|
|
|
|
Page créée en juin 2024 |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
Les
Grands Thèmes
«Une seule chose est nécessaire» |
|
|
|
«Une
seule chose est nécessaire»
«Une seule question suffit» |
Une seule
chose est nécessaire : JÉSUS CHEZ MARTHE
ET MARIE DE BÉTHANIE |
|
«UNE SEULE CHOSE EST NÉCESSAIRE»
«Jésus chez Marthe et Marie de Béthanie», détail.
Tableau de Jacques de Létin (1597-1661)
TROYES,
église Sainte-Madeleine |
Jésus chez Marthe et Marie.
Panneau du vitrail du Pardon et de la Rédemption.
Atelier Henry Ely, Nantes, 1876.
DOL-DE-BRETAGNE,
cathédrale Saint-Samson |
«Une
seule chose est nécessaire»,
«une seule question suffit»
(1/3).
Le vitrail ci-dessus, daté
de 1876 et sans grand génie de conception,
illustre un jugement christique fondamental
dans le développement socio-économique
de l'Europe depuis les premières
heures du Moyen Âge jusqu'au chamboulement
révolutionnaire de la fin du XVIIIe
siècle. Il s'agit de la visite de
Jésus à Béthanie chez
Lazare et ses deux sœurs, Marthe et
Marie.
Jésus chez Marthe et Marie :
L'histoire biblique est connue : Jésus
est invité à Béthanie
chez Lazare et ses deux sœurs. Tandis
qu'on prépare le repas, Marie écoute
à genoux la parole de Jésus.
Sa sœur Marthe vient la trouver pour
lui demander d'aider aux cuisines (dans
l'Évangile de Luc, Marthe s'adresse
directement à Jésus). Le Christ
la tance en lui répondant que le
service de Dieu passe avant tout le reste
: «une seule chose est nécessaire».
Marie symbolise ainsi la vie contemplative,
supérieure à toutes les autres.
Sur cette injonction s'est établi
l'ordre hiérarchique des classes
depuis le Moyen Âge : Clergé,
Noblesse et, en dernier, Tiers État.
Autrement dit, ceux qui prient (orantes),
ceux qui combattent (milites) et
enfin ceux qui travaillent (laborantes).
Marthe, devenue depuis la sainte patronne
des ménagères et des domestiques,
est parfois représentée par
les artistes dans une attitude plus énergique,
voire autoritaire. La toile de Jacques de
Létin (1597-1661) à l'église
Sainte-Madeleine
à Troyes
(donnée ci-dessus) en donne un exemple.
Un meilleur exemple encore est donné
dans une toile du XIXe siècle («Marie
de Béthanie en prière») à
l'église Sainte-Élisabeth
à Paris : l'arrière-plan illustre
carrément une âpre dispute
entre Jésus et Marthe !
Certains hagiographes s'en sont donné
à cœur joie sur le thème
de la visite de Jésus à Béthanie
en amplifiant démesurément
l'histoire, notamment la description de
la maisonnée des trois frères
et sœurs. Ainsi Charles Barthélémy
(1825-1888), directeur des Annales hagiologiques
de la France, crée un véritable
conte de fées dans Les Vies de
tous les saints de France, ouvrage édité
en 1860. Son objectif n'est pas la vérité
historique, autant qu'on peut la connaître,
mais l'édification des fidèles.
Après avoir rappelé que Marthe,
Marie et Lazare étaient «de
race noble et illustre par leur apparentage»,
il écrit : «ils possédaient
par droit héréditaire un grand
patrimoine, beaucoup de terres et de serviteurs,
savoir la plus grande partie de Jérusalem,
et les trois domaines que voici : -
Béthanie en Judée, à
environ deux milles de Jérusalem,
Magdalum en Galilée, sur la gauche
de la mer de Genesareth, situé dans
le creux d'une montagne, à deux milles
de Tibériade, - et une autre Béthanie
au-delà du Jourdain, aussi en Galilée,
dans le pays où Jésus baptisait.
Tous trois vivant ainsi unis et dans ces
domaines, coulaient une existence pleine
de douceurs.»
Posons-nous la question : s'il y a autant
de domestiques dans la maison, pourquoi
Marie aurait-elle besoin d'aller aider aux
cuisines ?...
---»» Suite 2/3
plus bas
|
|
Jésus chez Marthe et Marie de Béthanie.
Détail : la dispute entre Jésus et
Marie.
Chapelle de la Vierge, toile anonyme.
PARIS,
église Sainte-Élisabeth |
|
|
«UNE SEULE CHOSE EST NÉCESSAIRE»
«Jésus chez Marthe et Marie de Béthanie»
Jacques de Létin (1597-1661)
TROYES,
église Sainte-Madeleine |
Jésus chez Marthe et Marie de Béthanie.
Chapelle de la Vierge, toile anonyme.
PARIS,
église Sainte-Élisabeth |
«Une
seule chose est nécessaire», «une
seule question suffit» (2/3).
---»» À propos
de Marthe, l'hagiographe écrit : «c'était
une femme que tous révéraient et
vénéraient, parce que, noble par
la naissance et riche des biens de la terre, elle
se faisait encore remarquer par sa beauté
et glorifier par sa vie pure ; hospitalière
et libérale, gracieuse pour tous :
telle était Marthe.»
La description de Marie est plus extraordinaire
encore : «Pour Marie, dès qu'elle
eut franchi les années de la nubilité,
brillante alors de la plus grande beauté,
- trop belle ! - elle se fit remarquer par la
parfaite proportion de ses formes, par la grâce
de son visage, son admirable chevelure, ses charmes
exquis, son caractère plein de douceur
; sa bouche et ses lèvres gracieuses offraient
le mélange de l'incarnat des roses et de
la blancheur des lis. Enfin, elle brillait d'un
si grand attrait de formes et de beauté,
qu'on la proclamait un chef-d'œuvre extraordinaire
et merveilleux sorti des mains du Dieu créateur.»
---»» Suite 3/3
plus bas.
|
|
|
Jésus chez Marthe et Marie
Tympan du vitrail de la baie 13. PARIS,
église Saint Merry, 4e arr. |
|
|
|
Une seule
question suffit : LA FEMME ADULTÈRE |
|
Le Christ et la femme adultère, 1682
Nicolas Colombel (1644-1717)
ROUEN,
musée des Beaux Arts |
Jésus et la femme adultère.
Panneau du vitrail du Pardon et de la Rédemption.
Atelier Henry Ely, Nantes, 1876.
DOL-DE-BRETAGNE,
Cathédrale Saint-Samson |
Le Christ et la femme adultère.
Salviati le Jeune (1520-1570)
Huile sur toile.
BORDEAUX, musée des Beaux Arts. |
La femme adultère.
Bas-relief du XVIe siècle
Chapelle des saints Anges et saint Luc
ABBEVILLE,
cathédrale Saint-Vulfran |
|
«Une
seule chose est nécessaire», «une
seule question suffit» (3/3).
---»» La femme adultère
:
Cette histoire a été regardée comme
le joyau du Nouveau Testament et ce n'est pas sans raison.
La scène de la femme adultère (voir à
gauche) montre une femme dont les bras sont ligotés
derrière le dos. Adultère et prise sur
le fait, elle est promise, selon la loi mosaïque,
à la lapidation immédiate.
Scribes et pharisiens, prêts à exécuter
la sentence, questionnent Jésus : «Et toi,
qu'en dis-tu ?» Se tirant du piège, Jésus
se baisse et trace des traits sur le sol. Mais la question
est répétée par tous les accusateurs,
impatients de connaître l'avis du rabbin Jésus
de Nazareth. Alors celui-ci se redresse et leur répond
: «Que celui qui n'a jamais péché
lui jette la première pierre.» Ce qui revient
à demander : «Qui d'entre vous n'a jamais
péché ?», ou plus généralement
: «Vous êtes-vous regardés avant
de juger les autres ?» Il s'incline à nouveau
et continue ses traits sur le sol. Les hommes qui l'entourent
n'ont d'autre solution que de s'éloigner les
uns après les autres...
Jésus se redresse alors et constate qu'il est
seul avec la femme. «Où sont-ils passés ?
Personne ne t'a condamné ?», lui demande-t-il.
«Personne, Seigneur.» Alors le Christ la
renvoie en disant : «Je ne te condamne pas non
plus. Va et ne pèche plus». Ce qui revient,
comme le rappelle Alain Marchadour de l'Institut catholique
de Toulouse (Jésus, l'Encyclopédie,
éditions Albin Michel), à ôter la
culpabilité et à ouvrir le chemin vers
la liberté et la vie.
Pourquoi Jésus trace-t-il sur le sol des traits
qui n'ont, dans le récit biblique, aucune signification ?
Pour faire patienter ? Pour narguer les accusateurs ?
Aux yeux des théologiens, cette attitude est
obscure. Pour certains, le Christ marque simplement
son refus de répondre. Pour d'autres, il veut
tourner en ridicule le souci des pharisiens de compter
les péchés d'autrui.
On peut avancer une autre explication : parce que, en
se baissant, Jésus ne regarde plus personne !
S'il trace des traits quelconques, c'est pour donner
le change.
Décryptons les faits. Jésus se penche
vers le sol une première fois. En fait, c'est
pour laisser à chacun la possibilité d'examiner
sa propre conduite sans y être incité,
de s'interroger sur sa hargne accusatrice et de comparer
la faute de la femme avec son propre comportement, peut-être
plus fautif encore. L'introspection est devenue une
pratique essentielle de la vie chrétienne.
Mais les pharisiens ne comprennent pas et continuent
à le harceler. Alors il se met debout et leur
adresse le principe moral qu'ils ont été
incapables de faire surgir d'eux-mêmes dans leur
conscience. Comme vu plus haut, ce principe peut se
résumer en une question : «Vous êtes-vous
regardés avant de juger les autres ?»
C'est la question cruciale, la question qui fait mouche
et qui stoppe net toute opposition.
Une fois délivrée cette sentence, Jésus
se rabaisse vers le sol et trace à nouveau des
traits informes. Cette fois, c'est pour laisser le temps
aux accusateurs de regarder - enfin ! - leur propre
conduite. Pris à la gorge, ceux-ci n'ont d'autre
solution que d'interroger leur conscience en examinant
leur vie personnelle. Mais le refus de Jésus
de les regarder a une signification précise :
ils doivent le faire sans sentir deux yeux inquisiteurs
pointés sur eux. Le Christ ne leur met pas la
bride. L'examen de conscience, que seule la «question
cruciale» a pu provoquer et qui, en principe,
fait jaillir l'honnêteté tapie dans tout
homme de bonne volonté, doit rester un exercice
personnel.
Un théologien pourrait ajouter que le refus du
Christ de regarder les accusateurs est la marque de
la liberté que Dieu accorde aux hommes. Sans
nous contraindre d'aucune façon, Il attend de
voir comment nous agissons. Ici, à ces hommes
trop prompts à juger et à punir, le Christ
envoie un signal fort et attend que leur conscience
se mette en mouvement. Il ne se cache pas. Il rompt
simplement le contact visuel pour les laisser libres.
Libres de penser, libres de s'examiner. C'est à
chacun de choisir. Et, dans la parabole, chacun interroge
sa conscience... et s'en va.
Dans le panneau de vitrail donné plus
haut, l'auteur du carton a choisi de peindre Jésus
traçant des traits sur le sol tout en regardant
les hommes qui l'entourent. Ce n'est pas le meilleur
choix. L'Évangile de Jean, qui est le seul à
rapporter l'histoire de la femme adultère, ne
fait pas mention de cette concomitance.
Dans les tableaux et les vitraux illustrant cette parabole
qui sont donnés ici, les artistes ont peint Jésus,
quand il était penché, en train de regarder
vers le sol.
Insistons sur ce fait important : Jésus se penche
pour laisser les accusateurs face à leurs consciences
sans les regarder. C'est une véritable leçon
de vie qui est donnée. Cette leçon de
vie doit être rapprochée de l'attitude
du Christ face à Marthe et Marie.
Dans les deux cas, le Christ énonce une sentence
d'une haute valeur morale qui doit guider la vie de
chacun : prise de conscience de l'obligation du service
de Dieu d'un côté ; prise de conscience
de son comportement de pécheur de l'autre. En
les juxtaposant, ces deux sentences se renforcent. À
Dieu, le service : une seule chose est nécessaire
; au pécheur, l'indispensable examen de conscience
: une seule question suffit.
|
|
La femme adultère.
Copie inversée du tableau de Nicolas Poussin conservé
au musée du Louvre.
MARNES-LA-COQUETTE,
église Sainte-Eugénie |
La Femme adultère
Vitrail de la baie 16 (1549 et vers 1570)
Registre du haut : la femme est accusée ;
Registre du bas : Jésus l'absout et les accusateurs
s'en vont.
ROUEN,
église Saint-Patrice |
La Femme adultère, détail.
Vitrail de la baie 16 (1549 et vers 1570)
ROUEN,
église Saint-Patrice |
La Femme adultère, détail.
Vitrail de la baie 16 (1549 et vers 1570)
L'auteur du carton a extrapolé : les accusateurs
semblent s'accuser
les uns les autres d'avoir porté l'accusation contre
la femme !
ROUEN,
église Saint-Patrice |
|
Jésus et la femme adultère
Huile sur bois
Adriaen Pietersz van de Venne (1589-1662)
CAEN,
musée des Beaux Arts
|
Le Christ et la Femme adultère
Jobst Harrich (vers 1580-1617)
PARIS, musée du Louvre. |
La Femme adultère
Maître-verrier Jac Galland, carton de Pascal Blanchard,
XXe siècle.
PARIS,
église Saint-Jean de Montmartre |
|
Jésus et la femme adultère
Tableau anonyme, huile sur toile
Premier quart du XVIIe siècle
CHALONS-EN-CHAMPAGNE, musée des Beaux Arts |
|
|