scènes d'Adam et Ève
(ci-dessous à gauche).

Le bras sud est éclairé par la baie 112 et
son vitrail du Pèsement des âmes par saint Michel
(atelier Gérard Lardeur, 1960).
.
5 - LE CHŒUR DE LA BASILIQUE SAINT-MICHEL

Le chœur de la basilique Saint-Michel avec son autel de messe et, à l'arrière-plan, son maître-autel.

Baie 106 (en bas) : XVIe siècle
Baie 206
(en haut) : quatre saints dessinés par Max Ingrand.

Vitrail de la baie 106.
Située au-dessous de la grande baie 206 et de sa verrière Max Ingrand, la baie 106 affiche des éléments vitrés de la Renaissance. Ils proviennent de baies diverses : les éléments d'architecture qui entourent la Vierge et l'Enfant (panneau de gauche) sont bien différents des éléments architecturaux des trois autres panneaux.
De gauche à droite : la Vierge apprend à marcher à Jésus enfant qui s'aide d'un déambulateur ; un ange aux ailes déployées tient un bâton ; une sainte tient une grande croix de bois (sainte Hélène?) ; saint Joseph tient un bâton fleuri, une bourse accrochée à la main droite.
Les panneaux ont été restaurés par Tournel en 1907 et par Max Ingrand dans les années 1950.


Élévation nord du chœur
avec vue sur la chapelle du Saint-Esprit et le vitrail de la baie 11.
Dans les fenêtres hautes : vitraux de Max Ingrand.

«««--- Baie 203, détail : saint Benoît et saint Philippe.
Atelier Max Ingrand, années 1950.


Baie 106 : Vierge à l'Enfant, un ange tenant un bâton, sainte Hélène (?) et saint Joseph.
1er quart du XVIe siècle et XIXe siècle.
À gauche, le déambulateur de l'Enfant-Jésus qui apprend à marcher constitue le point le plus pittoresque de cette verrière.

Baie 103 : une sibylle (?)
par Max Ingrand.

Le maître-autel date des années 1860.
Il a été réalisé par l'ébéniste Chertier d'après les plans de Paul Abadie.

Baie 204 : saint André et saint Martin.
Atelier Max Ingrand.
Années 1950.

Vitrail de la baie 104 (2/2).
---»» Le Corpus Vitrearum attribue le saint Pierre présentant un donateur à l'atelier Jean de la Saulsaye (1er quart du XVIe siècle).
Les panneaux ont été restaurés par Tournel en 1907 et par Max Ingrand dans les années 1950.
Source : Corpus Vitrearum, Les vitraux de Poitou-Charentes et d'Aquitaine, PUR, 2021.


Saint Michel terrassant le dragon dans
un médaillon de la table de communion du chœur.

Baie 103 : une sibylle (?) par Max Ingrand.

Baies 104 (en bas) : saints et saintes, XVIe siècle.
Baie 204 (en haut) : quatre saints de Max Ingrand.

Vitrail de la baie 104 (1/2).
Il se présente comme celui de la baie 106. Au-dessous d'un grand vitrail moderne de Max Ingrand affichant des saints, la baie 104, datée du premier quart du XVIe siècle, contient quatre saints personnages situés auparavant dans des fenêtres hautes. Aucun de ces personnages ne possède de pieds.
De gauche à droite : un saint évêque bénissant et tenant une rose dans la main gauche ; saint Michel terrassant le dragon ; saint Pierre tenant deux grandes clés dans la main droite présente un donateur agenouillé devant un prie-Dieu (cette scène avait à l'évidence un complément sur sa droite, qui a disparu) ; un saint évêque tenant sa crosse dans la main droite et un livre dans sa main gauche.
---»» Suite 2/2 plus bas à gauche.


Baie 206 : saint Dominique et saint Jude.
Atelier Max Ingrand, années 1950.

Baie 104, détail.
À gauche : saint Pierre, tenant deux grandes clés, présente un donateur.
À droite : un saint évêque tenant sa crosse et un livre.
Atelier de Jean de la Saulsaye, 1er quart du XVIe siècle.

La table de communion du chœur, détail.
XVIIIe siècle ?

Élévation sud du chœur.
La netteté de la voûte montre clairement qu'elle a été refaite au XXe siècle.

Saint Pierre, saint Marc, saint Étienne et saint Matthieu.
Atelier Max Ingrand, années 1950.
Fenêtre haute du chœur.

«««--- Le groupe de colonnettes montantes est plus «massif» dans le chœur que dans la nef.
6 - LES CHAPELLES LATÉRALES DU DÉAMBULATOIRE NORD ET LES VITRAUX DE JEAN-HENRI COUTURAT

Baie 11 : la Descente du Saint-Esprit sur les apôtres.
Jean-Henri Couturat (atelier Daumont-Tournel), 1963.
Chapelle du Saint-Esprit dans le déambulatoire nord.

Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.
La note de l'église indique que cette chapelle a été fondée en 1517 par le marquis Henry de Mons. Celui-ci obtint du pape Léon X une bulle autorisant une messe quotidienne pour les bateliers.
L'autel a été refait en 1859 avec un fragment de sculpture du XVIe siècle déposé dans la chapelle Saint-Jacques.
Dans le retable, actuellement vide, se trouvait le tableau de l'Annonciation de Van der Weyden actuellement au musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

L'autel et le retable de la chapelle
Notre-Dame de Bonne Nouvelle ---»»»


Baie 9 : La Sainte Parenté, détail.
Marie-Jacobé et Alphé accompagnés
de leurs quatre fils : Joseph, Simon,
Jude et Jacques le Mineur.
Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.

Baie 9 : La Sainte Parenté et Arbre de Jessé.
1er quart du XVIe siècle, quelques panneaux refaits au XIXe.
Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle
dans le déambulatoire nord.

Vitrail de la baie 9 : la Sainte Parenté (XVIe siècle).
Très remanié au fil du temps, ce vitrail voulait, au XVIe siècle, illustrer le trinubium Annae, exposé entre autres par Jacques de Voragine dans la Légende dorée. Le trinubium établit la descendance d'Anne et de ses trois filles. C'est le seul vitrail de l'église à être dans son emplacement d'origine.


Baie 11, détail : la Descente du Saint-Esprit sur les apôtres.
Jean-Henri Couturat (atelier Daumont-Tournel), 1963.
Chapelle du Saint-Esprit dans le déambulatoire nord.

«Les Funérailles de la Vierge»
Bas-relief en plâtre de Louis Coëffard de Mazerolles, 1854.
Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle dans le déambulatoire nord.

Tympan de la baie 9 : l'Arbre de Jessé (XVIe siècle).
Cet Arbre suit une pratique courante au début du XVIe siècle : les rois sont dessinés en buste et surgissent d'une corolle de fleurs. Au sommet : la Vierge et l'Enfant sur un fond rouge zébré de rayons lumineux. Pour le Corpus Vitrearum, la Vierge «tend l'Enfant en direction du mur contre lequel se trouvait l'autel.»
En dépit de son ancienneté, de ses manques et de ses remplois, cet Arbre de Jessé montre une certaine dynamique de bas en haut. Sur la première rangée, Jessé, en costume ocre, tient l'arbre qui sort de son flanc. Chaque soufflet contient deux rois ; certains d'entre eux s'accrochent aux tiges ; d'autres tiennent un sceptre. Le roi David est reconnaissable à sa lyre. «Comme dans tout le reste de la verrière, note le Corpus Vitrearum, la peinture est très effacée et on compte plusieurs pièces modernes dont quelques têtes de rois, des bouche-trous, des lacunes, verres gravés, verres plaqués bleus sur blanc.»
Source : Corpus Vitrearum, Les vitraux de Poitou-Charentes et d'Aquitaine, PUR, 2021.


Baie 9, tympan : Arbre de Jessé.
La famille de Mons, donatrice du vitrail de la baie 9 a fait représenter ses armoiries
dans le soufflet central de la ligne inférieure de l'Arbre.

Le célèbre Arbre de Jessé d'Engrand le Prince à l'église Saint-Étienne de Beauvais offre un autre exemple d'arbre constitué de rois émergeant chacun d'une corolle. Parmi ces rois, le maître verrier a fait figurer François Ier, Charles Quint... et lui-même.


Baie 9 : Arbre de Jessé, détail : David (tête refaite ?) et un roi de Juda.

Déposition de croix.
Haut-relief daté de 1493.
Chapelle du Saint-Sépulcre dans le déambulatoire nord.

Déposition de croix, détail : la Vierge, sainte Madeleine et Nicomède.
1493.
Chapelle du Saint-Sépulcre.

La Déposition de croix.
Cette Déposition ressemble à une Mise au tombeau surmontée des trois croix du Calvaire. Datée de la fin du XVe siècle, elle possède des traits qui retiennent l'attention.
Dans sa Description des œuvres d'art des édifices de Bordeaux, Charles Marionneau écrit à son sujet en 1861 : «Cette sculpture est intéressante par le caractère des personnages, dont les sentiments de douleur sont naïvement exprimés ; mais l'exécution manque de moelleux, de souplesse, et l'arrangement des figures est trop symétrique.» Le style est celui de la première période de la Renaissance.
Marionneau indique que, d'après les commentaires de Léonce de Lamothe, la sculpture était autrefois couverte de peintures et que celles-ci ont été enlevées vers 1840. «Ce nettoyage a dû bien certainement altérer le modelé des figures et des extrémités», conclut Charles Marionneau.
En 1953, l'abbé Brun, dans son ouvrage Les églises de Bordeaux, juge, quant à lui, les personnages «extrêmement émouvants». En homme d'Église, il ajoute : L'auteur, qui nous reste inconnu, a dû longuement méditer la Passion pour nous la rendre aussi présente.»


Baie 7, détail du tympan : le Sacrifice d'Abraham.
Le donateur (qui remplace Isaac) porte des lunettes.
XVIe siècle.

Vitrail de la baie 7.
Lancettes : la Passion, Jean-Henri Couturat
(atelier Daumont-Tournel), (1960-1962) ;
Tympan : le Sacrifice d'Abraham, 1er quart du XVIe siècle.
Chapelle du Saint-Sépulcre.

Chapelle du Saint-Sépulcre dans le déambulatoire nord.

Vitrail de la baie 7.
Il présente une création de Jean-Henri Couturat, des années 1960-62, illustrant la Passion dans un style très moderne.
Le tympan contient des remplois de vitraux Renaissance illustrant trois phases du Sacrifice d'Isaac. De droite à gauche : Isaac ramasse du bois pour l'autel ; le bélier sur l'autel ; la décollation d'Isaac (qui est remplacé par le donateur). Le cryptoportrait était certes très à la mode depuis le XIVe siècle, mais peut-être les chanoines n'ont-ils accepté ce remplacement qu'en échange d'une forte donation...
Point intéressant : dans cette décollation arrêtée par la main d'un ange, le donateur porte des lunettes (texte plus bas).


Déposition de croix, haut-relief daté de 1493, partie basse.

Baie 7, tympan : le Sacrifice d'Abraham (en partie du XVIe siècle).
Dans le soufflet sommital, la Trinité est moderne.
Chapelle du Saint-Sépulcre.

Les lunettes du vitrail de la baie 7.
En regardant bien la scène de la décollation dans le tympan de la baie 7 (photo à gauche), on voit que le donateur (qui tient la place d'Isaac) porte des lunettes (besicles avec branches). Dans les vitraux de la Renaissance, ce détail est peu courant et mérite d'être noté. Les cartonniers font souvent porter des besicles à un participant de la scène de la Dormition. Ainsi dans un vitrail de la cathédrale d'Évreux et de l'église Notre-Dame de Villeneuve-sur-Yonne.

6 - LES CHAPELLES LATÉRALES DU DÉAMBULATOIRE SUD ET LES VITRAUX DE JEAN-HENRI COUTURAT

Le déambulatoire sud
avec la chapelle Saint-Jacques et la chapelle Sainte-Anne.

«L'Apothéose de saint Jacques», 1632.
Chapelle Saint-Jacques dans le déambulatoire sud.

«L'Apparition du Christ à sa mère»
École française, 1640.
Chapelle Saint-Jacques dans le déambulatoire sud.

Baie 8 : la Présentation de la Vierge au Temple.
Jean-Henri Couturat (atelier Daumont-Tournel), 1963.
Chapelle Sainte-Anne-Sainte-Marguerite dans le déambulatoire sud.

Baie 14 : histoire de saint Jacques le Majeur.
Jean-Henri Couturat (atelier Daumont-Tournel), 1963.
Chapelle Saint-Jacques dans le déambulatoire sud.

Le retable du la chapelle Saint-Jacques est daté de 1622.

Statue de l'apôtre Saint Jacques
en tenue de pèlerin.
C'est une copie d'un original, autrefois à l'église Saint-Michel, et à présent exposé au Musée d'Aquitaine.

Baie 12 : sainte Marguerite
et saint François d'Assise.
Atelier Pierre Gaudin, 1963.
Chapelle Sainte-Anne-Sainte-Marguerite.

Chapelle Sainte-Anne-Sainte-Marguerite dans le déambulatoire sud
avec les vitraux des baies 6, 8, 10 et 12.
Cette grande chapelle est la réunion au XIXe siècle de deux chapelles.

Autel du XIXe siècle
Chapelle Sainte-Anne-Sainte-Marguerite.

«««--- Baie 10 : saint Julien et sainte Marguerite.
Jean-Henri Couturat (atelier Daumont-Tournel), 1963.
Chapelle Sainte-Anne-Sainte-Marguerite.
7 - L'ABSIDE ET LES VITRAUX DE MAX INGRAND

LES DEUX CHAPELLES ABSIDIALES ET LES VITRAUX DE JEAN-HENRI COUTURAT

Baies 0-1-2 : vitraux modernes de Max Ingrand dans l'abside.

Baies 100 et 200 : la Glorification du Christ par les anges.
Vitrail axial de l'abside.
Atelier Max Ingrand, années 1950.

Clé de voûte de l'abside : saint Michel, tenant la croix
et le bouclier, terrasse le dragon.

L'abside et ses deux chapelles adjacentes.
Cette partie de l'église, avec son ornementation du XIXe siècle, passe presque inaperçue. En 1953, dans son livre sur les églises de Bordeaux, l'abbé Brun n'en dit rien. Curieusement, on l'apprécie davantage vue de l'extérieur (voir la photo du chevet) que de l'intérieur !
Auparavant, en 1939, Gabriel Loirette, pour le Congrès archéologique de France, avait décrit l'endroit en quelques mots : abside et deux absidioles à cinq pans ; trois fenêtres pour l'abside et deux pour les absidioles ; au fond, le mur est orné d'une arcature aveugle enrichie de bas-reliefs modernes. Dans la chapelle de la Vierge, on y retrouve les litanies. Les baies des absidioles reçoivent des vitraux de Jean-Henri Couturat du début des années 1960.
Une vaste fenêtre (coupée en deux baies qui reçoivent des vitraux de Max Ingrand) prolonge l'abside. On a voulu y voir une imitation de certaines églises anglaises. Gabriel Loirette s'oppose à cette interprétation. Sa présence découle tout simplement de la conception architecturale du chœur de Saint-Michel créé avec une galerie ajourée et des fenêtres hautes.


Chapelle absidiale nord dite de la Vierge
(ou chapelle Notre-Dame des Anges).

Baies 0-1-2 : vitrail de Max Ingrand, détail.
Années 1950.

La Vierge et l'Enfant
Statue du XIXe siècle.
Chapelle absidiale nord de la Vierge.

Abside et grande fenêtre (baies 1, 0, 2, 100 et 200)

Baie 200 : la Glorification du Christ partie inférieure.
Atelier Max Ingrand, années 1950.

Chapelle absidiale de la Vierge : les litanies de la Vierge par Duburch (XIXe siècle) viennent enrichir l'arcature.

Baies 3 et 5 : l'Annonciation et le Couronnement de la Vierge.
Jean-Henri Couturat (atelier Daumont-Tournel), 1963.
Chapelle absidiale nord dite de la Vierge

Baie 6 : le Festin d'Hérode
Jean-Henri Couturat (atelier Daumont-Tournel), 1963.
Chapelle absidiale sud Saint-Jean-Baptiste,

Groupe sculpté d'Edmond Prévôt : «le Précurseur», 1885.
Chapelle absidiale sud Saint-Jean-Baptiste.

Baies 4 et 6 : scènes de la vie de Jean-Baptiste.
Jean-Henri Couturat (atelier Daumont-Tournel), 1963.
Chapelle absidiale sud Saint-Jean-Baptiste,
8 - L'ORGUE DE TRIBUNE

L'orgue de tribune de la basilique Saint-Michel.

Deux chérubins sur le positif.

Un joueur de flûte.

Des atlantes soutiennent les tourelles latérales.

L'orgue de tribune.
Après un premier orgue en 1510, remplacé en 1575, le facteur Micot crée un nouvel instrument en 1765. En 1865, il est totalement reconstruit par le facteur Merklin.
La tribune, de l'architecte Alary, date du XVIIIe siècle.
Quant au buffet, sa forme élancée suit le dessin établi par Micot au XVIIe siècle : une largeur maximale de 7,50 mètres (celle de la nef) et une partie centrale évasée pour laisser la rose (baie 125) éclairer l'avant-nef.
Depuis la reconstruction de Merklin, le siège de l'organiste est installé en arrière du positif, face à la nef.
Source : panneau dans la nef.


Vue de la nef depuis la croisée du transept.

Documentation : «Congrès archéologique de France tenu à Bordeaux et Bayonne en 1939», article de Gabriel Loirette
+ «Les églises de Bordeaux» de l'abbé Brun, éditions Delmas, 1952
+ «Aquitaine gothique» de Jacques Gardelles, éditions Picard, 1992
+ «Les vieilles églises de la Gironde» de Jean-Auguste Brutails, Féret & Fils Libraries-Éditeurs, 1912
+ «Les vitraux de Poitou-Charentes et d'Aquitaine», Corpus Vitrearum, Presses Universitaires de Rennes, 2021
+ «Description des œuvres d'art qui décorent les édifices publics de Bordeaux» de Charles Marionneau, 1861
+ Feuillet de présentation de la basilique disponible dans l'avant-nef
+ Panneaux d'information dans la nef.
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