Accueil
Histoire navale
Céramique
Bibliographie
Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
Châteaux, palais,
  Eglises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en juillet 2022
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Dinan
Basilique
Saint-Sauveur
1/2
Cliquez ici pour passer en page 2
Détail du tympan et de l'archivolte du portail central

Des deux églises de Dinan, la basilique Saint-Sauveur est la plus vaste, la plus riche en ornements, et pour partie la plus ancienne : la moitié inférieure de la façade ouest est datée du XIIe siècle, de style roman ; roman également l'élégant mur méridional de la nef que des circonstances, jugées malheureuses à l'époque, ont transmis jusqu'à nous.
On sait qu'une église romane a été édifiée au début du XIIe siècle à l'emplacement précis de l'actuel Saint-Sauveur. La tradition en attribue la construction à un vœu de Rivallon le Roux, seigneur de Dinan, à son retour de la première croisade. En conséquence, il pourrait exister une influence byzantine dans la partie romane de la façade (voir l'encadré). Les historiens n'ont aucune certitude. Cette église romane devait déjà être de bonne taille : une nef sans bas-côté, avec un toit charpenté, un chœur et des chapelles rayonnantes.
À partir de 1480, l'église fut transformée en un édifice gothique plus vaste : nef avec bas-côtés bordés de chapelles ; long transept avec clocher ; chœur à cinq chapelles rayonnantes. La paroisse de Saint-Sauveur était riche au sein d'une ville prospère. Dinan va, de plus, éviter les dommages lors de la guerre d'Indépendance (1487-1491) en ouvrant ses portes, sans résister, à l'armée de Charles VIII. Les travaux du gothique flamboyant s'enchaînèrent alors dans un ordre incertain : coté nord de la nef ; façade ; puis, de 1507 à 1545, transept, chœur, clocher et chapelles rayonnantes.
En 1547, le clocher s'écroule, interrompant l'ordre prévu des travaux. Conséquence indirecte ou pas : le mur sud roman de la nef va subsister jusqu'à nos jours - à la plus grande joie des amateurs d'art roman. Pendant les guerres de Religion, l'église est saccagée, la plupart des vitraux sont détruits. Lors de la Révolution, l'église devient temple de la Raison, puis grange. Elle est rendue au culte à la suite du Concordat.
En 1835, Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, passe à Dinan et inscrit l'église dans sa liste des monuments remarquables de Bretagne (voir des extraits de son rapport plus bas). L'édifice est restauré sous le Second Empire, un nouveau tympan vient orner la façade occidentale. Saint-Sauveur a été classée Monument historique en 1862 ; elle est proclamée basilique en 1954.
Avec ses douze autels et ses retables, l'église Saint-Sauveur possède beaucoup d'ornements, que ce soit à l'extérieur, dans les chapelles du bas-côté nord ou dans les chapelles rayonnantes du chevet. Ce dernier abrite des sculptures de style gothique flamboyant. Et dans d'autres sculptures se lit le passage, dans la première moitié du XVIe siècle, du flamboyant au style Renaissance (clés de voûte et crédences monumentales comme celle de la chapelle rayonnante Sainte-Thérèse). Enfin, une urne rappelant le souvenir de Du Guesclin est visible dans le bras nord du transept.
Vitraux anciens dans le bas-côté nord : la baie 29, dite des Évangélistes, possède une rangée de panneaux datés du XVIe siècle et restaurés au XIXe. Tous les autres vitraux historiés, donnés dans leur intégralité ici, sont des créations de l'atelier Louis Barillet, réalisées autour des années 1940.
Cette première page présente l'extérieur de la basilique, la nef et le transept ; la page 2, le chœur, les chapelles des travées droites du déambulatoire et les chapelles du rond-point.

Vierge à l'Enfant dans le retable de la Sainte-Famille, détail
Vue d'ensemble de la basilique Saint-Sauveur
Vue d'ensemble de la basilique Saint-Sauveur.
Les deux chapelles Sainte-Barbe et Saint-Éloi (que l'on voit de face) sont accolées contre des piles de la croisée à plan barlong,
ce qui réduit fortement le passage de la nef vers le chœur et produit un effet visuel assez malheureux.
ARCHITECTURE EXTÉRIEURE DE LA BASILIQUE
La basilique Saint-Sauveur vue depuis la Rance
La basilique Saint-Sauveur vue depuis la Rance au XIXe siècle.
«Le Port de Dinan» de George Clarkson Stanfield (1828-1878).
Huile sur toile de 1871, musée du château de Dinan.
La nef et le clocher de la basilique
La nef et le clocher de la basilique vus depuis l'ouest.

La flèche bleue indique l'arcade creusée primitivement
dans le bras du transept pour bâtir un bas-côté
au sud à la place du mur roman.
La basilique Saint-Sauveur et son chevet en restauration en 2013
La basilique Saint-Sauveur et son chevet
en restauration en 2013.
Le chevet gothique de la basilique
Le chevet gothique de la basilique (début du XVIe siècle).

Architecture extérieure (1/4). Cette architecture possède un aspect gothique et roman. À l'ouest, la partie inférieure de façade, datée du XIIe siècle, est romane. Elle est présentée dans un encadré plus bas. Est roman également toute la longère sud de la nef. Quant à l'aspect gothique, il transparaît dans l'élévation nord de la nef, bâtie à partir de 1480, et surtout dans le chevet, construit à partir des années 1500.
Rappelons que si le mur sud est resté roman, c'est parce que son remplacement, comme au nord, par un mur gothique avec bas-côté (bordé de chapelles?) a été abandonné lors des travaux des XVe et XVIe siècles. La preuve que ces travaux étaient prévus est donnée par la présence d'une arcade dans le bras sud-ouest du transept, visible à l'extérieur (flèche dans la photo ci-contre) et à l'intérieur (photo plus bas).
La photo ci-dessus montre la partie basse du chevet, élevé sur un ancien chevet roman. Correspondant à cinq chapelles rayonnantes, elle offre une forêt de contreforts striés de larmiers et terminés par des épis ou des pinacles arrondis. Les toits en pyramide sont, eux aussi, surmontés d'un épi. Globalement, de bas en haut du chevet et du sud vers le nord, le style Renaissance prend l'avantage sur le style gothique. Dans son étude pour le Congrès archéologique de 2015, l'historienne Michèle Boccard écrit : «(...) si des baies des chapelles rayonnantes sud sont encore ornées de choux et de crochets flamboyants, celles situées au nord voient apparaître de nouveaux motifs (candélabres, visages, grappes de fruits) d'une plus grande platitude, témoignant de l'apparition du vocabulaire de la Renaissance sur le chantier.» C'est la marque d'un changement dans la direction du chantier, ajoute-t-elle, (un chantier qui aura pris plusieurs décennies), mais pas forcément la preuve d'une interruption des travaux (qu'une nouvelle équipe aurait poursuivis plus tard).
On remarque aussi que la base des toitures des chapelles s'accompagne d'un garde-corps tantôt aveugle, tantôt ajouré. Dans son aspect général, le chevet de Saint-Sauveur est moins dense que celui de Saint-Malo. Cette sobriété est illustrée dans la tourelle d'escalier menant aux combles (photo plus bas) et dont l'armortissement sommital est étrangement surchargé d'ornements.
Il faut s'arrêter à présent sur le mur roman méridional de la nef, en photo ci-dessous. Avec la façade, c'est, au niveau artistique, la pièce maîtresse de l'architecture extérieure de la basilique. D'un aspect très élégant, il présente six travées et deux niveaux. Le niveau du bas est une suite de doubles arcatures aveugles ; celui du haut, une succession «de trois niches de section courbe dont les deux extrêmes sont aveugles et celle du milieu percée d'une fenêtre», écrit Louise-Marie Tillet dans Bretagne romane (La Pierre-Qui-Vire, 1982) où elle ne fait d'ailleurs que copier-coller la description de René Couffon, en 1949, lors du Congrès archéologique... Les travées sont séparées par des contreforts-colonnes surmontés d'un chapiteau en demi-cercle sculpté d'animaux. Exception faite pour la troisième travée qui est encadrée par des pilastres à chapiteaux quadrangulaires eux aussi sculptés. Un cordon fin et peu saillant sépare nettement les deux niveaux, tandis qu'une puissante corniche à modillons longe le sommet. Enthousiasmée par l'élégance de ce mur et par cette série d'arcs triples qui surmonte la série d'arcs doubles, Florence Surel écrit en 1966 dans le Dictionnaire des églises de France (Robert Laffont) : «L'effet obtenu est saisissant ; la solution donnée aux grandes surfaces de mur sans ouvertures est sans équivalent en Bretagne et sa réussite est totale.» ---»» Suite 2/4

Le côté sud, de type roman, est la partie la plus ancienne de la basilique
Avec la moitié inférieure de la façade, le côté sud, de type roman, est la partie la plus ancienne de la basilique.
Cette longère romane, à six travées et deux niveaux, est particulièrement harmonieuse.
La chapelle du côté sud
La chapelle se tient dans la troisième travée de la longère sud.
Modillons romans sur la longère sud
Modillons romans accolés à la corniche qui surplombe la longère sud.

Architecture extérieure (2/4) : la chapelle sud.  ---»» Dans la photo au-dessus, on voit qu'à la troisième travée est accolée, un peu comme un élément rapporté, une petite chapelle qui a intrigué les archéologues. Lors du Congrès archéologique de 1949, René Couffon la signale en quelques mots : cette travée «a été remplacée au XVe siècle par une arcade gothique donnant accès à une chapelle.» Dans Bretagne gothique (Picard, 2010), Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult la mentionnent un peu plus longuement : «[c'est] une construction parfaite dans ses proportions et sa modénature, que ses pignons à gâbles aigus, semblables à ceux des chapelles rayonnantes du chœur de Saint-Malo, situent autour de 1500.» Et ils concluent : «L'installation de cette chapelle privée corrobore en fait l'abandon du projet initial de collatéral sud.» Ce qui signifie, pour les deux historiens, que la chapelle a été bâtie une fois décidé l'abandon du mur gothique sud, une décision que l'année 1500 citée plus haut situerait donc à la fin du XVe siècle. Précisons tout de suite qu'aucun document ancien n'indique l'année d'abandon de ce projet.
Lors du Congrès archéologique de 2015, Michèle Boccard s'empare de ce palpitant problème et y consacre quarante lignes ! Notons en passant qu'il n'est pas rare qu'un bâtiment médiéval place les historiens-archéologues devant une énigme : quel est l'ordre de succession des parties construites ? Ici, trois possibilités se présentent : 1) la chapelle date d'avant les travaux du gothique flambloyant ; 2) elle date de l'époque des travaux et a été bâtie avant l'abandon du mur sud ; 3) elle a été bâtie après l'abandon du mur sud. La deuxième possiblité doit être rejetée. Comme le souligne Michèle Boccard, on n'imagine pas la fabrique de Saint-Sauveur autoriser la construction de cette chapelle sachant que le mur roman va disparaître au profit d'un collatéral gothique bordé, lui-même, de chapelles, à l'image du côté nord. Il reste donc deux cas possibles, résumés en une question : la chapelle a-t-elle été construite avant 1480 (début des travaux du gothique) ou après l'abandon de la construction du mur sud gothique ? Et en complément : vers quelle année cet abandon se situe-t-il ? Une énigme passionnante. La vue de cette chapelle, tout éclatante de blancheur dans la photo, et fortement restaurée, fait pencher pour la seconde solution. Et pourtant !
Suivons Michèle Boccard. L'historienne observe d'abord le réseau à trilobes et quadrilobes des trois baies de la chapelle et les rapproche de ce qu'on trouve à Dol au XIIIe siècle et surtout à Tréguier au XIVe. D'où un premier indice : la chapelle daterait d'avant le quinzième siècle ou du début. Ensuite, l'examen de l'architecture intérieure de la chapelle et le profil de ses ogives (voir la vue intérieure plus bas) conduisent à rejeter la possibilité d'une construction après l'abandon du collatéral sud. En effet, le profil des moulures et des chapiteaux est bien distinct de ce qui a été créé dans le bas-côté nord. Il ne s'agit donc pas de la même époque. ---»» Suite 3/4

Pilastres de la troisième travée avec leur chapiteau quadrangulaire
Contrairement aux autres, la TROISIÈME TRAVÉE du mur sud est encadrée par deux pilastres surmontés de chapiteaux quadrangulaires.
On y voit, à gauche, des animaux fantastiques ; à droite, une suite d'arcades en plein cintre.

Architecture extérieure (3/4) : la chapelle sud.  ---»» Enfin, Michèle Boccard attire l'attention sur un autre point, négligé jusque-là : si les travées sont délimitées par des demi-colonnes, la troisième travée (où se situe la chapelle) l'est, quant à elle, par des pilastres. Et les chapiteaux qui les coiffent sont quadrangulaires, contrairement à tous les autres. Pilastres et chapiteaux «sont purement romans et ne paraissent pas avoir été remployés», écrit l'historienne. Voir la photo plus bas. Lors de la construction de l'édifice roman, cette travée tenait donc un rôle particulier. Recevait-elle un portail ? Ou déjà une petite chapelle ? La seconde solution semble l'emporter car on trouve, dans la chapelle, la trace de multiples restaurations. De plus, dans sa monographie Dinan, mille ans d'histoire paru en 1958, Mathurin-Eugène Monier écrit que c'était la chapelle funéraire d'Henry Lefeuvre, «bourgeois de Dinan» et qu'elle remontait à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe. Michèle Boccard, qui donne cette information en note, signale que l'auteur, malheureusement, ne cite aucune source.

Quel a été l'ordre de succession des travaux ? L'étude minutieuse du bâti, l'observation des maçonneries, les arguments développés dans son article pour le Congrès archéologique de 2015, le tout renforcé d'une bonne dose de logique, conduisent Michèle Boccard à la proposition suivante : construction de la petite chapelle sud bien avant 1480 ; construction du bas-côté nord à partir de 1480, réédification de la façade ; construction du chœur à partir de 1507 ; chapelles rayonnantes et voûtes du déambulatoire, de 1514 à 1545 ; puis, élévation du transept, de la tour et du clocher (nef et chœur sont là pour contrebuter les poussées) ; enfin, dernière étape prévue, le bas-côté sud de la nef.
Mais le clocher s'écroule en 1547, obligeant à fermer la nef par une clôture. Le carré du transept est reconstruit dix ans après, avec des fonds qui n'étaient évidemment pas destinés à cette tâche. Les guerres de Religion qui embrasent la seconde moitié du XVIe siècle et saccagent l'église retardent les travaux. Saint-Sauveur va héberger des réfugiés et l'on doit couvrir provisoirement le chœur et le clocher.
La reconstruction de la tour ne commence qu'en 1605 et se prolonge jusqu'en 1654. La charpente de la flèche est achevée en 1667, tandis que celle du chœur avait été posée dés 1646. En 1653, la clôture qui séparait le chœur et la nef est supprimée.
Dans cette succession proposée, l'élévation du mur sud gothique est placée à la fin. Pourquoi ne pas l'insérer juste après l'élévation du mur nord comme la logique pourrait le faire penser ? Pour Michèle Boccard, ce choix curieux pourrait s'expliquer justement par la présence de la chapelle sud dont la destruction ou le déplacement aurait été retardé au maximum...
Ajoutons qu'au XVIIIe siècle, la foudre frappa le clocher à plusieurs reprises. Et encore une fois en 1800, avec un incendie qui l'endommagea sévèrement. Toute la partie haute du clocher fut refaite au début du XIXe.
Le manque de sources pose toujours des problèmes aux archéologues et aux historiens, surtout quand il s'agit de classer dans le bon ordre les travaux de construction et de réédification d'un édifice religieux. Un autre cas est proposé dans ce site avec l'église Saint-Jacques de Reims. ---»» Suite 4/4

La tourelle d'escalier menant aux combles est embellie d'un amortissement gothique «très breton»
La tourelle d'escalier menant aux combles est embellie d'un amortissement gothique.
À noter, sur la droite, une originale colonnette torsadée.
Façade occidentale de la basilique. La partie basse date de l'époque romane
Façade occidentale de la basilique. La partie basse, romane, date du XIIe siècle.
Tympan de la façade :  le Christ servi par deux anges
Le Christ servi par deux anges : ce tympan moderne date du Second Empire.
DEUX VIEILLARDS DE L'APOCALYPSE (XIIe siècle)
Un vieillarde de l'Apocalypse (XIIe siècle) Un vieillarde de l'Apocalypse (XIIe siècle)

Architecture extérieure (4/4) : la façade romane. Seule la moitié inférieure de la façade occidentale est romane, datée du XIIe siècle.
Dans Bretagne gothique (Picard, 2010), Philippe Bonnet et Jean- Jacques Rioult voient, dans cette façade hybride, la conséquence directe de l'abandon du bas-côté gothique, au sud de la nef, et du maintien du mur roman. Le bas-côté nord et ses chapelles, élevés à la fin du XVe siècle, diminuent la luminosité. Sans l'équivalent au sud, il a fallu, selon nos deux historiens, accroître la source de lumière venant de l'ouest. D'où la réédification de la partie supérieure de la façade avec mise en place d'une grande baie à six lancettes.
Cette baie recevait-elle du verre blanc à l'origine ? Ce choix de verre paraîtrait logique car, quelle que soit sa taille, une baie dont le vitrail est couvert de pigments colorés, n'éclaire plus grand-chose... On pourra lire à ce sujet le problème de la forte pénombre qui pénalise la grande église Saint-Vincent-de-Paul à Paris (9e arr.).
Un doute demeure sur l'époque de cette réédification. Si l'on rapproche les raisons avancées par Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult (réédification car abandon du mur gothique au sud) de l'ordre de succession des travaux proposé par Michèle Boccard (Congrès archéologique, 2015), il faut privilégier la seconde moitié du XVIe siècle. De son côté, l'historienne, qui n'aborde pas, dans son étude de 2015, le problème de la luminosité de la nef, écrit que «la partie supérieure de la façade ouest a été entièrement modifiée à la fin du XVe siècle». Cette datation, rattachée à l'édification du mur nord, paraît plus réaliste.
Restons sur la luminosité. Selon l'article de Bretagne gothique, c'est aussi pour l'améliorer que le bas-côté nord se termine, à l'ouest, par une large baie à quatre lancettes (photo donnée ci-contre). L'idée est recevable. Remarquons que le réseau de cette baie, à la fois original et rare, s'élève en éventail comme des feuilles de palme. Michèle Boccard mentionne que ce motif se retrouve à l'abside de l'église Notre-Dame de Guingamp dès 1484.
Le Second Empire réalisa une restauration de la partie romane de Saint-Sauveur : nouveau tympan sculpté représentant le Christ servi par deux anges ; voussures refaites ainsi que bon nombre de chapiteaux et de bases de colonnes.
Abstraction faite de ces restaurations, la partie romane de la façade reçoit trois arcades en plein cintre de taille égale. Au nord et au sud, l'archivolte est nue, de même que le tympan. La multiplication des colonnes à chapiteaux donne un aspect très vivant à cet ensemble. Le cintre principal est orné, à droite et à gauche, de deux belles rondes-bosses : le bœuf (ailé) de saint Luc et le lion (ailé) de saint Marc.
L'aspect général de la façade romane et de la longère sud «ont fait généralement attribuer l'édifice primitif de Saint-Sauveur à un architecte poitevin», écrit René Couffin en 1949 pour le Congrès archéologique.
Il est à noter que les quatre statues (des Évangélistes?), dans les arcades latérales, reposent sur des lions. La présence de ces sculptures en haut-relief, ajoutée aux dais qui coiffent les statues ou encore aux motifs de la seconde voussure de l'archivolte centrale, ont fait croire, écrit Michèle Boccard, à une influence orientale, en l'occurrence byzantine. D'où l'hypothèse d'une fondation de l'église romane au retour de la première croisade, peut-être vers 1120.
En 1982, dans Bretagne romane (La Pierre-Qui-Vire), Louise-Marie Tillet, du Centre International d'Études Romanes, s'exprimait déjà, à ce sujet, au conditionnel : «Si la tradition, qui fait remonter la fondation de Saint-Sauveur à Riwallon [seigneur de Dinan] à son retour de la croisade, écrit-elle, était confirmée, on pourrait admettre que cette église ait été édifiée, sinon par un architecte venu d'Orient, du moins à partir de croquis rapportés par Riwallon lui-même ou par quelqu'un de son entourage, comme le suggèrent plusieurs auteurs.»
En 2015, Michèle Boccard souligne que l'idée d'une influence orientale a été relancée par René Couffon en 1949 dans son étude sur Saint-Sauveur lors du Congrès archéologique. En fait, dans cette étude, René Couffon fait mention de l'un de ses anciens écrits de 1938 (où il analyse l'influence orientale en Bretagne dans le cadre des pèlerinages des Bretons à Rome du VIe au XIIIe siècle) et donne la paternité de cette idée d'influence orientale dans la façade de la basilique à l'architecte et historien de l'art Victor Ruprich-Robert (1820-1887). Mais, à lire René Couffon, Ruprich-Robert ne fait que suggérer une alternative : soit Saint-Sauveur a été édifiée par un architecte venu d'Orient, soit «plus vraisemblablement, d'après des croquis rapportés d'Orient, peut-être même par Riwallon de Dinan ou par son entourage» [Couffon]. Bref, tout le monde se contente de suppositions.
Quoi qu'il en soit, Michèle Boccard s'en tient, pour l'essentiel, au cadre français. La façade, telle qu'elle la conçoit au complet, rejoint les styles pratiqués communément en Poitou et en Saintonge vers le milieu du XIIe siècle. On peut la rapprocher notamment de celles de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, de Saint-Nicolas à Civray et de Saint-Pierre à Aulnay. «La conception architecturale de l'église romane, écrit l'historienne en 2015, doit sans doute plus à la présence d'artisans saintongeais ou poitevins à Dinan qu'à celle d'un hypothétique maître d'œuvre venu de Byzance ou de Terre Sainte.»
En fait, l'iconographie de la partie romane de la façade suit tout simplement la tradition de l'époque : vieillards de l'Apocalypse ; travaux des mois ; Adoration des mages ; symboles des Évangélistes, etc. Néanmoins, concède Michèle Boccard, une influence orientale indirecte est admissible par le biais de motifs décoratifs : ceux-ci pouvaient aisément circuler via des tissus ou des carnets de modèles. Ce qui rejoint l'idée des croquis véhiculés par un proche de Riwallon, telle qu'elle est suggérée par Louise-Marie Tillet et Victor Ruprich-Robert.
Sources : 1) Congrès archéologique, 1949, article de René Couffon ; 2) Congrès archéologique, 2015, article de Michèle Boccard ; 3) Bretagne gothique de Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, 2010 ; 4) Bretagne romane, La Pierre-Qui-Vire, 1982.

Le premier niveau de la façade occidentale de la basilique date de l'époque romane
Le premier niveau de la façade occidentale de la basilique date de l'époque romane (XIIe siècle).
La présence de lions sous les pieds des statues a fait penser à une possible influence orientale dans l'élaboration de cette façade.
Archivolte romane du portail central, détail
Archivolte romane du portail central, détail.
On reconnaît les vieillards de l'Apocalypse.
Chapiteaux romans sur la façade occidentale
Chapiteaux romans (en partie refaits au XIXe siècle) sur la façade occidentale.
Chapiteau roman : un monstre dévorant un homme
Chapiteau roman : un monstre
dévorant un homme.
Chapiteau roman : le châtiment des vices
Chapiteau roman : le châtiment des vices.

Mérimée et la façade romane de Saint-Sauveur.
Dans ses Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France (1835), Mérimée écrit à propos de la façade : «Malgré la mauvaise qualité des matériaux, la façade de l'ancienne cathédrale de Dinant [sic], Saint-Sauveur, couverte de bas-reliefs, produit, à distance, un effet assez imposant, mais qui diminue à mesure que l'on s'approche. Cette façade est romane et je la crois de la fin du douzième siècle. Il faut en excepter un fronton, maladroitement ajouté au-dessus du portail, et percé d'une grande fenêtre flamboyante. Le portail et le mur méridional de la nef, voilà tout ce qui reste de la construction primitive. Le reste de l'église est du quinzième siècle, d'un style mesquin et sans grâce.»
Il poursuit plus loin : «On doit remarquer comme un fait assez rare dans l'époque romane, les dais au-dessus des saints. Sous le rapport de la composition, deux de ces dais présentent le motif ordinaire des dais gothiques, une chapelle plus ou moins ornée suspendue au-dessus d'une statue. Les deux autres ne sont que des petites pyramides avec des bas-reliefs sur leurs faces.»
Source : Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France par Prosper Mérimée, Paris, Librairie de Fournier, 1836.

Chapiteaux romans sur la façade occidentale
Chapiteaux romans sur la façade occidentale.
Archivolte romane du portail central, détail
Ornementation romane
dans l'archivolte du portail central, détail.

Le granit en Bretagne. En 1835, lors de son passage à Dinan, Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, se montrait assez négatif sur cette pierre. Il écrivait : «L'espèce de granit employée dans toutes les constructions est, par sa nature, impropre à recevoir une ornementation soignée. C'est une pâte peu compacte, renfermant un sable très dur ; le ciseau l'égrène au lieu de la couper.»
Dans sa description de la façade de Saint-Sauveur, Mérimée ne se méprend pas sur l'origine romane des sculptures de granit malgré une érosion qui pourrait tromper : «Si l'on considère de plus près ces colonnes torses, écrit-il, ces chapiteaux historiés, ces figurines répandues avec profusion, il est impossible de ne pas reconnaître le style roman fleuri dans son entier développement. Si l'architecte eût eu d'autres matériaux à sa disposition, sans doute il eût mieux fait, et le fini du travail eût ôté à son œuvre ce caractère de rudesse que l'on prend d'abord pour un indice d'antiquité.»
En 1931, dans l'Art breton, l'historien Henri Waquet prend la défense des artisans de la pierre qui ne changent pas souvent de style : «Qu'on ne se presse pas de crier à l'ignorance ni même à la routine ; la nature si rétive du granit ne permettait pas aux ouvriers [bretons] de passer aisément d'une mode à une autre ; volontiers ils s'en tenaient à ce qu'ils avaient toujours vu faire et qui, très souvent, leur plaisait.» La fameuse règle du retard de cent ans qui frapperait l'art breton n'est pour Henri Waquet qu'un leurre. Dans ce prétendu retard, écrit-il, «la part de la volonté ou, si l'on veut, du génie personnel est très grande : manifestation plastique d'un vieil esprit d'indépendance ; la Bretagne n'est pas "snob".»
Sources : 1) Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France par Prosper Mérimée, Paris, Librairie de Fournier, 1836 ; 2) L'Art breton d'Henri Waquet, éd. Arthaud, 1931.

Le portail sud de la façade occidentale
Le portail sud de la façade occidentale.
La présence des lions, sous les pieds des statues, a fait penser à une influence orientale.
Chapiteau roman : un homme tenu par deux démons
Chapiteau roman : un homme tenu par deux démons.
Chapiteau roman : le châtiment des vices
Chapiteau roman : le châtiment des vices.
Le bœuf de saint Luc dans un écoinçon de la façade
Le bœuf de saint Luc
dans un écoinçon de la façade.
L'autre écoinçon accueille le lion de Marc.
Art roman, XIIe siècle.
Chapiteau roman : le châtiment des vices
Chapiteau roman : le châtiment des vices.
Partie haute du portail nord de la façade
Partie haute du portail nord de la façade.
LA NEF DE LA BASILIQUE SAINT-SAUVEUR - LE CÔTÉ NORD GOTHIQUE
L'élévation nord de la nef est de style gothique
L'élévation nord de la nef, de style gothique, date du début des années 1480.

Architecture intérieure : le mur gothique nord et les chapelles. C'est par le nord de la nef que démarre le chantier de l'époque flamboyante (début des années 1480). Avec ses dix mètres de large, l'église est trop petite. Le mur nord roman, dont on ignore l'aspect, est donc abattu pour être remplacé par un bas-côté voûté d'ogives (alors que la nef est lambrissée), bordé de chapelles latérales peu profondes.
Des deux côtés du collatéral, les grandes arcades en tiers-point retombent en pénétration dans des piles circulaires qui n'ont ni base ni socle. Les grandes baies à quatre lancettes et à réseau flamboyant sont seules à éclairer la nef depuis le nord.
Le profil à deux rouleaux des arcades est exactement semblable à celui des arcades du chœur de Saint-Malo dont le chantier a démarré en 1489.
Enfin, l'historienne Michèle Boccard note la présence, dans une travée du bas-côté et dans la chapelle attenante, d'une clé de voûte portant les armes de Jean Lespervier, évêque de Saint-Malo de 1450 à 1486, date de sa mort. Elle en déduit logiquement que le chantier de Saint-Sauveur a précédé la reconstruction du chœur de Saint-Malo et qu'il lui a servi de modèle. Source : Congrès archéologique de France, tenu dans les Côtes-d'Armor en 2015, article sur Saint-Sauveur par Michèle Boccard.

Plan de la basilique
PLAN de la basilique.
Les numéros sont ceux des baies avec leurs vitraux.
Baie 33 : Vitrail des personnages historiques bretons
Baie 33 : Vitrail des personnages historiques bretons.
Suite de chapelles latérales dans le bas-côté nord et voûte du collatéral
Suite de chapelles latérales dans le bas-côté nord et voûte d'ogives du collatéral.
Saint Roch et son chien, tableau du XVIIe siècle dans la chapelle latérale Saint-Roch
Saint Roch et son chien
Tableau du XVIIe siècle.
Chapelle latérale nord Saint-Roch.
«Saint Mathurin», tableau dans la chapelle Saint-Mathurin
«Saint Mathurin», tableau d'un peintre anonyme
dans la chapelle Saint-Mathurin.
Baie 37 : Vitrail des Quatre Saints
Baie 37 : Vitrail des Quatre Saints Bretons.
Première moitié du XXe siècle.
Cuve baptismale romane
Cuve baptismale romane en pierre, XIIe siècle.
Elle porte quatre cariatides aux robes plissées.
Les têtes ont malheureusement disparu.
Certaines sources présentent cette cuve comme un bénétier.
Suite de chapelles dans le bas-côté nord
Suite de chapelles dans le bas-côté nord.
Toutes les voûtes sont ogivales.
Les retables remontent en général au XVIIIe siècle.
Baie 33 : Vitrail des personnages hsitoriques bretons, Anne de Bretagne
Baie 33 : Vitrail des personnages
historiques bretons.
Détail : Anne de Bretagne.

Baie 31 ---»»»
Vitrail des trois Saints
Œuvre signée :
L. Barillet
J. Le Chevallier
Th. Hanssen.
Atelier Louis Barillet, vers 1940.

Baie 31 : Vitrail des trois Saints (Atelier Barillet, Chevallier, Hansen)
Baie 27, détail : Le Martyre de Crépin et Crétinien
Baie 27, détail : Le Martyre de Crépin et Crétinien.
Baie 31, détail : Saint Clément et saint Éloi
Baie 31, détail : Saint Clément et saint Éloi.
Baie 35 : Vitrail du baptistère, Jésus et Moïse
Bas-côté nord Chapelle Saint-Roch
La chapelle Saint-Roch dans le bas-côté nord.
Baie 33, détail : Du Guesclin
Baie 33, détail : Du Guesclin.

«««--- Baie 35 : Vitrail du baptistère (deux scènes avec Jésus et Moïse).

«La Vierge et l'Enfant», tableau de la chapelle Saint-Clément
«La Vierge et l'Enfant»
Tableau anonyme dans la chapelle Saint-Clément.

Baie 29 (1/2).
Située dans le bas-côté nord, elle reçoit le seul vitrail de la basilique qui compte d'importants fragments d'époque Renaissance. La présence de hauts dais dans le registre supérieur (photo ci-contre à droite) montre aisément que le vitrail est du XVe siècle, en l'occurrence les années 1480-1490.
La totalité du registre inférieur a été refaite au XIXe siècle (1853?) d'après les modèles donnés par l'architecte et dessinateur Pierre Hawke. On trouve ainsi de gauche à droite : saint Mathurin, saint Armel, saint Yves et saint Brieuc. Saint Armel est accompagné du dragon qui, selon la légende, hantait la forêt du Theil-de-Bretagne et qui périt en se précipitant, sur l'ordre du saint, dans les eaux de la Seiche.
Le registre supérieur affiche les quatre évangélistes, mais les panneaux ont subi des restaurations. De gauche à droite : saint Jean dont la tête a été refaite ; saint Matthieu (assez bien conservé, mais le dais est moderne) ; saint Marc lisant avec des besicles et dont le lion est moderne ; enfin saint Luc avec un panneau inférieur refait au XIXe siècle. ---»» Suite 2/2

Baie 29, détail : saint Jean (XVe siècle)
Baie 29, détail : saint Jean l'Évangéliste et son aigle.
Vers 1480-1490.
La tête a été refaite au XIXe siècle.
Baie 29, détail : saint Matthieu (XVe siècle)
Baie 29, détail : saint Matthieu et l'Ange
Vers 1480-1490.
Panneaux assez bien conservés.

Baie 29 (2/2).  ---»»  Les anges du tympan sont en partie refaits, notamment les têtes. Le soufflet central accueille un Couronnement de la Vierge, donné plus bas, qui est très restauré.
Le Corpus Vitrearum consacré aux vitraux de Bretagne écrit que le vitrail a été déposé en 1942 parce qu'un terrain d'aviation (susceptible d'être bombardé) se trouvait à proximité. Sans plus d'information, le Corpus précise que la mesure a été «salutaire».
Source : «Les vitraux de Bretagne», Corpus Vitrearum, Presses universitaires de Rennes, 2005.

Baie 29, détail du tympan : le Couronnement de la Vierge (XVe et XIXe siècles)
Baie 29, détail du tympan : le Couronnement de la Vierge.
Vers 1480-1490 et XIXe siècle.
Baie 29, détail : saint Marc et ses besicles (XVe siècle)
Baie 29, détail : saint Marc et ses besicles
Vers 1480-1490.
Baie 29 : Les évangélistes (XVe et XIXe siècles)
Baie 29 : Les Évangélistes
Vers 1480-1490 et XIXe siècle.
Baie 29, détail du tympan : un ange musicien (XVe et XIXe siècles)
Baie 29, détail du tympan :
un ange musicien
Vers 1480-1490 et XIXe siècle.
Baie 29, détail : saint Armel (XIXe siècle)
Baie 29, détail : saint Marc (XVe et XIXe siècles)
Baie 29, détail : saint Marc et son lion
Vers 1480-1490 et XIXe siècle.

«««--- Baie 29, détail : saint Armel
XIXe siècle.

Le saint est accompagné du dragon
qui hantait la forêt du Theil-de-Bretagne
et qui se précipita, sur l'ordre du saint,
dans les eaux de la Seiche.
(Bernard Rio, Le Livre des Saints Bretons).

Les besicles de saint Marc. Il est rare de voir des lunettes sur le nez d'un personnage peint dans un vitrail de l'époque Renaissance. C'est le cas ici de saint Marc dans la verrière des Évangélistes, une verrière dont les éléments les plus anciens sont datés des années 1480-1490. Le saint y apparaît absorbé dans sa lecture. Le Corpus Vitrearum consacré aux vitraux de Bretagne souligne, comme on peut le constater à gauche, que la tête de saint Marc (non restaurée) est barrée de plombs de casse et qu'elle est très corrodée.
Ce site propose d'autres vitraux Renaissance intégrant des personnages avec des besicles. C'est le cas dans deux Dormitions : église Notre-Dame à Villeneuve-sur-Yonne et église Notre-Dame à Alençon. D'autre part, saint Materne est peint avec des besicles à la main dans un vitrail, daté de 1510, de la grande église Saint-Nicolas à Saint-Nicolas-de-Port.

Baie 27 : Vitrail des Artisans
Baie 27 : Vitrail des Artisans.
Atelier Louis Barillet,
Années 1940.

Mérimée en Bretagne (1/3).
En 1830, l'État français crée la Commission des monuments historiques, un peu pour emboîter le pas aux sociétés et commissions lancées en Normandie, sur un plan privé, par le très actif Arcisse de Caumont (1801-1873). Ludovic Vitet est le premier inspecteur général de cette Commission rattachée au Ministère de l'Intérieur, remplacé à ce poste dès 1834 par Prosper Mérimée (1803-1870), Vitet en devenant le président.
Le nouvel inspecteur, qui aime bien voyager contrairement à son prédécesseur, parcourt l'Ouest de la France dès 1835. Sa priorité est la Bretagne. Il justifie son choix dans son rapport final : la Bretagne, écrit-il, est une province où l'on s'est trop longtemps focalisé sur les pierres celtiques ou druidiques [les menhirs] en négligeant les monuments médiévaux.
Mérimée part de Chartres, va au Mans et rentre en Bretagne par Vitré. Il parcourt ensuite toute la côte et termine à Nantes. Enfin, il revient à Paris en faisant un crochet rapide par l'Anjou et le Poitou. Dans son périple, l'écrivain privilégie les villes et les édifices qui lui paraissent les plus importants.
En 1838, il adresse son rapport au ministre de l'Intérieur avec une liste de monuments dont la sauvegarde lui semble prioritaire. Plus de la moitié de ces monuments sont des édifices religieux du Moyen Âge. Il ne faut pas croire que Mérimée était engoncé dans une foi chrétienne qui l'aurait porté aveuglément vers les églises et les abbayes : l'auteur de Carmen était athée et ne voyait dans une église, selon son propre aveu, que de l'architecture et de l'art ! Le contexte était simple : l'État lui avait confié une mission qui lui paraissait indispensable et il l'accomplissait avec sérieux.
---»» Suite 2/3 ci-dessous.

Baie 29, détail : saint Luc (XVe et XIXe siècles)
Baie 29, détail : saint Luc et son taureau.
Vers 1480-1490 et XIXe siècle.

Mérimée en Bretagne (2/3).
---»» Quand il visita les Côtes-du-Nord, Mérimée bénéficia de l'aide d'un érudit local réputé, le juge Habasque, qui accompagna l'écrivain «dans les environs de la ville» [il doit s'agir de Saint-Brieuc]. Cette aide fut-elle utile? Probablement pas car cet érudit se montre très négatif sur les monuments de son département et sur... l'apathie de sa population.
Qu'on en juge. Dans l'enquête nationale lancée en 1837 par le ministère de l'Intérieur auprès des préfets pour connaître - selon leur opinion - les monuments historiques de leur département, le préfet des Côtes-du-Nord eut l'occasion de contacter le juge Habasque. Citons la réponse du magistrat telle qu'elle est rapportée par Manuelle Aquilina dans les Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, année 2007 : «Le département des Côtes-du-Nord, écrit le juge, ne possède que bien peu de monuments historiques. À part quelques abbayes [...] les ruines de quelques maisons fortes [...] je ne vois guère de monuments historiques dans le département, autre que la chapelle des Beaumanoir à Dinan, le monument de Lanleff et le château de Tonquédec qui méritent quelque attention.» En fait, Lanleff était déjà «protégé» et les autres étaient entre les mains de particuliers si bien, comme le confesse Habasque, que la bonne volonté du ministre, dans les Côtes-du-Nord, serait quasiment sans effet... Il ne faut pas voir là de l'indifférence envers l'enquête ministérielle. Le juge Habasque, membre de plusieurs sociétés savantes, a en effet déjà publié un ouvrage sur le littoral des Côtes-du-Nord. C'est un passionné... désabusé. Un fataliste, écrit Manuelle Aquilina. ---»» Suite 3/3 ci-dessous.

Mérimée en Bretagne (3/3).
---»» En 1835 déjà, consulté pour la création d'une société de conservation du patrimoine de la Bretagne, il avait répondu au préfet (texte toujours cité par Manuelle Aquilina) : «On est très apathique dans les Côtes-du-Nord, peu soucieux de se livrer aux travaux de l'intelligence [...] On regarde donc comme peu digne d'attention une société archéologique qui ne présentera d'autre avantage que de concourir avec l'administration à défendre de vieux monuments dont on se rit.» Un beau pessimisme !
Le problème ne doit pas être pris à la légère. L'État français attendait de ses préfets une information fiable, indispensable, appuyée par une réelle impulsion locale. Les principes de la sauvegarde du patrimoine prenaient vie : le ministère voulait sélectionner des sites, contacter les mairies et proposer une aide financière pour les restaurations. Il fallait s'activer face à la Société Française d'Archéologie créée par Arcisse de Caumont en 1834... Mais que faire devant une pareille apathie ? On mesure dès lors l'étendue de la tâche qui attend l'inspecteur général Prosper Mérimée au cours de son périple à travers la France dans la décennie 1840.
Un bon exemple de barrière locale qu'il devra surmonter est donné, lors de son déplacement à Saintes en 1844, par le problème de la sauvegarde de l'arc de Germanicus.
Source : Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, juin 2007, article de Manuelle Aquilina : «Une question d'art et de sentiment», Les préfets face au patrimoine des départements en 1837.

  aint Luc (XVe et XIXe siècles)
Baie 27 : Vitrail des Artisans, détail.
LA NEF DE LA BASILIQUE SAINT-SAUVEUR - PARTIE INTÉRIEURE ROMANE DE LA FAÇADE OCCIDENTALE
L'élévation sud de la nef vue du dessous de la tribune d'orgue
L'élévation sud de la nef vue depuis le dessous de la tribune d'orgue.
Chapiteau roman : deux dromadaires
Art roman : deux dromadaires aux têtes affrontées (XIIe siècle).
Chapiteau roman : un serpent monstrueux et ses entrelacs
Art roman : monstre marin et ses entrelacs (XIIe siècle).
Sculpture romane près de la tribune d'orgue
Art roman : tête de grotesque (XIIe siècle).
Sculpture romane
Tête de vieillard barbu (XIIe siècle).

Architecture intérieure : les sculptures romanes.
Comme il a été dit dans la description de la façade, seule la moitié inférieure du mur occidental date du XIIe siècle. Elle porte encore des vestiges romans sous la forme de sculptures diverses : essentiellement des chapiteaux sur les piliers et des consoles au bas des retombées des arcs. Il faut se trouver sous la tribune de bois pour les remarquer.
Deux chapiteaux soulèvent l'intérêt : une paire de dromadaires aux têtes affrontées (ci-dessus à droite) et un monstre marin (donné ci-dessus), dans le style «serpent de mer», aux entrelacs tortueux.
On peut voir aussi des têtes de grotesque, d'un vieillard barbu, d'une femme, ainsi qu'une femme totalement représentée soutenant de ses mains un entablement de pierre très saillant (ci-contre à droite).
Plus haut dans cette page, une photo montre une cuve baptismale romane du XIIe siècle (dûment protégé par une grille) que certaines sources présentent comme un bénitier. Cette cuve porte quatre cariatides aux robes plissées. Malheureusement, les têtes ont disparu.


Chapiteaux romans du XIIe siècle à thème floral ---»»»
Sculptures romanes près de la tribune d'orgue
Art roman : Sculptures de femmes sous un entablement.
Chapiteaux romans à thème floral
LA NEF DE LA BASILIQUE SAINT-SAUVEUR - LE MUR MÉRIDIONAL ROMAN
Le bas-côté sud de la nef remonte à l'époque romane
Le bas-côté sud de la nef remonte à l'époque romane (XIIe siècle).

Architecture intérieure : le mur méridional roman.
Ce mur est l'une des richesses de la basilique. On ignore la raison qui a conduit à sa non-destruction au XVe siècle ou au début du XVIe, mais on sait, par la présence d'une arcade dans le bras sud du transept, qu'il était prévu de le démolir (voir la flèche plus bas pour le côté intérieur et une autre plus haut pour le côté extérieur). Un collatéral bordé de chapelles, comme au nord, l'aurait vraisemblablement remplacé.
Deux choses se remarquent d'emblée. C'est d'abord l'épaisseur de ce mur, très visible au-niveau des fenêtres, une épaisseur que l'on qualifiera de «moyenne» pour un mur roman : il doit assurer le soutien d'une voûte en berceau lambrissée qui n'exerce pas autant de pression sur les murs qu'un toit de pierre. C'est ensuite la petitesse des fenêtres - typiquement romanes - qui ne suffit pas à éclairer un lieu aussi vaste. Si l'on retirait les lumières artificielles, le côté sud de la nef serait plongé dans une pénombre totale, un peu comme l'intérieur de l'église romane de Talant, au nord de Dijon. Une photo plus bas donne une idée de la luminosité générale de la nef de Saint-Sauveur.
Au niveau architectural, le mur se présente en deux registres horizontaux séparés par un cordon torique : en bas, une suite d'arcatures aveugles doubles, assez sobre, relevée, en son centre, d'une chaire à prêcher en pierre ; en haut, une suite d'arcatures très élégantes alternativement aveugles et ajourées. Les archivoltes des baies comportent deux rouleaux tandis que les arcatures aveugles n'en ont qu'un seul.
Source : Bretagne romane, Zodiaque, La Pierre-qui-Vire, 1982.

Statue de sainte Barbe dans l'autel Sainte-Barbe
Statue de sainte Barbe
Autel Sainte-Barbe dans la nef.
Statue de saint Éloi dans l'autel Saint-Éloi
Statue de saint Éloi
Autel Saint-Éloi dans la nef.
«Saint Éloi en évêque», tableau peint par Loyer en 1817 (autel Saint-Éloi)
«Saint Éloi en évêque»
Tableau peint par Loyer en 1817
Autel Saint-Éloi.
Baie 112 : thèmes géométriques (XVe et XIXe siècles)
Baie 112 : Vitrail à thème
géométrique,
XIIIe siècle et 1959.
La chapelle du bas-côté sud
La chapelle du bas-côté sud.

Baies 112 et 114. En 1959, un collectionneur de Dinard a offert à l'église Saint-Sauveur des éléments de vitraux du XIIIe siècle. L'atelier Hubert de Sainte Marie a été chargé de les remonter dans les baies 112 et 114 au sein d'une composition récente. C'est une belle réalisation car il est bien difficile de repérer les anciens morceaux des nouveaux !

Baie 114 : thèmes géométriques (XVe et XIXe siècles)
Baie 114 : Vitrail à thème géométrique,
XIIIe siècle et 1959.
Baie 114 : thèmes géométriques (XVe et XIXe siècles)
Baie 114, détail.
L'autel Sainte-Barbe (pile nord-ouest de la nef) date de 1685
L'autel Sainte-Barbe date de 1685.
(Pile nord-ouest de la nef.)
Le mur roman au sud et le bas-côté gothique au nord
Le mur roman au sud et le bas-côté gothique, voûté d'ogives, au nord.
Saint Pierre par Casini, sculpteur de Dinan (autel Sainte-Barbe)
Saint Pierre par Casini.
Casini est un sculpteur de Dinan.
Autel Sainte-Barbe.
LE TRANSEPT DE LA BASILIQUE SAINT-SAUVEUR, SES RETABLES ET SES VERRIÈRES
Le bas-côté nord et l'entrée dans le déambulatoire Statue de saint Fiacre (XVe siècle)
Saint Fiacre, XIXe siècle
dans le transept.

«««-- Le bas-côté nord et
l'entrée dans le déambulatoire.

Le transept, sa voûte, ses retables et ses verrières.
La croisée est délimitée par quatre fortes piles reconstruites après l'effondrement de la tour en 1547 (voir plus bas). Celles qui jouxtent la nef sont à plan barlong pour abriter les chapelles Sainte-Barbe et Saint-Éloi. Sur la photo de droite, on voit que les doubleaux, sous le clocher, sont bandés en pénétration directe et que les branches d'ogives de la voûte en bois aboutissent à une lunette.
Dans l'ouvrage Bretagne gothique, Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult apportent, en 2010, une information technique sur ce transept : «Il n'est pas voûté, écrivent-ils, [ce qui n'est pas exact pour la croisée] mais simplement couvert d'une puissante charpente lambrissée dont les entraits sont assemblés dans un corps de sablières et d'entretoises moulurées qui forme plan d'enrayure au sommet des murs gouttereaux. Cette charpente, résolument gothique malgré sa date d'exécution tardive de 1646, a permis d'évider au maximum les murs pignons et d'y percer de larges et hautes baies qui diffusent la lumière en direction de la croisée.»
Un des points intéressants du transept est l'existence d'une grande arcade dans le bras sud : il était bel et bien prévu de remplacer le mur sud roman par un bas-côté gothique comme au nord, et le percement avait déjà été fait (flèche bleue). Sans doute murée dans un premier temps par des moellons, cette arcade est restée en l'état quand le projet de bas-côté a été abandonné.
Le transept abrite deux grands retables (Rosaire et Sainte-Famille) ainsi que deux larges verrières à six lancettes. On y voit deux créations de l'atelier Barillet dans les années 1940 : la Crucifixion (donnée ci-dessous) et la Victoire de Constantin en 312 contre Maxence.
La photo ci-dessus montre un important décalage entre le bas-côté nord et le déambulatoire puisqu'une partie non négligeable du retable du Rosaire se trouve dans le prolongement du bas-côté. Bref, les deux couloirs ne sont pas alignés. Il ne faut y voir aucune aberration dans le plan. Sans doute est-ce là la conséquence d'une décision de la fabrique de Saint-Sauveur qui voulait un bas-côté assez large. Et les architectes du XVe siècle ont dû se résoudre à ce décalage.
Sources : 1) Bretagne gothique de Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, éditions Picard, 2010 ; Congrès archéologique de France tenu à Saint-Brieuc en 1949, article sur l'église Saint-Sauveur de René Couffon.

Le transept vu depuis le croisillon sud
Le transept vu depuis le croisillon sud.
Ce croisillon porte la trace d'un percement (flèche bleue) réalisé pour
construire un bas-côté gothique sur le côté sud de Saint-Sauveur.
Baie 23 : la Crucifixion, détail
Baie 23 : la Crucifixion, détail.
Baie 23 : la Crucifixion
Baie 23 : la Crucifixion.
Vitrail signé : L. Barillet, J. Le Chevallier, Th. Hanssen.
Atelier Louis Barillet, 1940.
Le retable du Rosaire dans le croisillon nord du transept
Le retable du Rosaire dans le croisillon nord du transept.
L'urne contenant le cœur de Du Guesclin se trouve sur la colonne quadrangulaire à gauche.
La Vierge et ses mystères dans le retable du Rosaire
Tableau de la Vierge et de ses mystères dans le retable du Rosaire.
Statue de saint Gilles (XVe siècle) dans le transept
Statue de saint Gilles
XVIIIe siècle
Transept.
«L'archange saint Michel terrassant le démon» dans le transept (copie d'un tableau de Raphaël datée de 1847)
«L'archange saint Michel terrassant le démon»
Copie, datée de 1847, d'un tableau de Raphaël.
Croisillon sud du transept.
Inscription qui relate la construction des quatre piliers après l'effondrement de la croisée
Inscription qui relate la construction des quatre piliers de la croisée
après l'effondrement de la tour en 1547.

Inscription dans la croisée. La tour de la croisée s'effondre le 22 octobre 1547. La cause exacte n'est pas connue. Dans son article pour le Congrès archéologique de 2015, l'historienne Michèle Boccard rappelle qu'en 1547 une partie de l'ancien chœur roman était encore debout. Est-ce la démolition de ces anciens éléments (pour achever le nouveau chœur gothique) qui a provoqué la chute de la tour ? Aucun document connu ne permet de répondre. Toujours est-il qu'il fallut consacrer des ressources pour rebâtir la croisée. Cette tâche urgente fut achevée dix ans plus tard. C'est ce que montre l'inscription ci-dessus :

Mil 557 & 58, ensemble Phi. Deduit,
P. Dubouays, Re. Tabert, T. Artur,
G. Ravenel, Fabriqueurs thésauriers
ont fait asseoir ceslz quatre piliers.


Les fonds consacrés à la reconstruction de la croisée ont-ils alors manqué pour remplacer le mur sud roman de la nef par un mur gothique ? C'est une hypothèse que, là encore, aucun document ne vient confirmer.
Source : Congrès archéologique de France, Côtes-d'Armor, 2015, article sur la basilique Saint-Sauveur par Michèle Boccard.

La Vierge à l'Enfant dans le retable du Rosaire
La Vierge à l'Enfant (XVIIe siècle)
Retable du Rosaire.

Retable du Rosaire. D'après une inscription dans la basilique, il est daté du XVIIIe siècle. Il est construit sur le thème du Rosaire donné par la Vierge à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne. Les statues, qui sont vraisemblablement en bois peint, sont d'un artiste inconnu. Au deuxième niveau se trouve un tableau rassemblant, autour de la Vierge, dans quinze médaillons, les mystères joyeux, douloureux et glorieux.

Baie 23 : La Crucifixion, détail
Saint Dominique dans le retable du Rosaire
Saint Dominique
Retable du Rosaire.
Sainte Catherine de Sienne dans le retable du Rosaire
Sainte Catherine de Sienne
Retable du Rosaire.
«««--- Baie 23. La Crucifixion, détail :
La Vierge et une sainte femme.

Prosper Mérimée et Du Guesclin à Dinan. Dans ses Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France, voyage réalisé en 1835, Mérimée écrit : «Dans le transsept [sic] nord se trouve un petit monument d'un goût détestable, restauré récemment, comme il paraîtrait. C'est là, dit-on, qu'est renfermé le cœur de Bertrand du Guesclin. Son nom, que la postérité a défiguré, comme tous ceux qui sont célébrés dans une langue étrangère, est écrit Guéaclin dans l'inscription de Dinant [sic]. Dans la charte de Rennes, D. Henri le nomme don Beltran de Claquin. Ailleurs on trouve Glasquin, Glayaquin. D'après Froissart, qui lui fait une généalogie tout à fait héroïque, Glayaquin serait la meilleure orthographe. Le brave connétable ne savait pas probablement signer, et de son temps même il semble qu'on ait estropié son nom de vingt manières différentes. Du Guesclin, la moins probable de toutes, à prévalu.»
Source : Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France par Prosper Mérimée, Paris, Librairie de Fournier, 1836.

Baie 23, détail : Transfert du cœur de Bertrand Du Guesclin des Jacobins à Saint-Sauveur en 1816 (Atelier Barillet, 1940)
Baie 23, détail : Transfert du cœur de Bertrand Du Guesclin des Jacobins à Saint-Sauveur en 1816.
Vitrail signé : L. Barillet, J. Le Chevallier, Th. Hanssen.
Atelier Louis Barillet, 1940.
Le retable de la Sainte-Famille dans le transept
Retable de la Sainte-Famille et son autel datés de 1811.
Croisillon sud du transept.
La Vierge et l'Enfant (XVIIe siècle) dans le retable de la Sainte-Famille
La Vierge et l'Enfant.
XVIIe siècle ou XVIIIe siècle.
Retable de la Sainte-Famille.
Sainte Anne instruisant la Vierge (XVIIe siècle) dans le retable de la Sainte-Famille
Sainte Anne instruisant la Vierge.
XVIIe siècle ou XVIIIe siècle.
Retable de la Sainte-Famille.

Retable de la Sainte Famille. Cette œuvre occupe une bonne partie du croisillon sud du transept. L'autel est daté de 1811 et les statues de la Vierge à l'Enfant, de Joseph et de sainte Anne instruisant sa fille Marie remontent, d'après certaines sources, au XVIIe siècle. La peinture centrale illustre Jésus au jardin des Oliviers. Point intéressant : il n'est pas fréquent de voir une Vierge aussi joufflue.

Baie 24 : Vitrail de Constantin (Atelier Barillet, Chevallier, Hansen)
Baie 24 : La Victoire de Constantin au pont Milvius en 312.
Vitrail signé : L. Barillet, J. Le Chevallier, Th. Hanssen.
Atelier Louis Barillet, vers 1940.
Pile nord-ouest de la croisée
Pile nord-ouest de la croisée.
Cette pile, qui date de la reconstruction de la croisée (années 1550), est la plus massive de la basilique.
Baie 24, détail : Dinanais devant l'église Saint-Sauveur
Baie 24, détail :
Dinanais devant l'église Saint-Sauveur.
Atelier Louis Barillet, vers 1940.
«Du Guesclin sur son lit de mort», tableau du XIXe siècle
«Du Guesclin sur son lit de mort»
Tableau d'Antoine Rivoulon (1810-1864)
Exécutée en 1838, cette peinture a été offerte à la paroisse par le roi Louis-Philippe.
Baie 24, détail : procession des Dinanais sur un arrière-plan de basiliques
Baie 24, détail : procession des Dinanais devant un arrière-plan de basiliques.
On reconnaît de gauche à droite : Saint-Sauveur à Dinan, Notre-Dame à Lourdes, le Mont-Saint-Michel, Saint-Pierre de Rome.
Cliquez ici pour passer en page 2

Documentation : Congrès archéologique de France tenu à Saint-Brieuc en 1949, article sur la basilique Saint-Sauveur par René Couffon
+ Congrès archéologique de France, Côtes-d'Armor, 2015, article sur la basilique Saint-Sauveur par Michèle Boccard
+ «Bretagne gothique» de Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, éditions Picard, 2010
+ «Les vitraux de Bretagne», Corpus Vitrearum, Presses universitaires de Rennes, 2005
+ «Bretagne romane», Zodiaque, La Pierre-qui-Vire, 1982
+ «Patrimone religieux de Bretagne», édition Le Télégramme, 2006
«Cathédrales et basiliques de Bretagne», éditions ereme, 2009
+ «Dinan» de Gérard Malherbe, éditions JOS Le Doaré, 1976
+ «Dinan» de Peter Meazey, édition Comunicom, collection «L'Histoire en Héritage», 2002
+ «Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France», Prosper Mérimée, 1836
+ «L'Art breton» d'Henri Waquet, éditions Arthaud, 1931
+ Note sur la basilique disponible à l'entrée de l'édifice
+ Dictionnaire des églises de France, éditions Robert Laffont, 1966.
PATRIMOINE CARTE PATRIMOINE LISTE Retourner en HAUT DE PAGE