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          |  | La cathédrale de Bayeux 
              est un édifice qui se rattache à la fois à l'art roman 
              et à l'art gothique. C'est l'une des grandes cathédrales 
              de Normandie et la seule qui ait passé l'écueil de la seconde guerre 
              mondiale sans aucun dommage.Une cathédrale romane fut érigée au XIe siècle 
              et dédicacée en 1077 en présence de Guillaume 
              le Conquérant et de son épouse, la reine Mathilde. 
              De cet édifice, tout ne s'est pas perdu puisque son plan 
              a servi de canevas à la cathédrale actuelle. Il affichait 
              des dimensions imposantes : longueur de 80 ou 90 mètres ; 
              large nef de six travées ; large transept ; chur profond 
              bordé de bas-côtés. Odon de Conteville (1049-1097), 
              frère utérin de Guillaume le Bâtard (et futur 
              Conquérant), semble en avoir assuré la construction 
              de bout en bout. Ayant pris une part importante dans l'expédition 
              anglaise, Odon reçut le comté de Kent en récompense, 
              ce qui lui apporta sans aucun doute les finances nécessaires 
              pour élever un monument de cette taille.
 Un incendie détruisit la cathédrale romane trente ans plus tard. 
              Il nous en reste aujourd'hui la crypte 
              et la structure des tours de la façade occidentale. De même, 
              on retrouva à cette occasion la trace de tribunes au-dessus 
              des bas-côtés de la nef 
              et de ceux du chur. 
              La cathédrale romane devait vraiment être imposante.
 Après l'incendie, on reconstruisit. En 1160, nouvel incendie. 
              Il fallut à nouveau reconstruire. Cependant, le style architectural 
              avait évolué. L'art roman avait cédé 
              la place au premier art gothique qui, à son tour, allait 
              évoluer.
 Résultat : la cathédrale de Bayeux, 
              que l'on a rebâtie en grandiose, date du XIIIe siècle 
              pour sa plus grande partie. C'est un édifice gothique normand 
              mêlant le gothique rayonnant et le gothique flamboyant.
 Pour en assurer le financement, plusieurs bulles pontificales accordèrent 
              des indulgences en 1243, 1244 et 1254.
 Tandis que les portails romans de la façade 
              ouest étaient enrobés d'un placage gothique, l'architecte opta 
              pour une nef 
              à deux niveaux d'élévation. Le premier a conservé l'ancien 
              étage roman ; le second, de style gothique, présente une suite de 
              grandes baies qui donne à l'édifice un impressionnant aspect 
              de cage de verre.
 Complétée et agrandie après la guerre de Cent Ans, la cathédrale 
              subit les foudres des guerres de Religion. En 1562, les iconoclastes 
              détruisirent les vitraux, 
              le mobilier et bien des statues. Le trésor médiéval fut entièrement 
              pillé et détruit, de même que l'orgue.
 À la Révolution, la Constituante lança en 1790 
              un processus de réunion des paroisses dans toute la France 
              avec, pour conséquence, le changement de statut, la vente 
              ou la destruction de centaines d'églises. À Bayeux, 
              la paroisse cathédrale fut la seule paroisse conservée 
              avec, toutefois, trois succursales : Saint-Jean, Saint-Patrice et 
              Saint-Loup. L'évêque en place refusa de prêter 
              serment à la Constitution civile du Clergé, comme 
              d'ailleurs l'immense majorité des curés de son diocèse. 
              Il quittera la France pour Jersey en mai 1791. Claude Fauchet, évêque 
              constitutionnel, aux idées en accord avec la Révolution, 
              fut élu au siège épiscopal. Il mourra sur l'échafaud, 
              avec les Girondins, en octobre 1793.
 Début 1793, la cathédrale est profanée ; l'autel, souillé. En novembre, 
              le culte de la Raison est proclamé. À Bayeux, 
              la cathédrale en devient le temple. En décembre, le chur 
              et ses bas-côtés sont transformés en grenier à blé 
              (ce qui les protégera jusqu'à la fin de la tourmente). En 
              mai 1794, la Convention reconnaît l'existence de l'Être 
              suprême. On porte cette inscription sur la porte principale 
              de la cathédrale ; elle sera effacée l'année suivante. (À 
              l'église 
              d'Houdan dans les Yvelines, le texte, inscrit sur un linteau 
              de la façade, est toujours en place.) Avec le Concordat, 
              les limites du diocèse sont redéfinies. Il perd des territoires 
              du côté de la Manche et de l'Orne, mais gagne tout le territoire 
              de Lisieux. En fait, il est presque calqué sur le département du 
              Calvados.
 La cathédrale ne fut vraiment achevée que sous le Second Empire 
              car, dans les années 1850, un problème architectural remua la ville 
              : conserver ou non la tour 
              centrale qui menaçait de s'écrouler (voir l'histoire 
              en page 
              3). Les baies des chapelles et des grandes façades du 
              transept 
              reçurent une nouvelle parure de vitraux.
 Par chance, les combats de juin 1944 la laissèrent intacte 
              (voir plus bas).
 Les fouilles menées sous le Second Empire mirent à 
              jour d'importants restes romans, trace du glorieux passé 
              de la cathédrale au XIIe siècle et des époques 
              antérieures. Combinées à l'originalité 
              de la construction du siècle suivant, l'historien Jean Vallery-Radot 
              a pu écrire en 1922 que «cet édifice occupe 
              une place de premier ordre dans l'histoire de l'évolution 
              du style gothique normand au XIIIe siècle.»
 Cette page 1 est consacrée à l'aspect extérieur 
              de l'édifice.
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                    2 : la nef et ses chapellesPage 
                    3 : le transept
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                    4 : le chur et la crypte romanePage 
                    5 : le déambulatoire et ses chapelles
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          |  La cathédrale de Bayeux : vue d'ensemble depuis le haut de 
            l'escalier qui surplombe la nef.
 Le premier niveau d'élévation est roman (XIIe siècle) 
            ; le second, gothique (XIIIe siècle).
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                | L'EXTÉRIEUR DE 
                  LA CATHÉDRALE |  |   
          |  La cathédrale de Bayeux vue du chevet.
 C'est la première vue de l'édifice qui s'impose aux 
            visiteurs.
 En effet, l'artère touristique qui mène à la cathédrale débouche 
            sur le chevet et non sur la façade occidentale.
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                |  La façade occidentale de la cathédrale de Bayeux 
                  conserve une structure romane.
 Au-dessus du portail central : la galerie des évêques.
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                |  Les étages supérieurs de la tour sud sont de 
                    style typiquement roman.
 Ici, cinq ouvertures en plein cintre ornent l'élévation 
                    au-dessous de la flèche.
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                |  
  
  Les quatre évangélistes et leurs symboles
 ornent le toit des lucarnes.
 En bas, le lion de saint Marc
 En haut, le taureau ailé (?) de saint Luc.
 
  
 
                     
                      | Des observations récentes 
                          ont conclu à la présence des quatre évangélistes 
                          et de leurs symboles au sommet des toits en bâtière 
                          des hautes lucarnes.Ces sculptures, que personne ne voit, ont-elles été 
                          confiées à un apprenti ?
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                      | Les 
                          pyramides ne sont pas semblables.Les deux différences entre les pyramides qui 
                          terminent les tours s'observent avec une paire de jumelles 
                          ou un téléobjectif.
 Au nord (ci-contre à droite), la pyramide est 
                          couverte d'une alternance de panneaux d'écailles 
                          et d'assises de pierre, des «bandes striées 
                          et des dentelures carrées», écrit 
                          l'historien Louis Serbat en 1908 pour le Congrès 
                          archéologique de France. Au sud, il n'y a 
                          pas de panneau d'écailles.
 D'autre part, la corniche (située juste sous 
                          la naissance de la flèche) est différente 
                          : au sud, c'est une suite de petites arcades subdivisées 
                          avec parfois des masques ; au nord, c'est une suite 
                          simplifiée de consoles droites, dépouillées 
                          de tout ornement (voir photos plus 
                          bas).
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                      | Pourquoi 
                          la ville de Bayeux est-elle restée intacte en 
                          juin 1944 ? (1/2)Bayeux 
                          était dans le secteur britannique du Débarquement. 
                          Une fois prise, les Anglais en firent une ville-hôpital. 
                          Certes, mais avant ?
 Située à sept kilomètres de la 
                          Manche et directement menacée par les soldats 
                          alliés débarquant sur Gold Beach, 
                          la garnison allemande aurait dû logiquement être 
                          placée en état d'alerte dès le 
                          6 juin au matin et mettre en place les dispositions 
                          défensives pour interdire l'accès de la 
                          ville à l'ennemi (points fortifiés, mitrailleuses 
                          dans les carrefours, etc.).
 On lit sur le site www.bayeuxmuseum.com que la 
                          majeure partie de la garnison allemande avait quitté 
                          la ville dès le 6 juin. Pourquoi ? Ce point reste 
                          obscur. Est-ce seulement parce que le général 
                          Marcks, commandant le 84e corps allemand (qui faisait 
                          face aux troupes anglaises), avait donné la priorité 
                          à Caen, 
                          une cité qui devait être protégée 
                          par un solide rideau défensif ? ---»»
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                | 
                     
                      | La 
                          façade occidentale de la cathédrale.Deux tours massives enserrent une partie centrale plutôt 
                          étroite. Même si la façade mêle 
                          les styles roman et gothique, sa structure et son aspect 
                          général restent romans. En témoignent 
                          les gros contreforts à larmiers (dressés 
                          après l'incendie de 1105) qui s'élèvent 
                          le long des tours. En témoignent aussi les fenêtres 
                          en plein cintre des étages supérieurs 
                          de ces tours.
 Au milieu du XIIIe siècle, le style gothique 
                          s'épanouit. De ce siècle datent les flèches 
                          (quasiment identiques) qui surmontent les tours. Date 
                          aussi la suite des cinq portails, littéralement 
                          plaqués sur les portails romans et qui cachent 
                          l'ancienne base de la façade. Celui du centre 
                          a été totalement transformé en 
                          1778. Le tympan a été percé d'un 
                          oculus.
 Le portail central est surmonté d'une petite 
                          terrasse bordée d'un beau garde-corps à cercles 
                          jointifs avec, au-dessus, une grande verrière en tiers-point 
                          de style gothique rayonnant. Cette dernière est malheureusement 
                          cachée en grande partie, à l'intérieur, par le 
                          grand orgue 
                          de tribune.
 Une élégante galerie 
                          d'évêques se dresse sous le grand pignon 
                          terminal. La photo ci-contre date de l'année 
                          2009. D'autres photos de cette page datent de 2018, 
                          une époque où les statues avaient été 
                          descendues dans la  
                          salle basse  de la tour nord. En effet, une photo 
                          plus bas montre une galerie vide.
 Voir les commentaires sur les statues, 
                          les portails 
                          et les tympans.
 Source : La cathédrale 
                          de Bayeux de Jean Vallery-Radot, Henri Laurens éditeur, 
                          années 1920.
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                |  Élévation romane de la façade : la tour sud.
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                |  Passage du plan carré au plan octogonal au niveau de 
                  la flèche de la tour nord.
 Des tourelles d'angle et de hautes lucarnes
 à toit en bâtière ornent la base de la flèche.
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                | 
                     
                      | Pourquoi 
                          la ville de Bayeux est-elle restée intacte en 
                          juin 1944 ? (2/2)---»» Dès le 6 juin, la batterie 
                          côtière de Longues-sur-Mer (juste au nord de Bayeux) 
                          a été prise sans combattre par les Britanniques. Était-ce suffisant pour abandonner la ville ? 
                          Ce qui restait de la garnison allemande fut également fait prisonnier sans combat. On s'en étonne.
 Autre possibilité : le commandant de la garnison 
                          allemande de Bayeux 
                          n'aurait pas été une tête brûlée et aurait décidé de retirer ses troupes, prétextant une impossibilité de défendre la ville sans disposer de renforts...
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          |  Art roman : la corniche au-dessous de la flèche nord 
            est une simple succession de petites consoles droites et nues.
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          |  Art roman : la corniche au-dessous de la flèche sud 
            est une suite de petites arcades subdivisées, ornée de masques et 
            de petites sculptures.
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                |  Écoinçon au-dessus du portail central : un clerc à genoux (sans 
                  doute un donateur).
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                | 
                     
                      | Les 
                          statues de la façade 
                          (d'après un article de La Manche Libre 
                          de décembre 2009).La galerie dite des évêques accueille 
                          dix statues monumentales de deux mètres de haut 
                          pesant chacune environ 500 kilogrammes. Pour des raisons 
                          de sécurité, elles ont été déposées 
                          dans la salle 
                          basse de la tour nord. Un lent programme de restauration 
                          est prévu : une à deux statues par an. 
                          L'ensemble ne regagnera la façade qu'après 
                          une possible restauration de cette dernière.
 Les statues présentent de multiples désordres. Jérôme 
                          Beaunay, architecte des Bâtiments de France et conservateur 
                          de la cathédrale, se confie à La Manche Libre 
                          : «Les fixations métalliques sont oxydées, les 
                          pierres et les sculptures sont fissurées et érodées 
                          par le vent, la pluie et l’usure du temps. La galerie 
                          sera purgée et sécurisée.»
 Notons que dans son ouvrage La cathédrale 
                          de Bayeux publié dans les années 1920, 
                          Jean Vallery-Radot indique que la plupart des têtes 
                          ont été refaites en 1845.
 Les façades des grandes cathédrales françaises 
                          présentent en général une galerie 
                          de rois, de prophètes, de saints du Nouveau Testament, 
                          voire de saints locaux. Celle de Bayeux est la seule 
                          qui soit ornée d'une galerie d'évêques. Les historiens 
                          ne savent d'ailleurs pas si ce sont bien là les 
                          titulaires historiques de l'évêché 
                          bayeusain.
 Quelle époque leur donner ? Le style des drapés 
                          fait penser à la fin du XIIIe siècle, indique 
                          l'architecte Jérôme Beaunay qui ajoute : «cette 
                          iconographie particulière illustre certainement une 
                          volonté religieuse et politique affichée d’affirmation 
                          du pouvoir épiscopal sur la cité et le diocèse.»
 Source : www.lamanchelibre.fr.
 Article de Christelle Fouque du 2 décembre 2009 
                          : Bayeux : les évêques de la cathédrale livrent leurs 
                          mystères.
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                | 
                     
                      | «««--- Élévation 
                        centrale de la façade occidentale. |  |  |   
          |  La galerie des évêques est datée de la fin du XIIIe siècle.
 Les statues ont été déposées pour être 
            restaurées. En 2024, elles n'ont toujours pas regagné leur 
            place.
 |   
          |  |  
 
 
               
                | Statues de la galerie 
                  des évêques dans la salle basse de la tour Nord.
 Fin du XIIIe siècle.
 |  |     
          | 
               
                | LES CINQ PORTAILS 
                  DE LA FAÇADE OCCIDENTALE |  |   
          |  Les cinq portails du XIIIe siècle de la façade occidentale.
 En 1778, le portail central a été transformé 
            (avec un oculus à la place du tympan).
 |   
          |  Portail central : le Christ en bas-relief
 sur un vantail de la porte,
 XVIIIe siècle ?
 | 
               
                | Les cinq 
                    portails de la façade.érigés au XIIIe siècle et de style gothique, 
                    ces portails masquent la base romane de la façade. 
                    Des gâbles pointus terminent les deux portails latéraux 
                    au nord et au sud. L'architecte de l'époque s'est attaché 
                    à orner ces gâbles d'une élégante 
                    rose entourée de quatre petites ouvertures circulaires. 
                    On remarquera que tous les dessins sont différents. 
                    Transformé en 1778, le portail central n'a plus de 
                    tympan sculpté, plus d'anges dans les voussures, plus 
                    de statues-colonnes dans les embrasures. En 1562, les iconoclastes 
                    ont d'ailleurs brisé les statues.
 Les vantaux de la double porte de bois, vraisemblablement 
                    du XVIIIe siècle, présente le Christ et la Vierge 
                    en bas-relief.
 Trois portails servent à l'entrée dans la cathédrale. 
                    Les deux portails des extrémités ont un rôle 
                    purement décoratif.
 Dans les deux portails qui jouxtent le portail central, on 
                    remarquera que la porte n'est pas centrée. Ceci s'explique 
                    par la présence, en arrière-plan, d'un fort 
                    contrefort roman qui descend du haut de la tour jusqu'au sol 
                    et qui fait saillie. L'architecte de l'âge gothique 
                    a caché ce contrefort par une étroite niche 
                    qui prend appui sur une fine colonne et qui est surmontée 
                    d'un dais.
 Le point le plus intéressant de cette suite de portails 
                    se trouve dans les deux tympans historiés des portails 
                    secondaires qui donnent accès aux salles basses des 
                    tours. Le temps les a bien dégradés, mais on 
                    y trouve encore des saynètes pleines de sens.
 Sources : 1) La 
                    cathédrale de Bayeux de Jean Vallery-Radot, Henri 
                    Laurens éditeur, années 1920 ; 2) La cathédrale 
                    de Bayeux de François Neveux, Orep éditions, 
                    2007.
 |  |  Portail central : la Vierge en bas-relief
 sur un vantail de la porte,
 XVIIIe siècle ?
 |   
          | 
               
                | PORTAIL NORD : 
                  LE TYMPAN DE LA PASSION |  |   
          | 
               
                |  Portail secondaire nord : les voussures et le tympan de la Passion.
 |   
                | 
                     
                      | Le 
                          tympan de la Passion (XIIIe siècle). 
                          Sculpté au XIIIe siècle, le tympan de 
                          la Passion est en meilleur état que son pendant 
                          de droite, celui du Jugement 
                          Dernier.
 Le registre du bas est constitué de la Cène 
                          et du Lavement des pieds (donné ci-contre). Au-dessus 
                          se trouvent le Baiser de Judas, partie intégrante 
                          de l'Arrestation au jardin des Oliviers, puis la Flagellation 
                          et le Portement de croix (ci-dessous à droite).
 Les registres supérieurs montrent la Crucifixion. 
                          Jésus crucifié est entouré de la 
                          Vierge, de saint Jean et des saintes femmes. Au-dessus, 
                          le Père céleste en majesté.
 De part et d'autre du Père, Jacques Thirion, 
                          pour le Congrès archéologique de France 
                          en 1974, remarque deux autels : un grand calice est 
                          posé sur l'un ; les tables de la Loi sont disposées 
                          sur l'autre.
 Les voussures accueillent des hommes et des femmes qu'il 
                          est difficile d'identifier. Six portent une couronne 
                          sur la tête. S'agit-il des rois de la Bible ? 
                          La part de la restauration semble peu importante. Huit 
                          figures assises ont été refaites par Hotin 
                          en 1889.
 Sources : 1) La cathédrale 
                          de Bayeux, Congrès archéologique 
                          de France, Bessin et Pays d'Auge, 1974 ; 2) La 
                          cathédrale de Bayeux de Jean Vallery-Radot, 
                          Henri Laurens éditeur, années 1920.
 |  |   
                |  Tympan de la Passion
 XIIIe siècle.
 Pour Jacques Thirion (Congrès archéologique 
                  de France, 1974),
 les différences de style montrent que les deux registres 
                  du bas sont l'uvre de deux sculpteurs différents.
 |   
                | 
                     
                      | Au 
                          premier registre : la Cène. Malgré l'état dégradé de 
                          la pierre, l'historien Jacques Thirion donne en 1974 
                          pour le Congrès archéologique de France 
                          une description fouillée de la Cène (photo 
                          donnée ci-dessous).
 On lit sous sa plume :
 «Les attitudes des apôtres à table 
                          sont mouvementées et le sculpteur s'est ingénié 
                          à les diversifier : l'un tient une coupe, d'autres 
                          relèvent la tête, d'autres, accoudés, 
                          semblent converser avec vivacité ; la nappe drapée 
                          avec soin est rythmée par des retombées 
                          en volutes auxquelles correspondent, sous la table, 
                          les groupes de pieds des convives et les volutes de 
                          leurs tuniques. L'attitude de saint Jean renversé 
                          sur la poitrine du Christ trahit son émotion. 
                          Pour éviter une longue tablée un peu monotone, 
                          l'artiste l'a accostée sur la droite de deux 
                          groupes d'apôtres debout, en train de bavarder. 
                          Afin de couronner la colonnette qui s'élance 
                          à droite de la porte, un groupe d'apôtres 
                          fait habilement saillie au-dessus, à la manière 
                          des figures d'un trumeau.»
 Source :  La cathédrale 
                          de Bayeux, Congrès archéologique 
                          de France, Bessin et Pays d'Auge, 1974.
 |  |   
                | 
                     
                      | Ornementation florale 
                        sous le tympan de la Passion ---»»» |  |  | 
               
                |  Femme menaçante dans une gargouille de la façade ouest.
 |   
                |  La Passion, détail : le Lavement des pieds.
 |   
                | 
                     
                      | Au 
                          premier registre : le Lavement des pieds. 
                          L'historien Jacques Thirion, pour le Congrès 
                          archéologique de France de 1974, décrit 
                          cette saynète d'une façon très 
                          précise :
 «La scène du Lavement des pieds est particulièrement 
                          charmante, avec des personnages infléchis, aux 
                          têtes souriantes, encadrées de mèches 
                          bouclées, penchés sur le Christ avec admiration, 
                          tandis que quelques disciples près de l'angle, 
                          manifestent leur émoi comme des élèves 
                          prêts à chahuter, les coudes collés 
                          au corps, les bras et les mains relevés avec 
                          une certaine préciosité. La multiplicité 
                          des plis, parfois réduits à des sortes 
                          de hachures, suggèrent des draperies souples, 
                          mais les corps sont robustes, voire trapus, avec des 
                          épaules trop larges, des têtes rondes et 
                          un peu fortes.»
 Source :  La cathédrale 
                          de Bayeux, Congrès archéologique 
                          de France, Bessin et Pays d'Auge, 1974.
 |  |   
                |  La Passion, détail : Flagellation et Portement de croix.
 |   
                | 
                     
                      | Au 
                          deuxième registre : le Portement de croix. 
                          Dans cette saynète à deux personnages, 
                          Jacques Thirion pour le Congrès archéologique 
                          de France de 1974 voit «un élan plein 
                          de vérité de Marie, éperdue de 
                          douleur derrière le Christ chargé de sa 
                          croix.»
 |  |   
                |  |  |   
          |  La Passion, détail : la Cène (XIIIe siècle).
 |   
          | 
               
                | PORTAIL SUD : 
                  LE TYMPAN DU JUGEMENT DERNIER |  |   
          | 
               
                |  Portail secondaire sud : les voussures et le tympan du Jugement 
                  dernier.
 |   
                | 
                     
                      | Le 
                          tympan du portail central a disparu.À l'évidence, le portail central possédait 
                          aussi un tympan sculpté (qui a été 
                          détruit au XVIIIe siècle). Pour Jacques 
                          Thirion, il est fort probable qu'il représentait 
                          la Glorification de la Vierge à qui la 
                          cathédrale était dédiée. 
                          Une statue de la Vierge devait aussi se dresser au trumeau.
 La cathédrale de Reims 
                          offre d'ailleurs ce tryptique : la Crucifixion sur la 
                          porte nord, le Couronnement de la Vierge au centre et 
                          le Jugement dernier sur la porte sud.
 Source : La cathédrale 
                          de Bayeux, Congrès archéologique de 
                          France, Bessin et Pays d'Auge, 1974.
 |  |  |  Voussures du Jugement dernier, détail.
 Les statuettes de la partie supérieure ont été 
            refaites au XIXe siècle.
 
 |   
          | 
               
                | Le tympan 
                    du Jugement dernier (1/2).Traditionnellement parmi les bas-reliefs illustrant le Nouveau 
                    Testament, les représentations du Jugement dernier 
                    sont les plus intéressantes. La séparation entre 
                    les Justes et les damnés, la gueule du Léviathan 
                    (qui symbolise la porte de l'Enfer), les supplices infligés 
                    aux méchants portent toujours la griffe d'une époque, 
                    les volontés d'un chapitre de chanoines ou la vision 
                    personnelle d'un évêque. On peut aussi y trouver 
                    l'expression de la foi du sculpteur quand il est laissé 
                    libre dans son travail, une fois le thème de la sculpture 
                    imposé.
 Le Jugement dernier de la cathédrale de Bayeux 
                    ne déroge pas à la règle, en dépit 
                    des nombreuses dégradations qui l'accablent.
 Les deux registres du bas offrent deux scènes de résurrection 
                    des morts sortant de leur tombeau.
 Au premier registre, les morts sont des damnés. 
                    «Les défunts, écrit l'historien Jacques 
                    Thirion pour le Congrès archéologique de 
                    France en 1974, sortent tout habillés de leurs 
                    tombeaux ; ils enjambent leur sarcophage ou se tiennent debout, 
                    serrés les uns contre les autres, avec des gestes qui 
                    miment la supplication ou la stupeur.» Au centre du 
                    registre, une porte, gardée par un diable, symbolise 
                    l'entrée de l'Enfer. Selon Jacques Thirion, cette porte 
                    est une restauration moderne. Des démons 
                    portent des damnés sur leurs épaules, sans doute 
                    pour les contraindre à entrer dans le royaume infernal. 
                    La partie droite du registre du bas illustre l'Enfer et ses 
                    supplices. Malheureusement, la pierre est très dégradée.
 Au deuxième registre, les ressuscités sont des 
                    élus. 
                    Sur la gauche, deux niveaux de sarcophages s'ouvrent. Au centre, 
                    des ressuscités, déjà debout, «se 
                    dressent sur toute la hauteur du registre, écrit Jacques 
                    Thirion, en levant la tête vers le ciel, avec des expressions 
                    de reconnaissance et de joie.» À droite, d'autres 
                    ressuscités gesticulent.
 Jacque Thirion conclut ainsi : «Avec des moyens très 
                    différents et une verve un peu vulgaire, les sculpteurs 
                    de Bayeux 
                    ont réussi à donner à la scène 
                    dans son ensemble une impression de grouillement, d'affolement, 
                    d'incohérence, propre à évoquer ce moment 
                    terrible.»
 Au troisième registre, la procession 
                    des élus se dirige vers la gauche où s'élève 
                    une espèce de construction gothique à trois 
                    arcades, vraisemblablement le symbole de la Jérusalem 
                    céleste. Jacques Thirion y voit le décor typique 
                    des constructions normandes de la seconde moitié du 
                    XIIIe siècle. ---»» Suite 2/2 
                    plus bas.
 |  |  Le tympan du Jugement dernier
 XIIIe siècle.
 Dans les deux registres inférieurs : les ressucités sortent de leurs 
            tombeaux ;
 Registre du bas : ils sont attendus en Enfer ;
 Au-dessus : la procession des élus ;
 Registre du haut : le Christ siège en majesté.
 |   
          |  Le Jugement dernier : les deux registres inférieurs.
 Les morts sortent de leurs tombeaux. Une partie d'entre eux est accompagnée 
            en Enfer par des démons qui les portent sur leurs épaules.
 Au registre du bas, au centre, un diable garde la porte de l'Enfer.
 |   
          | 
               
                |  Le Jugement dernier, détail :
 La porte de l'Enfer est gardée par un diable.
 |  Le Jugement dernier, détail :
 Des démons portent des damnés sur leurs épaules.
 
 |   
                | 
                     
                      | Quelle 
                          date donnée aux deux tympans de la façade 
                          ouest (1/2) ?En 1974, pour le Congrès archéologique 
                          de France, l'historien Jacques Thirion exprime son 
                          désaccord sur «l'extrême fin du XIIIe 
                          siècle» donnée par Jean Vallery-Radot 
                          dans son ouvrage sur la cathédrale paru en 1922. 
                          Deux éléments fondent son désaccord 
                          et le poussent à donner la date un peu plus ancienne 
                          de «1260-1270» : d'une part, les gâbles 
                          pleins qui surmontent les tympans et, d'autre part, 
                          les figures des tympans ainsi que les bandeaux simplifiés 
                          qui séparent les registres.
 Jacques Thirion prend pour référence stylistique quelques-uns 
                          des portails des cathédrales de Bourges 
                          et de Rouen. 
                          Auxquels il rajoute dans une moindre mesure ceux de 
                          la cathédrale 
                          de Poitiers. À  
                          Saint-Étienne de Bourges, les gâbles 
                          des trois portails sud de la façade ouest sont 
                          pleins (dont le gâble du grand portail central). 
                          Ils relèvent de la période 1230-1250. En revanche à 
                          Rouen, 
                          les gâbles des portails des Libraires 
                          et de la Calende 
                          sont ajourés, voire finement ciselés, et relèvent de 
                          la fin du XIIIe siècle et du tout début du XIVe.
 Pour ce qui est de la séparation des registres, 
                          à Bayeux, 
                          elle n'est qu'un simple bandeau orné de feuillages. 
                          Le gros plan de la 
                          Cène donné plus haut montre une rangée 
                          de feuilles d'érables posées côte 
                          à côte. Au tympan 
                          du Jugement dernier, ce sont des feuillages à 
                          crochets. Cette ornementation que l'on qualifiera d'«un 
                          peu primitive» ne correspond pas au style adopté 
                          à la fin du XIIIe siècle. La séparation 
                          des registres dans le tympan de l'histoire 
                          de Thomas Becket, une uvre datée des 
                          années 1280, est plus élaborée. 
                          ---»» Suite 2/2 
                          à droite.
 |  |   
                | 
                     
                      |  Voussure du tympan du Jugement dernier :
 un ange sonne l'heure du Jugement.
 |  Une gargouille avec console représentant
 deux hommes assis qui conversent
 (façade occidentale).
 |  |  | 
               
                | 
                     
                      | Le 
                          tympan du Jugement dernier (2/2).---»» Au registre du haut, le Christ siège 
                          en majesté, entouré de deux anges aux 
                          ailes déployées et de deux personnages 
                          agenouillés. Jacques Thirion les identifie à 
                          la Vierge et à saint Jean.
 Les voussures accueillent des anges qui sonnent de la 
                          trompette et des personnages barbus qui sont, à 
                          l'origine, peut-être des apôtres. Une grande 
                          partie de ces statuettes, notamment celles de droite, 
                          à été refaite.
 Sources : 1) La cathédrale 
                          de Bayeux, Congrès archéologique 
                          de France, Bessin et Pays d'Auge, 1974, article 
                          de Jacques Thirion ; 2) La cathédrale de Bayeux 
                          de Jean Vallery-Radot, Henri Laurens éditeur, 
                          années 1920.
 |  |   
                |  Le Jugement dernier, détail : les morts sortent de leurs tombeaux.
 Ces ressuscités semblent destinés à l'Enfer.
 |   
                |  Le Jugement dernier, détail : les morts sortent de leurs tombeaux.
 Ces ressuscités sont des élus, destinés 
                  à entrer au Paradis.
 |   
                | 
                     
                      | Quelle 
                          date donnée aux deux tympans de la façade 
                          ouest (2/2) ?---»» Enfin, une comparaison stylistique 
                          des statuettes des voussures et de leurs dais, mais 
                          également des personnages des tympans entre Bayeux 
                          et Rouen 
                          montre à Bayeux 
                          un manque de préciosité, d'élégance 
                          dans les drapés, un «manque d'épaisseur» 
                          (Thirion), indiquant une période antérieure 
                          aux années 1281-1302 donnée aux portails 
                          de Rouen.
 Jacques Thirion propose donc pour les deux tympans une 
                          datation aux alentours des années 1260-1270.
 Source :  La cathédrale 
                          de Bayeux, Congrès archéologique 
                          de France, Bessin et Pays d'Auge, 1974, article 
                          sur la cathédrale de Jacques Thirion.
 |  |   
                |  
 |  Statue d'un animal fantastique
 sur un arc-boutant.
 
 ««--- Gargouille avec un chien
 en guise de console.
 |  |   
          |  Le Jugement dernier, détail : la procession des élus est surmontée 
            du Christ entouré d'anges et
 de deux personnages agenouillés que l'historien Jacques Thirion identifie 
            à la Vierge et à saint Jean.
 |   
          | 
               
                | LE CÔTÉ SUD DE 
                  LA CATHÉDRALE |  |   
          |  Le côté sud de la cathédrale de Bayeux dans une 
            lithographie de G.A. Dumarais, XXe siècle.
 | 
               
                | Le côté 
                    sud de la cathédrale.Avec son monumental bras du transept, ses statues et bas-reliefs, 
                    l'aile sud de la cathédrale est plus belle que l'aile 
                    nord. «On ne saurait s'en étonner, écrit 
                    Jean Vallery-Radot, ce côté de la cathédrale 
                    donnant sur la ville, alors que le côté septentrional 
                    s'élevait en bordure du cloître, hors de la vue 
                    du public.» Au Moyen Âge d'ailleurs on ne pouvait 
                    pas contourner la cathédrale par le nord.
 Aujourd'hui, le cloître a fait place à trois 
                    bâtiments : la sacristie, la bibliothèque du chapitre 
                    et la salle du chapitre. Depuis le passage Flachat, on peut 
                    observer l'aile nord, mais ces trois derniers bâtiments 
                    bouchent la vue...
 La lithographie ci-contre est une vue d'artiste datée 
                    des années 1950. On peut la trouver dans les magasins 
                    de souvenirs de la ville.
 Le joli portail en arc surbaissé correspond à 
                    l'entrée de l'Hôtel du Doyen. C'est maintenent 
                    un portail bien simplifié. Les maisons au premier plan 
                    sont beaucoup plus resserrées et le muret est moins 
                    long. L'espace entre la cathédrale et l'hôtel 
                    du Doyen est occupé par un espace vert.
 |  |   
          |  Un espace vert borde aujourd'hui le côté sud du transept 
            et du chevet.
 |  Des fouilles archéologiques ont mis à jour des vestiges 
            du rempart gallo-romain.
 Une partie du résultat de ces fouilles est exposée
 sous des verrières au côté sud de la cathédrale.
 |   
          |  Le côté sud : suite d'arcs-boutants en style gothique 
            flamboyant
 et fenêtres des chapelles terminées par des gâbles.
 |   
          | 
               
                | REMPLAGE GOTHIQUE DES 
                  FENÊTRES DES CHAPELLES SUD DE LA NEF |  |   
          |  | 
               
                | 
                     
                      | Le 
                          remplage des fenêtres.Les amateurs de vitraux aiment contempler, à 
                          l'intérieur des églises, le travail des 
                          maîtres verriers. Ils savent que, dans le tympan 
                          de ces vitraux, les dessins s'insèrent parfois 
                          dans de très beaux remplages.
 Ils savent aussi que le contraste de lumière 
                          masque toujours la beauté gothique de ces tympans 
                          et qu'il faut donc se tenir à l'extérieur 
                          de l'édifice pour apprécier leur diversité 
                          géométrique et saluer l'imagination de 
                          leurs créateurs. Notons qu'à Bayeux les 
                          remplages ont été restaurés maintes 
                          fois, donc cette diversité peut tout à 
                          fait être l'uvre du XIXe siècle, 
                          désireux de réinstaurer un goût 
                          gothique qui se serait perdu.
 On donne ici cinq exemples de remplage ornant les fenêtres 
                          des chapelles du côté sud.
 |  |   
                |  |   
                |  |   
                | 
                     
                      | Le 
                          toit des chapelles.Au début du XIXe siècle, on construisit 
                          des terrasses en granit pour couvrir les bas-côtés 
                          et les chapelles latérales. À l'origine, 
                          il y avait un toit en pavillon, ce qui assurait vraisemblablement 
                          une plus belle transition entre le premier niveau et 
                          les grandes baies. Mais ces aspects sont invisibles 
                          pour le visiteur...
 |  |  |   
          |  Sur le côté sud, un portail latéral de deux arcs
 en tiers-point donne accès à la nef.
 Il comprend deux petites travées voûtées d'ogives.
 Style gothique premier : fin du XIIe siècle, début du 
            XIIIe.
 | 
               
                |  Sculpture d'une tête d'homme.
 |   
                |  |  |  Les deux portes du portail latéral sud.
 
 
 
               
                | «««--- 
                  Portail latéral sud : chapiteau gothique du pilier central.
 |  |   
          |  Portail latéral sud : les frises à thème floral au-dessus 
            des portes
 Style gothique premier : fin du XIIe siècle, début du 
            XIIIe.
 |   
          | 
               
                | LA TOUR CENTRALE 
                  ET SON ORNEMENTATION FLAMBOYANTE |  |   
          |  La tour centrale culmine à plus de 80 mètres.
 La partie octogone en gothique flamboyant est à deux étages.
 Le premier est du XVe siècle ; le second, des années 
            1850-1860,
 tout comme le dôme, le lanternon et la flèche.
 | 
               
                | 
                     
                      | La 
                          tour centrale de la cathédrale. Cette tour, dans son ancienne physionomie, a tenu en 
                          haleine la ville de Bayeux 
                          dans les années 1850. Il s'agissait soit de la détruire 
                          (à cause de supports trop faibles dans la croisée), 
                          soit de la reconstruire en consolidant ses supports. 
                          L'encadré 
                          à ce sujet est en page 3.
 Depuis 1868 la tour présente donc un nouvel aspect.
 Le premier niveau est assuré par un massif rectangulaire 
                          du XIVe siècle orné d'une suite 
                          d'arcs trilobés. Voir le gros plan plus 
                          bas. Juste au-dessus : un rang de quatre-lobes dominé 
                          par une corniche de bouquets de chardons isolés. 
                          Cette corniche 
                          accueille des masques et, aux quatre coins, des anges 
                          tenant un écusson avec armoiries.
 Au-dessus de la corniche s'élève la structure 
                          octogone du XVe siècle. Le garde-corps 
                          de style flamboyant concrétise la transition 
                          du rectangulaire à la forme octogonale.
 Ce premier étage octogone, bâti vers 1470, 
                          est ajouré de hautes baies dont le remplage est 
                          renforcé par un meneau transversal. L'ornementation 
                          flamboyante est omniprésente : baies en tiers-point 
                          encadrées d'arcs en accolade, épis de 
                          faîtage, anges et lions porteurs d'écussons. 
                          Voir le gros plan plus 
                          bas.
 L'historien Louis Serbat, pour le Congrès 
                          archéologique de France en 1908, précise 
                          que, la tour n'allant pas plus haut, cet étage 
                          fut couronné en 1483 d'une couverture de plomb. 
                          Cette dernière, après l'incendie de 1676, 
                          fut remplacée par «une sorte de coupole 
                          classique».
 Enfin, au-dessus d'un garde-corps aveugle s'élève 
                          le second étage octogone, uvre néo-gothique 
                          flamboyant des années 1850 réalisée 
                          par l'architecte Gabriel Crétin. Voir plus 
                          bas cette ornementation prise au téléobjectif. 
                          Le cahier des charges de l'architecte incluait aussi 
                          une terminaison par un dôme de cuivre, un lanternon 
                          et une flèche.
 À la base du lanternon terminal a été 
                          créée une étroite plate-forme que 
                          le personnel spécialisé peut gagner par 
                          un escalier en spirale à jour. Par temps clair, 
                          on aperçoit la mer qui n'est qu'à sept 
                          kilomètres.
 La tour centrale n'a jamais fait l'unanimité. 
                          Ainsi, Jean Vallery-Radot y voit une fausse note : les 
                          architectes contemporains ont rajouté une surélévation 
                          maladroite. La tour centrale «n'est plus à 
                          l'échelle du monument qu'elle écrase de 
                          hauteur excessive.»
 Sources : 1) La cathédrale 
                          de Bayeux de Jean Vallery-Radot, Henri Laurens éditeur, 
                          années 1920 ; 2) Congrès archéologique 
                          de France de 1908, article de Louis Serbat.
 |  |   
                |  Le soubassement rectangulaire, qui soutient les deux étages 
                  octogones, date du XIVe siècle.
 Il est orné d'une haute arcature trilobée.
 Le garde-corps flamboyant introduit les étages du XVe 
                  siècle et postérieurs.
 |  |   
          |  Le soubassement est orné d'une suite d'arcs trilobés, 
            puis d'un rang de quatre-lobes.
 Au-dessus, une corniche de bouquets de chardons isolés reçoit 
            des masques et des anges portant écussons.
 À partir de cette corniche commencent les travaux du XVe siècle.
 |   
          |  Les premier étage octogone de la tour centrale exhibe
 une impressionnante succession d'écussons portant armoiries.
 Ici, l'écusson à fleurs de lys est porté par 
            deux moines, tandis qu'un lion héraldique
 tient un écusson à deux fasces, armoiries de l'évêque 
            Louis d'Harcourt.
 |  Les deux étages octogones de la tour centrale sont en gothique 
            flamboyant.
 Dans les baies du premier étage, la présence d'un
 meneau transversal renforce la structure.
 |   
          |  Détail de l'ornementation gothique flamboyant du premier 
            étage octogone.
 À gauche, un écusson aux lys, à droite l'écusson 
            à deux fasces de Louis d'Harcourt.
 Au centre, ces mêmes écussons, mais de taille réduite, 
            sont tenus par des lions héraldiques.
 |   
          |  Le second étage octogone de la tour centrale est magistralement 
            orné.
 Il a été érigé au-dessus du premier étage 
            médiéval dans les années 1860.
 |   
          | 
               
                | LE CROISILLON 
                  SUD ET LE PORTAIL DU DOYEN |  |   
          | 
               
                |  Une monumentale élévation termine le croisillon 
                  sud du transept.
 Fin du XIIIe siècle.
 |   
                | 
                     
                      | Le 
                          tympan de l'histoire de Thomas Becket.Dans son ouvrage sur la cathédrale de Bayeux, 
                          Jean Vallery-Radot rappelle que, à peine quatre 
                          ans après l'assassinat de 1170, le poète 
                          Garnier de Pont-Saint-Maxence avait composé une 
                          description en vers de ce drame. Son uvre donna 
                          lieu à de nombreuses biographies, dont une en 
                          français. L'historien ajoute : «Il est 
                          probable que le sculpteur de notre tympan s'est inspiré, 
                          en suivant les indications d'un clerc, d'une de ces 
                          vies illustrées.»
 La scène du bas (qui se lit de droite à 
                          gauche) représente sans aucun doute la fameuse 
                          assemblée de Northampton en 1164. Henri II Plantagenêt 
                          y convoqua le prélat et, sur leur désaccord, 
                          l'abreuva d'injures et le chassa. (L'archevêque 
                          Thomas bataillait sans cesse pour que l'église 
                          d'Angleterre ne subît plus la férule du 
                          roi.) Le personnage tout à droite, les jambes 
                          croisées, serait Henri II.
 Le reste du registre illustre les nombreuses réconciliations 
                          plus ou moins factices (dont l'une à Bayeux) 
                          survenues entre les deux adversaires.
 Après de longues années d'exil, l'archevêque 
                          traversa la Manche pour Cantorbéry. C'est le 
                          sujet du second registre : on y voit une nef suivie 
                          d'une chevauchée. La scène de droite est 
                          celle de l'assassinat. 
                          Le prélat, à genoux, va succomber sous 
                          les coups de ses meurtriers en présence du porte-croix. 
                          Le scène du haut illustre la pénitence 
                          publique du roi sur le tombeau du saint en 1174.
 Source :  La cathédrale 
                          de Bayeux de Jean Vallery-Radot, années 1920.
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                | 
                     
                      | Le 
                          croisillon sud.L'élévation qui termine le croisillon 
                          sud du transept a fière allure (photo ci-contre). 
                          Elle est harmonieuse ; ses étages s'équilibrent 
                          parfaitement. Dotée d'un riche décor inspiré 
                          de la façade occidentale, cette élévation 
                          monumentale remonte à la fin du XIIIe siècle.
 Le premier niveau constitue le portail du Doyen. 
                          Les trois voussures qui encadrent le tympan retombent 
                          sur des embrasures privées de leurs statues depuis 
                          longtemps. Un élégant trilobe surmonte 
                          chaque porte.
 Détail remarquable : dans les écoinçons, 
                          aucun espace n'est perdu pour l'ornementation. Les roses, 
                          les trèfles, les polylobes s'y enrichissent les 
                          uns les autres dans les moindres recoins (photo ci-dessous).
 Le tympan illustre l'histoire de  
                          Thomas Becket et de son assassinat en 1170.
 Au-dessus du portail, un garde-corps à arcature 
                          trilobée assure la liaison entre la partie basse 
                          de l'élévation et l'imposante verrière 
                          à six lancettes qui éclaire le transept. 
                          À nouveau, dans les écoinçons qui 
                          accompagnent cette verrière, aucun espace n'est 
                          perdu pour les roses.
 Au troisième niveau, la galerie sous arcades, 
                          entourée de deux tourelles ajourées, devait 
                          recevoir jadis des statues. Quant au pignon qui la surmonte, 
                          quatre roses remplissent tout son espace avec élégance.
 |  |   
                |  Le portail du Doyen accueille un tympan qui illustre l'histoire 
                  de Thomas Becket.
 On remarquera le souci de l'architecte de ne laisser aucun vide 
                  dans les écoinçons.
 Un trilobe feuillagé surmonte chaque porte.
 Fin du XIIIe siècle.
 |  |   
          | 
               
                | LE TYMPAN DE L'HISTOIRE 
                  DE THOMAS BECKET |  |   
          | 
               
                |  Le tympan du portail du Doyen illustre l'histoire de Thomas 
                  Becket.
 Les registres sont séparés non par des bandeaux 
                  comme dans les tympans de la façade,
 mais par une série d'arcades tréflées, 
                  signant ainsi une époque postérieure.
 |   
                |  L'histoire de Thomas Becket, détail : l'archevêque traverse 
                  la Manche pour gagner Cantorbery.
 |   
                |  L'histoire de Thomas Becket, détail : avec ses fidèles, 
                  l'évêque chevauche vers Cantorbery.
 |   
                |  L'histoire de Thomas Becket, détail : l'assassinat.
 | 
                     
                      |  
                          Thomas Becket assassiné.Le prélat est à genoux dans sa cathédrale, 
                          devant un autel. Il est sur le point de tomber sous 
                          les coups de deux chevaliers normands dont l'Histoire 
                          a retenu les noms : Guillaume de Traci et Renaud, fils 
                          de l'Ours.
 L'unique témoin du drame est Edward Grim, le 
                          porte-croix du prélat. Les autres protagonistes 
                          ont fui.
 Pour Jean Vallery-Radot, le sculpteur n'a pas oublié 
                          de faire porter au porte-croix l'insigne de sa fonction, 
                          une croix. Mais les dégradations de la pierre 
                          l'ont fait disparaître. Voir la même 
                          scène peinte au XIXe siècle dans le 
                          bras sud du transept.
 Source : La cathédrale 
                          de Bayeux de Jean Vallery-Radot.
 |  |   
                |  L'histoire de Thomas Becket : la pénitence publique du roi.
 |  | 
               
                |  Portail du Doyen, détail : les voussures de l'archivolte.
 |   
                |  Une gargouille à forme humaine sur le côté 
                  sud.
 |   
                |  Console à tête humaine et dais gothiques sur le 
                  côté sud.
 Il s'agit ici d'une culée du premier rang (XIIe siècle).
 |   
                |  Console en forme d'ange ailé sur le côté sud.
 |  |   
          | 
               
                | LE CHEVET DE LA 
                  CATHÉDRALE |  |   
          | 
               
                |  La cathédrale de Bayeux vue du chevet (La «Normandie 
                  illustrée», 1850).
 Le dôme de la tour centrale visible sur ce dessin a été 
                  démoli sous le Second Empire.
 |   
                | 
                     
                      | Le 
                          chevet de la cathédrale (2/2).---»» Au deuxième niveau, les contreforts 
                          sont ornés de statues représentant la 
                          Vierge, des évêques et des saints. Six 
                          sont données ci-dessous. Elles étaient 
                          vraisemblablement situées trop haut pour être 
                          la proie des iconoclastes. Ce sont maintenant des copies 
                          du XIXe siècle.
 Il faut noter aussi les deux tourelles à clochetons 
                          qui marquent la naissance de l'abside. Elles donnent 
                          au chevet de la cathédrale un caractère purement régional. 
                          On retrouve ces deux tourelles au chur de Saint-Étienne 
                          de Caen.
 Source : La cathédrale 
                          de Bayeux de Jean Vallery-Radot, Henri Laurens éditeur, 
                          années 1920.
 |  |  | 
               
                | 
                     
                      | Le 
                          chevet de la cathédrale (1/2). Le magnifique chevet en gothique normand de la cathédrale 
                          de Bayeux 
                          est en général la première vue 
                          que l'on a de l'édifice. C'est l'image d'un véritable 
                          chef-d'uvre architectural érigé 
                          dans les années 1220-1240, âge du style 
                          gothique primitif.
 Une chose étonne immédiatement : ce sont les chapelles 
                          rayonnantes que l'on ne remarque pas parce qu'elles 
                          sont engoncées dans un ensemble sans saillie, mise à 
                          part la chapelle axiale. Tout est masqué y compris les 
                          culées des arcs-boutants ! L'architecte a pris pour 
                          modèle le chevet de Saint-Étienne 
                          de Caen, réalisé plus de trente ans auparavant.
 La suite de chapelles est ornée, dans sa partie 
                          basse, d'une arcature aveugle. Un garde-corps tréflé, 
                          aveugle lui aussi, ceinture le haut de ces chapelles. 
                          Le toit est à simple pan.
 ---»» Suite 2/2 
                          plus bas.
 |  |   
                |  Un évêque tenant sa crosse.
 |  Un évêque tenant un ciboire.
 |  |   
          |  Au chevet, les statues dans les contreforts des arcs-boutants
 ont été remplacées par des copies au XIXe siècle.
 |   
          |  Vierge à l'Enfant.
 |  Une sainte debout sur un masque d'animal.
 |  Une sainte tenant la palme du martyre.
 |  Vierge à l'Enfant.
 |   
          |  Les grandes baies de la chapelle axiale et la statue d'une Vierge 
            à l'enfant sous son dais.
 |  Un évêque debout sur un chien.
 |   
          |  |   
          | Documentation : «La cathédrale 
            de Bayeux» de Jean Vallery-Radot, Henri Laurens éditeur, 
            années 1920
 + «Bayeux, joyau du gothique normand», La Grâce 
            d'une cathédrale, La Nuée Bleue, Place des Victoires, 
            2016
 + «L'architecture normande au Moyen Âge», Presses 
            Universitaires de Caen,, articles de Maylis Baylé, 1997
 + «Congrès archéologique de France, 132e session, 
            1974, Bessin et Pays d'Auge», article de Jacques Thirion
 + «Congrès archéologique de France, 75e session, 
            1908, Caen», article de Louis Serbat
 + «L'homme et la matière, l'emploi du plomb et du fer 
            dans l'architecture gothique», Actes du colloque de Noyon, nov. 
            2006, éd. Picard
 +«La cathédrale Notre-Dame de Bayeux» de François 
            Neveux, OREP éditions., 2007
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